"Je pense que sur la Corse nous n'avons jamais connu une telle saison, avec des vols supprimés quasiment chaque week-end" souffle Stéphane Leca, le responsable transport de Corsica Voyages. L'énervement commence à poindre du côté du sud de la France, ce n'est pas à cause du soleil cuisant qui plombe la population, mais plutôt en raison d'une grève interminable des contrôleurs aériens.
Dans le courant du mois de mai, un voyagiste nous a alerté de la situation et de sa détresse face au calme médiatique."Ils font grève depuis fin avril, certains jours des clients ne peuvent plus partir ou venir en Corse et personne n'en parle", constatait un brin exaspéré, Bruno Mortreuil, le directeur marketing du tour-opérateur Ollandini, dans un article de TourMaG.com.
Deux mois plus tard, les week-ends se succèdent et se ressemblent, du côté de la tour de contrôle aixoise. Là-haut le syndicat majoritaire, l'UNSA-ICNA souffle le chaud et le froid, mais surtout il cloue des milliers de passagers au sol à Marseille, "dans tout le sud de la France et aussi à l'étranger, soutient Julien Boulay, le responsable marketing de l'aéroport de Marseille.
Si nous prenons le dernier week-end cela représente près de 25% de notre trafic passagers, et 110 vols. Nous déplorons que nos passagers se retrouvent dans une situation inconfortable, et surtout avec si peu de temps pour se retourner suite aux préavis."
Malheureusement, l'inconfort devrait se poursuivre, malgré une position minoritaire en France, l'UNSA-ICNA est en position de force à Aix, et a déposé des préavis pour les 23 et 24 juin 2018, puis le week-end du 30 au 1er juillet 2018.
Dans le courant du mois de mai, un voyagiste nous a alerté de la situation et de sa détresse face au calme médiatique."Ils font grève depuis fin avril, certains jours des clients ne peuvent plus partir ou venir en Corse et personne n'en parle", constatait un brin exaspéré, Bruno Mortreuil, le directeur marketing du tour-opérateur Ollandini, dans un article de TourMaG.com.
Deux mois plus tard, les week-ends se succèdent et se ressemblent, du côté de la tour de contrôle aixoise. Là-haut le syndicat majoritaire, l'UNSA-ICNA souffle le chaud et le froid, mais surtout il cloue des milliers de passagers au sol à Marseille, "dans tout le sud de la France et aussi à l'étranger, soutient Julien Boulay, le responsable marketing de l'aéroport de Marseille.
Si nous prenons le dernier week-end cela représente près de 25% de notre trafic passagers, et 110 vols. Nous déplorons que nos passagers se retrouvent dans une situation inconfortable, et surtout avec si peu de temps pour se retourner suite aux préavis."
Malheureusement, l'inconfort devrait se poursuivre, malgré une position minoritaire en France, l'UNSA-ICNA est en position de force à Aix, et a déposé des préavis pour les 23 et 24 juin 2018, puis le week-end du 30 au 1er juillet 2018.
Les explications de cette grève
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Les revendications portent sur "la problématique de la réorganisation du temps de travail, le centre d'Aix possède une forte activité saisonnière, avec des pics de fréquentation assez importants que nous ajustons en lissant le temps travail" explique le porte-parole de la DGAC.
"Des négociations sont en cours avec les représentants du syndicat, tant que les grèves sont prolongées et qu'il n'y a pas de planning, cela signifie que les discussions ne sont pas dans l'impasse".
Alors que sur l'ensemble du territoire le plan a été accepté, la Provence fait sa rebelle. Dans un communiqué l'UNSA-ICNA menace "devant cette situation de blocage, il est nécessaire de rappeler les faits et l’état des négociations."
"Force est de constater qu’après une dizaine de réunions de conciliation, les négociations avec la Direction des Services de la Navigation aérienne et la Direction des Opérations sont dans l’impasse."
Le syndicat conteste dans sa dernière lettre d'information, la gestion jugée "chaotique" des effectifs au CRNA d'Aix et "le manque total d’anticipation des retraites à venir." Cette situation devrait créer un déséquilibre a peine compensé par les contrôleurs détachés.
L'espoir porté par la DGAC sur une issue favorable ne paraît pas du goût des contrôleurs et les conséquences sur le tourisme commencent à s'accumuler, jusqu'à l'écœurement.
"Des négociations sont en cours avec les représentants du syndicat, tant que les grèves sont prolongées et qu'il n'y a pas de planning, cela signifie que les discussions ne sont pas dans l'impasse".
Alors que sur l'ensemble du territoire le plan a été accepté, la Provence fait sa rebelle. Dans un communiqué l'UNSA-ICNA menace "devant cette situation de blocage, il est nécessaire de rappeler les faits et l’état des négociations."
"Force est de constater qu’après une dizaine de réunions de conciliation, les négociations avec la Direction des Services de la Navigation aérienne et la Direction des Opérations sont dans l’impasse."
Le syndicat conteste dans sa dernière lettre d'information, la gestion jugée "chaotique" des effectifs au CRNA d'Aix et "le manque total d’anticipation des retraites à venir." Cette situation devrait créer un déséquilibre a peine compensé par les contrôleurs détachés.
L'espoir porté par la DGAC sur une issue favorable ne paraît pas du goût des contrôleurs et les conséquences sur le tourisme commencent à s'accumuler, jusqu'à l'écœurement.
Les compagnies low-cost menace de porter plainte
A commencer par les compagnies aériennes low-cost, qui commencent à montrer les dents. IAG et Ryanair menacent tout simplement de porter plainte auprès de la Commission européenne.
"Les grèves continuent du personnel de l'ATC à Marseille ont un impact disproportionné sur les compagnies aériennes qui partent de Barcelone puisqu’ils contrôlent les vols dans la majeure partie de l'espace aérien méditerranéen" déplore Willie Walsh, PDG d'IAG.
Pour Vueling, cela veut dire que 50 % de ses vols sont affectés. L'UE doit agir dès maintenant pour protéger les droits des consommateurs et prévenir les dommages à long terme sur les économies européennes."
Selon l'association Airlines for Europe, comprenant les plus grandes compagnies aériennes, les jours de grèves en France ont augmenté de 300% dans le contrôle aérien par rapport à 2017, et en Europe plus de 5 000 vols ont été supprimés. Bien sûr toutes les annulations ne sont pas imputables à la seule zone marseillaise, mais cela commence à faire trop.
"Imaginez pour Vueling ce sont 200 vols qui ont dû être annulés le week-end dernier, et pour aller plus loin c'est aussi de nombreux retards. Par exemple le vol entre Nantes et Ajaccio, doit maintenant passer par Paris, la Suisse et l'Italie, alors qu'avant il tirait tout droit" raconte le responsable des transports pour Corsica Voyages.
"Les grèves continuent du personnel de l'ATC à Marseille ont un impact disproportionné sur les compagnies aériennes qui partent de Barcelone puisqu’ils contrôlent les vols dans la majeure partie de l'espace aérien méditerranéen" déplore Willie Walsh, PDG d'IAG.
Pour Vueling, cela veut dire que 50 % de ses vols sont affectés. L'UE doit agir dès maintenant pour protéger les droits des consommateurs et prévenir les dommages à long terme sur les économies européennes."
Selon l'association Airlines for Europe, comprenant les plus grandes compagnies aériennes, les jours de grèves en France ont augmenté de 300% dans le contrôle aérien par rapport à 2017, et en Europe plus de 5 000 vols ont été supprimés. Bien sûr toutes les annulations ne sont pas imputables à la seule zone marseillaise, mais cela commence à faire trop.
"Imaginez pour Vueling ce sont 200 vols qui ont dû être annulés le week-end dernier, et pour aller plus loin c'est aussi de nombreux retards. Par exemple le vol entre Nantes et Ajaccio, doit maintenant passer par Paris, la Suisse et l'Italie, alors qu'avant il tirait tout droit" raconte le responsable des transports pour Corsica Voyages.
TO, agences et clients dans le même panier
Pour les voyagistes le stade de l'agacement est dépassé.
"Cette grève est une honte ! Vous pouvez l'écrire en grand et dans le titre. C'est inadmissible, non seulement nous avons les grèves de la SNCF, puis celle d'Air France, mais dans le sud nous devons faire face aussi à celle des contrôleurs aériens. C'est du grand n'importe quoi" s'exclame agacé Lucien Salemi, les Entreprises du Voyage Méditerranée.
Dans les agences, les heures supplémentaires et les dossiers clients s'accumulent. Sans tomber dans le catastrophisme Karim Zekri le chef des ventes loisirs de la région Sud pour Havas Voyages est un peu amer "tout le temps que nous passons à régler les problèmes de report de vols et d'annulations, nous ne le passons pas sur la vente, c'est dommage.
Sur la cinquantaine d'agences que je gère, nous avons eu depuis le début de l'année et par agence entre 3 à 4 dossiers par rapport aux grèves, cela nous fait mal." Et ce n'est pas tout, le responsable narre aussi l'histoire d'un couple ayant réservé un voyage en package dynamique dans une agence, les compagnies low-cost n'ayant fait aucun reporting, et l'hôtel n'étant pas remboursable, l'agence a perdu directement 700 euros.
Pour Ollandini le tour-opérateur corse les zéros s'accumulent, à mesure que le nombre d'avions ne décolle pas. Après plusieurs semaines de blocages, le manque à gagner est estimé à 100 000 euros, et plusieurs dizaines de milliers en raison des prolongements de séjour.
L'exaspération est contagieuse, puisque les clients floués par des vols annulés à la dernière minute se mobilisent. Une lectrice de TourMaG.com a même entamé les démarches pour mener une class action, il y a une dizaine de jours, sans suite pour le moment.
A quelques jours des grands départs en vacances, les centaines de milliers d'euros ou passagers pourraient faire des petites, et se transformer en millions. D'ici là une solution pourrait être trouvée au problème, car "dans le tourisme, il n'y a jamais rien de définitif, donc nous restons optimistes" conclut Lucien Salemi.
"Cette grève est une honte ! Vous pouvez l'écrire en grand et dans le titre. C'est inadmissible, non seulement nous avons les grèves de la SNCF, puis celle d'Air France, mais dans le sud nous devons faire face aussi à celle des contrôleurs aériens. C'est du grand n'importe quoi" s'exclame agacé Lucien Salemi, les Entreprises du Voyage Méditerranée.
Dans les agences, les heures supplémentaires et les dossiers clients s'accumulent. Sans tomber dans le catastrophisme Karim Zekri le chef des ventes loisirs de la région Sud pour Havas Voyages est un peu amer "tout le temps que nous passons à régler les problèmes de report de vols et d'annulations, nous ne le passons pas sur la vente, c'est dommage.
Sur la cinquantaine d'agences que je gère, nous avons eu depuis le début de l'année et par agence entre 3 à 4 dossiers par rapport aux grèves, cela nous fait mal." Et ce n'est pas tout, le responsable narre aussi l'histoire d'un couple ayant réservé un voyage en package dynamique dans une agence, les compagnies low-cost n'ayant fait aucun reporting, et l'hôtel n'étant pas remboursable, l'agence a perdu directement 700 euros.
Pour Ollandini le tour-opérateur corse les zéros s'accumulent, à mesure que le nombre d'avions ne décolle pas. Après plusieurs semaines de blocages, le manque à gagner est estimé à 100 000 euros, et plusieurs dizaines de milliers en raison des prolongements de séjour.
L'exaspération est contagieuse, puisque les clients floués par des vols annulés à la dernière minute se mobilisent. Une lectrice de TourMaG.com a même entamé les démarches pour mener une class action, il y a une dizaine de jours, sans suite pour le moment.
A quelques jours des grands départs en vacances, les centaines de milliers d'euros ou passagers pourraient faire des petites, et se transformer en millions. D'ici là une solution pourrait être trouvée au problème, car "dans le tourisme, il n'y a jamais rien de définitif, donc nous restons optimistes" conclut Lucien Salemi.