Sophie Lacour a été nommée chairwoman de la chaire Tourisme InnovationLab, cette structure est la 1ère en Europe - DR
TourMaG.com - Ce début d'année est quasiment historique pour l'écosystème touristique, mais aussi universitaire français. Pour la première fois est créée une chaire tourisme et innovation. Que pouvez-vous nous dire sur le projet ?
Laure Printemps : C'est un peu la continuité du Tourisme Innovation Lab, le cluster de l'ESTHUA.
La chaire est une structure rattachée à une université qui a pour vocation de faire le lien entre la recherche, l'innovation, les porteurs de projets, donc les start-up, les étudiants et les professionnels du tourisme.
Nous aimerions valoriser les projets de recherche auprès du secteur privé, sur les nombreuses thématiques comme le tourisme durable, l'événementiel, le numérique, le marketing expérientiel, l'intelligence artificielle, etc.
Nous voulons apporter de la valeur ajoutée aux acteurs du tourisme, via nos compétences, connaissances et réseaux.
Sophie Lacour : Avec la Chaire Tourisme InnovationLab, nous parlons de la 1ère chaire tourisme et innovation non seulement en France, mais aussi en Europe. Sur cette thématique, il en existe une seule au monde en Asie.
D'ailleurs, vous noterez que l'innovation fait partie de notre ADN, puisque nous sommes adossés à un incubateur de start-up.
Laure Printemps : C'est un peu la continuité du Tourisme Innovation Lab, le cluster de l'ESTHUA.
La chaire est une structure rattachée à une université qui a pour vocation de faire le lien entre la recherche, l'innovation, les porteurs de projets, donc les start-up, les étudiants et les professionnels du tourisme.
Nous aimerions valoriser les projets de recherche auprès du secteur privé, sur les nombreuses thématiques comme le tourisme durable, l'événementiel, le numérique, le marketing expérientiel, l'intelligence artificielle, etc.
Nous voulons apporter de la valeur ajoutée aux acteurs du tourisme, via nos compétences, connaissances et réseaux.
Sophie Lacour : Avec la Chaire Tourisme InnovationLab, nous parlons de la 1ère chaire tourisme et innovation non seulement en France, mais aussi en Europe. Sur cette thématique, il en existe une seule au monde en Asie.
D'ailleurs, vous noterez que l'innovation fait partie de notre ADN, puisque nous sommes adossés à un incubateur de start-up.
Chaire Tourisme et Innovation : "nous accompagnons sur la formation, l'incubation et l'expérimentation"
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TourMaG.com - L'ESTHUA a été mis en avant lors de la présentation du plan de reconquête tourisme. Est-ce que la Chaire découle du fait que le gouvernement veut faire de l'UFR Tourisme d'Angers la tête de pont du réseau d'excellence du tourisme ?
Sophie Lacour : La chaire ne découle pas de ce plan, mais elle doit s'inscrire dans ce projet.
Je peux dire que c'est sous-tendu et que la structure fait partie du plan de bataille pour reconquérir et repenser notre tourisme. Pour tout vous dire, nous avons instigué l'idée tout juste avant le 1er confinement, en mars 2020.
Avec les événements que vous connaissez, nous avons mis le lancement en stand-by, tout en continuant à faire murir le projet. Depuis novembre 2021, la chaire est officiellement créée et elle existe.
Nous accompagnons sur la formation, l'incubation et l'expérimentation.
TourMaG.com - L'idée de départ étant que la recherche universitaire dans le secteur n'était pas assez prise au sérieux par les entreprises ?
Sophie Lacour : Je n'irais pas jusque-là.
Il y a une méconnaissance du monde universitaire et de l'entrepreneuriat. Ce n'est pas propre au tourisme, ce constat se retrouve dans toutes les sphères de la société.
La réforme de l'autonomie des universités a permis la création de ces chaires en dehors d'une structure purement universitaire.
Par exemple ma nomination montre bien que la société civile peut apporter son regard sur une chaire universitaire.
Sophie Lacour : La chaire ne découle pas de ce plan, mais elle doit s'inscrire dans ce projet.
Je peux dire que c'est sous-tendu et que la structure fait partie du plan de bataille pour reconquérir et repenser notre tourisme. Pour tout vous dire, nous avons instigué l'idée tout juste avant le 1er confinement, en mars 2020.
Avec les événements que vous connaissez, nous avons mis le lancement en stand-by, tout en continuant à faire murir le projet. Depuis novembre 2021, la chaire est officiellement créée et elle existe.
Nous accompagnons sur la formation, l'incubation et l'expérimentation.
TourMaG.com - L'idée de départ étant que la recherche universitaire dans le secteur n'était pas assez prise au sérieux par les entreprises ?
Sophie Lacour : Je n'irais pas jusque-là.
Il y a une méconnaissance du monde universitaire et de l'entrepreneuriat. Ce n'est pas propre au tourisme, ce constat se retrouve dans toutes les sphères de la société.
La réforme de l'autonomie des universités a permis la création de ces chaires en dehors d'une structure purement universitaire.
Par exemple ma nomination montre bien que la société civile peut apporter son regard sur une chaire universitaire.
"Non les chercheurs ne sont pas éloignés de la réalité du terrain !"
TourMaG.com - Sur ce dernier point, que peut faire la structure pour une entreprise privée ?
Sophie Lacour : Nous pouvons mettre en place des expérimentations d'observation auprès des entreprises, par le biais d'étudiants, de chercheur ou de start-up.
Les observations peuvent être expérimentales. Pour les entreprises, les chercheurs et les docteurs sont éloignés de la réalité du terrain, je veux leur démontrer juste le contraire.
Ils sont bien plus dans le concret que peuvent le penser les personnes de l'extérieur, le problème étant qu'ils manquent de pratique, car les entreprises se détournent d'eux.
Un chercheur, ce n'est pas un laborantin avec des cheveux blancs qui vit enfermé dans le sous-sol de l'université. C'est surtout une personne qui peut et sait expérimenter les dispositifs mis en place sur le terrain.
Le fait d'avoir le triptyque chercheur, étudiant et start-up, il est possible pour nous d'observer, d'émettre des pistes d'amélioration, rédiger des livres blancs sur tels ou tels sujets.
Il nous est aussi possible de mettre en mots les données et les recherches d'entreprises. Une chaire, ce n'est pas un laboratoire, mais une structure qui expérimente sur le terrain.
TourMaG.com - Si je comprends bien, vous cherchez à faire le lien entre l'ESTHUA et les entreprises...
Sophie Lacour : C'est un outil complémentaire dont se dote l'université, pour faire un véritable pont avec l'entrepreneuriat
Nous voulons animer tout l'écosystème touristique et le faire réfléchir sur son avenir. La chaire est aussi un outil financier, elle permet aux entreprises d'investir leurs crédits d'impôt recherche. Nous sommes adossés à une fondation, donc les sommes investies sont dégrevées des impôts.
C'est un moyen d'investir dans de la réflexion et du test grandeur nature, à moindres frais.
Dans le tourisme la majorité des entrepreneurs que nous connaissons, les grands patrons n'ont pour un certain nombre pas fait de grandes études. Les écoles spécialisées du secteur sont apparues dans les années 90 ou 2000.
Ce n'est pas péjoratif ce que je dis, mais vous comprenez donc la distance qui peut exister dans le secteur entre le privé et le monde de la recherche.
Sophie Lacour : Nous pouvons mettre en place des expérimentations d'observation auprès des entreprises, par le biais d'étudiants, de chercheur ou de start-up.
Les observations peuvent être expérimentales. Pour les entreprises, les chercheurs et les docteurs sont éloignés de la réalité du terrain, je veux leur démontrer juste le contraire.
Ils sont bien plus dans le concret que peuvent le penser les personnes de l'extérieur, le problème étant qu'ils manquent de pratique, car les entreprises se détournent d'eux.
Un chercheur, ce n'est pas un laborantin avec des cheveux blancs qui vit enfermé dans le sous-sol de l'université. C'est surtout une personne qui peut et sait expérimenter les dispositifs mis en place sur le terrain.
Le fait d'avoir le triptyque chercheur, étudiant et start-up, il est possible pour nous d'observer, d'émettre des pistes d'amélioration, rédiger des livres blancs sur tels ou tels sujets.
Il nous est aussi possible de mettre en mots les données et les recherches d'entreprises. Une chaire, ce n'est pas un laboratoire, mais une structure qui expérimente sur le terrain.
TourMaG.com - Si je comprends bien, vous cherchez à faire le lien entre l'ESTHUA et les entreprises...
Sophie Lacour : C'est un outil complémentaire dont se dote l'université, pour faire un véritable pont avec l'entrepreneuriat
Nous voulons animer tout l'écosystème touristique et le faire réfléchir sur son avenir. La chaire est aussi un outil financier, elle permet aux entreprises d'investir leurs crédits d'impôt recherche. Nous sommes adossés à une fondation, donc les sommes investies sont dégrevées des impôts.
C'est un moyen d'investir dans de la réflexion et du test grandeur nature, à moindres frais.
Dans le tourisme la majorité des entrepreneurs que nous connaissons, les grands patrons n'ont pour un certain nombre pas fait de grandes études. Les écoles spécialisées du secteur sont apparues dans les années 90 ou 2000.
Ce n'est pas péjoratif ce que je dis, mais vous comprenez donc la distance qui peut exister dans le secteur entre le privé et le monde de la recherche.
"Je dois aussi acculturer les industriels, à l'intérêt de la chaire Tourisme InnovationLab"
TourMaG.com - Quel sera votre rôle ?
Sophie Lacour : Mon rôle sera de faire le lien d'expliquer aux pros du tourisme les enjeux.
Puis je vais devoir de traduire au niveau des acteurs de la profession, les termes et les attentes universitaires. Je dois aussi acculturer les industriels, à l'intérêt de la chaire.
Pour tout vous, dire nous fonctionnons comme une entreprise, nous ne sommes pas financés par l'universitée, donc nous devons lever des fonds pour exister.
TourMaG.com - En quelque sorte, vous pourriez être un service d'innovation décentralisé pour le secteur ?
Sophie Lacour : oui, en quelque sorte.
Les responsables du secteur ont tout le temps la tête dans le guidon. Ils n'ont jamais le temps de prendre du recul, même par rapport à leurs propres solutions qu'ils mettent en place.
D'ailleurs, plusieurs projets échouent, uniquement parce que les entrepreneurs n'ont pas pris le temps de prendre du recul, non pas par manque d'envie, mais plutôt par manque de temps.
Nous leur apportons du temps et une vision extérieure, voilà le rôle de la chaire. C'est un levier d'innovation et de crédibilité pour l'industrie.
Il est possible pour plusieurs acteurs de financier des recherches, sur une thématique particulière, donc de faire une projection sur l'innovation, en limitant les risques.
Sophie Lacour : Mon rôle sera de faire le lien d'expliquer aux pros du tourisme les enjeux.
Puis je vais devoir de traduire au niveau des acteurs de la profession, les termes et les attentes universitaires. Je dois aussi acculturer les industriels, à l'intérêt de la chaire.
Pour tout vous, dire nous fonctionnons comme une entreprise, nous ne sommes pas financés par l'universitée, donc nous devons lever des fonds pour exister.
TourMaG.com - En quelque sorte, vous pourriez être un service d'innovation décentralisé pour le secteur ?
Sophie Lacour : oui, en quelque sorte.
Les responsables du secteur ont tout le temps la tête dans le guidon. Ils n'ont jamais le temps de prendre du recul, même par rapport à leurs propres solutions qu'ils mettent en place.
D'ailleurs, plusieurs projets échouent, uniquement parce que les entrepreneurs n'ont pas pris le temps de prendre du recul, non pas par manque d'envie, mais plutôt par manque de temps.
Nous leur apportons du temps et une vision extérieure, voilà le rôle de la chaire. C'est un levier d'innovation et de crédibilité pour l'industrie.
Il est possible pour plusieurs acteurs de financier des recherches, sur une thématique particulière, donc de faire une projection sur l'innovation, en limitant les risques.
"Les consommateurs de demain, n'auront plus rien à voir avec ceux d'aujourd'hui"
TourMaG.com - L'innovation au sein du tourisme n'est pas vraiment présente, il y a un réel manque en France. Les entreprises sont dans le présent et ne regardent pas devant. L'observez-vous aussi ?
Sophie Lacour : Vous avez les mots justes, c'est exactement cela.
Les entrepreneurs vivent dans le présent, non par envie, mais ils ne peuvent pas faire autrement. Après ce sont des gens comme nous, les universitaires, qui sommes capables de leur apporter une vision un peu plus globale, par la connaissance de l'écosystème.
Le tourisme a quelque chose de spécifique, c'est qu'il englobe énormément de secteurs, c'est une chaîne de valeur très complexe.
Nous assistons depuis quelques mois à un changement générationnel, avec l'arrivée des phygital native. Les consommateurs de demain, n'auront plus rien à voir avec ceux d'aujourd'hui.
Les entreprises doivent être prêtes à cela.
TourMaG.com - Vous observez un point de bascule avec cette crise. Nous allons vers un tourisme qui sera différent ?
Sophie Lacour : Ce n'est pas tant le tourisme que les consommateurs.
L'usage du tourisme, mais aussi sociologique du monde, qui bascule avec des gens nés avec le digital. Le rapport au monde est très différent, pour cette génération, que celui que nous connaissons nous.
Nous en sommes au même niveau qu'à l'arrivée de l'électricité. Les personnes qui n'avaient pas connu l'électricité, quand elles arrivaient dans un hôtel, elles n'exigeaient pas l'électricité.
Celles nées avec l'électricité, elles l'exigeaient. Nous en sommes là, avec le digital.
Ces personnes ont besoin de digitalisation, car c'est leur vie à eux et depuis leurs naissances.
Sophie Lacour : Vous avez les mots justes, c'est exactement cela.
Les entrepreneurs vivent dans le présent, non par envie, mais ils ne peuvent pas faire autrement. Après ce sont des gens comme nous, les universitaires, qui sommes capables de leur apporter une vision un peu plus globale, par la connaissance de l'écosystème.
Le tourisme a quelque chose de spécifique, c'est qu'il englobe énormément de secteurs, c'est une chaîne de valeur très complexe.
Nous assistons depuis quelques mois à un changement générationnel, avec l'arrivée des phygital native. Les consommateurs de demain, n'auront plus rien à voir avec ceux d'aujourd'hui.
Les entreprises doivent être prêtes à cela.
TourMaG.com - Vous observez un point de bascule avec cette crise. Nous allons vers un tourisme qui sera différent ?
Sophie Lacour : Ce n'est pas tant le tourisme que les consommateurs.
L'usage du tourisme, mais aussi sociologique du monde, qui bascule avec des gens nés avec le digital. Le rapport au monde est très différent, pour cette génération, que celui que nous connaissons nous.
Nous en sommes au même niveau qu'à l'arrivée de l'électricité. Les personnes qui n'avaient pas connu l'électricité, quand elles arrivaient dans un hôtel, elles n'exigeaient pas l'électricité.
Celles nées avec l'électricité, elles l'exigeaient. Nous en sommes là, avec le digital.
Ces personnes ont besoin de digitalisation, car c'est leur vie à eux et depuis leurs naissances.