Comme de nombreuses histoires d'amour, rien n'a été simple entre Corsair et le Canada.
Présente outre-Atlantique depuis 2005, le divorce a été acté, à la veille des noces de Porcelaine. Un temps annualisée, puis desservie seulement l'été, de juin à septembre, la ligne ne fera pas son retour dans le réseau de la dérive bleue.
Après des recherches sur son site, en fin de semaine dernière, nous nous étonnions de ne pas trouver de routes vers l'Amérique du Nord.
Pourtant, lorsque nous évoquions cette hypothèse en juillet dernier, la direction nous expliquait que la décision n'avait pas encore été prise.
La direction nous a confirmé l'information et ce n'est pas une grande surprise.
Cinq mois plus tard et à l'approche d'une décision cruciale de la Commission européenne, Pascal de Izaguirre a décidé de condamner Montréal dans son réseau, alors même qu'elle desservira Brazzaville dans le courant du 1er semestre 2025.
Un changement de continent qui marque la fin d'une ère et scelle un peu plus le nouveau positionnement du transporteur.
Présente outre-Atlantique depuis 2005, le divorce a été acté, à la veille des noces de Porcelaine. Un temps annualisée, puis desservie seulement l'été, de juin à septembre, la ligne ne fera pas son retour dans le réseau de la dérive bleue.
Après des recherches sur son site, en fin de semaine dernière, nous nous étonnions de ne pas trouver de routes vers l'Amérique du Nord.
Pourtant, lorsque nous évoquions cette hypothèse en juillet dernier, la direction nous expliquait que la décision n'avait pas encore été prise.
La direction nous a confirmé l'information et ce n'est pas une grande surprise.
Cinq mois plus tard et à l'approche d'une décision cruciale de la Commission européenne, Pascal de Izaguirre a décidé de condamner Montréal dans son réseau, alors même qu'elle desservira Brazzaville dans le courant du 1er semestre 2025.
Un changement de continent qui marque la fin d'une ère et scelle un peu plus le nouveau positionnement du transporteur.
Corsair - Montréal : les raisons de l'abandon ?
Le 5 février dernier, la Commission européenne annonçait l'ouverture d'une enquête approfondie au sujet de l'aide étatique perçue par Corsair.
L'instance avait adressé une lettre, ce même jour au gouvernement français pour justifier cette décision. Un document que nous avions pu consulter et qui énumérait les points auxquels la compagnie, mais aussi l'Exécutif devaient répondre pour valider le plan de restructuration.
A lire : Sauvetage Corsair : La Commission européenne doute, Bercy rassure !
Pour Bruxelles, il n'est plus question pour le transporteur de conserver toutes ses lignes. Il doit sabrer dans son réseau, afin d'éviter toute distorsion de concurrence et supprimer les routes non rentables.
Celle menant à Montréal était plus particulièrement ciblée, par l'administration européenne.
Si la décision peut paraître anecdotique pour les agents de voyages, tant l'offre est abondante entre la France et le Québec, elle n'est pas vraiment pour la compagnie.
Tout d'abord, la destination figurait au programme depuis près de 20 ans.
En 2023, elle permettait de faire rentrer 26,6 millions d'euros de chiffre d'affaires dans les caisses, en seulement quelques mois. Alors que sur une année complète que ce soit Maurice (28,1 millions) ou le Bénin (22,7 millions) font à peine mieux, voire même moins bien.
Au-delà de faire un pas dans le sens de la Commission européenne, pour soigner son dossier, à quelques semaines de la réponse pour valider son plan de restructuration, Pascal de Izaguirre poursuit le changement d'image de son entreprise.
Avec l'abandon du Canada, Corsair met fin à son rêve (nord) américain. N'oublions pas qu'à l'été 2020, elle devait ouvrir New-York, mais les priorités sont ailleurs maintenant.
L'instance avait adressé une lettre, ce même jour au gouvernement français pour justifier cette décision. Un document que nous avions pu consulter et qui énumérait les points auxquels la compagnie, mais aussi l'Exécutif devaient répondre pour valider le plan de restructuration.
A lire : Sauvetage Corsair : La Commission européenne doute, Bercy rassure !
Pour Bruxelles, il n'est plus question pour le transporteur de conserver toutes ses lignes. Il doit sabrer dans son réseau, afin d'éviter toute distorsion de concurrence et supprimer les routes non rentables.
Celle menant à Montréal était plus particulièrement ciblée, par l'administration européenne.
Si la décision peut paraître anecdotique pour les agents de voyages, tant l'offre est abondante entre la France et le Québec, elle n'est pas vraiment pour la compagnie.
Tout d'abord, la destination figurait au programme depuis près de 20 ans.
En 2023, elle permettait de faire rentrer 26,6 millions d'euros de chiffre d'affaires dans les caisses, en seulement quelques mois. Alors que sur une année complète que ce soit Maurice (28,1 millions) ou le Bénin (22,7 millions) font à peine mieux, voire même moins bien.
Au-delà de faire un pas dans le sens de la Commission européenne, pour soigner son dossier, à quelques semaines de la réponse pour valider son plan de restructuration, Pascal de Izaguirre poursuit le changement d'image de son entreprise.
Avec l'abandon du Canada, Corsair met fin à son rêve (nord) américain. N'oublions pas qu'à l'été 2020, elle devait ouvrir New-York, mais les priorités sont ailleurs maintenant.
Corsair laisse sa place à French bee
"Notre ancrage restera toujours très prédominant dans l'Océan Indien et les Antilles.
Après je n'en fais pas mystère, je pense que notre développement futur passe par l'Afrique. Nous y avons une forte légitimité, sauf que cela ne se fait pas en un claquement de doigts, il faut avoir des droits de trafic et travailler pour ouvrir ces routes," nous confiait la semaine dernière, le PDG de Corsair.
Si Montréal disparait, c'est aussi en raison de la finalisation de la vente de l'un de ses derniers bijoux de famille. Elle devrait intervenir prochainement et faire rentrer quelques dizaines de millions d'euros dans les comptes.
Ce décaissement permettra de limiter la flotte à 9 appareils, puisqu'un A330 neo sera réceptionné mi-décembre 2024.
Il sera positionné, au 1er semestre 2025, sur Brazzaville, la nouvelle route de Corsair.
Et comme la nature a horreur du vide, une dérive bleue chasse l'autre. Le bleu marine laisse place à une nuance plus claire. French Bee débarquera en mai 2025 sur les rives du Saint-Laurent.
La low-cost du groupe Dubreuil Aero a anticipé la nouvelle, en se positionnant sur Montréal, comme nous vous le révélions.
Un remplacement qui entrainera une concurrence féroce sur une route où est déjà positionnée Air Transat, une autre compagnie bon marché.
Alors que la route est attractive une partie de l'année, rien ne dit que la demande sera à la hauteur de l'offre, notamment pour une destination boudée par les Français en 2024.
Dorénavant cette problématique ne concerne plus Corsair.
Après je n'en fais pas mystère, je pense que notre développement futur passe par l'Afrique. Nous y avons une forte légitimité, sauf que cela ne se fait pas en un claquement de doigts, il faut avoir des droits de trafic et travailler pour ouvrir ces routes," nous confiait la semaine dernière, le PDG de Corsair.
Si Montréal disparait, c'est aussi en raison de la finalisation de la vente de l'un de ses derniers bijoux de famille. Elle devrait intervenir prochainement et faire rentrer quelques dizaines de millions d'euros dans les comptes.
Ce décaissement permettra de limiter la flotte à 9 appareils, puisqu'un A330 neo sera réceptionné mi-décembre 2024.
Il sera positionné, au 1er semestre 2025, sur Brazzaville, la nouvelle route de Corsair.
Et comme la nature a horreur du vide, une dérive bleue chasse l'autre. Le bleu marine laisse place à une nuance plus claire. French Bee débarquera en mai 2025 sur les rives du Saint-Laurent.
La low-cost du groupe Dubreuil Aero a anticipé la nouvelle, en se positionnant sur Montréal, comme nous vous le révélions.
Un remplacement qui entrainera une concurrence féroce sur une route où est déjà positionnée Air Transat, une autre compagnie bon marché.
Alors que la route est attractive une partie de l'année, rien ne dit que la demande sera à la hauteur de l'offre, notamment pour une destination boudée par les Français en 2024.
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DROIT DE REPONSE CORSAIR
"Corsair souhaite apporter des précisions suite à l’article publié le 10 décembre concernant l’arrêt de sa desserte du Canada.
Contrairement à ce qui a été évoqué, la décision de suspendre les vols vers Montréal n’est pas liée à un objectif de chiffre d’affaires, mais à une analyse stratégique basée sur la rentabilité et l’optimisation de notre réseau.
Corsair évalue en permanence ses destinations en fonction de leur performance économique et des opportunités offertes par le marché.
Il est important de souligner qu’un éventuel lancement de nouvelles routes, comme une liaison vers Brazzaville, ne saurait être mis en lien avec l’arrêt de la desserte de Montréal.
La compagnie aérienne a décidé de se recentrer sur ses trois piliers : Antilles, Océan Indien et Afrique."
Contrairement à ce qui a été évoqué, la décision de suspendre les vols vers Montréal n’est pas liée à un objectif de chiffre d’affaires, mais à une analyse stratégique basée sur la rentabilité et l’optimisation de notre réseau.
Corsair évalue en permanence ses destinations en fonction de leur performance économique et des opportunités offertes par le marché.
Il est important de souligner qu’un éventuel lancement de nouvelles routes, comme une liaison vers Brazzaville, ne saurait être mis en lien avec l’arrêt de la desserte de Montréal.
La compagnie aérienne a décidé de se recentrer sur ses trois piliers : Antilles, Océan Indien et Afrique."