Comment Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme collabore avec le marché B2B

« La situation est catastrophique !

Rien que sur la séquence hiver les pertes liées à la crise de la COVID-19 sont estimées à 6 milliards d'euros », déplore Lionel Flasseur, directeur général d' Auvergne Rhône-Alpes Tourisme.

Malgré un été « pas trop mal », le manque à gagner s’élève à 10 milliards d’euros depuis le premier confinement, sur une économie qui représente 9% du PIB régional, soit 21,4 milliards d’euros en 2019 et 180 000 emplois directs et indirects. Une sacrée perte qui pousse à agir vite !

Le Comité régional du tourisme a ainsi lancé un grand plan de transition, dès juin 2020, visant à relancer la consommation touristique, assurer la survie des opérateurs touristiques de la Région et accélérer la transition vers un tourisme bienveillant.

Abondé par la Région, il atteint 12 millions d’euros (hors RH).

Par ailleurs, les récentes annonces du gouvernement, concernant notamment la fermeture des remontées mécaniques en février 2021, ont fait évoluer ce plan.

La flexibilité sera de mise pour répondre à la crise. Le calendrier s’est allongé, suivant le contexte sanitaire. Ainsi, le directeur général d'Auvergne Rhône-Alpes Tourisme ambitionne d’ atteindre de nouveau la barre de 21 milliards de consommation touristique d’ici 2022… voire 2023.

Mais pour l’heure, les moyens seront concentrés sur le printemps/été 2021 et l’hiver 2021/2022. Et le contenu sera lui aussi soumis aux aléas et à l’actualité sanitaire.

LIRE AUSSI : Production France : Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme s'engage auprès des agences

En complément d’ un important plan média national et régional déployé en radio, TV, presse, affichage et web, le CRT développe ses actions en termes de marketing digital sur le marché du BtoC. Comment ? Grâce à des campagnes digitales « push produits » sur les réseaux sociaux. La stratégie s’appuie également sur les influenceurs pour capter de nouveaux publics.

« Il y a un enjeu important au niveau des jeunes sur des thématiques liées aux sports et à la montagne », glisse Laurent Cormier, directeur adjoint.

Pour booster les ventes, la Région fait des opérateurs français son cheval de bataille et travaille au référencement de ses réceptifs et à la structuration des outils de commercialisation.

« Notre structure évolue. Désormais, une instance institutionnelle comme la nôtre agit sur le développement du business et la gestion de la crise , appuie Lionel Flasseur. Nous activons tous les leviers possibles pour stimuler les ventes des acteurs de notre région. »

Autre action : le CRT a lancé des campagnes de distribution en-ligne via Expedia, Easy voyage, Veepee ou encore Abritel. « Le principe est de jouer collectif. Nous co-finançons ces campagnes de distribution d’une part avec les opérateurs de la région, en particulier les hébergeurs, et recherchons des distributeurs qui disposent d’un stock d’offres représentatif de la région et qui soient implantés sur nos marchés cibles », précise Laurent Cormier. Le contexte a ça de positif qu’il encourage l’agilité et l’adaptation.

De plus, le CRT s’est rapproché des EDV, qui développent un portail B2B. « Notre rôle va être double : d’abord d’identifier les réceptifs dans nos régions, puis de les aider à la production de packages commissionnables pour les agences de voyages », explique Laurent Cormier.

Et ce n’est pas tout ! Le CRT opère la mise en place de trois contrats de destination avec Atout France pour accroître la compétitivité des Alpes, l’Auvergne et le lancement de la Vallée de la gastronomie en mai.

La reprise passera également par la formation. Dès 2021, des webinairs et eductours régionaux seront proposés pour connecter réceptifs et distributeurs français.

En plus de cette stratégie de conquête de clients, le CRT n’abandonne pas le dispositif d’aides aux professionnels et suit de près les ordonnances gouvernementales, tout en espérant une indemnisation des charges fixes des hébergeurs en montagne . A suivre !