A la découverte des richesses secrètes du Luberon...

Avec le Luberon, c’est simple : plus on s’éloigne de la vallée du Rhône et de la gare TGV d’Avignon, plus le territoire reprend des accents d’authenticité.

A Bonnieux, Roussillon Oppède et Gordes, les pierres apparentes restaurées, les mas-hôtels quatre étoiles et la vague « parisienne » estivale incarnent une forme de dolce vita qui finit par pervertir son image.

Premier contre-exemple ? Au-delà d’Apt, les carrières d’ocre de Rustrel, plus agréables que celles de Roussillon, trop fréquentées l’été.

Au menu : une balade pédestre insolite dans la poussière rouge, autour d’anciennes carrières de ce « sable » utilisé comme pigment en décoration et en maçonnerie.

Autre témoin ? Viens, aguichant patronyme pour ce village niché à la limite du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence.

A l’opposé d’un Gordes bling bling, on se promène ici dans les ruelles d’un bourg joliment perché sur un castrum et vibrant d’initiatives citoyennes (mairie bioclimatique, jardins partagés, Rencontres de l’Art et de l’Hospitalité…).

Juste au nord de Viens se cachent les gorges d’Oppedette. Inattendue, l’échancrure entame le relief calcaire sur près de 3 kilomètres. Si le site est connu, il n’est pas envahi.

Trois heures de marche sont nécessaires pour effectuer la splendide balade du « tour des gorges », creusées par la rivière Calavon.

En ce Luberon oriental, les ciels purs et cristallins irradient de bleu le jour et d’étoiles la nuit. Rien d’étonnant à ce que l’on y trouve l’Observatoire de Haute-Provence.

Un Centre d’astronomie y organise des veillées d’observation et, l’été, les « Nuits des Etoiles ».

Tout autour de Saint-Michel-l’Observatoire s’égrène un chapelet de villages « oubliés » qu’il fait bon rejoindre par des routes secondaires peu fréquentées.

Vachères, Revest-des-Brousses, Limans (excellents plats de terroir au « Bistrot » !), Monsalier, Sainte-Croix-à-Lauze, Simiane-la-Rotonde…

Proche de celle de Giono, cette Provence se livre ici sans artifice, au milieu des premiers champs de lavande.

Simiane vaut d’ailleurs un arrêt prolongé. Le donjon du château abrite une fascinante rotonde, salle d’apparat voûtée décorée d’un bestiaire médiéval. S’y tiennent des expositions d’art contemporain et des concerts.

Autre village où s’attarder : Reillanne. Le bourg serré autour de sa colline est dominé par une tour-clocher que l’on atteint par un lacis de ruelles pentues.

Il est temps de contourner l’échine centrale du Luberon pour investiguer sa partie sud.

Sur le trajet, encore des villages perdus, peu touristiques et plein de charme : Saint-Martin-les-Eaux, Villemus, Montfuron… Le crochet jusqu’à Pierrevert intéressera les amateurs de vins. C’est la seule appellation viticole des Alpes-de-Haute-Provence.

Voici donc la partie méridionale du territoire, plus proche de Manosque et d’Aix-en-Provence que d’Avignon. Où l’on revient dans le département du Vaucluse, traversé ici par la Durance.

Mirabeau et son château rappellent Manon des Sources. En 1985, la fontaine du village servit de cadre à des scènes du film.

A La Tour d’Aigues, un château ruiné Renaissance trône étonnement au cœur du bourg.

Grambois est aussi dominé par un beau château du 16e s. Dans ce secteur, rares sont les touristes à savoir qu’on peut se baigner à l’étang de la Bonde et goûter aux cerises du verger communal de La Motte d’Aigues.

Il y a encore des pépites à découvrir.

Autour de Lourmarin, seul village culte du sud Luberon (Albert Camus est inhumé au cimetière), d’autres communes piaffent de ne pas être aussi célèbres.

A Villelaure, village de plaine, on trouve, en saison, les meilleures asperges de France - enfin, c’est ce qu’il se dit par ici…

A Ansouis, le magnifique château Renaissance rappelle que lors de sa vente aux enchères en 2008, il a échappé d’un rien à Pierre Cardin.

Cucuron voudrait qu’on la prenne au sérieux : son immense bassin ombragé, au cœur du bourg, est un bel exemple d’art rural.

Et comment ne pas trouver du charme à Lauris, dont les pierres blondes sont perchées au dessus de la Durance ?

Ou à Mérindol, qui se souvient du drame des Vaudois, ces protestants massacrés en Luberon ?

On achèvera le tour des surprises par les gorges de Régalon : ce corridor secret permet de grimper sur les hauteurs du plateau. Là où l’on est sûr de ne trouver aucune star…

Office de tourisme du Vaucluse : provenceguide.com

Office de tourisme des Alpes de Hautes-Provence : tourisme-alpes-haute-provence.com

Hébergement-restauration :

- Hôtel Le Galilée, Saint-Michel-l’Observatoire - hotelgalilee.com

Un trois étoiles moderne au cœur du « village des étoiles ». A partir de 80 € la nuit.

- Chambre d’hôtes Le Jas de Monsieur, Grambois - lejasdemonsieur.com

Hébergement de charme du sud du Luberon. Piscine. Trois chambres et trois maisons à louer. A partir de 110 €.

Cet article a été rédigé il y a quelques mois déjà. Depuis, un certains nombre d'événements (sanitaires notamment), sont venus chambouler la donne. Aussi, nous publions bien volontiers les précisions de Lubéron Tourisme, afin de vous livrer l'info la plus complète possible. (Ndlr)

"Bonjour,

Nous nous permettons de vous contacter à propos d’un article paru mercredi dernier : « A la découverte des richesses secrètes du Luberon... » écrit par Jean François Rust.

C’est une excellente idée en soit de proposer de découvrir le Luberon hors de sentiers battus mais il aurait été intéressant de nous contacter simplement pour vérifier les infos.

Pour exemple l’auteur nous dit que « Rustrel, plus agréables que celles de Roussillon, trop fréquentées l’été. » Or c’est incorrect, Rustrel est sur fréquenté notamment depuis la pandémie, la fourrière intervient régulièrement pour dégager les voitures garées de façon anarchique. Le site a même fermé certains sentiers car la forte influence a détérioré les Ocres et les cheminées de fée.

Les sites Ocriers nous demandent d’ailleurs de ne pas promouvoir les Ocres et notamment de Rustrel l’été, un peu à l’instar des Calanques nous ne devons pas mettre l’accent sur cette partie du Luberon en saison. En revanche les mines de Bruoux ou le conservatoire des Ocres peuvent accueillir les visiteurs et ne souffrent pas de sur fréquentation, information que nous aurions pu vous fournir…

Autre site extrêmement sensible, les Gorges de Régalon. Je site « On achèvera le tour des surprises par les gorges de Régalon : ce corridor secret permet de grimper sur les hauteurs du plateau. Là où l’on est sûr de ne trouver aucune star… » Certes l’on y trouve aucune stars et pour cause, ce site réouvert il n’y a que quelques années est extrêmement sensible.

A tel point que le Parc Naturel Régional nous demande de ne pas donner les plans aux visiteurs. Le site est accidentogène, fragile et il faut éviter à tout prix la sur fréquentation. Nous ne proposons cette randonnée QU’ACCOMPAGNÉ par un guide pour sensibiliser les touristes.

Le journaliste propose également d’aller observer les étoiles à St Michel, c’est effectivement une excellente idée… sauf en ce moment puisque : « Suite à la pandémie du COVID-19, n'étant pas en mesure de garantir les conditions sanitaires pour l'accueil du public et afin d'assurer notre mission de recherche scientifique en toute sécurité les visites publiques resteront fermées en 2021.» C’est sur leur site

Enfin, il est vrai que les villages de Gordes, Bonnieux ou Ménerbes peuvent paraitre superficiels et c’est justement pour cette raison que nous avons à cœur d’en proposer une image plus authentique, en les visitant autrement.

Il y a également de nombreux villages comme Cabrières d’Avignon avec le Mur de la Peste, Les Beaumettes et ses habitations troglodytiques ou encore Oppède le Vieux avec son bistrot de Pays ou encore les Taillades et son théâtre de verdure, qui sortent des sentiers battus et qui méritent d’être connus.

Le Luberon est un très grand territoire et le réduire à une partie authentique et une autre « bling bling » est une tout petit peu réducteur.

Bien cordialement,