Une fin de journée d'été à l'aéroport de Paris-Orly.
Alors qu'une alerte au colis piégé - la seconde en moins d'une heure - bloque l'ensemble de l'entrée du hall A, des milliers de vacanciers s'impatientent.
Nous sommes lundi 3 juillet 2017 et, dans la foule compacte qui attend dans une chaleur infernale, se trouvent des personnes âgées, des enfants, des familles nombreuses. Tous s'apprêtent à vivre une soirée cauchemardesque.
Car après une nouvelle heure d'attente au contrôle sécurité, où l'ambiance est électrique, la file d'attente au poste de la Police aux frontières (PAF) dépasse allègrement l'heure et demie. Aucun avion ou presque ne partira à l'heure ce soir là.
"C'est ce que nous vivons tous les jours, c'est le problème de tout le monde ici. C'est de pire en pire", se lamente une employée d'Aéroports de Paris, complètement excédée.
Avec la hausse du trafic en raison des vacances, le manque d'effectifs aux postes de contrôles et les mesures de sécurité renforcées en période d'état d'urgence, l'aéroport du sud parisien, qui voit passer 115 000 passagers par jour, étouffe.
En ajoutant les travaux en cours, prévoyant de relier les deux aérogares d'ici à 2020, on arrive "à une situation jamais vue", d'après une habituée du lieu. "Mais je crois que le plus impardonnable est la panne des comptoirs PARAFE, pour raisons sécuritaires", explique-t-elle.
"Je n'ai jamais vu tous les bureaux de police ouverts en même temps. C'est un bien triste spectacle et une triste image de l'accueil parisien", poursuit-elle.
Alors qu'une alerte au colis piégé - la seconde en moins d'une heure - bloque l'ensemble de l'entrée du hall A, des milliers de vacanciers s'impatientent.
Nous sommes lundi 3 juillet 2017 et, dans la foule compacte qui attend dans une chaleur infernale, se trouvent des personnes âgées, des enfants, des familles nombreuses. Tous s'apprêtent à vivre une soirée cauchemardesque.
Car après une nouvelle heure d'attente au contrôle sécurité, où l'ambiance est électrique, la file d'attente au poste de la Police aux frontières (PAF) dépasse allègrement l'heure et demie. Aucun avion ou presque ne partira à l'heure ce soir là.
"C'est ce que nous vivons tous les jours, c'est le problème de tout le monde ici. C'est de pire en pire", se lamente une employée d'Aéroports de Paris, complètement excédée.
Avec la hausse du trafic en raison des vacances, le manque d'effectifs aux postes de contrôles et les mesures de sécurité renforcées en période d'état d'urgence, l'aéroport du sud parisien, qui voit passer 115 000 passagers par jour, étouffe.
En ajoutant les travaux en cours, prévoyant de relier les deux aérogares d'ici à 2020, on arrive "à une situation jamais vue", d'après une habituée du lieu. "Mais je crois que le plus impardonnable est la panne des comptoirs PARAFE, pour raisons sécuritaires", explique-t-elle.
"Je n'ai jamais vu tous les bureaux de police ouverts en même temps. C'est un bien triste spectacle et une triste image de l'accueil parisien", poursuit-elle.
Les compagnies aériennes désemparées
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De leur côté, les responsables des compagnies aériennes présentes à Orly rivalisent d'adjectifs pour qualifier l'enfer à l'aéroport.
"La situation y est dramatique, catastrophique", explique Tiago Martins, directeur commercial chez Aigle Azur. "Désormais, on demande à nos clients de se rendre 3 heures à l'avance à l'aéroport, et honnêtement, ça ne suffit pas".
D'après les indications de la compagnie française, près de 70% de ses vols sont partis retardés ces dernières semaines. "C'est lamentable. On est complètement prisonnier de ça".
Il y a quelques jours, Marc Rochet, président d'Air Caraïbes y allait également de son coup de sang, parlant "d'un niveau extrêmement critique". "Depuis le 15 juin, tous les jours ont connu un temps d'attente supérieur à 60 minutes pour les passagers, dont neuf jours avec un temps d'attente aux contrôles supérieur à 90 minutes".
Cette semaine, même le P-DG d'Air France, Jean-Marc Janaillac, s'est emporté. "Il y a des mesures urgentes à prendre de la part des pouvoirs publics", a-t-il lancé, dimanche 9 juillet. Notamment "en termes d'acceptation de nouveaux matériels qui permettraient la reconnaissance faciale des personnes, comme ce qui existe à Londres ou à Amsterdam, par exemple".
Le numéro 1 d'Air France a également demandé "un plus grand nombre de fonctionnaires de la police de l'air et des frontières", ainsi que "pour certaines, destinations, un allègement des procédures totalement rigides de consultation ou de vérification des passeports".
"La situation y est dramatique, catastrophique", explique Tiago Martins, directeur commercial chez Aigle Azur. "Désormais, on demande à nos clients de se rendre 3 heures à l'avance à l'aéroport, et honnêtement, ça ne suffit pas".
D'après les indications de la compagnie française, près de 70% de ses vols sont partis retardés ces dernières semaines. "C'est lamentable. On est complètement prisonnier de ça".
Il y a quelques jours, Marc Rochet, président d'Air Caraïbes y allait également de son coup de sang, parlant "d'un niveau extrêmement critique". "Depuis le 15 juin, tous les jours ont connu un temps d'attente supérieur à 60 minutes pour les passagers, dont neuf jours avec un temps d'attente aux contrôles supérieur à 90 minutes".
Cette semaine, même le P-DG d'Air France, Jean-Marc Janaillac, s'est emporté. "Il y a des mesures urgentes à prendre de la part des pouvoirs publics", a-t-il lancé, dimanche 9 juillet. Notamment "en termes d'acceptation de nouveaux matériels qui permettraient la reconnaissance faciale des personnes, comme ce qui existe à Londres ou à Amsterdam, par exemple".
Le numéro 1 d'Air France a également demandé "un plus grand nombre de fonctionnaires de la police de l'air et des frontières", ainsi que "pour certaines, destinations, un allègement des procédures totalement rigides de consultation ou de vérification des passeports".
L'Etat reste muet
Tous pointent en effet du doigt l'immobilisme de l'Etat qui, d'après l'avis général, ne prend pas la mesure de ce qui se passe et brille par son manque de communication.
"On vit une situation inadmissible à Orly, mais aussi à Roissy et même dans certains aéroports en province", précise Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyage. "Le problème ne relève pas d'ADP, le système Parafe n'est pas assez implanté, et quand c'est le cas, ça ne fonctionne pas. Et comme si ça ne suffisait pas, on a remis en place les contrôles sur les zones Schengen".
"Le ministère de l'Intérieur doit se rendre compte de la situation, ils pensent qu'attendre des heures est normal. Et on est même pas encore au pic de l'été", nous confie de son côté Michael Hamelink, P-DG d'Aigle Azur, se disant très préoccupé par la situation.
"Et je comprends aussi tout à fait la colère des 2 policiers qui se retrouvent face à 5 000 personnes épuisées et en colère".
Mardi 11 juillet, l'Union des aéroports français (UAF) a été reçue à Matignon. "Nous avons partagé les réalités du terrain, c'est-à-dire la situation chaotique en matière de contrôle aux frontières aériennes", explique Nicolas Paulissen, délégué général.
La délégation, qui a observé une "dégradation de 500% des retards" en 2016, a proposé une série de mesures : déploiement massif et urgent de matériels Parafe avec reconnaissance faciale, et renforcement des moyens informatiques alloués à la PAF et aux douanes. Le retour aux contrôles aléatoires et ciblés sur les vols Schengen est également évoqué.
En attendant, d'après les responsables de la PAF d'Orly, contrainte de contrôler 100% des voyageurs à l'entrée et à leur sortie de l'avion, "si on veut partir en toute sécurité, il faut l'accepter".
A l'approche du week-end de la mi-juillet, l'un des pics de fréquentation annuels d'Orly, peu d'espoir donc que la situation évolue rapidement.
Ce qui a donné l'idée à Marc Rochet d'envoyer une lettre à Donald Trump, qui doit arriver jeudi 13 juillet à Paris, pour lui conseiller d'atterrir au Bourget.
"On vit une situation inadmissible à Orly, mais aussi à Roissy et même dans certains aéroports en province", précise Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyage. "Le problème ne relève pas d'ADP, le système Parafe n'est pas assez implanté, et quand c'est le cas, ça ne fonctionne pas. Et comme si ça ne suffisait pas, on a remis en place les contrôles sur les zones Schengen".
"Le ministère de l'Intérieur doit se rendre compte de la situation, ils pensent qu'attendre des heures est normal. Et on est même pas encore au pic de l'été", nous confie de son côté Michael Hamelink, P-DG d'Aigle Azur, se disant très préoccupé par la situation.
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En attendant, d'après les responsables de la PAF d'Orly, contrainte de contrôler 100% des voyageurs à l'entrée et à leur sortie de l'avion, "si on veut partir en toute sécurité, il faut l'accepter".
A l'approche du week-end de la mi-juillet, l'un des pics de fréquentation annuels d'Orly, peu d'espoir donc que la situation évolue rapidement.
Ce qui a donné l'idée à Marc Rochet d'envoyer une lettre à Donald Trump, qui doit arriver jeudi 13 juillet à Paris, pour lui conseiller d'atterrir au Bourget.