Commandes MSC Croisières : "C'est historique !" lance P. Pourbaix

Si le coup de communication n'a pas été maîtrisé, l'information a fait le buzz sur la toile et aux journaux, dimanche 19 janvier 2020.

MSC Croisières venait de confirmer la commande du siècle auprès des Chantiers de l'Atlantique.

Dans une période, où les bonnes nouvelles sont relativement rares du côté de l'exécutif français, le Président Macron n'a pu tenir sa langue et griller la primeur de l'annonce à la compagnie de croisières italienne.

"Je sors tout juste de Matignon, où nous avons signé avec trois ministres, dont celui en charge de la transition écologique, un contrat historique" s'exclamait alors enthousiaste Patrick Pourbaix, le directeur général France, Belgique et Luxembourg de MSC Croisières.

Non seulement la compagnie vient de confirmer l'option figurant dans son contrat, pour la commande de deux nouveaux navires de la classe world, le tout pour un montant estimé à 2,5 milliards d'euros, mais en plus l'armateur vient de poser sa signature pour plusieurs autres bateaux.

Tout d'abord les deux navires, qui pourront transporter jusqu'à 6 761 voyageurs, devront être livrés entre 2025 et 2027.

"MSC est de loin le 1er client des Chantiers de l'Atlantique," et pour asseoir cette position, la compagnie annonce avoir "passé la commande de 4 nouveaux navires similaires à la classe world".

Les futurs paquebots des mers seront inévitablement, selon la nouvelle martingale des croisiéristes, propulsés au Gaz naturel liquéfié (GNL), mais devront améliorer toutes les technologies existantes.

"Nous allons challenger les équipes des Chantiers, pour trouver des solutions encore plus fortes dans le cadre de la protection de l'environnement," martèle Patrick Pourbaix.

En tout et d'ici 2030, près de 9 bateaux propulsés au GNL rentreront dans la flotte de MSC Croisières.

Les commandes de cette nouvelle classe, dont le nom reste encore à définir, représentent près de 20 millions d'heures de travail pour les salariés et les habitants de la Loire-Atlantique. Le montant de l'investissement devrait tourner autour des 4 milliards d'euros.

Devenu un écologiste décomplexé, malgré la taille de ses navires, le responsable du marché français de poursuivre "la CLIA nous demande de réduire de 30% nos émissions de CO2 d'ici 2030 et de 40% d'ici 2040.

Tout ce que je peux vous dire, nous parviendrons à ces résultats bien avant les dates imposées." D'autant que depuis le début de l'année 2020, MSC Croisières compense l'ensemble de ses émissions.

"Nous sommes les seuls sur le marché à le faire. La protection de l'environnement est devenue une priorité pour nous," maintient Patrick Pourbaix.

Et pour mener à bien cette volonté, que certains qualifieront de Green Washing, la compagnie vient d'ajouter à cette extravagante commande une demande supplémentaire.

"Nous sommes cette fois-ci à un niveau proche de la recherche et développement, mais nous avons signé un protocole d'accord pour un projet de paquebot à voile moderne," confie le responsable.

Alors que les ingénieurs des Chantiers peaufinent les études et la conception de ce nouveau produit, confirme l'envie d'aller de l'avant.

Contre 2 milliards et quatre futurs voiliers, d'une capacité de 1 000 personnes, la compagnie se place en "précuseurs mondiaux dans la recherche et développement de nouveaux bateaux."

Si pour le moment, il est impossible d'en savoir plus sur la clientèle visée et les modalités de commercialisation, une chose est sûre le défi est immense pour les Italiens.

"La voile est en cours de développement, c'est un pari sur l'avenir. La seule chose que je peux vous confier, les paquebots navigueront à la voile et au GNL."

Avec ces accords historiques, MSC Croisières se place clairement dans la position d'un acteur global et mondial sur le marché de la croisière. Entre 2020 et 2030, tous les ans la compagnie inaugurera deux bateaux.

"Nous n'avons pas fini de nous rencontrer dans les années à venir" taquine un Patrick Pourbaix ravi de la nouvelle.

Et pourtant toutes ces annonces signifient aussi une densification de l'offre, sur un marché français de la croisière plutôt morose. Sauf que le directeur belge ne laisse aucune place au doute, bien au contraire.

Non seulement les futurs navires doivent permettre de décomplexer la pratique de la croisière et attirer de nouveaux clients, puis ils ne seront sans doute pas positionnés en Europe.

"Vous savez nous avons encore des marges de manoeuvre, aux USA la croisance est encore très forte avec une hausse de 70% de nos résultats là-bas, alors que nous sommes un petit acteur."

Et Patrick Pourbaix de conclure : "je suis sûr que la distribution va bien se passer."