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Convention SNAV Provence : Tourisme durable, la partie n'est pas gagnée

Convention 2008 SNAV Provence au Sri Lanka


La route vers un tourisme durable et responsable est encore longue. C'est ce qui ressort de la convention annuelle du SNAV Provence, qui s'est tenue la semaine dernière au Sri Lanka. La destination se prêtait bien à la réflexion. Mais les préjugés ont la vie dure. Voyage trop cher, incompatible avec un tourisme de masse et qui ne rencontre pas de demande… Beaucoup, parmi la centaine de participants distributeurs, et quelques producteurs, restent sceptiques.


Rédigé par Marie-Pierre Vega le Jeudi 23 Octobre 2008

Séances de travail
Séances de travail
Un constat : 900 millions de touristes se sont déplacés dans le monde en 2007, ils seront 1,6 milliards en 2020 ! L’accès au tourisme est la preuve d’un développement économique et social. Mais le tourisme laisse aussi une empreinte écologique indélébile.

L'un des cinq intervenants invités sur l'île par le SNAV Provence et son patron Lucien Salemi, le rappelle : "Chaque année, les vacances constituent la plus grosse migration humaine. Elles créent sur nos écosystèmes des déséquilibres de plus en plus connus, l'impact majeur étant les émissions de CO2", souligne Ugo Toselli, chargé du tourisme durable au Comité 21. Sans compter les conséquences entre autres, sur les ressources en eau et énergétiques, et la biodiversité.

Pour les intervenants, les professionnels du voyage n'ont pas d'autre choix que d'anticiper. Pourquoi ? pêle-mêle : "la demande croissante des consommateurs, les nouvelles exigences des donneurs d'ordre, les réglementations de plus en plus contraignantes, ou encore l'attente de vos salariés" résume Jean-Christophe Carteron, coordinateur de la stratégie "manager responsable" d'Euromed Marseille. "Pour toutes ces raisons, faites du développement durable un avantage concurrentiel, un élément fort de différenciation."

Ni culpabiliser, ni pénaliser

Les intervenants le martèlent : il n'est pas ici question de culpabiliser le consommateur ou de pénaliser le business de l'agent de voyage. C'est tout simplement une question de survie de l'industrie touristique: "Organiser un tourisme de masse durable, c'est garantir la durabilité de ce secteur d'activité. Si nous devions être obligés de limiter nos déplacements, nous aurions échoué," insiste Ugo Toselli.

Au terme des quatre jours, la partie ne semble pas gagnée. La plupart des distributeurs et les quelques producteurs présents restent convaincus qu'un voyage durable est un voyage cher, et donc incompatible avec le tourisme de masse. "Mon client pense avant tout à son porte-monnaie", fait remarquer Lucas Panagoudis de l'agence Voyages Chaffard.

"Aujourd'hui, on ne fait pas payer les désordres environnementaux engendrés par un voyage non responsable. Demain, ce sera le cas. Et le voyage vertueux deviendra moins cher que le voyage conventionnel", répond Ugo Toselli.

"Voyages-sncf.com sélectionne des offres de voyage responsable en France et à l'étranger, y compris pour des séjours en famille, qui fonctionnent bien et ne sont pas plus chers qu'un autre type de voyage", assure Olivia Robert, sa responsable environnementale et sociale.

L'affaire des TO

Pour les distributeurs, le tourisme durable, c'est d'abord l'affaire des TO. Yves Godeau ne dit pas le contraire avec son association de TO, ATR (Agir pour un tourisme responsable): "Bien sûr, les TO doivent sensibiliser les voyageurs et les fournisseurs, sélectionner des compagnies et des structures hôtelières engagées dans une démarche responsable. Une autre piste, c'est de freiner les courts séjours, voire s'interdire de les proposer."

En d'autres termes : fini le week-end de quatre jours à Shangaï, ce qui ne suscite pas forcément l'enthousiasme dans la salle. Autre préconisation d'ATR: inscrire dans les contrats fournisseurs l'obligation de respecter des minima sociaux.

Le débat est vif aussi sur le rôle de l'agent de voyage auprès du client. "Franchement, est-ce que c'est à nous, agent de voyage, d'éduquer les clients qui poussent notre porte pour organiser sa semaine de vacances ?", s'interroge Maurice Sibony, chez Voyageurs associés.

"Nous sommes des commerçants, nous sommes là pour vendre des brochures". "On ne peut pas y passer la journée", renchérit un autre participant. "Si le client veut du tourisme durable, je lui sors la brochure du TO qui fait ça. Sinon, je lui vends ce qu'il veut."

"Il ne s'agit pas d'éduquer", rétorque Ugo Toselli, "ça, ça se fait ailleurs. Votre rôle, c'est de faire remonter l'offre à ceux qui pensent qu'elle n'existe pas." Et de citer Accor, Vacances Transat, Kuoni, Best Western… Jean Bermini, de l'agence Voyages Gaillard Sélectour fait remarquer que "toutes ces enseignes feraient bien de communiquer pour le faire savoir".

En préambule aux séances de travail, Lucien Salemi avait reconnu avancer sur "un terrain sensible, militant." Pour le patron du SNAV Provence, c'était déjà un tour de force que d'avoir réussi à organiser une convention sur ce thème. "Le rôle que le SNAV essaie de jouer, c'est de sensibiliser aux prémices du tourisme durable". Les professionnels n'ont effectivement pas encore dépassé ce stade.

A venir : les interviews d'Ugo Toselli, chargé du tourisme durable au Comité 21 et d'Yves Godeau, président fondateur d'ATR, Agir pour un tourisme responsable

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Commentaires

1.Posté par Gaudin | Voyages-Provence.com le 24/10/2008 09:51 | Alerter
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La convention du SNAV Provence, c'est plutôt du tourisme durable ou tourisme de masse ? Oups ce n'est pas du tourisme...mais du travail ;-)
Un livre vient de sortir : "6 degrés, que va t-il se passer ?" de Mark Lynas...


2.Posté par Christine Lecomte le 24/10/2008 10:28 | Alerter
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Bonjour

Il est à souhaiter vivement que cette Convention à laquelle j'ai pu assister est -elle l'occasion pour les acteurs du tourisme - TO & agences de voyages - de réaliser l'utilité de donner de l'informaiton avec du contenu comme l'a si bien précisé Yves Godeau

A la fois de B to B : des TO impliqués dans un Tourisme responsable vers les agences de voyages sur leur démarche impliquant dans le Tourisme responsable

et de B to C : des To & agences de voyages vers le voyageur consomm'acteur, afin d' lui apporter toutes les informations utiles sur les offres de voyages responsables.

Communiquer, informer, c'est déjà ce que font certains TO comme VDM et Atalante, pour ne citer qu'eux .

Ecoutez JC Guérin d'Atalante :
http://tv.levacomm.com/Videos/thematiques/tourisme/tourisme-responsable/jc-guerin-atalante-sensibiliser-sur-le-tourisme-responsable.aspx

3.Posté par Abdellah BENJAMAA le 24/10/2008 11:51 | Alerter
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Je suis d'accord avec Jean-Christophe Carteron quand il dit qu'il faut faire du développement durable un avantage concurrentiel...
Les TO doivent profiter des evenements politiques liés à l'environement qui se déroulent actuelement (Gren. de l'environement....) et inclure dans leurs brochures des produits et des offres du tourisme durable et responsable qui respectent l'environement, les coutumes et les traditions locales. Au Maroc par exemple, on assiste à la naissance des plusieurs maisons d'hôtes dans le haut Atlas qui font du respect de l'environement leur "Unique Selling Proposition" : produits bio, energie solaire...et participent au dévloppement local via le recrutement et la formation du personnel de la région, la création des cooperatives pour permettre à la population de commercialiser les produits locaux....
Dans tous les cas, actuelement il y a un début de prise de conscience des problemes écologiques, et certains consomateurs sont prets à payer plus cher un voyage dans le cadre du tourisme durable, il suffit juste de le mettre en avant et donner des bonnes explications, et ca c'est à la fois le role des TO et des agences de voyages.

4.Posté par guy lux et simone garnier le 24/10/2008 22:46 | Alerter
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Le tourisme durable c'est plus aujourd'hui de savoir qui va passer 2008 et 2009 sans encombres...remarquez ca fait bien d'avoir sur sa carte de visite le tourisme durable et les économies de CO2...dans ce cas il faut aller sur le Larzac et en vélib', mais dans cette configuration écologiste il y aura beaucoup moins de monde, remarquez il y aura peut-etre de vrais agents de voyages et cela coutera moins cher SNAV dans ces temps de restrictions !!!!

5.Posté par Lamic Jean-Pierre le 30/10/2008 19:40 | Alerter
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Bonjour,
L'information existe, reste à l'utiliser, et à y réfléchir avec un minimum de recul.
Le tourisme durable ne devrait pas opposer, mais réunir, à condition de considérer l'ensemble de la problématique. Ce n'est pas une tare, mais une chance pour l'avenir, et refuser de voir les problèmes ne les résoudront pas.
Jean-Pierre Lamic, auteur de tourisme durable, utopie ou réalité? Editions L'Harmattan, avril 2008.
Beaucoup d'autres infos se trouvent sur le blog : http://blog.voyages-eco-responsables.org/
Cordialement

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