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Comment l'Etat veut (re)mettre au travail les saisonniers ?

Le gouvernement a dévoilé de nouvelles mesures pour aider les saisonniers


Le mois de mai se termine avec une belle affluence dans les lieux touristiques, mais certaines tensions dans certains espaces en raison des manques de personnel. A l'heure actuelle, le manque de bras serait de l'ordre de 30 ou 40 000 personnes, contre 10 000 avant crise. Pour remédier au problème, le gouvernement a décidé de mettre en place, un plan pour soutenir le recrutement et la fidélisation. Une façon de dire : nous faisons notre part, à vous de faire la vôtre.


Rédigé par le Mardi 30 Mai 2023

Les pancartes "nous cherchons serveurs et/ou cuisiniers" n'ont pas disparu dans les devantures des restaurants des zones touristiques.

Alors que le monde revient à la normale, les touristes affluent en masse, engorgeant même certains lieux et se retrouvent parfois face à des commerçants ou installations désemparés, face aux manques de bras.

La pénurie est actuellement évaluée entre 30 et 40 000 personnes.

"Habituellement à pareille période, nous étions sur un manque de 10 000 saisonniers.

Il est compliqué dans un contexte économique où les recrutements sont importants, avec beaucoup d’offres d’emploi et donc une forte concurrence affectant le secteur du tourisme,
" nous explique un membre du cabinet d'Olivier Dussopt, le ministre du Travail.

Pendant que la France s'enorgueillit de se diriger vers le plein-emploi, l'industrie touristique est le vilain petit canard de l'économie. Il a toujours été difficile pour le secteur de recruter, mais cette difficulté aurait connu un accélérateur avec la crise sanitaire.

Pour soutenir le secteur du voyage, le gouvernement a dévoilé un "plan saisonnier, pour faciliter le recrutement, en ouvrant les viviers, mais aussi fidéliser cette main-d'oeuvre," poursuit ce conseiller.


Plan saisonnier : une feuille de route sur 3 ans

Trois ministères, à savoir celui du Travail, du Tourisme et du Logement se sont réunis autour des syndicats professionnels, comme l'UMIH et la confédération des acteurs du tourisme.

La feuille de route établie pour 3 ans, jusque fin 2025, est vouée à évoluer en fonction des propositions de chacune des parties.

L'un des principaux problèmes identifiés par le gouvernement étant le faible accompagnement des saisonniers, une fois leur contrat terminé.

"Les saisonniers ne sont pas assez accompagnés à la fin de leur contrat.

L’idée étant que Pole Emploi et les missions locales rencontrent tous les saisonniers pour leur proposer des formations et des emplois durant l’intersaison,
" annonce le ministère situé rue de Grenelle.

En dehors des étudiants, la moitié des saisonniers ne travaillent pas durant l'intersaison. En attendant que la saison hivernale, une grande partie de cette main-d'œuvre se reposerait sur l'assurance-chômage, selon l'un des représentants du gouvernement.

Une inactivité qui constituerait une perte pour l'économie du pays.

"Chaque année et avant la fin de la saison, tout d'abord dans 15 territoires expérimentaux du littoral français, les saisonniers seront rencontrés dans le but de leur proposer des formations et/ou des emplois.

Nous allons devoir nouer des partenariats avec d'autres branches, comme la restauration collective,
" poursuit le membre du cabinet d'Olivier Dussopt.

Saisonniers : comment mettre fin aux périodes chômées ?

L'administration veut que cette catégorie de salariés ait une période de travail continu et non entrecoupé, par des moments chômés.

Alors que les allocataires du RSA devront travailler, le gouvernement veut-il remettre au travail les saisonniers ?

"Nous voulons donner au maximum les conditions pour permettre aux saisonniers de travailler durant l'intersaison. Dans les zones de montagne, ils pensent qu'il n'y a pas toujours d'emploi, alors qu'en réalité, les besoins sont là.

Ils doivent être accompagnés, pour être occupés durant cette période,
" répond de façon très politique le représentant du ministère.

Des formations très courtes de 35h à 150h, pour élargir le vivier des demandeurs d'emploi susceptibles de se réorienter dans le tourisme.

Le budget formation dédié aux saisonniers sera aussi augmenté, conjointement avec les Régions. Une hausse de 10 millions, pour créer des formations et les faire monter en compétences ce public particulier.

Il est toujours hors de question de revenir sur la réforme de l'assurance-chômage.

A lire : Tourisme : "il faut aménager la réforme chômage pour les saisonniers !" 🔑


Cette dernière avait été longuement débattue et critiquée par les patrons du secteur, craignant que les étudiants et d'autres publics se détournent du tourisme.

Tourisme : Une semaine des métiers pérennisée

"La réforme de l'assurance chômage risque d'ajouter quelques difficultés, en prévoyant de prendre en compte les jours travaillés, ce sera la double peine pour ces travailleurs-là," estimait en juin 2021, Ines Minin, la secrétaire nationale de la CFDT.

Deux ans plus tard, le problème du recrutement reste le même, mais la réponse ne sera pas de réviser la loi.

Avec une demande parfois plus importante que l'offre, le rapport de forces a changé.

Le salarié mène de plus en plus les échanges, il impose ses conditions et l'industrie subit ce changement de paradigme ne jouant pas vraiment en sa faveur.

"Il y a pas mal de choses germent sur la qualité de vie au travail, le paiement des coupures et les salariés. C’est aux partenaires sociaux d’avancer sur ces sujets.

Par ce plan saisonnier, nous souhaiterions que les branches se mobilisent pour améliorer ces questions, pour mieux attirer et fidéliser les salariés,
" met la pression sur les professionnels du tourisme, l'un des porte-paroles du gouvernement.

Pour remédier à l'attractivité des métiers, "notamment au collège et lycée", le gouvernement a décidé de pérenniser la semaine des métiers du tourisme.

Après une première édition en 2023 réunissant 1 200 évènements, l'objectif est de doubler ce chiffre d'ici 2025.

Ce n'est pas tout, les guichets saisonniers, inaugurés l’année dernière, passeront de 57 à plus de 110, sur l'ensemble du territoire. Ces espaces physiques ou dématérialisés doivent permettre de mieux informer les saisonniers sur la formation, les droits, le logement, etc.

Pour finir, des webinaires seront organisés par Pôle emploi et les missions locales pour accompagner les employeurs dans la fidélisation et aussi les salariés.

L'expérimentation se fera sur 30 territoires. Une généralisation dans l'ensemble de la France est possible dès 2024.

Saisonniers : mobilisation des résidences universitaires et internats

Au-delà de la formation et du manque de vivier de candidats, le tourisme souffre d'une raréfaction de logements abordables, pour des employés parfois mal payés.

Pour remédier à cette problématique, l'Etat va ouvrir les portes des résidences universitaires et des internautes.

"La mobilisation des parcs sociaux doit permettre d'ouvrir 2 000 logements dès cet été, pour atteindre 6000 en tout, d’ici 2025. De nouvelles habitations seront agréées dans le parc social, grâce à la loi Elan,". poursuit la représentante du ministre du Logement.

Cette proposition peut interpeller, au regard des lieux d'implantation de certains secteurs, villes ou zones touristiques. Comme des saisonniers travaillant à Perros-Guirec, Lavandou ou des Arcs pourront être logés dans une résidence universitaire ou même un internat ?

Une autre initiative a aussi été dévoilée, avec la mise en ligne d'une plateforme recensant les offres de locations de logement disponibles dans les secteurs associatifs, publics et sociaux.

Le bail mobilité sera adapté pour faire face aux contraintes des saisonniers.

Assez peu usité, un dispositif fiscal sera aussi prorogé pour encourager les propriétaires privés à mettre en location leurs logements. Si l'Etat semble faire un pas en avant, en mettant à disposition des chambres et appartements, l'effort ne suffira pas pour régler cette épineuse question.

Faudra-t-il que les professionnels mettent la main à la pâte ?

"La question du logement doit être répartie entre l'Etat et les acteurs du tourisme. Nous avons mis en place cette feuille de route pour permettre la communication entre les différents acteurs," conclut un porte-parole du ministère du Tourisme.

En somme, la balle est dans le camp des professionnels...

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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