En cas de no deal du Brexit, Ryanair et easyJet pourraient revoir leurs actionnariats - Crédit photo : easyJet
Alors que les parlementaires britanniques ont semé une tempête médiatique et politique des deux côtés de la Manche, les transporteurs s'organisent pour pallier au pire.
Nous vous révélions, mercredi 16 janvier 2019, la possibilité de voir les contrôles douaniers remis aux aéroports français, et les compagnies britanniques dans l'incapacité de pouvoir maintenir leurs bases en Europe.
Pour faire face à cette situation qui serait catastrophique pour le transport aérien, le gouvernement français a lancé un plan d'urgence dans les ports et aéroports.
A lire : Brexit dur : le gouvernement lance un plan de 50 M€ dans les ports et aéroports
Ce n'est pas tout, du côté des compagnies, l'agitation est palpable. easyJet que nous avons contactée, et malgré sa filiale autrichienne, nous a indiqué "avoir anticipé et pris les dispositions nécessaires pour être en mesure de continuer à opérer."
La première en date, qui remonte à l'année 2017, a été de créer une nouvelle compagnie basée en Autriche.
"Nous sommes désormais un groupe aérien composé de trois compagnies aériennes basées en Autriche, en Suisse et au Royaume-Uni, et demeurerons un groupe aérien paneuropéen," précise un porte-parole de la compagnie.
Nous vous révélions, mercredi 16 janvier 2019, la possibilité de voir les contrôles douaniers remis aux aéroports français, et les compagnies britanniques dans l'incapacité de pouvoir maintenir leurs bases en Europe.
Pour faire face à cette situation qui serait catastrophique pour le transport aérien, le gouvernement français a lancé un plan d'urgence dans les ports et aéroports.
A lire : Brexit dur : le gouvernement lance un plan de 50 M€ dans les ports et aéroports
Ce n'est pas tout, du côté des compagnies, l'agitation est palpable. easyJet que nous avons contactée, et malgré sa filiale autrichienne, nous a indiqué "avoir anticipé et pris les dispositions nécessaires pour être en mesure de continuer à opérer."
La première en date, qui remonte à l'année 2017, a été de créer une nouvelle compagnie basée en Autriche.
"Nous sommes désormais un groupe aérien composé de trois compagnies aériennes basées en Autriche, en Suisse et au Royaume-Uni, et demeurerons un groupe aérien paneuropéen," précise un porte-parole de la compagnie.
easyJet Europe a 130 avions enregistrés en Autriche
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Et les enregistrements des avions dans cette nouvelle entité du groupe semblent se faire à la chaîne.
Si le 20 juillet 2017, easyJet Europe annonçait vouloir enregistrer 99 appareils sur sa base de Vienne, selon le site airfleets.net, ils seraient 130 en début d'année 2019.
Ainsi, sur les 135 Airbus A319 détenus par la low cost, 40 seraient enregistrés en Autriche et les 90 restants sont des A320 (sur les 249 détenus par le Groupe). De quoi pouvoir maintenir quelques lignes en Europe.
Et l'attaché de presse d'easyJet de préciser : "nous attendons avec impatience que le gouvernement britannique publie des accords de réciprocité, car nous souhaiterions des éclaircissements sur ces accords dès que possible."
Cette phrase indique bien un doute quant à l'avenir du transport aérien, notamment en cas de "no deal" (pas d'accord).
Pour information, la Commission européenne a pris ses dispositions pour assurer une connectivité de base, signifiant par la même occasion un gel des capacités pour l'année 2019.
Ainsi, pour pouvoir maintenir son plan de vol pour l'année en cours, la compagnie britannique annonce qu'un "programme de relations avec les investisseurs est en cours en Europe afin d’accroître la participation au-delà des 50% pour l'EEE (non-britannique) et ce, avant la sortie du Royaume-Uni de l'UE."
Le problème de la propriété serait alors réglé.
Si le 20 juillet 2017, easyJet Europe annonçait vouloir enregistrer 99 appareils sur sa base de Vienne, selon le site airfleets.net, ils seraient 130 en début d'année 2019.
Ainsi, sur les 135 Airbus A319 détenus par la low cost, 40 seraient enregistrés en Autriche et les 90 restants sont des A320 (sur les 249 détenus par le Groupe). De quoi pouvoir maintenir quelques lignes en Europe.
Et l'attaché de presse d'easyJet de préciser : "nous attendons avec impatience que le gouvernement britannique publie des accords de réciprocité, car nous souhaiterions des éclaircissements sur ces accords dès que possible."
Cette phrase indique bien un doute quant à l'avenir du transport aérien, notamment en cas de "no deal" (pas d'accord).
Pour information, la Commission européenne a pris ses dispositions pour assurer une connectivité de base, signifiant par la même occasion un gel des capacités pour l'année 2019.
Ainsi, pour pouvoir maintenir son plan de vol pour l'année en cours, la compagnie britannique annonce qu'un "programme de relations avec les investisseurs est en cours en Europe afin d’accroître la participation au-delà des 50% pour l'EEE (non-britannique) et ce, avant la sortie du Royaume-Uni de l'UE."
Le problème de la propriété serait alors réglé.
Quid de Ryanair ?
Chez la voisine Ryanair, l'inquiétude est la même, puisque sa licence irlandaise ne suffira pas.
Et Michel de Blust, le secrétaire général de l'ECTAA, de préciser "que le capital de Ryanair est détenu à 40% par des actionnaires irlandais, 20% par des Britanniques et le reste par des fonds d'investissement américains".
La low cost ne remplirait plus les conditions pour être considérée comme une compagnie européenne.
Car sans accord, un transporteur aérien ne serait européen qu'à la condition "où le capital est à majorité européen," nous précisait Jean-Pierre Sauvage, le président du BAR France (board of airlines representatives).
Cette problématique n'est pas nouvelle dans la tête des décideurs irlandais. "Je me souviens avoir parlé à un directeur de Ryanair il y a deux ans et ils avaient conscience du problème", se remémore Michel De Blust.
Les dernières nouvelles en provenance du Royaume-Uni, et même si le scénario du pire est encore totalement hypothétique, ont dû obliger les compagnies à accélérer les démarches pour se prémunir du crash que pourrait être le No Deal.
Les conséquences seraient terribles pour Ryanair, avec 24% du chiffre d'affaires provenant du Royaume-Uni impacté.
Pour ne pas voir ses avions rester sur les tarmacs européens, Ryanair "pourrait déplacer temporairement ses aéronefs basés au Royaume-Uni (environ 22% de ses avions actuels) vers des bases européennes alternatives."
Ce n'est pas tout, car les actionnaires britanniques verraient "leurs actions perdre leurs droits de vote en vertu de l’Article 41 des statuts de Ryanair" selon un document édité pour les investisseurs.
"Dans le cas d'un Brexit dur, le conseil d'administration restreindra les droits de vote de tous les actionnaires non européens (et limitera la vente de ces actions uniquement à des ressortissants de l'UE) afin de garantir que Ryanair reste détenue et contrôlée majoritairement par les actionnaires de l'UE" explique un porte-parole de Ryanair.
Par ce tour de passe-passe, Ryanair deviendrait alors une compagnie européenne, sans l'émission de nouvelles actions.
No Deal ou non, les dispositions ont été prises, aux politiques de trouver maintenant une issue.
Et Michel de Blust, le secrétaire général de l'ECTAA, de préciser "que le capital de Ryanair est détenu à 40% par des actionnaires irlandais, 20% par des Britanniques et le reste par des fonds d'investissement américains".
La low cost ne remplirait plus les conditions pour être considérée comme une compagnie européenne.
Car sans accord, un transporteur aérien ne serait européen qu'à la condition "où le capital est à majorité européen," nous précisait Jean-Pierre Sauvage, le président du BAR France (board of airlines representatives).
Cette problématique n'est pas nouvelle dans la tête des décideurs irlandais. "Je me souviens avoir parlé à un directeur de Ryanair il y a deux ans et ils avaient conscience du problème", se remémore Michel De Blust.
Les dernières nouvelles en provenance du Royaume-Uni, et même si le scénario du pire est encore totalement hypothétique, ont dû obliger les compagnies à accélérer les démarches pour se prémunir du crash que pourrait être le No Deal.
Les conséquences seraient terribles pour Ryanair, avec 24% du chiffre d'affaires provenant du Royaume-Uni impacté.
Pour ne pas voir ses avions rester sur les tarmacs européens, Ryanair "pourrait déplacer temporairement ses aéronefs basés au Royaume-Uni (environ 22% de ses avions actuels) vers des bases européennes alternatives."
Ce n'est pas tout, car les actionnaires britanniques verraient "leurs actions perdre leurs droits de vote en vertu de l’Article 41 des statuts de Ryanair" selon un document édité pour les investisseurs.
"Dans le cas d'un Brexit dur, le conseil d'administration restreindra les droits de vote de tous les actionnaires non européens (et limitera la vente de ces actions uniquement à des ressortissants de l'UE) afin de garantir que Ryanair reste détenue et contrôlée majoritairement par les actionnaires de l'UE" explique un porte-parole de Ryanair.
Par ce tour de passe-passe, Ryanair deviendrait alors une compagnie européenne, sans l'émission de nouvelles actions.
No Deal ou non, les dispositions ont été prises, aux politiques de trouver maintenant une issue.