II. Bilan François Hollande : "La loi Macron s’est révélée être un succès", selon Michel Seyt (FNTV)

Le premier tour de l'élection présidentielle française aura lieu dimanche 23 avril 2017. Le second tout est, lui, prévu dimanche 7 mai 2017.

Une échéance qui marquera la fin du mandat de François Hollande en tant que Président de la République Française.

Élu en mai 2012, il achèvera ainsi un quinquennat plutôt mouvementé au cours duquel sa cote de popularité s'est peu à peu effondrée pour atteindre un niveau très bas fin 2016. Une situation qui l'a conduit à choisir de ne pas se représenter pour un second mandat en 2017.

Pour autant, François Hollande et son gouvernement ont pris un certain nombre de mesures en 5 ans. Dont certaines qui ont eu des conséquences, parfois positives, parfois négatives, pour les professionnels du tourisme.

En 2013, François Hollande avait d'ailleurs décrété le "Tourisme, priorité nationale". Une volonté concrétisée avec le rattachement du secrétariat d'Etat en charge de la promotion du tourisme au ministère des Affaires étrangères (MAE).

Mesures fiscales, CICE, loi Macron, loi Travail, attentats en France et à l'étranger... Plusieurs professionnels du tourisme et représentants de différents secteurs de l'industrie nous livrent leur bilan de l'action de François Hollande à la tête de l'Etat. Aujourd'hui, le témoignage de Michel Seyt, président de la FNTV.

TourMaG.com - Quelle est votre appréciation globale de l’action du Président ?

Michel Seyt : "L’action du Président de la République dans le secteur du transport routier de voyageurs a consisté principalement en l’ouverture à la concurrence des lignes nationales longues distances par la loi de 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.

Un bilan de cette loi un an après montre qu’elle a eu un impact très positif sur les déplacements des Français puisque plus de 5 millions de passagers ont été comptabilisés sur ces nouvelles lignes.

Au-delà d’offrir de nouvelles perspectives de mobilité pour les voyageurs, elle a permis de révéler l’autocar au grand public comme un mode de transport moderne, confortable, accessible et sûr."

TourMaG.com - Qu’est-ce qui a changé, selon vous, dans le secteur pendant son quinquennat ?

Michel Seyt : "Le secteur du transport routier de voyageurs a vécu au cours des dernières années et des derniers mois, une véritable prise de conscience au niveau environnemental.

Même si nous savons depuis la création des normes Euro que nos entreprises doivent s’engager activement en faveur de la transition énergétique, nos entreprises ont besoin de temps.

Les autocars sont des véhicules coûteux. Il n’est pas facile pour une entreprise de les remplacer compte tenu des délais d’amortissement importants.

Le travail de la FNTV a consisté dans les derniers mois à expliquer aux décideurs publics qu’un parc de véhicules diesel a besoin de temps pour être renouvelé en totalité et que nous sommes dépendants de l’offre technologique des constructeurs qui ne proposent aujourd’hui d’offres alternatives qu’à titre expérimental.

Toutes les études, y compris celles faites dans le cadre de la conférence sur le climat, montrent que la transition énergétique, pour être menée à bien, doit conjuguer faisabilité technique, acceptabilité sociale et respect de la dynamique économique.

C’est ce que nous sommes parvenus à faire entendre à l’Etat dans le cadre de la définition des véhicules à faibles émissions, qui retient les véhicules de norme Euro 6, et sur laquelle il nous reste à convaincre la Mairie de Paris."

TourMaG.com - Quelle mesure a eu le plus d’impact pour votre activité ?

Michel Seyt : "La mesure qui a eu le plus d’impact pour le transport routier de voyageurs est de loin la loi de 2015, dite « loi Macron », qui libéralise le transport par autocar sur longues distances au-delà du seul transport international qui existait jusqu’alors.

Cette réforme était très attendue par les professionnels et s’est révélée un succès. Aujourd’hui, trois opérateurs sont présents sur ce nouveau marché et plus de 2 000 emplois ont été créés.

Cette nouvelle activité est très importante pour faire mieux connaître l’autocar mais il ne faut pas oublier que le cœur de l’activité de nos entreprises est le transport scolaire, qui transporte chaque jour plus de 2 millions d’enfants, et les lignes régulières conventionnées avec les collectivités locales, que nous devons préserver.

A ce titre, l’instauration d’un régulateur indépendant par la « loi Macron » était importante pour encadrer cette nouvelle activité. Il ne faudrait pas que ce que nous sommes parvenus à faire de manière équilibrée au niveau national soit remis en cause par les projets de la Commission européenne.

Cette dernière aurait en effet le projet de supprimer la condition d’établissement dans le pays d’origine pour ouvrir une ligne et de supprimer certaines règles limitant l’accès au marché. La FNTV y veillera de manière attentive dans les mois qui viennent."

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