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BSP : "A fin mai, le retard en billetterie s'élève à 800 millions d'euros !"

l'interview de Jérôme Bonnin, directeur général


Moins de transactions mais surtout moins de volume d’affaires, c’est ce que constate le directeur du BSP pour les cinq premiers mois de l’année avec un manque à gagner pour les compagnies qui se rapproche dangereusement du milliard. Mais côté distributeurs, il n’a pas de sinistre majeur à déplorer car la situation financière des agences était saine après les exigences imposées par le BSP l‘année dernière.


Rédigé par Geneviève BIEGANOWSKI le Mercredi 17 Juin 2009

''En cumul sur les cinq premiers mois de l’année il y a un retard qui s’élève à près de 800 millions d’euros. Nous étions à 3,6 milliards d’euros à fin mai de l'année dernière contre 2,85 milliards d’euros à fin mai 2009...''
''En cumul sur les cinq premiers mois de l’année il y a un retard qui s’élève à près de 800 millions d’euros. Nous étions à 3,6 milliards d’euros à fin mai de l'année dernière contre 2,85 milliards d’euros à fin mai 2009...''
TourMag.com - Quel est le bilan des ventes de billetterie aérienne pour le mois de mai ? Y-a-t-il un début d’amélioration comme semblent le dire certaines compagnies ?

Jérôme Bonnin :
"Non, au global c’est même plutôt l’inverse. Nous n’avons jamais atteint des niveaux aussi bas. En nombre de transactions, mai se situe à -12,3% et en volume d’affaires à -26%.

Le volume d’affaires BSP des compagnies s’élève à 532 millions d’euros pour le mois de mai 2009. A titre de comparaison, il était de 718 millions d’euros en mai 2008.

En cumul sur les cinq premiers mois de l’année il y a un retard qui s’élève à près de 800 millions d’euros. Nous étions à 3,6 milliards d’euros à fin mai de l'année dernière contre 2,85 milliards d’euros à fin mai 2009.

Sur la première partie de l’année, seul le mois de mars a été « relativement » correct avec un volume de transactions qui était en positif de +2,2% avec un bémol, cependant, sur le volume d’affaires qui s’est établit à -11,2%."


TM.com - Comment s’explique cette baisse du volume d’affaires ?

J.B.
: "C’est très clairement le basculement des passagers Affaires vers l’arrière de l’avion. Il ne faut pas oublier qu’en temps normal, les compagnies font en moyenne 40% de leur chiffre avec les classes haute contribution. Aujourd’hui, ces revenus ne représentent plus que 20% de leurs chiffre global.

Et on sait que les politiques voyages sont définies pour une durée très longue. Même si les affaires reprenaient demain, il n’est donc pas dit qu’il y ait immédiatement un basculement en sens inverse de l’arrière vers l’avant.

Et puis certaines compagnies cassent leurs prix. C’est une dérive courante lorsqu’il y a une offre en surcapacité.

Tout ce qu’on peut espérer c’est que les quelques traits positifs que l’on remarque actuellement soient des signes de véritable reprise de l’économie. Amadeus vient de dire que sur les deux premières semaines de juin, la baisse des transactions est contenue.

Par ailleurs, Iata constate également une stabilisation de la chute des transactions cargo. Nous ne repassons pas en positif mais au moins nous ne descendons plus !"
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TourMag.com - Dans cet environnement difficile, craignez-vous des défaillances d’agences ou de producteurs ?

J.B.
: "Depuis le début de l’année, il n’y a pas eu de défaillances majeures. Cela tient au fait que les agences ont réduit la voilure. Nous avons été assez durs avec elles l’année dernière sur les revues financières.

Certaines ont été obligées de se mettre en conformité avec nos critères mais aujourd’hui, elles sont plus à même de résister dans la tempête. On va voir ce que cela donne pour cette année. Les premiers bilans de 2008 des agences arrivent en ce moment.


TourMag.com - Les agences n’ont-elles pas intérêt à payer sur des délais plus courts, semaine ou quinzaine par exemple ?

J.B.
: "Si elles peuvent percevoir le paiement de leurs clients sur ces échéances raccourcies, pourquoi pas. Il suffit qu’elles en fassent la demande pour que nous installions des prélèvements plus fréquents. i[Pour l’instant, seules trois agences sont dans ce cas."

TM.com - Est-ce que les compagnies n’ont pas intérêt à recevoir des paiements hebdomadaires ou bi-mensuels comme cela se fait dans certains pays ?

J.B.
: "Pour changer le système actuel, les démarches sont assez lourdes. Il faut d’abord que les compagnies soient d’accord. Qu’elles présentent ensuite leur proposition à l’APJC qui est un groupe de travail IATA. Puis la proposition passe ensuite devant la Passenger Conference qui se tient une fois par an.

Cette année, elle se tient en octobre et s’il y avait demande de modification des paiements, elle serait mise en place au 1er janvier prochain.

Mais, jusqu’à présent, il n’y a aucun projet de ce type pour le marché français. Sauf projet de dernière minute, on peut donc dire que les prélèvements resteront mensuels l’année prochaine."

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