Marie-Caroline Laurent lors de son intervention dans le cadre du CLIA European Summit à la Maison de l’Océan à Paris. ©DR
TourMaG.com - Comment jugez-vous la deuxième édition du CLIA European Summit qui s’est tenu à la Maison de l’Océan à Paris ?
Marie-Caroline Laurent : En dépit de nos craintes liées aux perturbations dans les transports, cela s’est très bien passé. Nous avons eu seulement 5 annulations pour 250 personnes présentes.
Les participants sont venus des Etats-Unis et de l’Europe entière. C’est un très bon chiffre à l’échelle des évènements que nous organisons autour de la croisière en Europe.
Il s’agissait là de la deuxième édition du CLIA European Summit, la première ayant eu lieu l’an dernier à Gênes. Suite à la « charte de la croisière durable » que nous avons signé l’automne dernier avec Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer, il était important pour moi que cet évènement ait lieu en France.
L’idée était de poursuivre sur cet engagement de l’Etat français en y associant tous les acteurs de la filière afin de montrer l’importance de notre activité croisière en Europe bien sûr, car c’est notre champ d’action, mais surtout en France.
Marie-Caroline Laurent : En dépit de nos craintes liées aux perturbations dans les transports, cela s’est très bien passé. Nous avons eu seulement 5 annulations pour 250 personnes présentes.
Les participants sont venus des Etats-Unis et de l’Europe entière. C’est un très bon chiffre à l’échelle des évènements que nous organisons autour de la croisière en Europe.
Il s’agissait là de la deuxième édition du CLIA European Summit, la première ayant eu lieu l’an dernier à Gênes. Suite à la « charte de la croisière durable » que nous avons signé l’automne dernier avec Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer, il était important pour moi que cet évènement ait lieu en France.
L’idée était de poursuivre sur cet engagement de l’Etat français en y associant tous les acteurs de la filière afin de montrer l’importance de notre activité croisière en Europe bien sûr, car c’est notre champ d’action, mais surtout en France.
En 2023, des projections de passagers supérieures aux chiffres de 2019
C’était un signal extrêmement fort que d’avoir la présence de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe en sa qualité de président de l’AIVP (Association Internationale Villes et Ports), ainsi que celle d’Eric Banel, directeur général des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture, la personne la plus haut gradée sur ces sujets en France.
Tous les deux nous ont confirmé le soutien et l’engagement de l’Etat français à notre industrie, surtout dans notre volonté de décarbonation rapide. C’est une reconnaissance de nos efforts et de notre investissement.
TourMaG.com - Si vous deviez dresser un état des lieux de la croisière aujourd’hui, quel serait-il ?
Marie-Caroline Laurent : Nous sortons d’une période de Covid qui a énormément impacté notre industrie. Cela est d’autant plus vrai que nous sommes la seule industrie de transport qui s’est volontairement arrêtée de très longs mois pendant cette période de pandémie.
Les activités ont repris avec la mise en place de nouveaux protocoles reconnus et validés par les Etats. En Europe, nous avons observé une première reprise en Espagne et en Grèce dès la fin 2020.
L’année 2021 a encore été une année difficile et de transition. Cela s’est poursuivi en 2022 avec la remise en service de l’ensemble de notre flotte. Il a fallu reformer les équipages, sensibiliser les passagers aussi. Tout cela s’est traduit par une belle reprise de notre activité l’an dernier.
Pour 2023, non seulement l’intégralité de la flotte est opérationnelle, mais nous assistons aussi à des projections de passagers qui sont supérieures, et dans certains endroits bien supérieures aux chiffres de 2019. C’est vraiment une bonne nouvelle de notre côté.
Tous les deux nous ont confirmé le soutien et l’engagement de l’Etat français à notre industrie, surtout dans notre volonté de décarbonation rapide. C’est une reconnaissance de nos efforts et de notre investissement.
TourMaG.com - Si vous deviez dresser un état des lieux de la croisière aujourd’hui, quel serait-il ?
Marie-Caroline Laurent : Nous sortons d’une période de Covid qui a énormément impacté notre industrie. Cela est d’autant plus vrai que nous sommes la seule industrie de transport qui s’est volontairement arrêtée de très longs mois pendant cette période de pandémie.
Les activités ont repris avec la mise en place de nouveaux protocoles reconnus et validés par les Etats. En Europe, nous avons observé une première reprise en Espagne et en Grèce dès la fin 2020.
L’année 2021 a encore été une année difficile et de transition. Cela s’est poursuivi en 2022 avec la remise en service de l’ensemble de notre flotte. Il a fallu reformer les équipages, sensibiliser les passagers aussi. Tout cela s’est traduit par une belle reprise de notre activité l’an dernier.
Pour 2023, non seulement l’intégralité de la flotte est opérationnelle, mais nous assistons aussi à des projections de passagers qui sont supérieures, et dans certains endroits bien supérieures aux chiffres de 2019. C’est vraiment une bonne nouvelle de notre côté.
« La croisière est un mode de tourisme très attractif »
Bien sûr on ne peut pas nier le fait que nous sommes dans un contexte géopolitique et économique difficile qui impacte le pouvoir d’achat de nos passagers et de l’ensemble des citoyens, mais voir ces excellentes réservations sur 2023 valide le fait que la croisière est un mode de tourisme très attractif, et qui offre une expérience unique.
La croisière attire non seulement notre public traditionnel mais également de nouveaux arrivants. C’est pour nous un phénomène très intéressant.
TourMaG.com - La croisière est au cœur des débats liés au tourisme durable et à l’environnement. Comment démontrer sa valeur aujourd’hui ?
Marie-Caroline Laurent : Le Clia European Summit est une occasion de porter notre voix au nom de la profession. C’est ce que nous faisons.
L’an dernier déjà, l’ensemble des membres de la CLIA, s’était engagé sur l’objectif d’un zéro émissions pour 2050. Nous sommes en plein investissement dans nos nouveaux navires pour atteindre cet objectif.
L’inquiétude réelle que nous avons est que nous ne sommes pas forcément intégrés dans les dispositifs actuels annoncés au niveau européen.
La croisière attire non seulement notre public traditionnel mais également de nouveaux arrivants. C’est pour nous un phénomène très intéressant.
TourMaG.com - La croisière est au cœur des débats liés au tourisme durable et à l’environnement. Comment démontrer sa valeur aujourd’hui ?
Marie-Caroline Laurent : Le Clia European Summit est une occasion de porter notre voix au nom de la profession. C’est ce que nous faisons.
L’an dernier déjà, l’ensemble des membres de la CLIA, s’était engagé sur l’objectif d’un zéro émissions pour 2050. Nous sommes en plein investissement dans nos nouveaux navires pour atteindre cet objectif.
L’inquiétude réelle que nous avons est que nous ne sommes pas forcément intégrés dans les dispositifs actuels annoncés au niveau européen.
« Si vous arrêtez la croisière, vous fermez les chantiers navals »
Avec l’association SEA Europe (The Shipyards' & Maritime Equipment Association of Europe), nous appelons l’Union Européenne et les gouvernements européens à inclure la construction navale et les technologies maritimes dans la future législation sur les industries propres.
En matière de politique industrielle, nous sommes souvent regardés comme une activité de tourisme alors que l’ensemble de nos navires sont construits en Europe. Nous sommes les seuls à construire en Europe.
TourMaG.com - C’est un point sur lequel vous insistez beaucoup ?
Marie-Caroline Laurent : Oui plus de 93% des navires de croisières maritimes sont construits dans des chantiers navals européens.
Cela représente 80% de leur carnet de commandes. Je le dis souvent, si vous arrêtez la croisière, vous pouvez fermer les chantiers navals et l’ensemble de l’industrie maritime en France.
Il faut qu’au plus haut point on nous entende sur l’apport économique et social de cette industrie. Avec 62 navires de croisières en commande pour le cinq prochaines années, cela représente plus de 40 milliards d’euros d’investissements directs en Europe.
En matière de politique industrielle, nous sommes souvent regardés comme une activité de tourisme alors que l’ensemble de nos navires sont construits en Europe. Nous sommes les seuls à construire en Europe.
TourMaG.com - C’est un point sur lequel vous insistez beaucoup ?
Marie-Caroline Laurent : Oui plus de 93% des navires de croisières maritimes sont construits dans des chantiers navals européens.
Cela représente 80% de leur carnet de commandes. Je le dis souvent, si vous arrêtez la croisière, vous pouvez fermer les chantiers navals et l’ensemble de l’industrie maritime en France.
Il faut qu’au plus haut point on nous entende sur l’apport économique et social de cette industrie. Avec 62 navires de croisières en commande pour le cinq prochaines années, cela représente plus de 40 milliards d’euros d’investissements directs en Europe.
Montée en puissance des croisières multigénérationnelles et de l’hyper luxe
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TourMaG.com - Quelles sont les actions que vous menez auprès des prescripteurs de la croisière, notamment les agences de voyages ?
Marie-Caroline Laurent : Tout comme à destination du grand public, nous effectuons un travail de sensibilisation auprès des agences de voyages. Nous leur expliquons ce qu’est la croisière, et surtout ce qu’est la croisière durable. Lorsque les gens réservent leurs vacances, il faut qu’ils sachent à quoi correspond leur impact environnemental.
Vis-à-vis des distributeurs, nous avons un programme extrêmement dynamique d’éducation et de formation avec des modules spécifiques accessibles sur une plate-forme.
Malheureusement c’est en anglais. L’association CLIA, qui représente 95% de la flotte de croisières dans le monde, est active sur l’ensemble de la planète, et, sans doute par souci d’économie d’échelle, ne fait pas de traduction propre à chaque marché.
TourMaG.com - Avez-vous identifié de nouvelles tendances en matière de consommation de croisières ?
Marie-Caroline Laurent : C’est peut-être un peu tôt pour le dire, mais la reprise est là. Les enthousiastes de la croisière, ceux qui ont été frustrés par le Covid, reviennent en masse. Les réservations marchent très bien.
Dans le détail, nous observons une croissance importante sur deux types de marchés : les croisières familiales multigénérationnelles, ce qui dans le même temps occasionne une baisse significative de l’âge du croisiériste ; et la montée en puissance des croisières de luxe, voire d’hyper luxe avec des expériences basées sur l’exclusivité.
On remarque une appétence pour de petits navires sur des destinations inédites.
D’ailleurs la moitié des navires en construction sur les cinq prochaines années concerne des capacités de moins de 1 000 passagers sur le segment luxe. L’autre moitié a majoritairement trait à des bateaux de plus de 4 000 passagers, de gros navires proposant des multi-expériences.
Marie-Caroline Laurent : Tout comme à destination du grand public, nous effectuons un travail de sensibilisation auprès des agences de voyages. Nous leur expliquons ce qu’est la croisière, et surtout ce qu’est la croisière durable. Lorsque les gens réservent leurs vacances, il faut qu’ils sachent à quoi correspond leur impact environnemental.
Vis-à-vis des distributeurs, nous avons un programme extrêmement dynamique d’éducation et de formation avec des modules spécifiques accessibles sur une plate-forme.
Malheureusement c’est en anglais. L’association CLIA, qui représente 95% de la flotte de croisières dans le monde, est active sur l’ensemble de la planète, et, sans doute par souci d’économie d’échelle, ne fait pas de traduction propre à chaque marché.
TourMaG.com - Avez-vous identifié de nouvelles tendances en matière de consommation de croisières ?
Marie-Caroline Laurent : C’est peut-être un peu tôt pour le dire, mais la reprise est là. Les enthousiastes de la croisière, ceux qui ont été frustrés par le Covid, reviennent en masse. Les réservations marchent très bien.
Dans le détail, nous observons une croissance importante sur deux types de marchés : les croisières familiales multigénérationnelles, ce qui dans le même temps occasionne une baisse significative de l’âge du croisiériste ; et la montée en puissance des croisières de luxe, voire d’hyper luxe avec des expériences basées sur l’exclusivité.
On remarque une appétence pour de petits navires sur des destinations inédites.
D’ailleurs la moitié des navires en construction sur les cinq prochaines années concerne des capacités de moins de 1 000 passagers sur le segment luxe. L’autre moitié a majoritairement trait à des bateaux de plus de 4 000 passagers, de gros navires proposant des multi-expériences.