L'agence de Béziers laisse 3 salariés expérimentés sur le carreau, tout comme une vingtaine autres agences - Crédit Photo : VO
Dans le réseau des agences Thomas Cook intégrées, les sentiments sont partagés.
D'un côté la satisfaction des points de vente figurant dans les offres de reprises et de l'autre les laissés-pour-compte. Elles sont 21 à ne figurer dans aucun des listings, ce qui n'empêche pas les salariés de se rendre chaque jour quelques heures pour accueillir les clients et répondre au téléphone.
Entre la lassitude du temps trop long et la déception de ne pas être une mariée assez jolie, pour attirer les faveurs d'un réseau de distribution, quelques salariés se sont brièvement exprimés, malgré les injonctions de la direction.
A quelques heures du verdict final, d'une reprise qui ne sera pas intégrale, voici les témoignages des exclus "du club des cinq" et autres repreneurs.
D'un côté la satisfaction des points de vente figurant dans les offres de reprises et de l'autre les laissés-pour-compte. Elles sont 21 à ne figurer dans aucun des listings, ce qui n'empêche pas les salariés de se rendre chaque jour quelques heures pour accueillir les clients et répondre au téléphone.
Entre la lassitude du temps trop long et la déception de ne pas être une mariée assez jolie, pour attirer les faveurs d'un réseau de distribution, quelques salariés se sont brièvement exprimés, malgré les injonctions de la direction.
A quelques heures du verdict final, d'une reprise qui ne sera pas intégrale, voici les témoignages des exclus "du club des cinq" et autres repreneurs.
Une responsable d'agence dans la région parisienne : "je dois faire le deuil de tout ça"
"Très honnêtement, je ne suis pas dans une phase à parler à qui que ce soit.
Je dois accepter. La situation est très dure à vivre, surtout habitant dans une ville de modeste taille. Vous savez, j'adore mon travail et ma boîte.
J'ai un cap à passer, et là vraiment, j'ai du mal à vivre sereinement la chose. J'ai plus de 30 ans de maison, j'ai toujours travaillé chez Thomas Cook. C'est ma vie, mes clients, je dois faire le deuil de tout ça.
Je ne peux pas en parler, je suis désolé. J'attends que ce soit officiel, pour avancer."
Je dois accepter. La situation est très dure à vivre, surtout habitant dans une ville de modeste taille. Vous savez, j'adore mon travail et ma boîte.
J'ai un cap à passer, et là vraiment, j'ai du mal à vivre sereinement la chose. J'ai plus de 30 ans de maison, j'ai toujours travaillé chez Thomas Cook. C'est ma vie, mes clients, je dois faire le deuil de tout ça.
Je ne peux pas en parler, je suis désolé. J'attends que ce soit officiel, pour avancer."
Témoignage de Valérie Ortega responsable de l'agence de Béziers : "l'agence est viable économiquement et si quelqu'un veut relancer l'activité..."
"La situation est désolante pour cette agence et les trois salariés qui ont tous quasiment plus de 20 ans d'expérience. La moindre des choses aurait été de prendre en compte cette donnée, je ne m'explique pas pourquoi l'agence n'est sur aucune liste.
L'équipe a le sentiment d'être oubliée, d'autant plus qu'il n'y a aucune communication interne. A tel point que nous avons des nouvelles seulement grâce à la presse et je vous remercie, sous couvert que nous devons attendre 8 jours pour que l'accord soit ratifié.
D'ailleurs les salariés de l'agence de Béziers ont appris qu'elle ne serait pas reprise par vous et non par la direction. Pour autant, elles n'ont eu aucun coup de fil, elles ne savent pas combien de temps elles doivent tenir, ni même savoir quoi faire des dossiers en cours.
Elles se sentaient déjà oubliées, mais là elles ont le sentiment d'être abandonnées. C'est un peu les faire passer pour rien, elles vont se retrouver au chômage, mais que personne n'ait la décence de les appeler pour les remercier, c'est vraiment dur.
Il faut juste un peu de considération et en plus ça ne coûte rien. Pour une reprise de l'agence par les salariées, ce n'est pas possible en raison des garanties et des moyens exigés, puis les trois derniers mois ne jouent pas en faveur du point de vente.
De plus, nous n'avons pas pu relayer d'information aux clients, car nous ne savions pas quoi dire, sans directive.
Nous sortons d'une bonne année, je passe le message auprès de vos lecteurs : l'agence est viable économiquement et si quelqu'un veut relancer l'activité, rien n'est définitif.
Dans ces moments très difficiles, je peux vous dire que si nous devons remercier une profession, c'est bien la vôtre et vous pouvez l'écrire. Concernant le point d'Agde dans lequel je me trouve, nous ne savons pas encore quels salariés vont figurer dans la reprise.
Un autre point important, certains articles ne parlent que des agences reprises, mais si on s'attarde sur l'humain, plus de la moitié des effectifs vont se retrouver au chômage.
Je vis la période la plus interminable de ma vie, par chance nous sommes dans une petite ville, avec des clients modérés, aimables et compréhensifs.
Le plus terrible dans tout ça reste l'incertitude, nous avons hâte de savoir ce que nous allons devenir, pour enfin penser à l'avenir."
L'équipe a le sentiment d'être oubliée, d'autant plus qu'il n'y a aucune communication interne. A tel point que nous avons des nouvelles seulement grâce à la presse et je vous remercie, sous couvert que nous devons attendre 8 jours pour que l'accord soit ratifié.
D'ailleurs les salariés de l'agence de Béziers ont appris qu'elle ne serait pas reprise par vous et non par la direction. Pour autant, elles n'ont eu aucun coup de fil, elles ne savent pas combien de temps elles doivent tenir, ni même savoir quoi faire des dossiers en cours.
Elles se sentaient déjà oubliées, mais là elles ont le sentiment d'être abandonnées. C'est un peu les faire passer pour rien, elles vont se retrouver au chômage, mais que personne n'ait la décence de les appeler pour les remercier, c'est vraiment dur.
Il faut juste un peu de considération et en plus ça ne coûte rien. Pour une reprise de l'agence par les salariées, ce n'est pas possible en raison des garanties et des moyens exigés, puis les trois derniers mois ne jouent pas en faveur du point de vente.
De plus, nous n'avons pas pu relayer d'information aux clients, car nous ne savions pas quoi dire, sans directive.
Nous sortons d'une bonne année, je passe le message auprès de vos lecteurs : l'agence est viable économiquement et si quelqu'un veut relancer l'activité, rien n'est définitif.
Dans ces moments très difficiles, je peux vous dire que si nous devons remercier une profession, c'est bien la vôtre et vous pouvez l'écrire. Concernant le point d'Agde dans lequel je me trouve, nous ne savons pas encore quels salariés vont figurer dans la reprise.
Un autre point important, certains articles ne parlent que des agences reprises, mais si on s'attarde sur l'humain, plus de la moitié des effectifs vont se retrouver au chômage.
Je vis la période la plus interminable de ma vie, par chance nous sommes dans une petite ville, avec des clients modérés, aimables et compréhensifs.
Le plus terrible dans tout ça reste l'incertitude, nous avons hâte de savoir ce que nous allons devenir, pour enfin penser à l'avenir."
Une responsable dans l'ouest : "nous avons le sentiment d'être de vilains petits canards"
"Nous sommes en fermeture, nous n'avons pas grand-chose à dire.
L'agence va fermer, nous n'avons pas de repreneur. Nous avons le sentiment d'être de vilains petits canards. Il faut maintenant que ça se termine vite, pour pouvoir passer à autre chose.
Au sein de l'équipe, nous avons fait les démarches pour préparer l'avenir, pas nécessairement dans le secteur du voyage. Nous allons prendre le temps de réfléchir pour faire autre chose.
L'agence se porte bien, mais elle est située dans une galerie commerciale, avec ses problématiques connues. Nous avons des charges élevées qui rebutent les repreneurs."
L'agence va fermer, nous n'avons pas de repreneur. Nous avons le sentiment d'être de vilains petits canards. Il faut maintenant que ça se termine vite, pour pouvoir passer à autre chose.
Au sein de l'équipe, nous avons fait les démarches pour préparer l'avenir, pas nécessairement dans le secteur du voyage. Nous allons prendre le temps de réfléchir pour faire autre chose.
L'agence se porte bien, mais elle est située dans une galerie commerciale, avec ses problématiques connues. Nous avons des charges élevées qui rebutent les repreneurs."
Un salarié d'une agence dans le nord de la France : "même si nous ne sommes sur aucune liste, je garde espoir"
"Je n'ai rien de spécial à dire, la décision sera connue prochainement.
Même si nous ne sommes pas sur une liste, cela ne veut dire rien dire, j'attends. Je ne suis pas sur une liste, c'est vrai, mais pour le moment j'attends la décision et la fin.
Il n'y a aucune communication en interne.
Dans mon cas précis, je n'ai plus 15 ans à faire, il ne me reste que quelques années à travailler. Je ne vais pas me laisser aller. J'attends la décision du Tribunal de Commerce, même si nous ne sommes sur aucune liste, je garde espoir.
Ce n'est pas une situation facile, l'attente est longue, mais j'espère le geste d'un réseau. Le plus difficile à accepter pour moi c'est d'être laissé pour compte.
Si jamais c'est la fin, ça ne fait pas plaisir de terminer une carrière sur cette note, mais je ne peux rien faire.
Par contre, si je suis contacté, je repartirais avec plaisir, sinon ce sera la fin de mon agence. C'est dommage car elle tourne bien, les clients ont envie que l'aventure continue."
Même si nous ne sommes pas sur une liste, cela ne veut dire rien dire, j'attends. Je ne suis pas sur une liste, c'est vrai, mais pour le moment j'attends la décision et la fin.
Il n'y a aucune communication en interne.
Dans mon cas précis, je n'ai plus 15 ans à faire, il ne me reste que quelques années à travailler. Je ne vais pas me laisser aller. J'attends la décision du Tribunal de Commerce, même si nous ne sommes sur aucune liste, je garde espoir.
Ce n'est pas une situation facile, l'attente est longue, mais j'espère le geste d'un réseau. Le plus difficile à accepter pour moi c'est d'être laissé pour compte.
Si jamais c'est la fin, ça ne fait pas plaisir de terminer une carrière sur cette note, mais je ne peux rien faire.
Par contre, si je suis contacté, je repartirais avec plaisir, sinon ce sera la fin de mon agence. C'est dommage car elle tourne bien, les clients ont envie que l'aventure continue."
Un responsable d'un point de vente Thomas Cook dans le sud
"Nous avons appris que nous ne figurions dans aucune liste par la presse. Nous sommes vraiment surpris, car nous n'avons pas un gros loyer.
Le point de vente est économiquement viable, il tourne bien. Nous avons posé des questions pour une reprise de l'agence, car à chaque fois on nous disait que tout pouvait arriver et même qu'il était possible de nous reprendre pour un euro symbolique.
Vous savez ce point n'a pas été communiqué, tout comme la reprise des points de vente par les salariés, tout a été décidé là-haut au siège.
Nous ne vendons pas des petits voyages, mais nos clients ont de très beaux budgets, ce n'est pas vraiment valorisant de partir juste pour le prix d'une baguette.
On nous a fait croire qu'une reprise est possible jusqu'au dernier moment, sauf que les clients ont déserté, pour redorer le blason du point vente, il va falloir investir.
Malgré tout, les clients viennent nous voir amicalement et prennent des nouvelles, ils sont bienveillants. Nous sommes toujours salariés de Thomas Cook, nous attendons de savoir comment se passe le démantèlement, et aussi savoir si le cantonnement est fait à l'agence ou à l'entreprise.
En fait il y a vraiment énormément de départs volontaires, donc s'il y a plus de personnes qui partent, les futurs repreneurs vont avoir besoin de salariés. Pour le moment nous ne savons rien quant à notre avenir, nous entendons des messages contraires.
Pour tout vous dire, je ne m'attends plus à un miracle, nous allons être licenciés. Il ne faut pas être dupe, notre sort est scellé.
J'ai connu des effectifs de Thomas Cook composés que de professionnels du tourisme, mais depuis quelques années ce n'était plus le cas. Il y avait beaucoup de pros de la vente qui n'écoutaient pas et vendaient n'importe quoi aux clients.
Puis il y avait trop de hiérarchie au sein de l'entreprise, trop de chefs, ce n'était pas nécessaire. Thomas Cook avait besoin d'une véritable force de vente et non des personnes qui relèvent les compteurs.
Nous faisons un très beau métier, j'espère pouvoir continuer, je ne vois pas mon avenir ailleurs. Nous ne savons même pas si ce soir nous allons baisser le rideau pour la dernière fois, car d'après ce que nous dit la direction, les lettres de licenciement seront envoyées au plus tôt lors de semaine 50.
Vous savez les clients d'internet commençaient à revenir dans notre agence, c'est dommageable. Je n'ai d'animosité pour personne, c'est ainsi."
Le point de vente est économiquement viable, il tourne bien. Nous avons posé des questions pour une reprise de l'agence, car à chaque fois on nous disait que tout pouvait arriver et même qu'il était possible de nous reprendre pour un euro symbolique.
Vous savez ce point n'a pas été communiqué, tout comme la reprise des points de vente par les salariés, tout a été décidé là-haut au siège.
Nous ne vendons pas des petits voyages, mais nos clients ont de très beaux budgets, ce n'est pas vraiment valorisant de partir juste pour le prix d'une baguette.
On nous a fait croire qu'une reprise est possible jusqu'au dernier moment, sauf que les clients ont déserté, pour redorer le blason du point vente, il va falloir investir.
Malgré tout, les clients viennent nous voir amicalement et prennent des nouvelles, ils sont bienveillants. Nous sommes toujours salariés de Thomas Cook, nous attendons de savoir comment se passe le démantèlement, et aussi savoir si le cantonnement est fait à l'agence ou à l'entreprise.
En fait il y a vraiment énormément de départs volontaires, donc s'il y a plus de personnes qui partent, les futurs repreneurs vont avoir besoin de salariés. Pour le moment nous ne savons rien quant à notre avenir, nous entendons des messages contraires.
Pour tout vous dire, je ne m'attends plus à un miracle, nous allons être licenciés. Il ne faut pas être dupe, notre sort est scellé.
J'ai connu des effectifs de Thomas Cook composés que de professionnels du tourisme, mais depuis quelques années ce n'était plus le cas. Il y avait beaucoup de pros de la vente qui n'écoutaient pas et vendaient n'importe quoi aux clients.
Puis il y avait trop de hiérarchie au sein de l'entreprise, trop de chefs, ce n'était pas nécessaire. Thomas Cook avait besoin d'une véritable force de vente et non des personnes qui relèvent les compteurs.
Nous faisons un très beau métier, j'espère pouvoir continuer, je ne vois pas mon avenir ailleurs. Nous ne savons même pas si ce soir nous allons baisser le rideau pour la dernière fois, car d'après ce que nous dit la direction, les lettres de licenciement seront envoyées au plus tôt lors de semaine 50.
Vous savez les clients d'internet commençaient à revenir dans notre agence, c'est dommageable. Je n'ai d'animosité pour personne, c'est ainsi."
Un salarié d'une agence : "Nous allons peut être recevoir nos lettres de licenciement la semaine de Noël..."
"Nous sommes dans une agence éliminée d'office, toutefois des responsables nous ont dit qu'il est possible de reprendre le point de vente pour un euro symbolique, même après le jugement.
Nous puisons de la ressource dans nos capacités de résilience, il ne nous reste que ça.
Depuis le 23 septembre, nous vivons une lente agonie. Au début notre PDG étant très présent, très bienveillant, maintenant il est distant, nous n'avons plus de nouvelles de sa part.
Vous savez, nous avons des réservations pour 2020 et maintenant nous envoyons l'ensemble des dossiers à l'APST, car depuis trois semaines, nous n'avons plus aucune directive, ni communication.
Ce qui nous arrive n'est pas totalement une surprise, cela aurait pu être évité. Nous étions concurrents entre nous, aussi bien dans les agences qu'avec internet, ce n'est pas possible.
Nous n'avons pas compris quelque chose. Le 4 novembre tout allait bien, avec une belle offre managériale, puis le lendemain qu'il n'y avait plus de financement. Ce fut un choc énorme, nous nous sommes même demandés si ce n'était pas orchestré.
M. Delord n'est pas un mauvais homme, il est bienveillant, mais depuis trois semaines, nous avons l'impression qu'il est aux abonnés absents. Après nous apprenons dans la presse qu'il y a des rapprochements avec Marietton et TUI, nous avons l'impression qu'ils sont plus occupés à sauver leur peau.
Je peux vous confier, que même dans les agences reprises, il y a beaucoup, beaucoup de départs volontaires.
Nous sommes les laissés-pour-compte, dans cette affaire. Nous sommes abandonnés. Il faut savoir que depuis un an, le climat n'était pas bon, il y a beaucoup de gâchis dans cette histoire. J'étais responsable d'agence et j'ai laissé tomber pour redevenir salarié, car il y avait trop de pression.
Attention, je ne veux pas charger la direction et tout mettre sur son dos. M. Delord est arrivé avec un certain dynamisme, en travaillant pas mal la stratégie digitale, avec succès. L'équipe dirigeante a fait ce qu'elle a pu, maintenant nous dépendions d'un grand groupe.
Nous sommes un peu les dindons de la farce dans cette histoire, je ne comprends pas qu'avec autant de repreneurs, qu'à peine 50% des salariés soient repris.
Heureusement dans ce drame, Thomas Cook est une petite famille, donc nous nous appelons pour nous soutenir. Les agences sont devenues des mouroirs.
C'est 20 ans de ma vie qui part, plus on se rapproche de l'échéance, nous sommes dans des états d'âme bien particuliers. Nous allons peut être recevoir nos lettres de licenciement la semaine de Noël, il y a tous les ingrédients pour faire une bonne série catastrophe."
Nous puisons de la ressource dans nos capacités de résilience, il ne nous reste que ça.
Depuis le 23 septembre, nous vivons une lente agonie. Au début notre PDG étant très présent, très bienveillant, maintenant il est distant, nous n'avons plus de nouvelles de sa part.
Vous savez, nous avons des réservations pour 2020 et maintenant nous envoyons l'ensemble des dossiers à l'APST, car depuis trois semaines, nous n'avons plus aucune directive, ni communication.
Ce qui nous arrive n'est pas totalement une surprise, cela aurait pu être évité. Nous étions concurrents entre nous, aussi bien dans les agences qu'avec internet, ce n'est pas possible.
Nous n'avons pas compris quelque chose. Le 4 novembre tout allait bien, avec une belle offre managériale, puis le lendemain qu'il n'y avait plus de financement. Ce fut un choc énorme, nous nous sommes même demandés si ce n'était pas orchestré.
M. Delord n'est pas un mauvais homme, il est bienveillant, mais depuis trois semaines, nous avons l'impression qu'il est aux abonnés absents. Après nous apprenons dans la presse qu'il y a des rapprochements avec Marietton et TUI, nous avons l'impression qu'ils sont plus occupés à sauver leur peau.
Je peux vous confier, que même dans les agences reprises, il y a beaucoup, beaucoup de départs volontaires.
Nous sommes les laissés-pour-compte, dans cette affaire. Nous sommes abandonnés. Il faut savoir que depuis un an, le climat n'était pas bon, il y a beaucoup de gâchis dans cette histoire. J'étais responsable d'agence et j'ai laissé tomber pour redevenir salarié, car il y avait trop de pression.
Attention, je ne veux pas charger la direction et tout mettre sur son dos. M. Delord est arrivé avec un certain dynamisme, en travaillant pas mal la stratégie digitale, avec succès. L'équipe dirigeante a fait ce qu'elle a pu, maintenant nous dépendions d'un grand groupe.
Nous sommes un peu les dindons de la farce dans cette histoire, je ne comprends pas qu'avec autant de repreneurs, qu'à peine 50% des salariés soient repris.
Heureusement dans ce drame, Thomas Cook est une petite famille, donc nous nous appelons pour nous soutenir. Les agences sont devenues des mouroirs.
C'est 20 ans de ma vie qui part, plus on se rapproche de l'échéance, nous sommes dans des états d'âme bien particuliers. Nous allons peut être recevoir nos lettres de licenciement la semaine de Noël, il y a tous les ingrédients pour faire une bonne série catastrophe."