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Comment les compagnies aériennes vont-elles réduire leurs émissions de CO2 ?

L'industrie mondiale veut compenser de 93% ses émissions d'ici 2035


Trois mois après un accord mondial devant permettre au transport aérien de limiter ses émissions de CO2, les membres du BAR France s'interrogent sur la mise en place de telles mesures.


Rédigé par le Mercredi 25 Janvier 2017

Le plan d'action Corsia, futur mécanisme mondial de compensation des émissions de CO2 par l'aviation civile, devrait, à terme, compenser 93% des émissions de CO2 du transport aérien mondial à horizon 2035 - DR : Airbus
Le plan d'action Corsia, futur mécanisme mondial de compensation des émissions de CO2 par l'aviation civile, devrait, à terme, compenser 93% des émissions de CO2 du transport aérien mondial à horizon 2035 - DR : Airbus
Réunis mardi 24 janvier 2017 à Paris, les transporteurs aériens membres de l'Association des représentants de compagnies aériennes en France (le BAR France) ont voulu revenir sur le récent engagement de leur industrie en faveur de la réduction des gaz à effet de serre.

Au centre des discussions : le plan d'action Corsia (pour Carbon Offseting and Reduction Scheme for International Aviation), signé en octobre dernier par les pays membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), futur mécanisme mondial de compensation des émissions de CO2 par l'aviation civile.

Son objectif, à terme : compenser 93% des émissions de CO2 du transport aérien mondial à horizon 2035.

"L'OACI va superviser tout ce système, mettant en place des assistances techniques pour les pays volontaires", indique Michel Wachenheim, représentant permanent de la France auprès de l'OACI.

Il précise : "ça ne sera pas simple, les données d'émissions de CO2 mettront du temps à remonter pays par pays... Il s'agit d'une lourde machinerie".

Un secteur "à l'avant-garde"

Une machinerie qui démarrera par une première phase, de 2021 à 2026, à laquelle ne participeront que des pays volontaires.

"Ce principe de volontariat s'est avéré plus efficace qu'un principe d'obligation", estime Michel Wachenheim, rappelant que des pays majeurs du transport aérien mondial comme Singapour y participeront.

La Chine, les Etats-Unis ou les Emirats Arabes Unis font également partie des volontaires.

"Une fois mis en place, la question pour les grandes compagnies aériennes va être : comment va-t-il rester en place ?". Tout reste à faire sur ce point s'accordent à dire les membres du BAR France.

"Carburants alternatifs, motorisation hybrides... nous n'en sommes encore qu'aux expérimentations, et loin d'une réelle mise en place", d'après Michel Wachenheim, rappelant, du protocole de Kyoto à la Cop21, l'historique des négociations sur les émissions de CO2.

"Il y a une dynamique et un large soutien de l'industrie, mais des lenteurs dans la mise en place", reconnaît Jean-Pierre Sauvage, le président du BAR France, précisant que le maximum sera fait pour faire avancer les choses.

"Notre secteur est celui qui investit le plus à l'échelle mondiale pour la protection de l'environnement. Nous sommes à l'avant-garde", s'est-il risqué.

Il ajoute : "nos efforts sur les réductions de CO2 sont les plus nécessaires", regrettant que l'aviation soit trop facilement placée sur le banc des accusés.

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