"nous voulons mettre des quotas de logements présents sur Airbnb, par arrondissement, pour desserrer l'étau que met Airbnb sur le centre de la ville de Paris" selon Frédéric Hocquard (Mairie de Paris) - DR
TourMaG.com - Vous avez récemment organisé les Assises du Tourisme durable, un événement à l'intitulé plutôt global, mais qui ne concernait que Paris. Pourquoi ne pas avoir intégré tout l'écosystème touristique français ?
Frédéric Hocquard : Tout d'abord parce que je suis adjoint du maire de Paris, si j'avais été ministre du Tourisme, je l'aurais fait dans toute la France. Un poste que je n'aspire pas à prendre.
Trêve de plaisanteries, il y a un enjeu extrêmement fort sur la question de la transformation de la filière touristique sur un tourisme durable et plus écoresponsable. Je vous l'accorde l'enjeu dépasse bien Paris et même la France.
Aujourd'hui, nous voyons que le tourisme n'a pas fait sa révolution verte ou durable. C'est une filière qui a encore un impact carbone important. La dernière étude de l'ADEME révèle que si le tourisme représente 7% du PIB, il pèse pour 11% des émissions carbone.
Le secteur émet beaucoup plus de carbone qu'il ne produit de richesse. Nous devons l'orienter différemment.
Nous parlons aussi d'une filière qui ces dernières années était tournée vers un tourisme extra-européen avec un fort pouvoir d'achat. Cette quête a un peu déformé ce qu'était le tourisme en France.
Frédéric Hocquard : Tout d'abord parce que je suis adjoint du maire de Paris, si j'avais été ministre du Tourisme, je l'aurais fait dans toute la France. Un poste que je n'aspire pas à prendre.
Trêve de plaisanteries, il y a un enjeu extrêmement fort sur la question de la transformation de la filière touristique sur un tourisme durable et plus écoresponsable. Je vous l'accorde l'enjeu dépasse bien Paris et même la France.
Aujourd'hui, nous voyons que le tourisme n'a pas fait sa révolution verte ou durable. C'est une filière qui a encore un impact carbone important. La dernière étude de l'ADEME révèle que si le tourisme représente 7% du PIB, il pèse pour 11% des émissions carbone.
Le secteur émet beaucoup plus de carbone qu'il ne produit de richesse. Nous devons l'orienter différemment.
Nous parlons aussi d'une filière qui ces dernières années était tournée vers un tourisme extra-européen avec un fort pouvoir d'achat. Cette quête a un peu déformé ce qu'était le tourisme en France.
Paris : "Le tourisme durable ça ne signifie pas moins de touristes, mais du tourisme autrement"
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TourMaG.com - Faut-il justement revenir sur ces acquis ?
Frédéric Hocquard : Je ne pense pas qu'il faille revenir dessus, car c'est un fait établi.
Peut être faudrait-il réorienter l'industrie sur le fait que la source de richesse ce n'est pas seulement de la clientèle à fort pouvoir d'achat, donc venant d'Asie ou d'Extrême-Orient.
Le tourisme durable ça ne signifie pas moins de touristes, mais du tourisme autrement.
Paris est quasiment la capitale du tourisme mondial, avec 30 millions de touristes par an, il y a aussi un enjeu de responsabilité. Ce que nous disons et faisons à Paris, cela a impact ailleurs.
Par exemple, quant au sortir de la crise du coronavirus nous avons décidé d'étendre les terrasses, certes nous n'avons pas été les seuls à le faire, mais le fait que la Mairie de Paris le fasse, cela a quasiment déclenché un mouvement mondial.
Paris est l'une des premières destinations mondiales, nous prenons une trajectoire nouvelle vers un tourisme durable.
Nous voulons montrer l'exemple.
TourMaG.com - Comment pourriez-vous le qualifier ?
Frédéric Hocquard : Il doit être écoresponsable évidemment, il y a un gros effort à faire dans ce domaine là, pour tenir le plan climat de 2015.
Nous devons faire en 10 ans, les mêmes efforts que nous avons faits sur 20 ans, entre 2000 et 2020.
Nous devons accélérer dans le domaine des bus, de l'aérien et dans plein d'autres domaines pour réduire notre empreinte carbone. Le tourisme durable est aussi un tourisme qui résiste aux crises.
Vous n'êtes pas s'en savoir que la filière en traverse un certain nombre et cela l'impacte fortement, or lorsque nous avons un tourisme de mono-activité, alors l'écosystème est beaucoup plus fragile.
Nous devons diversifier les formes de tourisme à Paris, pour le rendre plus durable.
Frédéric Hocquard : Je ne pense pas qu'il faille revenir dessus, car c'est un fait établi.
Peut être faudrait-il réorienter l'industrie sur le fait que la source de richesse ce n'est pas seulement de la clientèle à fort pouvoir d'achat, donc venant d'Asie ou d'Extrême-Orient.
Le tourisme durable ça ne signifie pas moins de touristes, mais du tourisme autrement.
Paris est quasiment la capitale du tourisme mondial, avec 30 millions de touristes par an, il y a aussi un enjeu de responsabilité. Ce que nous disons et faisons à Paris, cela a impact ailleurs.
Par exemple, quant au sortir de la crise du coronavirus nous avons décidé d'étendre les terrasses, certes nous n'avons pas été les seuls à le faire, mais le fait que la Mairie de Paris le fasse, cela a quasiment déclenché un mouvement mondial.
Paris est l'une des premières destinations mondiales, nous prenons une trajectoire nouvelle vers un tourisme durable.
Nous voulons montrer l'exemple.
TourMaG.com - Comment pourriez-vous le qualifier ?
Frédéric Hocquard : Il doit être écoresponsable évidemment, il y a un gros effort à faire dans ce domaine là, pour tenir le plan climat de 2015.
Nous devons faire en 10 ans, les mêmes efforts que nous avons faits sur 20 ans, entre 2000 et 2020.
Nous devons accélérer dans le domaine des bus, de l'aérien et dans plein d'autres domaines pour réduire notre empreinte carbone. Le tourisme durable est aussi un tourisme qui résiste aux crises.
Vous n'êtes pas s'en savoir que la filière en traverse un certain nombre et cela l'impacte fortement, or lorsque nous avons un tourisme de mono-activité, alors l'écosystème est beaucoup plus fragile.
Nous devons diversifier les formes de tourisme à Paris, pour le rendre plus durable.
Airbnb à Paris: "nous allons instaurer des quotas par arrondissment..."
TourMaG.com - Vous vous posez donc en porte-étendard du tourisme durable, une activité qui peine à s'imposer en France...
Frédéric Hocquard : Il s'impose de fait.
Regardez à Venise, la première décision que prend la ville touchée par le sur-tourisme, c'est d'interdire les paquebots de croisières. Attention, si nous avons des phénomènes de sur-tourisme à Paris, mais la capitale n'en est pas victime, nous ne sommes pas Barcelone ou Amsterdam.
Sur les 20 dernières années, Paris a augmenté de 10% son nombre de touristes, dans le même temps à Barcelone et Amsterdam, la hausse est de 100%. Il y a eu une explosion du surtourisme qui a défiguré le fonctionnement de ces villes.
Les premières décisions prises par les métropoles c'est de travailler sur ce sujet. Nous poursuivons notre bataille contre Airbnb, en le contraignant à mettre en place un numerus clausus, avec un numéro d'enregistrement obligatoire pour les annonces.
Le principal travers du surtourisme à Paris est Airbnb. D'ailleurs nous voulons mettre des quotas de logements présents sur Airbnb, par arrondissement, pour desserrer l'étau que met Airbnb sur le centre de la ville.
TourMaG.com - Donc vous ne vous limitez pas à la dernière amende infligée par Airbnb...
Frédéric Hocquard : Non, nous nous inspirons de ce que fait Barcelone.
J'ai rencontré le maire de la capitale de la Catalogne, celui-ci impose pour toute la ville 9 000 meublés touristiques, donc 9 000 logements sur Airbnb. Nous n'allons pas limiter à 9 000, ce sera peut être plus, mais nous voulons limiter surtout par arrondissement.
Un quota qu'il sera impossible de dépasser.
TourMaG.com - Selon vous les politiques doivent reprendre la main sur le développement touristique ? Nous voyons bien que les entreprises ne se régulent pas et ont du mal à prendre le pli d'un tourisme plus durable.
Frédéric Hocquard : Ce n'est pas tant une question de contrainte que d'accompagnement.
Nous devons donner une direction, mais ce n'est pas ce que fait le gouvernement.
Concernant le plan de relance 15 milliards d'euros sont fléchés pour le tourisme, c'est très bien de voir Emmanuel Macron converti au Keynésianisme, j'ai interpellé le gouvernement pour savoir si de l'argent serait mis sur le tourisme durable, pour réorienter la filière.
La réponse a été de mettre 50 millions sur le tourisme durable, sur un total de 15 milliards. Nous voyons donc le sens de la priorité du gouvernement.
Au mois de février, Jean-Baptiste Lemoyne en a remis une couche en disant que le gouvernement aller diriger prioritairement et exclusivement cette somme en faveur du tourisme durable en milieu rural.
Frédéric Hocquard : Il s'impose de fait.
Regardez à Venise, la première décision que prend la ville touchée par le sur-tourisme, c'est d'interdire les paquebots de croisières. Attention, si nous avons des phénomènes de sur-tourisme à Paris, mais la capitale n'en est pas victime, nous ne sommes pas Barcelone ou Amsterdam.
Sur les 20 dernières années, Paris a augmenté de 10% son nombre de touristes, dans le même temps à Barcelone et Amsterdam, la hausse est de 100%. Il y a eu une explosion du surtourisme qui a défiguré le fonctionnement de ces villes.
Les premières décisions prises par les métropoles c'est de travailler sur ce sujet. Nous poursuivons notre bataille contre Airbnb, en le contraignant à mettre en place un numerus clausus, avec un numéro d'enregistrement obligatoire pour les annonces.
Le principal travers du surtourisme à Paris est Airbnb. D'ailleurs nous voulons mettre des quotas de logements présents sur Airbnb, par arrondissement, pour desserrer l'étau que met Airbnb sur le centre de la ville.
TourMaG.com - Donc vous ne vous limitez pas à la dernière amende infligée par Airbnb...
Frédéric Hocquard : Non, nous nous inspirons de ce que fait Barcelone.
J'ai rencontré le maire de la capitale de la Catalogne, celui-ci impose pour toute la ville 9 000 meublés touristiques, donc 9 000 logements sur Airbnb. Nous n'allons pas limiter à 9 000, ce sera peut être plus, mais nous voulons limiter surtout par arrondissement.
Un quota qu'il sera impossible de dépasser.
TourMaG.com - Selon vous les politiques doivent reprendre la main sur le développement touristique ? Nous voyons bien que les entreprises ne se régulent pas et ont du mal à prendre le pli d'un tourisme plus durable.
Frédéric Hocquard : Ce n'est pas tant une question de contrainte que d'accompagnement.
Nous devons donner une direction, mais ce n'est pas ce que fait le gouvernement.
Concernant le plan de relance 15 milliards d'euros sont fléchés pour le tourisme, c'est très bien de voir Emmanuel Macron converti au Keynésianisme, j'ai interpellé le gouvernement pour savoir si de l'argent serait mis sur le tourisme durable, pour réorienter la filière.
La réponse a été de mettre 50 millions sur le tourisme durable, sur un total de 15 milliards. Nous voyons donc le sens de la priorité du gouvernement.
Au mois de février, Jean-Baptiste Lemoyne en a remis une couche en disant que le gouvernement aller diriger prioritairement et exclusivement cette somme en faveur du tourisme durable en milieu rural.
Paris : "la zone à trafic limité... pourrait alors être étendue à toute la ville"
TourMaG.com - Que lui avez-vous dit ?
Frédéric Hocquard : Je lui ai demandé s'il se moquait de moi.
Il n'y aura pas un centime pour Paris, alors que nous ne serons jamais une place forte du tourisme rural. Le tourisme durable n'est pas une priorité pour le gouvernement, donc nous lançons nos propres initiatives.
La seule chose qu'a faite l'Etat depuis le début de la crise, c'est de déverser de l'argent, sans aucun élément de fonds.
Nous avons créé une Zone à faibles émissions (ZFE) pour 2024, ce qui signifie que les bus diesel ne pourront plus rentrer dans toute la métropole parisienne. Comment faire pour aider cette industrie à pivoter ? Les touristes ne seront pas abandonnés en dehors de la métropole.
Il est nécessaire d'aider les autocaristes pour qu'ils passent aux bus bas carbone, sinon nous ne tiendrons pas le plan climat. Il n'y a rien de fait à ce niveau, nous ne sommes pas à la hauteur de l'enjeu.
Nous avons réclamé à l'Etat des plans de relance touristique territoriaux. Il y en a eu pour la Corse, les Antilles, Lourdes et la montagne, celui pour Paris est pour quand ? En englobant la destination Île-de-France, nous comptabilisons 40 ou 50 millions de touristes.
Vous imaginez un peu l'enjeu.
Si la filière ne prend pas le virage du tourisme durable, elle va avoir de plus en plus de problèmes. Il va y avoir un rétrécissement des échanges internationaux, c'est évident.
L'industrie touristique doit s'adapter, pour un tourisme plus local plus authentique, plus naturel.
TourMaG.com - Pour vous c'est au gouvernement de diriger les acteurs vers cette révolution ?
Frédéric Hocquard : C'est à lui, car personne ne le fera.
L'Etat pour creuser du déficit, il a juste à passer un coup de fil à la banque centrale européenne et c'est réglé, ce n'est pas le cas pour la Mairie de Paris.
TourMaG.com - Pour en revenir aux assises du tourisme durable, quelles propositions souhaiteriez-vous mettre en place rapidement ?
Frédéric Hocquard : Sur les 52 propositions établies par les assises, l'une des premières à entrer en application concerne le vélo. Ce doit devenir le mode de déplacement dominant des touristes.
Nous souhaitons que les touristes vivent l'expérience du Paris vélo. Il y a des pistes partout, dans le centre ville, donc nous devons les rendre accessibles aux touristes.
Nous allons développer une offre plus simple pour les touristes.
Cet été nous lançons un appel à projets, pour que l'hôtellerie s'équipe de vélo. Nous allons doter le projet d'un budget d'un million d'euros annuel. Puis en 2022, nous allons mettre en place la Zone à trafic limité dans les arrondissements 1, 2, 3 et 4.
Nous devons concilier à la fois le trafic limité et une activité touristique. C'est intéressant, car si nous arrivons à transformer l'essai, alors nous pourrons l'étendre à l'échelle de la ville.
Nous devons redéfinir la façon dont les touristes vont se déplacer, sans tomber dans les excès du modèle Italien, où les touristes laissent leurs voitures en dehors de la ville.
Nous allons avoir des discussions avec Aéroports de Paris, autour des objectifs du plan climat. Ce n'est pas simple, car pour le moment il n'y a pas d'avion à hydrogène et l'avion électrique en est au stade des ébauches.
Dernier point, la Seine doit devenir un axe de transport important. Elle est sous-utilisée, nous pouvons le renforcer, mais il faut définir comment le faire. Nous sommes sur un plan d'électrification des quais, permettant de développer les bateaux électriques.
Frédéric Hocquard : Je lui ai demandé s'il se moquait de moi.
Il n'y aura pas un centime pour Paris, alors que nous ne serons jamais une place forte du tourisme rural. Le tourisme durable n'est pas une priorité pour le gouvernement, donc nous lançons nos propres initiatives.
La seule chose qu'a faite l'Etat depuis le début de la crise, c'est de déverser de l'argent, sans aucun élément de fonds.
Nous avons créé une Zone à faibles émissions (ZFE) pour 2024, ce qui signifie que les bus diesel ne pourront plus rentrer dans toute la métropole parisienne. Comment faire pour aider cette industrie à pivoter ? Les touristes ne seront pas abandonnés en dehors de la métropole.
Il est nécessaire d'aider les autocaristes pour qu'ils passent aux bus bas carbone, sinon nous ne tiendrons pas le plan climat. Il n'y a rien de fait à ce niveau, nous ne sommes pas à la hauteur de l'enjeu.
Nous avons réclamé à l'Etat des plans de relance touristique territoriaux. Il y en a eu pour la Corse, les Antilles, Lourdes et la montagne, celui pour Paris est pour quand ? En englobant la destination Île-de-France, nous comptabilisons 40 ou 50 millions de touristes.
Vous imaginez un peu l'enjeu.
Si la filière ne prend pas le virage du tourisme durable, elle va avoir de plus en plus de problèmes. Il va y avoir un rétrécissement des échanges internationaux, c'est évident.
L'industrie touristique doit s'adapter, pour un tourisme plus local plus authentique, plus naturel.
TourMaG.com - Pour vous c'est au gouvernement de diriger les acteurs vers cette révolution ?
Frédéric Hocquard : C'est à lui, car personne ne le fera.
L'Etat pour creuser du déficit, il a juste à passer un coup de fil à la banque centrale européenne et c'est réglé, ce n'est pas le cas pour la Mairie de Paris.
TourMaG.com - Pour en revenir aux assises du tourisme durable, quelles propositions souhaiteriez-vous mettre en place rapidement ?
Frédéric Hocquard : Sur les 52 propositions établies par les assises, l'une des premières à entrer en application concerne le vélo. Ce doit devenir le mode de déplacement dominant des touristes.
Nous souhaitons que les touristes vivent l'expérience du Paris vélo. Il y a des pistes partout, dans le centre ville, donc nous devons les rendre accessibles aux touristes.
Nous allons développer une offre plus simple pour les touristes.
Cet été nous lançons un appel à projets, pour que l'hôtellerie s'équipe de vélo. Nous allons doter le projet d'un budget d'un million d'euros annuel. Puis en 2022, nous allons mettre en place la Zone à trafic limité dans les arrondissements 1, 2, 3 et 4.
Nous devons concilier à la fois le trafic limité et une activité touristique. C'est intéressant, car si nous arrivons à transformer l'essai, alors nous pourrons l'étendre à l'échelle de la ville.
Nous devons redéfinir la façon dont les touristes vont se déplacer, sans tomber dans les excès du modèle Italien, où les touristes laissent leurs voitures en dehors de la ville.
Nous allons avoir des discussions avec Aéroports de Paris, autour des objectifs du plan climat. Ce n'est pas simple, car pour le moment il n'y a pas d'avion à hydrogène et l'avion électrique en est au stade des ébauches.
Dernier point, la Seine doit devenir un axe de transport important. Elle est sous-utilisée, nous pouvons le renforcer, mais il faut définir comment le faire. Nous sommes sur un plan d'électrification des quais, permettant de développer les bateaux électriques.
Tour Eiffel : "nous attendons à doubler nos chiffres d'affluence, passant de 10% à 20%"
TourMaG.com - Paris est mondialement connue, vous l'avez rappelé. Nous avons pu voir que sans les touristes étrangers, le Paris touristique ne vit pas ou peu. Devez-vous changer de paradigme en ce concentrant sur une clientèle plus locale ?
Frédéric Hocquard : Il faut que vous sachiez, que seulement 20% des touristes qui viennent à Paris sont extra-européens, quand 50% des touristes sont Français.
La structure touristique est déjà franco-européenne, ce n'est pas Bangkok, où 80% des voyageurs viennent d'en dehors de l'Asie.
Nous ne voulons pas modifier cette structure, demain il n'y aura pas 10% de touristes extra-européens et encore moins 40%.
Nous devons nous concentrer sur la clientèle européenne et proche pour qu'ils adoptent des modes de transport alternatif à l'avion. Avec une grande part de la clientèle internationale, il ne sera pas possible de réduire l'empreinte carbone, si ce n'est d'attendre l'avion à hydrogène.
Nous réclamons que ces lignes desservants Paris en moins de 4h n'aient pas d'alternative en avion. Si vous faites ça vous avez toute la France et une partie de l'Europe.
TourMaG.com - L'Europe n'a jamais été structurée par des grandes infrastructures autoroutières ou ferroviaires. C'est un manque réel que souhaite rattraper l'Union européenne avec les trains de nuit...
Frédéric Hocquard : La SNCF a raté le coche, en arrêtant petit à petit les trains de nuit. Dans le même temps, les Autrichiens ont cru dans ce mode de transport, en investissant dans de nouvelles formes de train de nuit, en fournissant une nouvelle expérience.
Ils sont en train de la vendre à toute l'Europe. Début 2022, Paris - Vienne (Autriche) doit ouvrir, c'est une ligne autrichienne et ils vont le développer partout.
Après nos infrastructures ne sont plus prévues pour ce genre de voyage. Nous devons réfléchir à cela, en ayant un accueil, des services, par exemple un système de douche.
Nous avons arrêté d'investir.
TourMaG.com - A quoi va ressembler l'été 2021 pour Paris ? Et cette crise démontre que Paris sans les touristes étrangers, les comptes n'y sont pas du moins pour certains acteurs.
Frédéric Hocquard : Par rapport à 2020, nous nous attendons à un peu de mieux.
L'été n'a jamais été la haute saison pour les touristes à Paris, elle est au mois de mai et septembre. Pour vous dire sur la Tour Eiffel, nous nous attendons à doubler nos chiffres d'affluence, sur cet été.
Après nous étions à 10% de l'activité normale, donc nous nous attendons à 20%. Ce n'est pas un retour à la normale, mais ça commence à revenir.
Pour en revenir à votre 2e question, c'est vrai que c'est compliqué pour certains acteurs. Après dans le tourisme vous avez l'hôtellerie, le commerce en dehors de l'hôtellerie et les monuments, si vous regardez le secteur le plus en difficulté reste l'hôtellerie.
Habituellement la saison de pointe est en décembre, nous étions entre 5 et 10% de taux d'occupation.
Concernant les monuments et les musées, certes il y a eu moins de monde, mais le secteur ne s'est pas écroulé, grâce aux aides et aux touristes locaux.
Nous avons recapitalisé la Tour Eiffel à hauteur de 70 millions l'année dernière, 60 millions cette année et nous en remettrons 50 l'année prochaine. L'Etat a fait de même pour le Louvre.
La restauration a eu des difficultés, mais a eu des amortisseurs importants pour stopper la crise. Vous voyez que la réponse est plus nuancée.
Frédéric Hocquard : Il faut que vous sachiez, que seulement 20% des touristes qui viennent à Paris sont extra-européens, quand 50% des touristes sont Français.
La structure touristique est déjà franco-européenne, ce n'est pas Bangkok, où 80% des voyageurs viennent d'en dehors de l'Asie.
Nous ne voulons pas modifier cette structure, demain il n'y aura pas 10% de touristes extra-européens et encore moins 40%.
Nous devons nous concentrer sur la clientèle européenne et proche pour qu'ils adoptent des modes de transport alternatif à l'avion. Avec une grande part de la clientèle internationale, il ne sera pas possible de réduire l'empreinte carbone, si ce n'est d'attendre l'avion à hydrogène.
Nous réclamons que ces lignes desservants Paris en moins de 4h n'aient pas d'alternative en avion. Si vous faites ça vous avez toute la France et une partie de l'Europe.
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Frédéric Hocquard : La SNCF a raté le coche, en arrêtant petit à petit les trains de nuit. Dans le même temps, les Autrichiens ont cru dans ce mode de transport, en investissant dans de nouvelles formes de train de nuit, en fournissant une nouvelle expérience.
Ils sont en train de la vendre à toute l'Europe. Début 2022, Paris - Vienne (Autriche) doit ouvrir, c'est une ligne autrichienne et ils vont le développer partout.
Après nos infrastructures ne sont plus prévues pour ce genre de voyage. Nous devons réfléchir à cela, en ayant un accueil, des services, par exemple un système de douche.
Nous avons arrêté d'investir.
TourMaG.com - A quoi va ressembler l'été 2021 pour Paris ? Et cette crise démontre que Paris sans les touristes étrangers, les comptes n'y sont pas du moins pour certains acteurs.
Frédéric Hocquard : Par rapport à 2020, nous nous attendons à un peu de mieux.
L'été n'a jamais été la haute saison pour les touristes à Paris, elle est au mois de mai et septembre. Pour vous dire sur la Tour Eiffel, nous nous attendons à doubler nos chiffres d'affluence, sur cet été.
Après nous étions à 10% de l'activité normale, donc nous nous attendons à 20%. Ce n'est pas un retour à la normale, mais ça commence à revenir.
Pour en revenir à votre 2e question, c'est vrai que c'est compliqué pour certains acteurs. Après dans le tourisme vous avez l'hôtellerie, le commerce en dehors de l'hôtellerie et les monuments, si vous regardez le secteur le plus en difficulté reste l'hôtellerie.
Habituellement la saison de pointe est en décembre, nous étions entre 5 et 10% de taux d'occupation.
Concernant les monuments et les musées, certes il y a eu moins de monde, mais le secteur ne s'est pas écroulé, grâce aux aides et aux touristes locaux.
Nous avons recapitalisé la Tour Eiffel à hauteur de 70 millions l'année dernière, 60 millions cette année et nous en remettrons 50 l'année prochaine. L'Etat a fait de même pour le Louvre.
La restauration a eu des difficultés, mais a eu des amortisseurs importants pour stopper la crise. Vous voyez que la réponse est plus nuancée.