Nice : j'ai testé pour vous Maison Albar - Le Victoria [ABO]

Au vrai, la première impression est un tantinet surprenante. Maison Albar - Le Victoria, dernier né des cinq étoiles de Nice (il est ouvert depuis début décembre 2024), niche son élégante façade couleur mastic entre la célèbre Promenade des Anglais et la Place Masséna aux accents colorés italiens, à proximité de la vieille ville de Nice. Cependant, on y pénètre en empruntant un long passage entre deux boutiques de luxe encore en travaux.

Pour l’instant, seules sont ouvertes quelques boutiques dont la Yves Saint Laurent côté rue, et, côté galerie, la boutique Gucci. A l'avenir, l'espace de près de 5500 m² de boutiques haut-de-gamme en cours d’aménagement au pied de l’hôtel promet une offre shopping aussi variée que pointue.

Au bout du sas d’entrée, long mais lumineux, s’élance -c'est la première surprise- un somptueux escalier blanc en colimaçon qui conduit dans les étages. Au pied de cet escalier aux dimensions parfaites, une autre surprise attend le voyageur !

Au creux du colimaçon, descendent, des étages supérieurs jusqu’au rez-de-chaussée, les innombrables boules blanches et jaunes d’un luminaire fait sur-mesure. Ces boules jaunes évoquent, bien sûr, les glomérules dorés du mimosa, ces « lumière d’hiver » indissociables de la Côte d’Azur.

C'est à l'étage que se trouve la réception -puis, juste sur le côté à droite, le café Victoria. C'est en y arrivant que l'on commence vraiment à découvrir combien cette villégiature secrète est dédiée à l’hédonisme.

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Si Maison Albar - Le Victoria a pris la place de l'ancien Boscolo Park Hotel Nice, l'ancien bâtiment a été sérieusement restructuré par l'architecte niçois Jean-Paul Gomis. Celui-ci a travaillé en collaboration avec les designers d'intérieur parisiens Marc Hertrich et Nicolas Adnet (Studio MHNA).

Devenu Le Victoria, l'établissement incarne la douceur de vivre de la Côte d’Azur que met volontiers en avant l'Office de tourisme de Nice Métropole. Sa décoration a été pensée comme une interprétation contemporaine de l’esprit des années 1930.

Membre du réseau Preffered Hotels & Resorts, cet hôtel se présente, à raison, comme un concentré de tout ce qui fait la beauté de la French Riviera : la lumière naturelle, les matières précieuses, les murs immaculés rehaussés de subtiles nuances de bleu…

Dans les étages sont réparties les 102 chambres et 30 suites qui offrent une vue spectaculaire à 360° sur la Baie des Anges d’une part, et sur l’arrière-pays niçois d’autre part.

Au cinquième et dernier étage ont été aménagées les Suites Victoria et Céline, dotées de têtes de lit en marqueterie de paille, de salles de bain en marbre blanc avec douche à l’italienne et baignoire, et aussi de bain à remous privé sur leur terrasse de 75 m² et 60 m².

Au quatrième niveau se trouvait la chambre dans laquelle j'ai séjourné. Une petite merveille mais un grand espace. Cette chambre combinait élégance incontestable et luxe délicat dans une palette de blancs, d'ivoires, de bleus pâles et de grèges, rehaussés de détails noirs. Avec, en prime, une literie plus que confortable.

A travers la baie vitrée comme depuis le balcon, l'oeil plongeait, à gauche, vers les jardins Albert Ier et, à droite, sur la Méditerranée.

Dans la salle de bain, le marbre jouait les déesses dans une belle gamme de blancs veinés de gris.

Devant tant de classe, le voyageur est tenté d'imaginer que l'établissement a été baptisé Le Victoria en hommage à la célèbre la reine d’Angleterre qui a contribué, à la fin du XIXe, à renforcer l’aura de Nice comme "villégiature d’hiver" et "capitale touristique de l'aristocratie".

Bien sûr, ce n'est pas faux. Cependant, Victoria est aussi le prénom fièrement porté par la fille de Céline Falco, cinquième génération de la famille Albar, hôteliers depuis un siècle...

D'ailleurs, Maison Albar-Le Victoria incarne bel et bien l’esprit de famille qui caractérise la collection française de boutique-hôtels 5* du groupe indépendant français Centaurus, créé en 2005 par Jean-Bernard Falco, venu de la finance, et Céline Falco (née Albar). Chacun de leur hôtel a une âme : celle de l’art de vivre et de recevoir avec élégance et décontraction. Chez eux, le luxe ne s’étale pas, il se devine.

Cet esprit élégant, on le retrouve dans les couloirs où attendent des canapés et des fauteuils modernes à oreilles (mais aux lignes un peu stylisées) dans des tons turquoises légers. Ce même esprit est évidemment présent au Café Victoria, le second espace de restauration de Maison Albar - Le Victoria.

Là aussi le décor fait la part belle au blanc, au taupe, au beige et au bleu... Sur le mur du fond, des étagères sont peuplées de verreries bleues. Dans la salle, comme partout ailleurs, des canapés et des fauteuils aux formes élégantes. L’ensemble, raffiné, donne à travers une baie vitrée, sur un petit jardin intime où passer un agréable moment les jours de beaux temps.

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Au Café Victoria, on vient volontiers au milieu de l’après-midi déguster une pâtisserie et boire un verre, mais le lieu se prête à bien d’autres usages que des pauses-goûter : il invite aussi à se retrouver pour un petit-déjeuner gourmand, un déjeuner savoureux, un apéritif convivial… Il est d'ailleurs ouvert tous les jours de 9h00 à 20h00 aussi bien pour les clients de l’hôtel que pour les visiteurs extérieurs.

La carte, conçue par l’équipe menée du talentueux chef Glenn Viel, chef étoilé de l'Oustau Baumanière dans les Alpilles, de Fred Grava, le chef exécutif, et de Guillaume Bousquet, le chef pâtissier, répond à de nombreuses envies, salées comme sucrées…

Parmi ses suggestions, on trouve un croque à la truffe, un saumon gravlax au paprika fumé et agrumes, un burger Black Angus à la tome corse, une salade César au poulet croustillant, un entremet chocolat noisette, des fruits givrés...

Une tout autre ambiance règne au dernier étage de Maison Albar - Le Victoria. Cet étage, rajouté lors de la rénovation, abrite un rooftop où l’on se régale au soleil quand il fait beau. Il offre en effet un panorama à 360° sur la Méditerranée et l’arrière-pays jusqu'au Mercantour.

A l'entrée du rooftop, le bar est agrémenté de jolies chaises -bleu foncé, cette fois-ci- . Puis, vient le restaurant Taulissa (ce mot veut dire « toiture » en niçois) dont la salle intérieure fait également la part belle à des tons bleus plus soutenus que dans le reste de l’établissement. Occupant tout un mur, un jeu d’étagères est garni de photos encadrées de noir, comme on le ferait chez soi.

Ouvert toute l’année, Taulissa propose, toujours la direction du talentueux Glenn Viel, une carte raffinée, haute en couleur, qui vit au rythme des saisons et des producteurs locaux.

Au gré des arrivages, ses plats évoluent, avec comme fil conducteur, une cuisine provençale à déguster dans un esprit de partage et de convivialité.

Le soir au dîner, après un succulent artichaut grillé au barbecue, nous avons longuement hésité entre le poisson du jour et des moules à la crème légèrement relevées de piment d’Espelette.

Le maître-d’hôtel parlait avec tant de faconde et de gourmandise de ces moules ce que nous nous sommes laissée tenter. Nous ne l’avons pas regretté. Dépouillées de leurs coquilles avant d’être accommodées, servies avec des frites maison découpées à la mandoline, ces moules étaient surprenantes et méritaient le verre de Chardonnay qui les a accompagnées.

Pour finir, nous avons essayé des feuilles croustillantes et une crème légère à la vanille d’Indonésie, aux tonalités boisées et fumées...

Ce repas a été bercé par les morceaux choisis par un DJ. L'ambiance, douce, était parfaite pour une dîner entre amis et propice à la conversation. Elle l'aurait été aussi pour un dîner professionnel. Cependant, à d'autres moments, l'ambiance sur le rooftop du Maison Albar-Le Victoria sait, paraît-il, se faire plus festive.

Après ce moment de détente et de bonheur, il était temps de regagner notre chambre. A travers la baie vitrée, brillaient, au loin, les réverbères de la Promenade des Anglais. Il restait qu'à sombrer dans les bras de morphée !

Le lendemain matin, après un premier café pris au réveil dans la chambre, retour à Taulissa.

Il pleuvait doucement, mais qu’importe ! S’il n’était guère possible d’aller faire un tour sur la terrasse du roof-top, et encore moins de profiter de la piscine extérieure avec vue sur la Grande bleue, du moins était-il possible, installée bien au chaud dans la salle intérieure, d'écouter la pluie qui clapotait doucement.

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Le café était bien chaud et le petit-déjeuner buffet, plantureux. Il n‘y avait que l’embarras du choix entre les fines tranches de charcuterie ou de saumon fumé, les fromages, le pain croustillant, les viennoiseries, les yaourts, les fruits. Si on avait eu l'appétit, on aurait pu s'offrir aussi, en le demandant, des œufs accommodés à sa convenance.

En remontant un peu plus tard dans sa chambre, l'envie de se recoucher pour profiter de la douceur du moment nous est venue. Puis celle de lire longtemps, bien calée dans les oreillers. Et, enfin aussi, celle de ne rien faire, tant on se sent bien dans cet hôtel où l’on est aussi à l’aise que dans ... une maison de famille !

Finalement, on s’est quand même laissé tenter par le Spa.

Ce [Spa ! ]b est un véritable sanctuaire de 650 m² qui propose une expérience de relaxation dans un cadre où le style marin et l'Art déco s’unissent harmonieusement. Son nom ? Oria. Un mot qui vient du latin aurum qui signifie or.

Situé à deux pas d’une petite salle de fitness, cet espace bien-être entend lui aussi incarner l’art de vivre à la française et il y réussit. Il compte 6 cabines de soins, dont deux suites privatives avec bains à remous.

Les prix des massages sont relativement doux pour un établissement de cette qualité. Compter 50 € pour un soin du visage « Regard précieux », 50 € pour une séance de lunithérapie, 80 € pour un soin pureté du visage, 210 € pour un « Precious body massage »... Lorsqu'ils sont plus sophistiqués, ils sont évidemment plus coûteux.

Quelqu'ils soient, les soins du visage et du corps sont pratiqués avec des produits naturels venus d’une ferme biologique basée en Toscane (Italie), Seed to Skin Tuscany, dont les formulations fusionnent les ingrédients naturels avec l’innovation moléculaire scientifique.

Las, faute de temps, je me suis contentée de profiter de la piscine lumineuse en marbre où l’on se sent comme dans un cocon bleuté. Rien de tel pour oublier l’hiver qui, ce matin-là, s’était donné rendez-vous à Nice alors que la veille, il y faisait un soleil radieux sous un grand ciel bleu !