« Aujourd’hui, Aigle Azur, pour continuer d’exister, exige des actions vigoureuses et immédiates ».
Une communication interne, envoyée lundi 26 août 2019 aux salariés à la suite d’une réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE), ne laisse plus place au doute : Aigle Azur va mal.
Ce même jour, deux nouveaux dirigeants ont été nommés : Gérard Houa, l’un des actionnaires, à la présidence, et Philippe Bohn, homme d’affaires français bien connu en Afrique, ex-responsable d’Airbus sur le continent et récent co-fondateur d’Air Sénégal, à la direction générale.
Lire : Aigle Azur : Gérard Houa et Philippe Bohn prennent les commandes
Frantz Yvelin, à la tête depuis 2 ans de la deuxième compagnie française en termes de passagers transportés et responsable de son ouverture au long-courrier, a été remercié en des termes peu flatteurs.
« Les actionnaires ont longtemps été tenus dans l’ignorance de (la) situation, alors que dans le même temps, la direction annonçait l’objectif d’un résultat à l’équilibre, voire légèrement excédentaire », peut-on lire dans le communiqué de la nouvelle direction.
« Toutes les solutions explorées jusqu’à présent ont consisté - au grand détriment des salariés - à brader ces actifs dans une démarche de court terme, sans vision pour l’avenir et sans le réel souci de sauver l’entreprise », y est-il précisé.
Une communication interne, envoyée lundi 26 août 2019 aux salariés à la suite d’une réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE), ne laisse plus place au doute : Aigle Azur va mal.
Ce même jour, deux nouveaux dirigeants ont été nommés : Gérard Houa, l’un des actionnaires, à la présidence, et Philippe Bohn, homme d’affaires français bien connu en Afrique, ex-responsable d’Airbus sur le continent et récent co-fondateur d’Air Sénégal, à la direction générale.
Lire : Aigle Azur : Gérard Houa et Philippe Bohn prennent les commandes
Frantz Yvelin, à la tête depuis 2 ans de la deuxième compagnie française en termes de passagers transportés et responsable de son ouverture au long-courrier, a été remercié en des termes peu flatteurs.
« Les actionnaires ont longtemps été tenus dans l’ignorance de (la) situation, alors que dans le même temps, la direction annonçait l’objectif d’un résultat à l’équilibre, voire légèrement excédentaire », peut-on lire dans le communiqué de la nouvelle direction.
« Toutes les solutions explorées jusqu’à présent ont consisté - au grand détriment des salariés - à brader ces actifs dans une démarche de court terme, sans vision pour l’avenir et sans le réel souci de sauver l’entreprise », y est-il précisé.
50 millions d’euros de pertes et un réseau en pagaille
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Il faut dire que, d’après les nouveaux dirigeants de l’historique compagnie française longtemps orientée vers les liaisons vers l’Algérie, Aigle Azur a perdu plus de 50 millions d’euros entre novembre 2017 et juin 2019.
« Près des trois quarts des pertes constatées sont imputables à l’exploitation de lignes moyen-courrier en Europe », précisent-ils.
En effet, après des lancements à raison de 3 vols par jour, les lignes reliant Paris-Orly à Milan et Berlin seraient récemment passées à 3 vols par semaine.
La liaison entre Marseille et Dakar est suspendue. Au début du mois de janvier 2019, la compagnie avait aussi arrêté l’exploitation de sa ligne domestique reliant Lyon Saint-Exupéry à Nantes-Atlantique.
8 mois après son lancement, la première ligne long-courrier reliant Orly et Pékin a aussi été stoppée.
L’autre ligne long-courrier, la transatlantique vers Saõ Paulo, malgré les démentis que nous avait envoyés la direction, devrait bien être abandonnée dès cette rentrée, alors qu’Aigle Azur était en renégociation de son accord de partage de codes avec le transporteur Azul.
En 2019, Aigle Azur a aussi procédé à des annonces tous azimuts : renforçant son réseau vers le Mali (4 vols par semaine), vers Saõ Paulo (5 vols par semaine), ouvrant une ligne entre Marseille et Moscou (Russie) puis entre Paris-Orly et Kiev (Ukraine), et signant un accord de partage de codes avec ASL Airlines vers l’Algérie.
« Près des trois quarts des pertes constatées sont imputables à l’exploitation de lignes moyen-courrier en Europe », précisent-ils.
En effet, après des lancements à raison de 3 vols par jour, les lignes reliant Paris-Orly à Milan et Berlin seraient récemment passées à 3 vols par semaine.
La liaison entre Marseille et Dakar est suspendue. Au début du mois de janvier 2019, la compagnie avait aussi arrêté l’exploitation de sa ligne domestique reliant Lyon Saint-Exupéry à Nantes-Atlantique.
8 mois après son lancement, la première ligne long-courrier reliant Orly et Pékin a aussi été stoppée.
L’autre ligne long-courrier, la transatlantique vers Saõ Paulo, malgré les démentis que nous avait envoyés la direction, devrait bien être abandonnée dès cette rentrée, alors qu’Aigle Azur était en renégociation de son accord de partage de codes avec le transporteur Azul.
En 2019, Aigle Azur a aussi procédé à des annonces tous azimuts : renforçant son réseau vers le Mali (4 vols par semaine), vers Saõ Paulo (5 vols par semaine), ouvrant une ligne entre Marseille et Moscou (Russie) puis entre Paris-Orly et Kiev (Ukraine), et signant un accord de partage de codes avec ASL Airlines vers l’Algérie.
Des fermetures de lignes et pas de Top Resa
Au-delà de la situation pour le moins chaotique et peu lisible du réseau, la compagnie a également dû rendre un de ses avions à son loueur, à la suite d’un obscur différend financier.
La direction nous avait expliqué que le loueur était dans cette affaire fautif, bien que ce dernier avait décidé de bloquer l’appareil au sol.
Depuis, le transporteur fondé en 1946 par l’industriel Sylvain Floirat, doit se résoudre à des actions d’urgence pour trouver du cash, comme vendre ses activités au Portugal à l’espagnol Vueling. Les vols vers le Portugal devraient s’arrêter d’ici la fin octobre.
Ultime preuve, enfin, de la situation d’Aigle Azur : le transporteur a renoncé à participer au salon IFTM Top Resa, grande messe annuelle du secteur du tourisme français, qui se tiendra en octobre à Paris.
Une situation de crise globale qui inquiète en plus haut lieu, plusieurs réunions s’étant tenues dernièrement sur le sujet au ministère des Transports et à Bercy.
L’orage n’a décidément pas fini de gronder au-dessus de la compagnie qui transporte 1,88 million de passagers par an et compte près de 1200 salariés.
La direction nous avait expliqué que le loueur était dans cette affaire fautif, bien que ce dernier avait décidé de bloquer l’appareil au sol.
Depuis, le transporteur fondé en 1946 par l’industriel Sylvain Floirat, doit se résoudre à des actions d’urgence pour trouver du cash, comme vendre ses activités au Portugal à l’espagnol Vueling. Les vols vers le Portugal devraient s’arrêter d’ici la fin octobre.
Ultime preuve, enfin, de la situation d’Aigle Azur : le transporteur a renoncé à participer au salon IFTM Top Resa, grande messe annuelle du secteur du tourisme français, qui se tiendra en octobre à Paris.
Une situation de crise globale qui inquiète en plus haut lieu, plusieurs réunions s’étant tenues dernièrement sur le sujet au ministère des Transports et à Bercy.
L’orage n’a décidément pas fini de gronder au-dessus de la compagnie qui transporte 1,88 million de passagers par an et compte près de 1200 salariés.