A la sortie de l'été, nous apprenions que Corsair avait demandé l'ouverture d'une procédure de conciliation.
Plombée par une dette covid de plusieurs dizaines de millions, notamment envers l'Etat et ses services, la compagnie souhaitait rééchelonner son endettement, pour éviter de se retrouver dans le rouge au début de l'année 2023.
En tout, le passif avoisinerait 124 millions d'euros, d'après les aveux mêmes de la direction.
Un montant colossal, pour une entreprise qui n'a réalisé en 2021 que 226 millions d'euros de chiffre d'affaires et qui continuait de creuser son déficit en 2022.
"Il ne faut pas se faire d'illusions : 2021/2022 ne sera pas un bon exercice, ce sera même un nouveau mauvais exercice. C'est comme ça," nous soufflait, fataliste, Pascal de Izaguirre, le PDG de Corsair.
A lire : Corsair en procédure de conciliation, faut-il s'inquiéter ? 🔑
Depuis, le SNPL a déposé un préavis de grèves juste quelques jours avant les fêtes de fin d'année, pour dénoncer "la provocation en guise de dialogue social".
C'est dans ce contexte social lourd que la compagnie tente de restructurer sa dette, en espérant en effacer une bonne partie. Entre l'espoir et la réalité, la vérité est partagée.
D'autant que la procédure de conciliation, repoussée d'un mois, pourrait ne déboucher sur pas grand chose...
Plombée par une dette covid de plusieurs dizaines de millions, notamment envers l'Etat et ses services, la compagnie souhaitait rééchelonner son endettement, pour éviter de se retrouver dans le rouge au début de l'année 2023.
En tout, le passif avoisinerait 124 millions d'euros, d'après les aveux mêmes de la direction.
Un montant colossal, pour une entreprise qui n'a réalisé en 2021 que 226 millions d'euros de chiffre d'affaires et qui continuait de creuser son déficit en 2022.
"Il ne faut pas se faire d'illusions : 2021/2022 ne sera pas un bon exercice, ce sera même un nouveau mauvais exercice. C'est comme ça," nous soufflait, fataliste, Pascal de Izaguirre, le PDG de Corsair.
A lire : Corsair en procédure de conciliation, faut-il s'inquiéter ? 🔑
Depuis, le SNPL a déposé un préavis de grèves juste quelques jours avant les fêtes de fin d'année, pour dénoncer "la provocation en guise de dialogue social".
C'est dans ce contexte social lourd que la compagnie tente de restructurer sa dette, en espérant en effacer une bonne partie. Entre l'espoir et la réalité, la vérité est partagée.
D'autant que la procédure de conciliation, repoussée d'un mois, pourrait ne déboucher sur pas grand chose...
Corsair : faut-il s'inquiéter d'une conciliation qui dure ?
Du moins, c'est ce qui fuite dans les couloirs de Bercy oĂą nous avons pu Ă©changer avec une personne en charge du dossier.
Les discussions ont lieu et le contact est constant, rappelle la source. Par contre et pour l'heure, aucune solution n'a été trouvée pour alléger le lourd passif de Corsair. Mais il ne faut pas voir dans ce report une source d'inquiétudes, mais plutôt un recours classique.
"Ce sont des négociations compliquées sur des masses financières très importantes, donc cela prend du temps," nous explique-t-on sur les Quais parisiens.
Tellement compliquées, que la conciliation pourrait ne pas déboucher sur une solution concrète au problème de Corsair, d'après notre interlocuteur, proche collaborateur de Bruno Le Maire.
D'ailleurs aux Antilles, la Drection prépare les équipes à cette éventualité. Alors que la région caribéenne se prépare à débuter sa haute saison touristique, l'ambiance est (presque) à la fête.
Les avions font le plein, Air France baisse la voilure et réduit ses capacités, les tarifs s'envolent. Même la ligne entre Paris et Cotonou, lancée en novembre 2022, enregistre des chiffres encourageants.
La direction de Corsair retrouve un sourire, quelque peu jauni par la menace d'une grève pour les vacances de Noël.
"Nous enregistrons un bond des réservations, les encaissements sont élevés aujourd'hui. La trésorerie est bonne, avec un coupon en hausse à deux chiffres.
Les signaux sont dans le vert," nous explique une salariée.
Un renversement apaisant après les vents contraires dans les turbines des avions blanc et bleu. La dynamique est telle que direction ne s'inquiète même pas de trouver une solution à la dette actuelle.
Maintenant que le risque est écarté à court terme, l'enjeu se situe un peu plus loin dans le temps.
Les discussions ont lieu et le contact est constant, rappelle la source. Par contre et pour l'heure, aucune solution n'a été trouvée pour alléger le lourd passif de Corsair. Mais il ne faut pas voir dans ce report une source d'inquiétudes, mais plutôt un recours classique.
"Ce sont des négociations compliquées sur des masses financières très importantes, donc cela prend du temps," nous explique-t-on sur les Quais parisiens.
Tellement compliquées, que la conciliation pourrait ne pas déboucher sur une solution concrète au problème de Corsair, d'après notre interlocuteur, proche collaborateur de Bruno Le Maire.
D'ailleurs aux Antilles, la Drection prépare les équipes à cette éventualité. Alors que la région caribéenne se prépare à débuter sa haute saison touristique, l'ambiance est (presque) à la fête.
Les avions font le plein, Air France baisse la voilure et réduit ses capacités, les tarifs s'envolent. Même la ligne entre Paris et Cotonou, lancée en novembre 2022, enregistre des chiffres encourageants.
La direction de Corsair retrouve un sourire, quelque peu jauni par la menace d'une grève pour les vacances de Noël.
"Nous enregistrons un bond des réservations, les encaissements sont élevés aujourd'hui. La trésorerie est bonne, avec un coupon en hausse à deux chiffres.
Les signaux sont dans le vert," nous explique une salariée.
Un renversement apaisant après les vents contraires dans les turbines des avions blanc et bleu. La dynamique est telle que direction ne s'inquiète même pas de trouver une solution à la dette actuelle.
Maintenant que le risque est écarté à court terme, l'enjeu se situe un peu plus loin dans le temps.
Corsair ne bénéficiera pas du même régime d'aide qu'Air Austral
"Nous ne sommes pas pessimistes, mais différentes choses rendent le dossier un peu compliqué," lâche le cabinet du ministre.
La restructuration financière de Corsair va prendre du temps, il faudra être patient, nous prévient-on. Si l'urgence n'est pas la même que celle qu'a connu Air Austral, nous sentons que les négociations ne sont pas si aisées.
Aux Antilles, certains responsables ont des discours crispants et demandent beaucoup (trop) d'efforts Ă l'Etat.
Ils espèrent concrètement obtenir un accord similaire à celui qu'a obtenu le transporteur réunionnais. Et là , nous entrons dans un jeu d'influence.
"Ce qui est très important pour nous c'est que les acteurs ne se comparent pas l'un et l'autre. Il pourrait y avoir une course à l'échalote, car l'un a obtenu tel ou tel abandon de dettes et, par conséquent, l'autre veut autant," constate Bercy.
A lire : Air Austral sera-t-elle sauvée pour Noël ? 🔑
Cependant, le père Noël pourrait être moins généreux qu'avec Air Austral. L'espoir de bénéficier d'un effacement de 80% des dettes de l'entreprise moyennant une recapitalisation de seulement 30 millions d'euros, paraît s'éloigner.
Surtout que l'Etat est déjà intervenu dans le passif, lors de la reprise par les Antillais.
Il sera dans l'incapacité légale vis-à -vis de l'Europe d'accorder des aides supplémentaires. Par contre une intervention, autour d'une restructuration, comprenant un abandon de la dette, est toujours possible.
Car force est de constater que, 2 ans après la crise sanitaire, l'Etat français est toujours le principal "créancier" de Corsair...
La restructuration financière de Corsair va prendre du temps, il faudra être patient, nous prévient-on. Si l'urgence n'est pas la même que celle qu'a connu Air Austral, nous sentons que les négociations ne sont pas si aisées.
Aux Antilles, certains responsables ont des discours crispants et demandent beaucoup (trop) d'efforts Ă l'Etat.
Ils espèrent concrètement obtenir un accord similaire à celui qu'a obtenu le transporteur réunionnais. Et là , nous entrons dans un jeu d'influence.
"Ce qui est très important pour nous c'est que les acteurs ne se comparent pas l'un et l'autre. Il pourrait y avoir une course à l'échalote, car l'un a obtenu tel ou tel abandon de dettes et, par conséquent, l'autre veut autant," constate Bercy.
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Cependant, le père Noël pourrait être moins généreux qu'avec Air Austral. L'espoir de bénéficier d'un effacement de 80% des dettes de l'entreprise moyennant une recapitalisation de seulement 30 millions d'euros, paraît s'éloigner.
Surtout que l'Etat est déjà intervenu dans le passif, lors de la reprise par les Antillais.
Il sera dans l'incapacité légale vis-à -vis de l'Europe d'accorder des aides supplémentaires. Par contre une intervention, autour d'une restructuration, comprenant un abandon de la dette, est toujours possible.
Car force est de constater que, 2 ans après la crise sanitaire, l'Etat français est toujours le principal "créancier" de Corsair...
Corsair : un dernier plan de soutien, puis plus rien !
Mais le soutien du Gouvernement, comme pour Air Austral, sera conditionné à l'accord de Bruxelles auprès de qui il faudra justifier des millions de passif effacés dans les entreprises privées.
D'autant que cela fait deux fois, depuis 2020, que le dossier revient sur les tables de la Commission européenne.
"Les règles sont strictes : b[nous ne pouvons pas cumuler plan d'aide sur plan d'aide, c'est une contrainte assez forte sur ce dossier," nous affirme-t-on depuis Paris.
Il sera nécessaire que les acteurs privés en prennent leur part aussi, car la marge de manœuvre du Gouvernement sera étroite et épiée depuis Bruxelles.
En somme, ce dernier met la pression auprès des actionnaires.
Une chose est sûre : si aide il y a Corsair devra faire avec des contraintes imposées par la Commission européenne. A l'heure, où nous écrivons ces lignes, le transporteur doit composer avec une flotte limitée à 9 appareils jusqu'au 30 septembre 2023.
Une disposition qui pourrait donc être renouvelée et d'autres lui seront sans doute ajoutées.
"Tout ne repose pas sur nous, il reste à savoir l'acteur privé qui sera à bord de l'entreprise," nous précise-t-on.
Et Ă ce sujet, les actuels actionnaires seraient prĂŞts Ă remettre au pot, tout en ayant (sans doute) l'appui d'un nouvel arrivant.
Ce dernier ne serait autre que Laurent Abitbol avec Marietton. Le Lyonnais serait en passe de transformer ses obligations et d'entrer dans le capital du transporteur.
Il semble avoir été conquis par les avantages et les petits tarifs que lui confère sa proximité avec Corsair, notamment sur les Antilles et la République Dominicaine.
D'autant que cela fait deux fois, depuis 2020, que le dossier revient sur les tables de la Commission européenne.
"Les règles sont strictes : b[nous ne pouvons pas cumuler plan d'aide sur plan d'aide, c'est une contrainte assez forte sur ce dossier," nous affirme-t-on depuis Paris.
Il sera nécessaire que les acteurs privés en prennent leur part aussi, car la marge de manœuvre du Gouvernement sera étroite et épiée depuis Bruxelles.
En somme, ce dernier met la pression auprès des actionnaires.
Une chose est sûre : si aide il y a Corsair devra faire avec des contraintes imposées par la Commission européenne. A l'heure, où nous écrivons ces lignes, le transporteur doit composer avec une flotte limitée à 9 appareils jusqu'au 30 septembre 2023.
Une disposition qui pourrait donc être renouvelée et d'autres lui seront sans doute ajoutées.
"Tout ne repose pas sur nous, il reste à savoir l'acteur privé qui sera à bord de l'entreprise," nous précise-t-on.
Et Ă ce sujet, les actuels actionnaires seraient prĂŞts Ă remettre au pot, tout en ayant (sans doute) l'appui d'un nouvel arrivant.
Ce dernier ne serait autre que Laurent Abitbol avec Marietton. Le Lyonnais serait en passe de transformer ses obligations et d'entrer dans le capital du transporteur.
Il semble avoir été conquis par les avantages et les petits tarifs que lui confère sa proximité avec Corsair, notamment sur les Antilles et la République Dominicaine.
AĂ©rien : le gouvernement pousse (toujours) vers une consolidation
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Un nouvel arrivant qui explique, sans doute, la sérénité ambiante.
Dans cette hypothèse, le ciel semble se dégager pour Corsair même si on peut légitimement se demander pourquoi l'Etat soutient une nouvelle fois une entreprise dont la viabilité parait précaire ?
Elle n'a connu que deux exercices bénéficiaires depuis 2012, même si le covid a lourdement plombé les comptes.
"La temporalité de l'intervention a desservi la compagnie. Nous sommes intervenus au début de la pandémie. Le paquet d'aides ne prenait pas en compte le cas d'une épidémie sur le long court, rassure Bercy.
Après avoir sauvé 3 compagnies (Air France, Corsair et Air Austral) à coup de milliards, le gouvernement a bien cherché une échappatoire à plus long terme. Durant la pandémie, Bruno Le Maire a plaidé et (fortement) poussé à une consolidation. qui n'est jamais venue.
Par exemple, e rapprochement raté avec Air Austral et celui avec le Groupe Dubreuil n'a pas eu lieu, malgré des relances durant l'année 2022. Bercy en a pris note et le déplore.
"Après cela pose la question : quelle est la viabilité à long terme de ces petites entreprises, alors qu’il y a clairement un besoin de consolidation pour obtenir des entités plus résilientes et robustes ?"" questionne Bercy.
Le chapitre, définitivement refermé (?) du mariage Air Austral et Corsair, ne clôture pas pour autant la recherche d'une consolidation salvatrice pour le pavillon français...
Dans cette hypothèse, le ciel semble se dégager pour Corsair même si on peut légitimement se demander pourquoi l'Etat soutient une nouvelle fois une entreprise dont la viabilité parait précaire ?
Elle n'a connu que deux exercices bénéficiaires depuis 2012, même si le covid a lourdement plombé les comptes.
"La temporalité de l'intervention a desservi la compagnie. Nous sommes intervenus au début de la pandémie. Le paquet d'aides ne prenait pas en compte le cas d'une épidémie sur le long court, rassure Bercy.
Après avoir sauvé 3 compagnies (Air France, Corsair et Air Austral) à coup de milliards, le gouvernement a bien cherché une échappatoire à plus long terme. Durant la pandémie, Bruno Le Maire a plaidé et (fortement) poussé à une consolidation. qui n'est jamais venue.
Par exemple, e rapprochement raté avec Air Austral et celui avec le Groupe Dubreuil n'a pas eu lieu, malgré des relances durant l'année 2022. Bercy en a pris note et le déplore.
"Après cela pose la question : quelle est la viabilité à long terme de ces petites entreprises, alors qu’il y a clairement un besoin de consolidation pour obtenir des entités plus résilientes et robustes ?"" questionne Bercy.
Le chapitre, définitivement refermé (?) du mariage Air Austral et Corsair, ne clôture pas pour autant la recherche d'une consolidation salvatrice pour le pavillon français...