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Aigle Azur, XL : le désespoir des salariés face à des pouvoirs publics amorphes...

2 000 emplois menacés


A quelques heures d’un double dénouement judiciaire crucial pour l’aérien français, les quelque 2 000 salariés menacés par les disparitions d’Aigle Azur et de XL Airways ne cachent pas leur amertume. Quand certains négocient déjà leur embauche chez Air France, d’autres se disent dépités par l’inaction de l’Etat.


Rédigé par le Jeudi 26 Septembre 2019

Chez Aigle Azur, dont le sort sera décidé dans la journée de vendredi, les navigants de la compagnie ont peu d’espoir dans le maintien de leurs emplois - DR
Chez Aigle Azur, dont le sort sera décidé dans la journée de vendredi, les navigants de la compagnie ont peu d’espoir dans le maintien de leurs emplois - DR
Ce n’est plus qu’une question d’heures.

A Evry d’un côté, à Bobigny de l’autre, les sorts d’XL Airways et d’Aigle Azur, deux compagnie emblématiques du pavillon français comptant au total près de 2 000 employés, seront bientôt scellés par la justice.

Chez XL, à 24h du dépôt limite des offres de reprise, et alors que la compagnie est autorisée à voler jusqu’à dimanche, les choses évoluent peu en coulisses.

Quelques investisseurs seraient intéressés par le dossier, mais la discrétion règne du côté de la direction qui a même fait paraître ces dernières heures une annonce de rachat en Une du fameux Financial Times.

Ses salariés sont toujours sous le choc. « Ils ont peur et sont dans l’incompréhension », nous glisse un responsable syndical.

« C’est un gâchis, car aujourd’hui 600 salariés risquent de se retrouver par terre alors que le business plan aurait permis de créer 300 emplois supplémentaires au moins », ajoute-t-il.

Colère contre l'Etat

« Nous sommes en colère, nous avons lutté depuis des années contre des compagnies massivement capitalisées, avec le soutien direct ou indirect d’Etats extra-européens, à qui la France a ouvert grand ses portes ».

Les taxes et l’inaction de l’Etat, encore et toujours. « Aujourd’hui, nous appelons l’Etat à tout mettre en œuvre d’ici samedi afin d’aider à trouver une solution, en rapprochant nos actionnaires actuels et de potentiels investisseurs », explique ce responsable des hôtesses et stewards de XL, suivant l’avis de son PDG, Laurent Magnin.

Une amertume contre le gouvernement encore accentuée ces dernières heures par la situation de Condor en Allemagne, qui, à la suite de la défaillance de sa maison-mère Thomas Cook, a obtenu de l’Etat allemand un prêt d’urgence de 380 millions d’euros.

« Et dans le même temps, 2 000 salariés français sont en train de perdre leur emploi »…

Chez Aigle Azur, on tente de séduire Air France

Même son de cloche du côté d’Aigle Azur, dont le sort sera décidé dans la journée de vendredi par le tribunal de commerce de Bobigny.

Après des semaines de feuilleton judiciaire, les navigants de la compagnie fondée en 1946 ont peu d’espoir dans le maintien de leurs emplois.

Pourtant, plusieurs se disent en majorité prêts à intégrer Air France « sans conditions de maintien de salaire, de poste ou d’ancienneté », d’après l’un d’entre eux.

Un courrier en ce sens a même été envoyé à Anne Rigail, directrice générale d’Air France, ainsi qu’aux grands syndicats de la compagnie tricolore après l’annonce de son retrait dans la course à la reprise d’Aigle Azur.

« Nous sommes prêts dès aujourd’hui, à renoncer à nos contrats de travail actuels, et acceptons sans réserve les conditions d’emploi et de séniorité proposées par Air France », peut-on lire dans ce courrier que nous avons reçu.

« Notre souhait est de pouvoir continuer à porter l’uniforme sous un pavillon français de plus en plus menacé », écrivent aussi les dizaines de pilotes et PNC signataires.

« Nous avons longuement réfléchi la décision qui nous a amené à retirer notre offre », leur a répondu Anne Rigail. Avant de préciser : « nous restons néanmoins très attentifs à l’évolution de la situation, de la procédure en cours et de ses conséquences ».

Encore deux offres de reprise en lice

Les discussions se poursuivraient ainsi entre futurs-ex-Aigle Azur et Air France et ses responsables syndicaux majoritaire (SNPL, SNPNC, CFDT).

Si « de forts points d’accords et une grande volonté de rapprochement des deux parties » ont été dégagés, le « rapprochement semble manifestement impossible à réaliser à cause d’une réglementation sur les transferts de contrats de travail en cas de reprise bien trop restrictive », nous explique un commandant de bord impliqué dans les discutions.

En d’autre termes, même si les navigants veulent abandonner leur contrat de travail, la loi oblige Air France à les embaucher aux mêmes conditions.

« Il est très dommageable que plus d’un millier de familles risquent de se retrouver dans une situation sociale difficile, voire précaire, alors que tous les acteurs étaient d’accord pour un rapprochement, que les modalités avaient été trouvées mais que la réglementation et le droit du travail l’empêchent », estime-t-il aussi, amer.

Vendredi 27 septembre dans la journée, le tribunal de commerce d’Evry peut encore pencher vers l’une des deux offres de reprise encore en lice, celles de Lionel Guérin et de Gérard Houa.

Dans ces deux cas, la majorité des navigants seraient reconduits dans leurs fonctions dans la nouvelle entité qui renaîtra alors des cendres d’Aigle Azur. Sinon, la justice prononcera la liquidation sèche de la compagnie.

Pierre Georges Publié par Pierre Georges Journaliste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par SERGE 13 le 27/09/2019 04:06 | Alerter
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Bah voilà, la direction ne sait pas gérer son entreprise, ils ont fait des choix suicidaires (en supprimant leur premium par exemple) ils ont supprimé des lignes super rentable (PUJ par exemple au départ des régions) bref que d'erreurs, et maintenant c'est l'inaction du gouvernement, donc la faute à Macron si les salariés de XL ont peur. C'est la faute de son patron, qui n'a pas su gérer. Quant à Condor, si les allemands sont venu porter secours à cette compagnie, c'est tout simplement parce qu'elle n'a non seulement pas arrêté ses activités, et parce que, surtout, elle gagne de l'argent. Afin de rassurer les marchés on a injecté des euros….
Ah sacré Macron, il ruine notre pays, ne trouvez vous pas?
Horrible de lire ce genre d'arcticle

2.Posté par eurofans le 27/09/2019 07:47 | Alerter
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Il y aurait un fond d investissement pour XL , ces fonds qui ne pensent qu 'a faire de l 'argent!! pas quelqu 'un de l aérien !!! Donc survie momentanée ! Enfin ce serait mieux que rien !!!

3.Posté par Melb le 27/09/2019 12:51 | Alerter
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Si une société n'est pas viable financièrement pourquoi la maintenir en vie au frais des contribuables? Faut arrêter le protectionnisme qui permet à des PDG de couler des boites en s'en m'étant plein les poches

4.Posté par Pierre le 27/09/2019 12:59 | Alerter
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Que voulez vous que l état fasse devant cette boîte tordue et qui n est pas viable. Et les agences de voyages connaissaient la situation de deconfiture, tout en vendant de billets ! L état providence est ruiné . AF privatisée n a aucune raison de s encombrer d un boulet pareil. Que les employés aillent se présenter chez Vueling, Volotea etc.. Les bons seront pris.

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