Londres Heathrow : quelles sont les conséquences de la limitation des sièges ?

L'aérien en Europe retrouve des couleurs et ses avions, par milliers.

Bien que l'activité soit toujours en repli, le trafic ne cesse de se rapprocher des niveaux de 2019. Pour Eurocontrol, le nombre de vols quotidien est équivalent à 87% de ce qu'il était avant crise.

Si quelques rares pays sont en hausse par rapport à 2019, notamment la Grèce, la plupart des destinations sont encore dans le rouge.

Avec 5 552 départ et arrivées en moyenne au cours de la semaine dernière, le Royaume-Uni figure en tête des marchés ayant le plus grand trafic, devant l'Espagne (5 210) et l'Allemagne (4 865).

Une bonne position qui cache aussi un trafic toujours en berne de 16%, comparativement aux niveaux pré-covid, comme le révèle l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne.

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Comparativement, la France fait mieux avec 90% du trafic de 2019, pour la semaine du 11 au 17 août 2022, l'Espagne est en recul de seulement 6% et l'Italie de 8%.

La raison de cette contre-performance britannique n'est pas à chercher seulement dans le Brexit, mais aussi et surtout dans les problèmes de recrutement de son industrie aéronautique.

En effet, les aéroports de Londres Heathrow et de Birmingham ont défrayé la chronique avec des passagers devant faire la queue des heures et des heures.

Une situation ayant conduit la 1ère infrastructure nommée à limiter le nombre de sièges hebdomadaires afin d'améliorer le service client et les annulations en cascade.

"Le plafonnement s'est traduit par une diminution des annulations de dernière minute, une meilleure ponctualité et des attentes plus courtes pour les bagages.

Plusieurs autres aéroports, dont Gatwick, Francfort et Schiphol, ont également mis en place des limites de capacité équivalentes, car l'ensemble du secteur de l'aviation, à domicile et à l'étranger, est confronté à des défis similaires," justifient les équipes de l'aéroport londonien.

D'ailleurs selon OAG, un fournisseur de données sur le voyage, une nette amélioration s'est fait ressentir ces derniers jours.

La semaine du 17 juillet, encore 2% des vols étaient annulés au Royaume-Uni, contre 0,5% pour celle du 14 août 2022 et 1% la suivante. Malgré cette embellie et face à des problèmes de ressources humaines persistants, l'aéroport de Londres Heathrow a dû maintenir ses restrictions.

La limitation à 100 000 sièges jours a été prolongée au moins jusqu'au 29 octobre 2022.

"Nous voulons supprimer le plafond dès que possible, mais nous ne pourrons le faire que lorsque nous serons certains que toutes les personnes opérant à l'aéroport disposent des ressources nécessaires pour offrir le service que nos passagers méritent," annonce Ross Baker, le directeur commercial d'Heathrow.

Un examen régulier sera mené afin de voir, s'il est possible de faire sauter la limitation du nombre de sièges.

Et les conséquences ne se sont pas fait attendre très longtemps.

"Nous sommes déçus que l'aéroport d'Heathrow ait déjà décidé de prolonger le plafond de capacité de passagers jusqu'à la fin du mois d'octobre, alors que des ressources supplémentaires sont mises en ligne chaque semaine et que l'expérience de l'aéroport s'améliore.

Nous demandons instamment à Heathrow de fournir un plan complet de retour à la normale des opérations dès que possible," a confié un porte-parole de Virgin Atlantic au média Getreading.

Une semaine après l'annonce, British Airways prévoit de supprimer une douzaine de vols aller-retour par jour, soit 629 vols au total, jusqu'à la fin du mois d'octobre.

Elle anticipe la suppression de "10 000 vols court-courriers au départ et à destination de l'aéroport d'Heathrow entre fin octobre et mars," selon nos confrères de la BBC.

La compagnie a aussi fait savoir que les principales destinations de vacances pendant le semestre seront protégées et que l'impact sera minime pour les clients. Ces 10 000 vols annulés s'ajoutent aux 30 000 de l'été.

La semaine du 11 au 17 août 2022, le trafic du groupe British Airways était toujours en berne de 29%, par rapport à 2019, alors qu'Air France (- 10%), KLM (- 18%) ou la Lufthansa (-20%) limitent la casse.

Selon Cirium, cette prolongation entraînera une réduction de la capacité de plus d'un million de sièges, passant de 5,9 millions à 4,8 millions.

"Alors que l'aéroport d'Heathrow continue de supprimer des vols et d'augmenter les tarifs pour les familles, Ryanair et London Stansted continuent d'ajouter des vols et d'offrir des milliers de places à bas prix pour les vacances de mi-trimestre," a expliqué Michael O'Leary, directeur général de Ryanair.