CMA-CGM Croisières : naissance d'un armateur français

Samedi 16 avril, à toute proximité du quai de la Joliette, les deux étraves du Diamant et du Levant pointant fièrement leurs lignes élancées. Réunis exceptionnellement dans la citée phocéenne, les deux navires battants pavillon français, furent l'occasion, pour CMA-CGM de dévoiler la stratégie du groupe sur ces vues commerciales.

De faibles capacités (32 cabines pour le Ponant, 45 cabines pour le Levant et 110 pour Le Diamant - ex Song of Flower) ces navires s'inscrivent à contresens de la tendance actuelle où les économies d'échelle imposent aujourd'hui des dimensions de plus en plus importantes.

Pour Hervé Stalla Bourdillon, Directeur Général Central Groupe Tourisme et Croisières de la CMA-CGM, c'est le marché de niche qui est visé « nous convoitons une clientèle haut de gamme, attentive à la qualité du service, à la restauration, à l'accueil 100% français et aux itinéraires choisis ».

Ainsi à bord pas de casino ou de spectacles type Las Vegas mais d'avantages de conférences ou de thématiques, comme cette croisière gastronomique réunissant les prestigieux chefs Bernard Fournier et Yann Jacquot (du 14 au 23 mai à bord du Diamant) ou cette croisière musicale autour de Mozart (du 23 mai au 2 juin également à bord du Diamant).

L'ombre du Mermoz plane toujours sur la croisière. Nostalgie d'une époque où le maître d'hôtel appelait chacun de ses passagers par leur nom et où les excursions s'assimilaient d'avantage à des visites privées. Même si la croisière ne s'adresse plus tout à fait à la même clientèle, la demande est toujours là pour ce type de prestation.

Et jusqu'à présent personne n'a réussi à se substituer au navire emblématique. CMA-CGM s'inscrit désormais dans la lignée.

Avec une offre plus élargie (trois navires permettant de varier ainsi les destinations) un style unifié (la compagnie des îles du Ponant), une enseigne de prestige (Tapis Rouge), le renouveau de la croisière à la française pourrait bien devenir une réalité.

Mais avant tout, le groupe devra se pencher rapidement sur l'identification d'une seule marque. Aujourd'hui les différentes enseignes (noms des navires, noms des compagnies du groupe) créent une confusion dans l'esprit des croisiéristes et du milieu professionnel.

Une fois choisi, le groupe devra porter à la connaissance du plus grand nombre ses belles croisières.

Pour Véronique SAADE, Directrice Marketing « la communication passera par les agences (constitution d'une force de vente), d'un contact direct effectué auprès de fichiers et d'une communication ciblée dans la presse spécialisée ».

Le plus difficile qui consistait à réunir une équipe et des navires a déjà été fait, c'est maintenant le rôle du marketing et de la communication.