Coopérative d’activité et d’emploi (CAE) Odyssée du Voyage : "Rejoindre la CAE coûte moins cher que de s'installer à son compte. Nous mutualisons également la garantie financière, la RCP, les immatriculations à Atout France." - Capture écran
TourMaG.com – Pouvez-vous nous présenter votre Coopérative d’activité et d’emploi (CAE) Odyssée du Voyage ?
Laëtitia DETURCK GARNON : Odyssée du Voyage est une filiale d'Odyssée Création qui est une coopérative d’activité et d’emploi généraliste, dans laquelle j'étais moi-même entrepreneure salariée pour une autre activité.
En parallèle, j'étais salariée d'une agence de voyage spécialiste de la Loire à vélo qui a fermé en 2016. J'ai choisi de reprendre l’entreprise et son enseigne pour maintenir l’activité et sauver mon emploi.
Par le passé, j'avais déjà été à mon compte, je ne voulais pas recréer, seule, une société. C’est pourquoi, j'ai voulu intégrer cette activité à la coopérative Odyssée Création. Cela s’est avéré impossible du fait de la réglementation liée à l’industrie du tourisme.
Odyssée Création m'a alors proposé de créer une autre coopérative et de l'immatriculer comme agence de voyages pour pouvoir faire vivre mon activité et accueillir d'autres porteurs de projets.
Odyssée du Voyage existe depuis 2017. Aujourd'hui, nous sommes 18 au sein de la CAE : 4 personnes sont en charge de la gestion de la structure (2 co-gérants, une chargée d'accompagnement et aide comptable et une comptable), 11 sociétaires (NDLR : après 3 ans de présence dans la structure, l'adhérent devient sociétaire et prend des parts sociales ou quitte la structure) 4 membres de l'équipe, 1 associé extérieur : Odyssée Création, et 6 entrepreneurs salariés associés et 8 entrepreneurs se salarient grâce à leur activité.
Laëtitia DETURCK GARNON : Odyssée du Voyage est une filiale d'Odyssée Création qui est une coopérative d’activité et d’emploi généraliste, dans laquelle j'étais moi-même entrepreneure salariée pour une autre activité.
En parallèle, j'étais salariée d'une agence de voyage spécialiste de la Loire à vélo qui a fermé en 2016. J'ai choisi de reprendre l’entreprise et son enseigne pour maintenir l’activité et sauver mon emploi.
Par le passé, j'avais déjà été à mon compte, je ne voulais pas recréer, seule, une société. C’est pourquoi, j'ai voulu intégrer cette activité à la coopérative Odyssée Création. Cela s’est avéré impossible du fait de la réglementation liée à l’industrie du tourisme.
Odyssée Création m'a alors proposé de créer une autre coopérative et de l'immatriculer comme agence de voyages pour pouvoir faire vivre mon activité et accueillir d'autres porteurs de projets.
Odyssée du Voyage existe depuis 2017. Aujourd'hui, nous sommes 18 au sein de la CAE : 4 personnes sont en charge de la gestion de la structure (2 co-gérants, une chargée d'accompagnement et aide comptable et une comptable), 11 sociétaires (NDLR : après 3 ans de présence dans la structure, l'adhérent devient sociétaire et prend des parts sociales ou quitte la structure) 4 membres de l'équipe, 1 associé extérieur : Odyssée Création, et 6 entrepreneurs salariés associés et 8 entrepreneurs se salarient grâce à leur activité.
Mutualisation des frais, droits à la retraite, au chômage...
TourMaG.com – Pourquoi adhérer à votre CAE ? Quels avantages proposez-vous ?
Laëtitia DETURCK GARNON : Mutualiser les frais est le premier avantage. Rejoindre la CAE coûte moins cher que de s'installer à son compte. Nous mutualisons également la garantie financière, la RCP, les immatriculations à Atout France.
Autres avantages : faire partie d'un réseau d'entrepreneurs. Nous pouvons collaborer avec les autres adhérents de la structure.
Au sein de la CAE, chacun reste entrepreneur parce qu'il gère sa clientèle, ses fournisseurs, ses partenariats comme s’il était à son compte.
Le statut de salarié, contrairement à un gérant non salarié, permet de garder des droits à la retraite et au chômage si l'activité ne fonctionne plus au bout d'un an. Ce n'est pas négligeable !
TourMaG.com – Il y a forcément des inconvénients. Quels sont-ils ?
Laëtitia DETURCK GARNON : En effet, il y a certaines contraintes, notamment des limites au niveau de la gestion des flux financiers. L’entrepreneur salarié n'a pas accès aux comptes bancaires de l'entreprise. Il ne peut pas faire de virements directement du compte de l'entreprise.
L’équipe en charge de la gestion de la structure gère les flux financiers, nous remboursons leurs frais, payons les prestataires en direct.
Autre inconvénient : ils ne peuvent pas thésauriser sans limite dans l'entreprise. Ce n'est pas légal. Pour eux, la trésorerie est la provision sur salaire. Il n’est pas possible d’avoir une provision sur salaire énorme.
Laëtitia DETURCK GARNON : Mutualiser les frais est le premier avantage. Rejoindre la CAE coûte moins cher que de s'installer à son compte. Nous mutualisons également la garantie financière, la RCP, les immatriculations à Atout France.
Autres avantages : faire partie d'un réseau d'entrepreneurs. Nous pouvons collaborer avec les autres adhérents de la structure.
Au sein de la CAE, chacun reste entrepreneur parce qu'il gère sa clientèle, ses fournisseurs, ses partenariats comme s’il était à son compte.
Le statut de salarié, contrairement à un gérant non salarié, permet de garder des droits à la retraite et au chômage si l'activité ne fonctionne plus au bout d'un an. Ce n'est pas négligeable !
TourMaG.com – Il y a forcément des inconvénients. Quels sont-ils ?
Laëtitia DETURCK GARNON : En effet, il y a certaines contraintes, notamment des limites au niveau de la gestion des flux financiers. L’entrepreneur salarié n'a pas accès aux comptes bancaires de l'entreprise. Il ne peut pas faire de virements directement du compte de l'entreprise.
L’équipe en charge de la gestion de la structure gère les flux financiers, nous remboursons leurs frais, payons les prestataires en direct.
Autre inconvénient : ils ne peuvent pas thésauriser sans limite dans l'entreprise. Ce n'est pas légal. Pour eux, la trésorerie est la provision sur salaire. Il n’est pas possible d’avoir une provision sur salaire énorme.
Une réunion d'information en visio par mois
TourMaG.com - Comment rejoindre la CAE ? Comment ça marche ?
Laëtitia DETURCK GARNON : Chaque mois, nous organisons une réunion d’information collective en vidéo. Dans un premier temps, cela permet de prendre connaissance du fonctionnement de la coopérative, des implications, ce que l'on attend des entrepreneurs, ce qu'ils peuvent attendre de nous.
Ensuite, s'ils sont intéressés, nous leur fournissons une fiche projet et organisons un entretien individuel pour mieux cerner leur projet et voir si l’activité est compatible avec le fonctionnement de la coopérative.
Si ce n'est pas vraiment un entretien d'embauche, ça se passe finalement de la même façon.
Nous faisons attention à l'expérience du candidat, à la faisabilité du projet, au fait qu’il n'est pas trop risqué… Nous interrogeons également notre assureur pour que l'activité corresponde à notre RC pro.
C'est surtout au moment de choisir un statut que les entrepreneurs arrivent chez nous. Le projet doit être suffisamment avancé, car le contrat CAPE est limité à deux ans. C’est aussi dans l'intérêt des porteurs de projets, car ils payent une adhésion de 1300 euros à l'année.
Rejoindre la coopérative n'est pas seulement une question de financement, il faut que le mode de fonctionnement soit une motivation. C'est une entreprise collective qu’il faut faire avancer.
Par exemple, nous avons travaillé sur le montant de la contribution. En plus de l'adhésion, il existe une contribution sur le chiffre d'affaires. Nous avons travaillé ensemble pour qu’elle soit équitable et que tout le monde s'y retrouve, l'entreprise et les entrepreneurs.
TourMaG.com – Comment fonctionne cette contribution aujourd'hui ?
Laëtitia DETURCK GARNON : Elle est calculée sur la marge. Il y a deux modes de contributions différentes. Il y a une contribution de 13% sur une marge théorique de 18%. La deuxième contribution est de 12% de la marge réelle s'ils sont au-delà de 18%.
Nous avons mis en place ces deux modes de calcul pour que tout le monde participe à hauteur de son volume d'affaires et que l’on puisse faire tourner la structure.
Laëtitia DETURCK GARNON : Chaque mois, nous organisons une réunion d’information collective en vidéo. Dans un premier temps, cela permet de prendre connaissance du fonctionnement de la coopérative, des implications, ce que l'on attend des entrepreneurs, ce qu'ils peuvent attendre de nous.
Ensuite, s'ils sont intéressés, nous leur fournissons une fiche projet et organisons un entretien individuel pour mieux cerner leur projet et voir si l’activité est compatible avec le fonctionnement de la coopérative.
Si ce n'est pas vraiment un entretien d'embauche, ça se passe finalement de la même façon.
Nous faisons attention à l'expérience du candidat, à la faisabilité du projet, au fait qu’il n'est pas trop risqué… Nous interrogeons également notre assureur pour que l'activité corresponde à notre RC pro.
C'est surtout au moment de choisir un statut que les entrepreneurs arrivent chez nous. Le projet doit être suffisamment avancé, car le contrat CAPE est limité à deux ans. C’est aussi dans l'intérêt des porteurs de projets, car ils payent une adhésion de 1300 euros à l'année.
Rejoindre la coopérative n'est pas seulement une question de financement, il faut que le mode de fonctionnement soit une motivation. C'est une entreprise collective qu’il faut faire avancer.
Par exemple, nous avons travaillé sur le montant de la contribution. En plus de l'adhésion, il existe une contribution sur le chiffre d'affaires. Nous avons travaillé ensemble pour qu’elle soit équitable et que tout le monde s'y retrouve, l'entreprise et les entrepreneurs.
TourMaG.com – Comment fonctionne cette contribution aujourd'hui ?
Laëtitia DETURCK GARNON : Elle est calculée sur la marge. Il y a deux modes de contributions différentes. Il y a une contribution de 13% sur une marge théorique de 18%. La deuxième contribution est de 12% de la marge réelle s'ils sont au-delà de 18%.
Nous avons mis en place ces deux modes de calcul pour que tout le monde participe à hauteur de son volume d'affaires et que l’on puisse faire tourner la structure.
"mettre l'accent sur l'écotourisme et sur les problèmes climatiques"
TourMaG.com - Quel est le profil de vos adhérents ?
Laëtitia DETURCK GARNON : La majorité vient du milieu du tourisme. Ce sont des personnes qui ont travaillé en agence et ont décidé de se lancer.
Au sein des projets, il y a beaucoup de thématiques, par exemple des personnes qui ne font que du CE, de l’écotourisme, d’autres des destinations précises. Par exemple, l’un de nos adhérents propose principalement l'Afrique. Nous avons des agences très locales et d’autres qui font partir leurs clients à l’autre bout du monde.
TourMaG.com – Quels sont les chantiers en cours au sein de la CAE ?
Laëtitia DETURCK GARNON : Nous souhaitons mettre l'accent sur l'écotourisme et sur les problèmes climatiques. C'est un autre chantier qui se met en place. Cela répond à nos convictions et à au modèle de la CAE, qui est l'économie sociale et solidaire.
Mais, nous ne refusons pas les personnes qui ne sont pas dans ce domaine.
TourMaG.com - Comment voyez-vous évoluer votre structure ?
Laëtitia DETURCK GARNON : Entre 2017 et 2021, nous étions plutôt dans une phase de test. Depuis nous avons connu une augmentation des adhérents, il a fallu se structurer.
Nous sommes accompagnés par des partenariats, qui ont réussi à combiner le statut de coopérative et celui d'agence de voyages. Ça n'a pas été évident dès le départ parce qu'il y a des spécialistes dans les deux cas.
Au niveau des assurances, de la garantie financière, sur le volet juridique… tous les partenaires sont spécialistes soit d'une organisation soit de l'autre. Il a fallu que certains acceptent de combiner les deux et acceptent notre façon de travailler et de faire.
Laëtitia DETURCK GARNON : La majorité vient du milieu du tourisme. Ce sont des personnes qui ont travaillé en agence et ont décidé de se lancer.
Au sein des projets, il y a beaucoup de thématiques, par exemple des personnes qui ne font que du CE, de l’écotourisme, d’autres des destinations précises. Par exemple, l’un de nos adhérents propose principalement l'Afrique. Nous avons des agences très locales et d’autres qui font partir leurs clients à l’autre bout du monde.
TourMaG.com – Quels sont les chantiers en cours au sein de la CAE ?
Laëtitia DETURCK GARNON : Nous souhaitons mettre l'accent sur l'écotourisme et sur les problèmes climatiques. C'est un autre chantier qui se met en place. Cela répond à nos convictions et à au modèle de la CAE, qui est l'économie sociale et solidaire.
Mais, nous ne refusons pas les personnes qui ne sont pas dans ce domaine.
TourMaG.com - Comment voyez-vous évoluer votre structure ?
Laëtitia DETURCK GARNON : Entre 2017 et 2021, nous étions plutôt dans une phase de test. Depuis nous avons connu une augmentation des adhérents, il a fallu se structurer.
Nous sommes accompagnés par des partenariats, qui ont réussi à combiner le statut de coopérative et celui d'agence de voyages. Ça n'a pas été évident dès le départ parce qu'il y a des spécialistes dans les deux cas.
Au niveau des assurances, de la garantie financière, sur le volet juridique… tous les partenaires sont spécialistes soit d'une organisation soit de l'autre. Il a fallu que certains acceptent de combiner les deux et acceptent notre façon de travailler et de faire.
La CAE Odyssée du Voyage en chiffres
77 entrepreneurs accompagnées depuis 2017
2 contrats : Contrat d'appui au projet d'entreprise (Cape) d’une durée de 12 mois renouvelable 2 fois et le contrat de travail à durée indéterminée qui est un Contrat Entrepreneur Salarié Associé (CESA)
23 entrepreneurs en 2023
6 entrepreneurs en Région Centre Val de Loire, 17 installés dans les autres régions
914 572 € : Le chiffre d'affaires généré par les entrepreneurs entre 2017 et 2023.
3 555 000 € : Le volume des séjours et des voyages vendus en 2023.
2 contrats : Contrat d'appui au projet d'entreprise (Cape) d’une durée de 12 mois renouvelable 2 fois et le contrat de travail à durée indéterminée qui est un Contrat Entrepreneur Salarié Associé (CESA)
23 entrepreneurs en 2023
6 entrepreneurs en Région Centre Val de Loire, 17 installés dans les autres régions
914 572 € : Le chiffre d'affaires généré par les entrepreneurs entre 2017 et 2023.
3 555 000 € : Le volume des séjours et des voyages vendus en 2023.