Interview de Ferdinand Martinet, cofondateur de Chilowé. Il nous explique ce qu'est la microaventure, le fait que la France ne sait plus parler aux voyageurs français et plein d'autres choses - Crédit photo : Chilowé
Le tourisme peut avoir une image ringarde de l'extérieur, il est pourtant un écosystème qui grouille d'innovation et d'inventivité, mais bien souvent ces idées novatrices viennent de l'extérieur.
Ferdinand Martinet, ingénieur de formation, a une vie toute tracée, quand il prend un virage à 180° dans sa jeune carrière, pour entrer dans le monde de l'entrepreneuriat touristique.
"Je suis passionné de sports en pleine nature, que je pratique beaucoup. J'ai voulu connecter mon job et ma passion," se remémore le cofondateur de l'entreprise.
A partir de cette envie, Chilowé voyait le jour, il y a trois ans.
Le but est [presque] simple : rendre accessible l'aventure aux citadins, le tout en France à travers le concept des micro-aventures, mais qu'est-ce ?
"C'est se dire que tous les week-ends, voire même un soir de semaine, il est possible de vivre quelque chose d'incroyable à quelques kilomètres de son bureau ou sa maison".
Au lieu de créer un portail et recenser des activités insolites, le jeune ingénieur prend le contre-pied de la méthode française de la création d'une entreprise.
"Généralement tout le monde commence par le commerce, nous avons fait un pied-de-nez à ce principe de base.
Nous sommes partis du contenu, pour aller à la communauté, puis la prochaine étape sera la commercialisation."
Ferdinand Martinet, ingénieur de formation, a une vie toute tracée, quand il prend un virage à 180° dans sa jeune carrière, pour entrer dans le monde de l'entrepreneuriat touristique.
"Je suis passionné de sports en pleine nature, que je pratique beaucoup. J'ai voulu connecter mon job et ma passion," se remémore le cofondateur de l'entreprise.
A partir de cette envie, Chilowé voyait le jour, il y a trois ans.
Le but est [presque] simple : rendre accessible l'aventure aux citadins, le tout en France à travers le concept des micro-aventures, mais qu'est-ce ?
"C'est se dire que tous les week-ends, voire même un soir de semaine, il est possible de vivre quelque chose d'incroyable à quelques kilomètres de son bureau ou sa maison".
Au lieu de créer un portail et recenser des activités insolites, le jeune ingénieur prend le contre-pied de la méthode française de la création d'une entreprise.
"Généralement tout le monde commence par le commerce, nous avons fait un pied-de-nez à ce principe de base.
Nous sommes partis du contenu, pour aller à la communauté, puis la prochaine étape sera la commercialisation."
Chilowé se situe entre un défricheur et créateur de contenus inspirants autour de la micro-aventure
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La première étape de la création de Chilowé est partie de discussions avec son entourage.
L'entrepreneur comprend très vite qu'il y a une méconnaissance du territoire et de la possibilité de vivre des micro-aventures dépaysantes à seulement quelques kilomètres de chez soi.
Tout commence donc par l'envoi d'une newsletter à "cinquante potes" dans un premier temps, qui se transformèrent très vite en plusieurs milliers de contacts, pour arriver aujourd'hui à 35 000 adresses mails.
"Nous dénichons des aventures, mais racontées par des gens normaux, par opposition à Mike Horn et Kilian Jornet des récits qui génèrent pas mal de frustration," analyse Ferdinand Martinet.
Ainsi, les lecteurs s'identifiant à "l'aventurier" d'un jour, la communauté se crée assez rapidement avec l'envie de se rencontrer et partager des moments forts.
"Nous avons monté des micro-expéridtions de 15 à 20 personnes, pour descendre la Loire en canoë, ou la Seine en Paddle pour dormir sur une île déserte à 25 km de Paris, ou encore bivouaquer un soir en pleine semaine en forêt de Fontainebleau," se remémore le cofondateur de Chilowé.
La commercialisation des aventures est un réel succès, les places s'arrachent en quelques minutes.
En l'espace de quelques mois, l'entreprise se retrouve à mi-chemin entre un média et une société événementielle.
"Nous avons aussi édité un guide-papier pour parler de la micro-aventure là, où les gens ne le font pas puis nous voulions aussi avoir quelque chose de durable dans le temps."
10 000 ventes plus tard, Chilowé s'est recentrée pour devenir un média de la micro-aventure exclusivement en France, un défricheur et créateur de contenus inspirants.
Si la partie commercialisation d'événements a été en partie abandonnée, les 5 salariés de l'entreprise planchent actuellement sur le premier festival de la micro-aventure. Une plateforme de réservation sera testée prochainement, mais ce n'est pas tout.
Les 19 et 20 septembre à la fondation GoodPlanet de Yann Arthus-Bertrand aura lieu le festival Chilowé, autour de conférences de personnalités ou non, projections de films, ateliers, activités...
"Ce sont généralement des personnes qui ont énormément voyagé et le message à chaque fois étant : la plus belle expérience je l'ai vécu à côté de chez moi," rapporte Ferdinand Martinet.
Initialement prévu début juillet, le coronavirus n'aura pas eu la peau de l'événement qui espère rassembler entre 3 000 et 4 000 aventuriers.
L'entrepreneur comprend très vite qu'il y a une méconnaissance du territoire et de la possibilité de vivre des micro-aventures dépaysantes à seulement quelques kilomètres de chez soi.
Tout commence donc par l'envoi d'une newsletter à "cinquante potes" dans un premier temps, qui se transformèrent très vite en plusieurs milliers de contacts, pour arriver aujourd'hui à 35 000 adresses mails.
"Nous dénichons des aventures, mais racontées par des gens normaux, par opposition à Mike Horn et Kilian Jornet des récits qui génèrent pas mal de frustration," analyse Ferdinand Martinet.
Ainsi, les lecteurs s'identifiant à "l'aventurier" d'un jour, la communauté se crée assez rapidement avec l'envie de se rencontrer et partager des moments forts.
"Nous avons monté des micro-expéridtions de 15 à 20 personnes, pour descendre la Loire en canoë, ou la Seine en Paddle pour dormir sur une île déserte à 25 km de Paris, ou encore bivouaquer un soir en pleine semaine en forêt de Fontainebleau," se remémore le cofondateur de Chilowé.
La commercialisation des aventures est un réel succès, les places s'arrachent en quelques minutes.
En l'espace de quelques mois, l'entreprise se retrouve à mi-chemin entre un média et une société événementielle.
"Nous avons aussi édité un guide-papier pour parler de la micro-aventure là, où les gens ne le font pas puis nous voulions aussi avoir quelque chose de durable dans le temps."
10 000 ventes plus tard, Chilowé s'est recentrée pour devenir un média de la micro-aventure exclusivement en France, un défricheur et créateur de contenus inspirants.
Si la partie commercialisation d'événements a été en partie abandonnée, les 5 salariés de l'entreprise planchent actuellement sur le premier festival de la micro-aventure. Une plateforme de réservation sera testée prochainement, mais ce n'est pas tout.
Les 19 et 20 septembre à la fondation GoodPlanet de Yann Arthus-Bertrand aura lieu le festival Chilowé, autour de conférences de personnalités ou non, projections de films, ateliers, activités...
"Ce sont généralement des personnes qui ont énormément voyagé et le message à chaque fois étant : la plus belle expérience je l'ai vécu à côté de chez moi," rapporte Ferdinand Martinet.
Initialement prévu début juillet, le coronavirus n'aura pas eu la peau de l'événement qui espère rassembler entre 3 000 et 4 000 aventuriers.
La micro-aventure au coeur des préoccupations des citadins après la crise sanitaire
"Il manque un organisme pour faire la promotion de la France. Si la mission revient au CRT, ils sont tous concurrents et tirent chacun de leurs côtés" selon Ferdinand Martinet - Crédit photo : Chilowé
Une jauge qui pourrait revue à la hausse, mais pas trop en raison des contraintes sanitaires, en raison de l'intérêt grandissant des citadins pour la destination France.
"Depuis le déconfinement, le trafic a explosé de 300%, nous avons 150 nouveaux inscrits à la newsletter chaque jour contre 50 habituellement.
Les Français cherchent des activités pour s'évader et la pression ne redescend pas avec la réouverture des frontières, observe le cofondateur de Chilowé.
Pour répondre à ces nouveaux besoins, le média devenu référenceur de micro-aventures a établi une charte qui sera publiée prochainement.
"Nous sommes en quelque sorte un label de l'activité.
Quand une destination fait appel à nous pour créer du contenu, nous lui définissons une micro-aventure autour d'un moyen d'itinérance (vélo, randonnée, etc) et un récit attractif d'un lieu peu ou méconnu."
En grossissant quelque peu le trait, la Loire devient le Canada à 90 km de Paris, l'équivalent du Costa Rica dans le Vexin au sud de la Capitale.
"Nous nous sommes rendu compte que l'aventure en France n'était pas sexy, et notre travail principal est de changer cette erreur de perception," clame Ferdinand Martinet.
A force de trop regarder vers la clientèle étrangère, notre pays aurait oublié de communiquer auprès de ses propres habitants.
Dans l'imaginaire collectif, le voyage et le dépaysement sont seulement synonymes d'étrangers, en ce nouveau siècle qui s'ouvre à nous, il va être temps de déconstruire cette fausse vérité.
"Il manque un organisme pour faire la promotion de la France. Si la mission revient aux CRT (Comité Régional du Tourisme), nous devons avoir un discours national commun," ajoute le co-fondateur de Chilowé.
"Depuis le déconfinement, le trafic a explosé de 300%, nous avons 150 nouveaux inscrits à la newsletter chaque jour contre 50 habituellement.
Les Français cherchent des activités pour s'évader et la pression ne redescend pas avec la réouverture des frontières, observe le cofondateur de Chilowé.
Pour répondre à ces nouveaux besoins, le média devenu référenceur de micro-aventures a établi une charte qui sera publiée prochainement.
"Nous sommes en quelque sorte un label de l'activité.
Quand une destination fait appel à nous pour créer du contenu, nous lui définissons une micro-aventure autour d'un moyen d'itinérance (vélo, randonnée, etc) et un récit attractif d'un lieu peu ou méconnu."
En grossissant quelque peu le trait, la Loire devient le Canada à 90 km de Paris, l'équivalent du Costa Rica dans le Vexin au sud de la Capitale.
"Nous nous sommes rendu compte que l'aventure en France n'était pas sexy, et notre travail principal est de changer cette erreur de perception," clame Ferdinand Martinet.
A force de trop regarder vers la clientèle étrangère, notre pays aurait oublié de communiquer auprès de ses propres habitants.
Dans l'imaginaire collectif, le voyage et le dépaysement sont seulement synonymes d'étrangers, en ce nouveau siècle qui s'ouvre à nous, il va être temps de déconstruire cette fausse vérité.
"Il manque un organisme pour faire la promotion de la France. Si la mission revient aux CRT (Comité Régional du Tourisme), nous devons avoir un discours national commun," ajoute le co-fondateur de Chilowé.
De la newsletter à la distribution des expériences, et le rôle proche d'un agent de voyages ?
En attendant que ce désir utopique se réalise, notre pays fait face à une guerre marketing de ses territoires et navigue à vue pour l'été 2020, entre contraintes sanitaires fortes et réouverture partielle des frontières.
Un flou qui a inspiré l'équipe du vulgarisateur de la micro-aventure.
Après être devenu le média de référence, le créateur d'activité et d'un festival, petit à petit Chilowé pourrait prendre la voie d'une agence de voyages, mais attention ce ne sera pas sous le terme classique.
Pendant le confinement, la communauté a phosphoré et après de nombreuses questions, prochainement une commercialisation de micro-aventures, labellisées par le staff qui doublera en 2021, verra bientôt le jour.
Une annonce sera faite durant le festival.
"Suite à ce lancement, nous nous poserons différentes questions qui nous amèneront très probablement à prendre une licence d'agent de voyages à terme," prophétise le responsable.
Avec l'optique de packager une offre autour de la micro-aventure, en attendant de prendre ce virage, l'équipe se tient à disposition des professionnels pour élaborer soit des produits soit les commercialiser.
"Nous avons été déjà approchés par des TO et des agences, nous sommes à l'écoute de leurs problématiques même si nous sommes assez sceptiques par une ré-intermédiation au niveau franco-français."
Et pourtant, la question se pose actuellement et devra être durablement étudiée, car le tourisme de proximité n'est autre que l'avenir de notre industrie.
Face aux enjeux majeurs du réchauffement climatique, les voyages lointains seront nettement moins fréquents, les consommateurs privilégieront alors l'aventure en bas de chez eux.
Pour Chilowé, cette révolution ne se fera pas à la fin du siècle, elle est palpable dès maintenant.
"La nouvelle génération n'a pas grandi avec l'imaginaire de Nicolas Hulot et Cousteau, mais ils ont grandi avec des plages pleines de plastiques en Asie, la pollution autour des gratte-ciels de Dubaï.
Ils préfèrent être tranquilles dans le Massif central," conclut Ferdinand Martinet.
Le tourisme va devoir vite prendre le pouls de ces nouvelles générations et devoir se réinventer...
Un flou qui a inspiré l'équipe du vulgarisateur de la micro-aventure.
Après être devenu le média de référence, le créateur d'activité et d'un festival, petit à petit Chilowé pourrait prendre la voie d'une agence de voyages, mais attention ce ne sera pas sous le terme classique.
Pendant le confinement, la communauté a phosphoré et après de nombreuses questions, prochainement une commercialisation de micro-aventures, labellisées par le staff qui doublera en 2021, verra bientôt le jour.
Une annonce sera faite durant le festival.
"Suite à ce lancement, nous nous poserons différentes questions qui nous amèneront très probablement à prendre une licence d'agent de voyages à terme," prophétise le responsable.
Avec l'optique de packager une offre autour de la micro-aventure, en attendant de prendre ce virage, l'équipe se tient à disposition des professionnels pour élaborer soit des produits soit les commercialiser.
"Nous avons été déjà approchés par des TO et des agences, nous sommes à l'écoute de leurs problématiques même si nous sommes assez sceptiques par une ré-intermédiation au niveau franco-français."
Et pourtant, la question se pose actuellement et devra être durablement étudiée, car le tourisme de proximité n'est autre que l'avenir de notre industrie.
Face aux enjeux majeurs du réchauffement climatique, les voyages lointains seront nettement moins fréquents, les consommateurs privilégieront alors l'aventure en bas de chez eux.
Pour Chilowé, cette révolution ne se fera pas à la fin du siècle, elle est palpable dès maintenant.
"La nouvelle génération n'a pas grandi avec l'imaginaire de Nicolas Hulot et Cousteau, mais ils ont grandi avec des plages pleines de plastiques en Asie, la pollution autour des gratte-ciels de Dubaï.
Ils préfèrent être tranquilles dans le Massif central," conclut Ferdinand Martinet.
Le tourisme va devoir vite prendre le pouls de ces nouvelles générations et devoir se réinventer...