EDV : Quelle est la nouvelle convention de distribution signée avec la SNCF ?

C'est fait !

La nouvelle convention de distribution entre les Entreprises du Voyage (EDV) et la SNCF a bien été signée ! Il aura fallu de nombreux mois de négociations pour arriver à un accord, mais surtout un recul des exigences des agences de voyages.

"Nous reculons, ce n’est pas une bonne nouvelle. La poussée est telle que nous avons eu d'autres choix et je n’en suis pas très fier," résumait en novembre dernier Grégory Mavoian, le président de Manor déçu lors du XXVIIe congrès de Manor.

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Et pour cause, si la distribution obtient une vision à moyen terme, puisque l'accord est signé pour les 5 prochaines années, le taux de commission va baisser progressivement durant cette période.

D'après le communiqué du syndicat, il est prévu une réduction "modérée du taux de commission des agences, représentant -0,1 point tous les deux ans."

Ainsi, dès l'été prochain, la rémunération des professionnels passera à 2,9%. Il sera fixe jusqu'en 2024, puis baissera progressivement pour atteindre 2,7% dans 5 ans.

Si les EDV ont reculé, le transporteur national en aurait fait de même.

"Vous n'êtes pas les seuls à avoir reculé dans cette mêlée.

Ouigo n’était pas un service que la SNCF voulait ouvrir à la vente, il y a donc du positif pour la distribution," tentait de rééquilibrer Guillaume Confais - Morieux, lors du congrès Manor.

Et en effet, la nouvelle convention prévoit un accès à la distribution de Ouigo.

Une victoire qui n'en serait pas vraiment une, puisque les agences de voyages toucheront une généreuse rémunération comprise à... 1% sur chaque billet vendu.

Pas de quoi sauter au plafond donc, ni même de rentrer dans ses frais.

"Il reste à construire un modèle économique autour de cela pour les agences de voyages. Avec 1% de commission, sur un billet moyen à 30 euros, le coût PNR est supérieur à cette commission.

Structurellement nous perdrons de l’argent, si nous ne revoyons pas nos frais et nos coûts," estimait alors Aurélien Rath, directeur général de Cap 5.

Outre l'appauvrissement d'une partie de la profession, le secteur se plaint aussi d'être sous le joug du transporteur.

Lors du congrès Manor en novembre dernier, Philippe Korcia, le président de Voyages Eurafrique avait même fustigé la SNCF de faire du travail dissimulé, sans en rémunérer les agents de voyages.

Malgré tout, cette nouvelle convention est positive sur un point, car elle offre de la visibilité à moyen terme. L'accord ayant été signé pour 5 ans.

"Cette collaboration renouvelée est une bonne nouvelle. Elle permet de prolonger notre partenariat, avec l’objectif continu de développer de nouvelles fonctionnalités et services," s'est félicité Alain Krakovitch, le directeur TGV-INTERCITÉS.

Pendant ce temps et de l'autre côté du terrain, il ne fait pas de doute que le mot "partenariat" passe mal.

Alors que les agences de voyages dans un souci de développement durable de l'activité pourront de moins en moins se passer du train, la SNCF a utilisé un rapport de force, pas nécessairement gagnant-gagnant.