Air Austral : croissance de 10% attendue grâce à l'arrivée du Dreamliner

Air Austral est particulièrement fière d'être la première compagnie aérienne française à exploiter un Boeing 787-800, également appelé Dreamliner.

Le premier exemplaire a atterri mardi 24 mai 2016 à Paris, avant de reprendre sa route vers la Réunion. Le second arrivera en octobre prochain.

L'avion est configuré en deux classes de 18 sièges en business et 244 en économie. Pas de premium, faute d'avoir pu configurer l'appareil à un coût raisonnable.

Rappelons que le prix catalogue d'un tel avion est de 220 à 230 millions de dollars. Mais la compagnie bénéficiera d'une défiscalisation généreuse sur son second avion, de l'ordre de 70 à 80%.

Grâce à l'arrivée de ces deux modules, Air Austral va pouvoir enrichir son réseau à la fois vers la métropole, mais aussi dans le Grand Océan Indien.

Le premier Dreamliner va opérer à partir du 10 juin prochain une ligne directe entre Mayotte et Paris, deux à trois fois par semaine. Une grande première pour l'île.

"Cela va permettre de désenclaver ce département français et de participer à son développement", s'est réjoui Jean-Marc Grazzini, le directeur général adjoint.

Mais surtout, cette ligne va pratiquement diviser par deux le temps de transport, avec un trajet de 9h20, contre environ 17 heures aujourd'hui avec l'escale, pour un prix d'appel de 750 à 800 euros.

La ligne Paris Mayotte représente 80 000 passagers pour Air Austral.

Ce nouveau vol devrait séduire une clientèle affinitaire (60%), les hommes d'affaires, ainsi que les voyageurs loisirs qui voudront découvrir le troisième plus grand lagon du monde ou profiter des vols d'Ewa Air pour se rendre dans le reste de la région.

En effet, la mise en place du Dreamliner à Mayotte va profiter à sa filiale Ewa Air, lancée il y a deux ans et qui devrait atteindre l'équilibre financier cette année.

"Ewa Air va devenir un feeder sur Paris. Nous allons créer un mini-hub sur l'île. Nous n'allons plus seulement vendre une destination mais un réseau", poursuit Jean-Marc Grazzini.

Ce transporteur vole aujourd'hui vers sept destinations (Tanzanie, Mozambique, Comores et Madagascar). Et pourrait très bientôt ouvrir une à deux villes supplémentaires sur Madagascar en récupérant un nouvel ATR.

L'arrivée du 787 permettra également de libérer des heures de vol pour son Boeing 737 qui sera redéployé entre la Réunion et l'Île Maurice (400 000 passagers par an), permettra l'ajout d'une troisième fréquence sur Johannesburg, ainsi que le dédoublement de la ligne vers Madras (Inde) et Bangkok.

La desserte de Canton (Chine) en partenariat avec Air Madagascar devrait se faire dans les prochains mois.

Au global, Air Austral mettra sur le marché une capacité supplémentaire de 10% l'hiver prochain.

"C'est un beau challenge mais nous sommes particulièrement confiants", poursuit Jean-Marc Grazzini.

Les réservations sur la ligne Paris Mayotte sont supérieures aux prévisions de 80% de taux d'occupation entre juin et août prochain. Quant à la basse saison, la compagnie espère profiter de l'apport des passagers d'Ewa Air.

De quoi se préparer à l'arrivée de French Blue, la petite sœur d'Air Caraïbes, qui compte opérer des vols la Réunion à l'été 2017.

Un nouvel acteur qui inquiète Jean-Marc Grazzini : "Il commence par y avoir beaucoup de compagnies sur cet axe".

Mais face à l'instabilité du projet, partiellement amputé suite à une grève des salariés d'Air Caraïbes, il préfère attendre de "comprendre la nature de la menace avant de réagir".

Rappelons que 1,135 million de passagers ont voyagé l'an passé entre Paris et la Réunion (+2,4%) et qu'Air Austral possède 36% de parts de marché.

Une guerre des prix serait très dommageable à une entreprise qui devrait publier des résultats positifs pour la troisième année consécutive.

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