L’image du Salvador en Europe reste celle d’un pays instable, bien qu’en dépit de la présence toujours malsaine de gangs urbains (les fameux maras), il soit désormais pacifié - DR : J.-F.R.
Dans la capitale San Salvador, un lieu rappelle les tourments traversés par le pays : la cathédrale et sa façade blanche conquérante.
Rebâtie en 1999, elle abrite, face au Palais National, la tombe de Mgr Romero, archevêque défenseur des droits de l’Homme, assassiné en 1980 lors de la guerre civile. Artisan de la paix, le peuple salvadorien lui voue un culte indéfectible.
L’année 2017 a marqué le centenaire de la naissance de cet homme reconnu comme martyr par le pape François et qui sera peut-être, un jour, béatifié.
C’est vrai, l’image du Salvador en Europe reste celle d’un pays instable, bien qu’en dépit de la présence toujours malsaine de gangs urbains (les fameux maras), il soit désormais pacifié.
La faute en incombe à une guerre civile fratricide, qui a mis le pays à feu et à sang pendant plus de dix ans. Mais c’était au 20e s. et la paix entre l’Etat et les guerrilleros a été signée en 1992, il y a 25 ans déjà…
Certes, le Salvador est encore une nation inégalitaire. Mais il se rénove, construit des hôtels, commence à se faire connaître en Europe.
La preuve avec San Salvador. Un chantier à ciel ouvert. Places et rues en travaux, monuments en restauration… la ville se refait une beauté pour mieux séduire les visiteurs et capter sa part de tourisme.
Rebâtie en 1999, elle abrite, face au Palais National, la tombe de Mgr Romero, archevêque défenseur des droits de l’Homme, assassiné en 1980 lors de la guerre civile. Artisan de la paix, le peuple salvadorien lui voue un culte indéfectible.
L’année 2017 a marqué le centenaire de la naissance de cet homme reconnu comme martyr par le pape François et qui sera peut-être, un jour, béatifié.
C’est vrai, l’image du Salvador en Europe reste celle d’un pays instable, bien qu’en dépit de la présence toujours malsaine de gangs urbains (les fameux maras), il soit désormais pacifié.
La faute en incombe à une guerre civile fratricide, qui a mis le pays à feu et à sang pendant plus de dix ans. Mais c’était au 20e s. et la paix entre l’Etat et les guerrilleros a été signée en 1992, il y a 25 ans déjà…
Certes, le Salvador est encore une nation inégalitaire. Mais il se rénove, construit des hôtels, commence à se faire connaître en Europe.
La preuve avec San Salvador. Un chantier à ciel ouvert. Places et rues en travaux, monuments en restauration… la ville se refait une beauté pour mieux séduire les visiteurs et capter sa part de tourisme.
Suchitoto, révélation coloniale
Oublions la capitale pour mettre le cap sur le pays profond, melting-pot de chaines montagneuses, de volcans, de lacs et de côtes basses égrenées le long du Pacifique.
Suchitoto, au centre-nord. Une révélation coloniale.
Si Antigua Guatemala, dans le pays voisin, a depuis longtemps conquis le public étranger, il n’en est rien de cette ville endormie, plantée au dessus du lac Suchtitlán.
L’accueil est à l’image de son quasi-anonymat, désinvolte, souriant, désintéressé. Avec ses maisons basses colorées aux peintures éclatantes ou décaties, ses rues en damier aux pavés envahis d’herbe, son église immaculée et son atmosphère lourde avant l’orage… la ville exhale un charme puissant.
Devant les restaurants, de jeunes femmes tournent et retournent sur des grills les pupusas, ces galettes de maïs frites que l’on mange à toute heure.
De la musique suave s’échappe derrière des volets clos. Un atelier d’indigo, Pájaro Flor, travaille cette plante tinctoriale malodorante connue depuis les Mayas et confectionne des tissus d’un bleu profond.
Des hommes rentrent des champs, machettes à l’épaule. Les femmes déambulent calmement dans les rues, parapluie en alerte. Et les tuks-tuks sont aux aguets, pistant le client avant la tourmente.
Quand la pluie s’abat soudainement, comme presque chaque après-midi, elle transforme les rues en torrent. Vite, trouver refuge dans un commerce. Suchitoto est une amante désirable.
Suchitoto, au centre-nord. Une révélation coloniale.
Si Antigua Guatemala, dans le pays voisin, a depuis longtemps conquis le public étranger, il n’en est rien de cette ville endormie, plantée au dessus du lac Suchtitlán.
L’accueil est à l’image de son quasi-anonymat, désinvolte, souriant, désintéressé. Avec ses maisons basses colorées aux peintures éclatantes ou décaties, ses rues en damier aux pavés envahis d’herbe, son église immaculée et son atmosphère lourde avant l’orage… la ville exhale un charme puissant.
Devant les restaurants, de jeunes femmes tournent et retournent sur des grills les pupusas, ces galettes de maïs frites que l’on mange à toute heure.
De la musique suave s’échappe derrière des volets clos. Un atelier d’indigo, Pájaro Flor, travaille cette plante tinctoriale malodorante connue depuis les Mayas et confectionne des tissus d’un bleu profond.
Des hommes rentrent des champs, machettes à l’épaule. Les femmes déambulent calmement dans les rues, parapluie en alerte. Et les tuks-tuks sont aux aguets, pistant le client avant la tourmente.
Quand la pluie s’abat soudainement, comme presque chaque après-midi, elle transforme les rues en torrent. Vite, trouver refuge dans un commerce. Suchitoto est une amante désirable.
Volcan Santa Ana
L’ouest du pays, celui des montagnes, est à l’unisson.
La route grimpe sur les pentes du volcan Santa Ana, révélant le vert intense des plantations de café. Arrêt dans une finca où pousse le célèbre pacamara, la variété haut de gamme de l’arabica salvadorien.
Plus loin, voici El Carmen, une entreprise artisanale de torréfaction. Vieille usine de tôles dans son jus, bruit des machines à tamiser les grains, odeur âcre de café brûlé…
Plus haut en montagne, le ciel vire au gris tropical. Après le déluge, le village paysan de Conceptión de Ataco, luit, lavé, essoré, comme neuf.
Cela révèle les devantures colorées des échoppes, le bleu et blanc de l’église catholique, tandis que les vendeurs ambulants découvrent prudemment les bassines emplies de légumes. Village isolé, encore peu touristique. Un concentré d’Amérique centrale.
Ici, la vie bat au pied des volcans, comme le démontre l’excursion au lac Coatepeque, sous le cratère de l’inquiétant Santa Ana, nommé aussi, en maya, Ilamatepec.
Autour de ce vaste lagon d’altitude, cerclé de versants boisés, des restaurants et des hébergements récents promettent des vues inoubliables sur le bleu lacustre, dominé par l’arête régulière du volcan.
La route grimpe sur les pentes du volcan Santa Ana, révélant le vert intense des plantations de café. Arrêt dans une finca où pousse le célèbre pacamara, la variété haut de gamme de l’arabica salvadorien.
Plus loin, voici El Carmen, une entreprise artisanale de torréfaction. Vieille usine de tôles dans son jus, bruit des machines à tamiser les grains, odeur âcre de café brûlé…
Plus haut en montagne, le ciel vire au gris tropical. Après le déluge, le village paysan de Conceptión de Ataco, luit, lavé, essoré, comme neuf.
Cela révèle les devantures colorées des échoppes, le bleu et blanc de l’église catholique, tandis que les vendeurs ambulants découvrent prudemment les bassines emplies de légumes. Village isolé, encore peu touristique. Un concentré d’Amérique centrale.
Ici, la vie bat au pied des volcans, comme le démontre l’excursion au lac Coatepeque, sous le cratère de l’inquiétant Santa Ana, nommé aussi, en maya, Ilamatepec.
Autour de ce vaste lagon d’altitude, cerclé de versants boisés, des restaurants et des hébergements récents promettent des vues inoubliables sur le bleu lacustre, dominé par l’arête régulière du volcan.
Pyramide de Tazumal
Le Salvador n’a pas oublié ses lointaines origines.
Près de Santa Ana (seconde ville du pays) et de sa cathédrale néo-gothique entourée d’un théâtre et d’un hôtel de ville néo-classiques de belle facture, la pyramide de Tazumal rappelle la présence de la civilisation précolombienne.
Ici, l’architecture maya se mêle à celle, mexicaine, de Teotihuacán, livrant un ensemble imposant mais par trop remanié.
Plus intéressant est le site de Joya de Cerén, le « Pompéi » du Salvador. Protégé par plusieurs couches de cendres volcaniques, son excavation a révélé l’existence d’un village maya, ses maisons d’artisans et de commerces, ses lieux de sociabilité…
Un témoignage singulier dans ce pays méconnu, désormais candidat à l’ouverture touristique.
Près de Santa Ana (seconde ville du pays) et de sa cathédrale néo-gothique entourée d’un théâtre et d’un hôtel de ville néo-classiques de belle facture, la pyramide de Tazumal rappelle la présence de la civilisation précolombienne.
Ici, l’architecture maya se mêle à celle, mexicaine, de Teotihuacán, livrant un ensemble imposant mais par trop remanié.
Plus intéressant est le site de Joya de Cerén, le « Pompéi » du Salvador. Protégé par plusieurs couches de cendres volcaniques, son excavation a révélé l’existence d’un village maya, ses maisons d’artisans et de commerces, ses lieux de sociabilité…
Un témoignage singulier dans ce pays méconnu, désormais candidat à l’ouverture touristique.