Passion de la danse et convivialité : voilà deux marques de fabrique de Buenos Aires, héritées du 19e siècle - DR : J.-F.R.
Dans Caminito, une rue touristique de La Boca, à Buenos Aires, des couples enlacés exécutent des pas de tango devant l’entrée d’un café.
S’agit-il d’une attraction pour les nombreux touristes en visite dans le quartier ? Oui mais pas seulement.
Car si le but est bien de récolter des offrandes, on ne triche pas avec le tango.
Visages graves, regards pénétrés… il suffit de quelques notes de bandonéon pour voir avec quelle concentration les danseurs s’emploient.
Une chorégraphie sensuelle et virile où chacun guide l’autre avec grâce, dans des élans virevoltants et respectueux du partenaire.
S’agit-il d’une attraction pour les nombreux touristes en visite dans le quartier ? Oui mais pas seulement.
Car si le but est bien de récolter des offrandes, on ne triche pas avec le tango.
Visages graves, regards pénétrés… il suffit de quelques notes de bandonéon pour voir avec quelle concentration les danseurs s’emploient.
Une chorégraphie sensuelle et virile où chacun guide l’autre avec grâce, dans des élans virevoltants et respectueux du partenaire.
Les débuts à La Boca
C’est lors d’une course en taxi que nous avons pris la mesure de l’importance de cette danse à Buenos Aires.
Bloqué dans un embouteillage, le chauffeur tuait le temps en écoutant du tango sur une radio locale.
Ce n’était pas un individu d’âge mûr mais un homme d’une trentaine d’années, que l’on aurait vu écouter plutôt du rap ou du RnB.
Le tango, passion porteño, âme de Buenos Aires… C’est ici, au bord du Rio de la Plata, que tout a commencé. Là sont arrivés en bateau, au 19e s., les immigrants européens, en majorité italiens, dans ce fameux quartier de La Boca.
Appâtés par des rabatteurs, ils quittaient les campagnes surpeuplées d’un Vieux Continent qui ne leur offrait aucun avenir.
Ouvriers, dockers… les guapos (mauvais garçons), durs au mal, y ont inventé le tango, entre labeur quotidien et plaisirs de maisons closes.
LIRE AUSSI : FUTUROSCOPIE - Les musiques qui font danser les touristes : tango et samba 🔑
Bloqué dans un embouteillage, le chauffeur tuait le temps en écoutant du tango sur une radio locale.
Ce n’était pas un individu d’âge mûr mais un homme d’une trentaine d’années, que l’on aurait vu écouter plutôt du rap ou du RnB.
Le tango, passion porteño, âme de Buenos Aires… C’est ici, au bord du Rio de la Plata, que tout a commencé. Là sont arrivés en bateau, au 19e s., les immigrants européens, en majorité italiens, dans ce fameux quartier de La Boca.
Appâtés par des rabatteurs, ils quittaient les campagnes surpeuplées d’un Vieux Continent qui ne leur offrait aucun avenir.
Ouvriers, dockers… les guapos (mauvais garçons), durs au mal, y ont inventé le tango, entre labeur quotidien et plaisirs de maisons closes.
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Bandonéon venu d’Allemagne
Cette danse est fille exclusive de Buenos Aires car c’est là et nulle part ailleurs que se sont entremêlés, dans l’essoreuse migratoire du quartier, chants napolitains, rythmes andalous, folklore tzigane, musiques d’origine africaine...
Dans des lieux mal famés, les hommes buvaient et dansaient avec les filles de joie, mimant la séduction et la rencontre charnelle. Et quand les femmes faisaient défaut, les hommes dansaient entre eux.
Ainsi est né le tango et ses exécutants de talent, les milongueros. La musique, elle, prend un nouveau virage quand apparait le bandonéon, ce petit accordéon plaintif né en Allemagne au début du 19e s. et exporté en Argentine.
D’abord vue avec horreur par la bonne bourgeoisie locale, qui l’a considère trop vulgaire, la danse est adoptée par des jeunes de la haute société, désireux de suivre la mode.
Dans des lieux mal famés, les hommes buvaient et dansaient avec les filles de joie, mimant la séduction et la rencontre charnelle. Et quand les femmes faisaient défaut, les hommes dansaient entre eux.
Ainsi est né le tango et ses exécutants de talent, les milongueros. La musique, elle, prend un nouveau virage quand apparait le bandonéon, ce petit accordéon plaintif né en Allemagne au début du 19e s. et exporté en Argentine.
D’abord vue avec horreur par la bonne bourgeoisie locale, qui l’a considère trop vulgaire, la danse est adoptée par des jeunes de la haute société, désireux de suivre la mode.
Le mythe Carlos Gardel
Vient l’âge d’or du tango, illustré par la popularité exceptionnelle de Carlos Gardel au début du 20e siècle.
L’homme, né probablement en France en 1890 - d’autres disent en Uruguay - a émigré avec sa mère en Argentine.
Devenu chanteur, il a incarné les mélodies du tango et diffusé cet art dans le monde entier, à travers ses concerts.
Mort dans un accident d’avion lors d’une tournée en Colombie en 1935, il est toujours l’objet d’un culte.
Sa tombe au cimetière de la Chacarita en témoigne : des fidèles, issus de tous les continents, se pressent autour de sa statue de bronze où une cigarette, par tradition, est en permanence fichée dans sa bouche.
L’homme, né probablement en France en 1890 - d’autres disent en Uruguay - a émigré avec sa mère en Argentine.
Devenu chanteur, il a incarné les mélodies du tango et diffusé cet art dans le monde entier, à travers ses concerts.
Mort dans un accident d’avion lors d’une tournée en Colombie en 1935, il est toujours l’objet d’un culte.
Sa tombe au cimetière de la Chacarita en témoigne : des fidèles, issus de tous les continents, se pressent autour de sa statue de bronze où une cigarette, par tradition, est en permanence fichée dans sa bouche.
Milongas de Palermo
Dans le quartier pourtant branché et mondialisé de Palermo, la passion du tango affleure aussi.
Nous sommes à La Viruta, un club (on les nomme milonga) situé au sous-sol d’un petit immeuble à façade de verre. Quelques marches et voici la salle, une longue piste éclairée de spots rouges encadrée de tables et de chaises.
Pour une somme modique, les clients viennent chaque soir, du mercredi au dimanche, prendre des cours de tango. On y croise des Argentins et beaucoup de touristes.
Très tard le vendredi, selon la tradition porteño qui veut que les soirées de Buenos Aires ne débutent vraiment qu’après minuit, les couples aguerris entrent en piste, au rythme d’un orchestre.
Nous sommes à La Viruta, un club (on les nomme milonga) situé au sous-sol d’un petit immeuble à façade de verre. Quelques marches et voici la salle, une longue piste éclairée de spots rouges encadrée de tables et de chaises.
Pour une somme modique, les clients viennent chaque soir, du mercredi au dimanche, prendre des cours de tango. On y croise des Argentins et beaucoup de touristes.
Très tard le vendredi, selon la tradition porteño qui veut que les soirées de Buenos Aires ne débutent vraiment qu’après minuit, les couples aguerris entrent en piste, au rythme d’un orchestre.
La cave du Café Tortoni, héritage 19e siècle
Passion de la danse et convivialité : voilà deux marques de fabrique de la capitale, héritées du 19e siècle.
A Retiro et Recoleta, deux quartiers dont les immeubles haussmanniens témoignent de l’âge d’or de la ville, la réussite de la bourgeoisie locale, issue du courant d’émigration, s’est incarnée.
Sur l’avenue de Mai, le café Tortoni évoque cette époque fastueuse. Fondé en 1858, c’est le plus ancien de Buenos Aires.
Le décor est immuable : serveurs habillés de noir et tabliers rayés ; nœuds papillons et serviettes blanches aux bras ; tables guéridons ; vieux tableaux aux murs…
A l’heure de la merienda (pause-goûter), les porteños viennent y déguster un chocolat chaud et des churros. Au sous-sol du café, dans la cave transformée en petite scène, un spectacle de tango fait alors vibrer les aficionados.
A Retiro et Recoleta, deux quartiers dont les immeubles haussmanniens témoignent de l’âge d’or de la ville, la réussite de la bourgeoisie locale, issue du courant d’émigration, s’est incarnée.
Sur l’avenue de Mai, le café Tortoni évoque cette époque fastueuse. Fondé en 1858, c’est le plus ancien de Buenos Aires.
Le décor est immuable : serveurs habillés de noir et tabliers rayés ; nœuds papillons et serviettes blanches aux bras ; tables guéridons ; vieux tableaux aux murs…
A l’heure de la merienda (pause-goûter), les porteños viennent y déguster un chocolat chaud et des churros. Au sous-sol du café, dans la cave transformée en petite scène, un spectacle de tango fait alors vibrer les aficionados.
Shows dans les hôtels
En tant que touriste, il est préférable de découvrir le tango dans l’une des 70 milongas de la ville, comme La Viruta.
Le spectacle y est plus authentique. Mais d’autres salles affichent aussi des artistes de talent.
C’est le cas au Faena, un ancien entrepôt portuaire du quartier moderne de Puerto Madero, devenu un hôtel haut de gamme, dessiné par le français Philippe Starck.
Lors des shows proposés en soirée, la ferveur de la danse éclate aussi avec une grâce furieuse. Inimitable tango…
Le spectacle y est plus authentique. Mais d’autres salles affichent aussi des artistes de talent.
C’est le cas au Faena, un ancien entrepôt portuaire du quartier moderne de Puerto Madero, devenu un hôtel haut de gamme, dessiné par le français Philippe Starck.
Lors des shows proposés en soirée, la ferveur de la danse éclate aussi avec une grâce furieuse. Inimitable tango…
Pratique
- Vols : Air France relie Buenos Aires chaque jour depuis CDG en vol de nuit - airfrance.fr
- Saisons inversées par rapport à l’Europe. Le printemps, l’été et l’automne (octobre à avril/mai) sont les périodes les plus favorables. -4h en hiver ; - 5h en été.
- Monnaie : le peso argentin.
- Hébergement - Casa Sur Palermo : dans le quartier de Palermo Hollywood, cet hôtel design propose de grandes chambres confortables. Spa, fitness, piscine - casasurhotel.com
- A savoir : Il est facile de se déplacer. Taxis peu chers et fiables. Le métro (Subte) et le train urbain sont pratiques, malgré des stations espacées.
- Office du tourisme de Buenos Aires : turismo.buenosaires.gob.ar/en
- Saisons inversées par rapport à l’Europe. Le printemps, l’été et l’automne (octobre à avril/mai) sont les périodes les plus favorables. -4h en hiver ; - 5h en été.
- Monnaie : le peso argentin.
- Hébergement - Casa Sur Palermo : dans le quartier de Palermo Hollywood, cet hôtel design propose de grandes chambres confortables. Spa, fitness, piscine - casasurhotel.com
- A savoir : Il est facile de se déplacer. Taxis peu chers et fiables. Le métro (Subte) et le train urbain sont pratiques, malgré des stations espacées.
- Office du tourisme de Buenos Aires : turismo.buenosaires.gob.ar/en