Perte de passeport ou autre incident de dernière minute : un billet d'avion non-utilisé fait mal au portefeuille. Mais si le billet en lui-même n'est pas forcément remboursable, certaines taxes qu'il contient, elles, le sont, et ce sur simple demande.
Un remboursement qui peut être intéressant quand on sait que ces taxes peuvent constituer plus de la moitié du prix total d'un billet d'avion.
"La composition du prix des billets d'avion reste la plupart du temps inconnue du grand public qui est aussi mal informé sur la procédure de remboursement des taxes d'aéroport", estimait le député Jean-Marie Tétard, en déposant un récent texte de loi pour automatiser ce remboursement.
Mais si la majorité des voyageurs l'ignore, les compagnies aériennes elles, se gardent bien de procéder spontanément à ce remboursement. Et ainsi, chaque année, elles empocheraient ces sommes non-réclamées.
Un remboursement qui peut être intéressant quand on sait que ces taxes peuvent constituer plus de la moitié du prix total d'un billet d'avion.
"La composition du prix des billets d'avion reste la plupart du temps inconnue du grand public qui est aussi mal informé sur la procédure de remboursement des taxes d'aéroport", estimait le député Jean-Marie Tétard, en déposant un récent texte de loi pour automatiser ce remboursement.
Mais si la majorité des voyageurs l'ignore, les compagnies aériennes elles, se gardent bien de procéder spontanément à ce remboursement. Et ainsi, chaque année, elles empocheraient ces sommes non-réclamées.
Où vont ces sommes ?
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"Une taxe non due n'est théoriquement pas reversée à l'Etat", estime en effet Khalid El Wardi, secrétaire général à la Médiation tourisme et voyage.
Un avis partagé par Bertrand Eberhard, adjoint en charge de l'économie à l'Union des aéroports français (UAF) : "Si le service n'a pas été rendu, les sommes n'ont pas à être versées. Donc quand le billet n'a pas été utilisé, les compagnies n'ont pas à reverser cette somme à l'Etat". Et donc, elles la garde.
Rien d'illégal en soi bien-sur. "Simplement, ajoute Bertrand Eberhard, il y a là un certain manque d'honnêteté commercial".
Chez Air France par exemple, un client dispose d'un an pour demander le remboursement. Pendant cette année, les sommes sont placées sur "un compte d'attente", d'après ce que nous a révélé la compagnie. "Puis s'il n'y a pas eu de demande, l'argent est transféré, comme dans toutes les entreprises, sur un compte de type pertes et profits".
Un avis partagé par Bertrand Eberhard, adjoint en charge de l'économie à l'Union des aéroports français (UAF) : "Si le service n'a pas été rendu, les sommes n'ont pas à être versées. Donc quand le billet n'a pas été utilisé, les compagnies n'ont pas à reverser cette somme à l'Etat". Et donc, elles la garde.
Rien d'illégal en soi bien-sur. "Simplement, ajoute Bertrand Eberhard, il y a là un certain manque d'honnêteté commercial".
Chez Air France par exemple, un client dispose d'un an pour demander le remboursement. Pendant cette année, les sommes sont placées sur "un compte d'attente", d'après ce que nous a révélé la compagnie. "Puis s'il n'y a pas eu de demande, l'argent est transféré, comme dans toutes les entreprises, sur un compte de type pertes et profits".
Des milliards d'euros à échelle mondiale ?
Impossible, bien sur, de chiffrer les sommes que se mettraient ainsi dans les poches les compagnies françaises chaque année.
"Il y a un grand flou et un manque de visibilité autour de cette appellation de taxes", regrette Khalid El Wardi. Une illisibilité doublée d'un manque d'information du grand public. "Nous demandons des remboursements de taxes en cas de billets annulés que lorsque des clients se plaignent, c'est à dire très rarement, poursuit-il. Simplement parce que peu de personne sont au courant de ce droit. Il y a un vrai problème d'information des consommateurs en la matière."
Il est ainsi ténu de vouloir estimer le nombre de billets "perdus", et la somme que représenterait le non-remboursement des taxes chaque année. Un journaliste suisse, Giuseppe Melilo, a récemment enquêté sur le sujet et a estimé qu'environ 10% des 3 milliards de passagers aériens annuels ne prendrait pas la peine de réclamer le remboursement des taxes en cas de perte de leur billet.
Montant estimé sur la dernière décennie par Giuseppe Melilo : plusieurs dizaines de milliards d'euros à échelle mondiale.
Un flou technique et administratif, soumit à des réglementations propre à chaque pays qui émet des billets d'avions. En attendant d'y voir plus clair, Giuseppe Melilo propose, dans une pétition, pour que les compagnies aériennes reversent ces taxes non remboursées... à l'ONU.
"Il y a un grand flou et un manque de visibilité autour de cette appellation de taxes", regrette Khalid El Wardi. Une illisibilité doublée d'un manque d'information du grand public. "Nous demandons des remboursements de taxes en cas de billets annulés que lorsque des clients se plaignent, c'est à dire très rarement, poursuit-il. Simplement parce que peu de personne sont au courant de ce droit. Il y a un vrai problème d'information des consommateurs en la matière."
Il est ainsi ténu de vouloir estimer le nombre de billets "perdus", et la somme que représenterait le non-remboursement des taxes chaque année. Un journaliste suisse, Giuseppe Melilo, a récemment enquêté sur le sujet et a estimé qu'environ 10% des 3 milliards de passagers aériens annuels ne prendrait pas la peine de réclamer le remboursement des taxes en cas de perte de leur billet.
Montant estimé sur la dernière décennie par Giuseppe Melilo : plusieurs dizaines de milliards d'euros à échelle mondiale.
Un flou technique et administratif, soumit à des réglementations propre à chaque pays qui émet des billets d'avions. En attendant d'y voir plus clair, Giuseppe Melilo propose, dans une pétition, pour que les compagnies aériennes reversent ces taxes non remboursées... à l'ONU.
Un principe légal
Le remboursement des taxes est un principe légal, régit par l'article L224-66 du Code de la consommation : lorsqu'un billet d'avion n'a pas été utilisé, pour quelque raison que ce soit, le consommateur peut (et devrait) demander, par n'importe quel moyen, le remboursement des taxes auprès de la compagnie aérienne émettrice, qui dispose d'un délai de 30 jours pour verser la somme.
"Le remboursement des taxes d'aéroport est un droit garanti par la loi et n'est pas lié au remboursement du billet en lui-même", est-il précisé sur service-public.fr. "Le vendeur de votre billet ne peut pas refuser de vous rembourser les taxes". Plusieurs sites internet proposent des lettres types de demande de remboursement.
Dans le détail, seul deux taxes sur les billets émis en France sont remboursables : la taxe d'aéroport (QW) et la redevance passager (QX).
"Le remboursement des taxes d'aéroport est un droit garanti par la loi et n'est pas lié au remboursement du billet en lui-même", est-il précisé sur service-public.fr. "Le vendeur de votre billet ne peut pas refuser de vous rembourser les taxes". Plusieurs sites internet proposent des lettres types de demande de remboursement.
Dans le détail, seul deux taxes sur les billets émis en France sont remboursables : la taxe d'aéroport (QW) et la redevance passager (QX).
Comment se décompose le prix d'un billet d'avion ?
Petit rappel.
Le prix total d'un billet d'avion est composé de deux parties distinctes. D'abord la valeur du transport estimé par la compagnie, le prix du billet pur.
A ce prix de base s'ajoute un ensemble de "taxes" et suppléments, toutes identifiées par un code spécifique : QW ou QX pour la redevance servant à financer le fonctionnement de l'aéroport, YQ pour la surcharge servant notamment à financer la hausse du prix du kérosène, XT pour la taxe finançant la sûreté et la sécurité dans les aéroports et enfin FR pour la taxe que prélève l'Etat pour financer la DGAC.
Le prix total d'un billet d'avion est composé de deux parties distinctes. D'abord la valeur du transport estimé par la compagnie, le prix du billet pur.
A ce prix de base s'ajoute un ensemble de "taxes" et suppléments, toutes identifiées par un code spécifique : QW ou QX pour la redevance servant à financer le fonctionnement de l'aéroport, YQ pour la surcharge servant notamment à financer la hausse du prix du kérosène, XT pour la taxe finançant la sûreté et la sécurité dans les aéroports et enfin FR pour la taxe que prélève l'Etat pour financer la DGAC.