Les touristes internationaux ont globalement déserté la Turquie depuis début 2016 - Photo : seqoya-Fotolia.com
Avec des attentats à répétition à Ankara, d'autres à Istanbul où des touristes ont parfois été tués, la proximité avec la Syrie en guerre civile, le passage de nombreux candidats au Djihad et une tentative ratée de coup d’État en juillet 2016, la Turquie cumule les handicaps.
Depuis le deuxième semestre 2015, la destination est dans l’œil du cyclone.
Des faits relayés en masse et parfois en continu par les médias occidentaux, avec un fort impact sur la perception des voyageurs. Inquiets pour leur sécurité, beaucoup renoncent à partir en vacances en Turquie.
Et, forcément, cela se ressent sur les chiffres de fréquentation touristique de la destination.
Depuis le deuxième semestre 2015, la destination est dans l’œil du cyclone.
Des faits relayés en masse et parfois en continu par les médias occidentaux, avec un fort impact sur la perception des voyageurs. Inquiets pour leur sécurité, beaucoup renoncent à partir en vacances en Turquie.
Et, forcément, cela se ressent sur les chiffres de fréquentation touristique de la destination.
Marché français en baisse de 37%
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Selon les statistiques du ministère de la culture et du tourisme de l'Ambassade de Turquie en France, le nombre d'arrivées internationales a diminué de 28% sur la période janvier-juin 2016.
Le recul atteint même 37% entre début janvier et fin juillet 2016 pour le marché français avec 347 277 touristes.
Sur août 2016, les ventes de séjours en Turquie par les agences de voyages françaises perd 57% et le nombre de départ baisse de 66% selon le baromètre Les Entreprises du Voyage/Atout France.
Une désaffection dont les professionnels du tourisme spécialistes de la Turquie subissent les conséquences. "C'est une mauvaise année", résume Mumtaz Teker, président de Pacha Tours.
Pour le tour-opérateur (TO) du groupe, les ventes de séjours en Turquie en agences de voyages s'écroulent de 80% depuis le début de l'année 2016.
"Nous travaillons à près de 95% en BtoB et comme, actuellement, les agents de voyages français ont une mauvaise opinion de la destination, nous sommes particulière touchés", regrette Mumtaz Teker.
Mais il est prévoyant. Sentant les problèmes se profiler, il a décidé de diminuer son offre de charters et de clubs en Turquie dès l'hiver 2015/2016.
"Nous avons choisi de privilégier des produits plus haut de gamme", explique le président de Pacha Tours.
Le recul atteint même 37% entre début janvier et fin juillet 2016 pour le marché français avec 347 277 touristes.
Sur août 2016, les ventes de séjours en Turquie par les agences de voyages françaises perd 57% et le nombre de départ baisse de 66% selon le baromètre Les Entreprises du Voyage/Atout France.
Une désaffection dont les professionnels du tourisme spécialistes de la Turquie subissent les conséquences. "C'est une mauvaise année", résume Mumtaz Teker, président de Pacha Tours.
Pour le tour-opérateur (TO) du groupe, les ventes de séjours en Turquie en agences de voyages s'écroulent de 80% depuis le début de l'année 2016.
"Nous travaillons à près de 95% en BtoB et comme, actuellement, les agents de voyages français ont une mauvaise opinion de la destination, nous sommes particulière touchés", regrette Mumtaz Teker.
Mais il est prévoyant. Sentant les problèmes se profiler, il a décidé de diminuer son offre de charters et de clubs en Turquie dès l'hiver 2015/2016.
"Nous avons choisi de privilégier des produits plus haut de gamme", explique le président de Pacha Tours.
"Effet entonnoir" pour Mondial Tourisme
Mais tous les producteurs présents en Turquie n'ont pas souffert cet été.
Comme Mondial Tourisme par exemple, qui aura fait partir près de 13 000 voyageurs (environ 5 200 dossiers) entre avril et octobre 2016. Ce qui permettra au TO de réaliser un chiffre d'affaires (CA) de 7 millions d'euros pour la saison en Turquie.
"Peut-être que nous sommes à contre-courant du marché, mais nos chiffres ne sont pas mauvais, analyse Selatt Erdogan, directeur commercial de Mondial Tourisme. Sur la Turquie, nous sommes en hausse de 10% par rapport à l'été 2015."
Le voyagiste profite de sa décision de ne pas amputer son plan de vols cet été, malgré les difficultés de la destination.
"De nombreux TO se sont désengagés de la Turquie. Il y avait donc nettement moins d'offres cet été. Cela a créé un effet entonnoir dont nous avons profité", se félicite Selatt Erdogan.
Selon lui, tout est là pour satisfaire les touristes en Turquie.
"Mais il faut convaincre les clients. Et, pour cela, les producteurs et les collaborateurs doivent travailler main dans la main, martèle le directeur commercial. Il faut arrêter de se focaliser sur le passé et regarder, ensemble, vers le futur."
Comme Mondial Tourisme par exemple, qui aura fait partir près de 13 000 voyageurs (environ 5 200 dossiers) entre avril et octobre 2016. Ce qui permettra au TO de réaliser un chiffre d'affaires (CA) de 7 millions d'euros pour la saison en Turquie.
"Peut-être que nous sommes à contre-courant du marché, mais nos chiffres ne sont pas mauvais, analyse Selatt Erdogan, directeur commercial de Mondial Tourisme. Sur la Turquie, nous sommes en hausse de 10% par rapport à l'été 2015."
Le voyagiste profite de sa décision de ne pas amputer son plan de vols cet été, malgré les difficultés de la destination.
"De nombreux TO se sont désengagés de la Turquie. Il y avait donc nettement moins d'offres cet été. Cela a créé un effet entonnoir dont nous avons profité", se félicite Selatt Erdogan.
Selon lui, tout est là pour satisfaire les touristes en Turquie.
"Mais il faut convaincre les clients. Et, pour cela, les producteurs et les collaborateurs doivent travailler main dans la main, martèle le directeur commercial. Il faut arrêter de se focaliser sur le passé et regarder, ensemble, vers le futur."
"2016 est une année catastrophique"
C'est ce qu'aimerait bien faire Nurten Rollier, présidente-directrice générale (PDG) de Wisdom & Bluedays Travel, réceptif spécialisé dans le MICE en Turquie.
Mais "2016 est une année catastrophique" pour le secteur, déplore-t-elle. Les clients européens du DMC n'ont organisé aucun événement dans le pays depuis le début de l'année.
"Nous avons également des marchés en Azerbaïdjan, par exemple, mais leur activité n'est pas suffisante pour compenser. Heureusement, des entreprises turques ont choisi de rester en Turquie pour leurs événements. Cela nous a apporté un peu d'air", raconte Nurten Rollier.
C'est néanmoins largement insuffisant puisque le CA de Wisdom & Bluedays Travel en Turquie dégringole depuis début 2016 : -80%.
La PDG du réceptif conserve toutefois un peu d'optimisme pour la suite : "Si l'hiver est calme sur le plan politique et sécuritaire, 2017 devrait être plus stable et nous permettre de récupérer une partie du CA perdu."
Un point de vue partagé par Mumtaz Teker qui s'attend à un début d'année 2017 "un peu compliqué" mais "les choses pourraient s'arranger à partir de mai s'il n'y a pas de nouvelle catastrophe d'ici là, surtout pour les individuels. Pour les groupes, ce sera plus compliqué."
En attendant les représentants de la destination en France travaillent dur pour préparer la reprise et regagner la confiance des professionnels du tourisme français.
"Nous allons beaucoup communiquer sur les événements internationaux qui se tiennent actuellement et très prochainement en Turquie", annonce Serra Aytun, conseillère au service de la culture et de l'information de l'Ambassade de Turquie en France.
Mais "2016 est une année catastrophique" pour le secteur, déplore-t-elle. Les clients européens du DMC n'ont organisé aucun événement dans le pays depuis le début de l'année.
"Nous avons également des marchés en Azerbaïdjan, par exemple, mais leur activité n'est pas suffisante pour compenser. Heureusement, des entreprises turques ont choisi de rester en Turquie pour leurs événements. Cela nous a apporté un peu d'air", raconte Nurten Rollier.
C'est néanmoins largement insuffisant puisque le CA de Wisdom & Bluedays Travel en Turquie dégringole depuis début 2016 : -80%.
La PDG du réceptif conserve toutefois un peu d'optimisme pour la suite : "Si l'hiver est calme sur le plan politique et sécuritaire, 2017 devrait être plus stable et nous permettre de récupérer une partie du CA perdu."
Un point de vue partagé par Mumtaz Teker qui s'attend à un début d'année 2017 "un peu compliqué" mais "les choses pourraient s'arranger à partir de mai s'il n'y a pas de nouvelle catastrophe d'ici là, surtout pour les individuels. Pour les groupes, ce sera plus compliqué."
En attendant les représentants de la destination en France travaillent dur pour préparer la reprise et regagner la confiance des professionnels du tourisme français.
"Nous allons beaucoup communiquer sur les événements internationaux qui se tiennent actuellement et très prochainement en Turquie", annonce Serra Aytun, conseillère au service de la culture et de l'information de l'Ambassade de Turquie en France.
Eductour du 12 au 15 octobre 2016
Ce sera également l'occasion d'informer la profession sur les nouvelles ouvertures d'hôtels prévues dans le pays pour les mois qui viennent.
La Turquie sera présente à l'IFTM Top Resa du 20 au 23 septembre 2016, sur le salon international du tourisme de luxe à Cannes du 6 au 8 décembre 2016 et au salon nautique de Paris du 3 au 11 décembre 2016.
Un éductour est, par ailleurs, prévu en Turquie du 12 au 15 octobre 2016, en partenariat avec Turkish Airlines et les Entreprises du Voyage. Un voyage auquel participeront des agents de voyages et des journalistes français.
"Jusqu'en 2015, la Turquie recevait plus d'un million de visiteurs français par an. C'est un marché très important pour nous", reconnaît Serra Aytun.
Mais la destination a de la ressource et attire des touristes en provenance du monde entier.
"Les Européens ne sont pas les seuls à voyager en Turquie. Il y a aussi beaucoup de Chinois, de Japonais et d'autres marchés qui, après un ralentissement en début d'année, ont, eux, déjà repris", poursuit la conseillère au service de la culture et de l'information de l'Ambassade de Turquie.
Surtout qu'avec le récent réchauffement des relations diplomatiques entre la Turquie et la Russie, les touristes russes reviennent en nombre dans le pays.
A en croire Selatt Erdogan de Mondial Tourisme, ils ont bien raison puisque "si la Turquie reste la 6e destination la plus visitée au monde, ce n'est pas pour rien ; Il y a des choses à faire et à voir partout dans le pays."
La Turquie sera présente à l'IFTM Top Resa du 20 au 23 septembre 2016, sur le salon international du tourisme de luxe à Cannes du 6 au 8 décembre 2016 et au salon nautique de Paris du 3 au 11 décembre 2016.
Un éductour est, par ailleurs, prévu en Turquie du 12 au 15 octobre 2016, en partenariat avec Turkish Airlines et les Entreprises du Voyage. Un voyage auquel participeront des agents de voyages et des journalistes français.
"Jusqu'en 2015, la Turquie recevait plus d'un million de visiteurs français par an. C'est un marché très important pour nous", reconnaît Serra Aytun.
Mais la destination a de la ressource et attire des touristes en provenance du monde entier.
"Les Européens ne sont pas les seuls à voyager en Turquie. Il y a aussi beaucoup de Chinois, de Japonais et d'autres marchés qui, après un ralentissement en début d'année, ont, eux, déjà repris", poursuit la conseillère au service de la culture et de l'information de l'Ambassade de Turquie.
Surtout qu'avec le récent réchauffement des relations diplomatiques entre la Turquie et la Russie, les touristes russes reviennent en nombre dans le pays.
A en croire Selatt Erdogan de Mondial Tourisme, ils ont bien raison puisque "si la Turquie reste la 6e destination la plus visitée au monde, ce n'est pas pour rien ; Il y a des choses à faire et à voir partout dans le pays."