Croisières aériennes : Safrans du Monde accélère 🔑

Cela fait maintenant 21 ans que Safrans du Monde a vu le jour.

Comme pour tous les opérateurs du tourisme, ce spécialiste des croisières aériennes très haut de gamme a été secoué par la pandémie de Covid.

Mais, s'enflamme Guy Bigiaoui, son fondateur et président, rencontré lors d'un déjeuner à Paris, "en 2023, notre activité a largement dépassé ses niveaux d'avant Covid". Guy Bigiaoui se refuse cependant à donner des chiffres précis, nous laissant sur notre faim.

"Notre adhésion à des réseaux internationaux comme Serandipians by Traveller Made et Pure Life Experiences nous permet de repousser le champs des possibles", fait-il encore valoir, regrettant de n'être "pas encore très connu sur le marché français".

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"L'an dernier, notre clientèle d'origine américaine a nettement augmenté", constate Guy Bigiaoui. "Cependant, assure-t-il, un peu plus de la moitié de la clientèle est restée européenne, et à 80% francophone".

Il précise aussi que la clientèle a, dans son ensemble, "beaucoup rajeuni" : "avant le Covid, elle avait entre 50 et 75 ans. Désormais, elle a plutôt entre 40 et 75 ans".

Si dans leur grande majorité, les passagers voyagent en couple, un quart d'entre eux sont cependant "des solos". Et, se réjouit Guy Bigiaoui, "nous avons 70% de repeaters".

Ce qui, selon le fondateur du voyagiste, témoigne de la bonne santé de Safrans du Monde, c'est l'élargissement de son offre.

"DMC pour la France pour des clients étrangers" et organisateur "de voyages sur-mesure dans une centaine de pays", Safrans du Monde développe également une "Collection précieuse".

"Il s'agit d'une collection de voyages intimistes, en groupes réduits, pour découvrir des lieux d'exception, en compagnie d'un guide francophone et d'un accompagnateur attitré", explique Guy Bigiaoui.

Et de préciser : "ces voyages commencent sur le pas de votre porte avec un chauffeur privé, les vols long-courriers sont en classe Affaires, les hébergements prestigieux, les soirées agrémentées de dîners gastronomiques, de spectacles, de survols panoramiques".

Au programme, en 2024, trois destinations : "Le Japon en version Grand Luxe" est proposé une première fois du 18 mars au 5 avril puis, de nouveau, du 14 novembre au 2 décembre ; "Majesté d'Afrique Australe" sera organisé du 4 au 20 avril puis, de nouveau, du 26 septembre au 12 octobre 2024 ; et, enfin, "Le Rajasthan en Version Grand luxe" est annoncé du 15 au 27 novembre.

Ces voyages ont un prix, et il est élevé : 33 000 € par personne pour le Rajasthan, 39 000 € pour l'Afrique Australe, 49 000 € pour le Japon. "Tout est inclus", insiste cependant Guy Bigiaoui. Chaque voyage se fait avec seulement 12 ou 16 personnes. Et les participants peuvent choisir le thème d'une ou deux journées".

Viennent enfin - ou plutôt d'abord - les fameuses croisières aériennes auxquelles le nom de Safrans du Monde est largement attaché.

A titre d'exemple, voici l'itinéraire de la croisière prévue du 2 au 26 octobre 2024, soit 25 jours et 9 escales : Paris, New-York, le Machu-Picchu au Pérou, l'Ile de Pâques, la Polynésie française, Sydney, Hanoï au Vietnam, Angkor au Cambodge, le Taj Mahal en Inde, Le Caire et enfin, retour à Paris.

"Le but, c'est de donner une vue panoramique, globale, en montrant diverses facettes, géographiques, culturelles, de la planète", explique Guy Bigiaoui. "C'est le voyage d'une vie, une parenthèse hors du temps, faite de rencontres magiques, de saveurs exotiques, de lumières exquises", s'enthousiasme-t-il.

Si ceux qui optent pour la "Collection précieuse" prennent des avions de lignes régulières, les clients qui choisissent les croisières aériennes voyagent sur un avion affrété spécialement par Safrans du Monde.

Cette année, ce sera sur un Airbus A340 de la compagnie maltaise Air X, l'un des plus grands opérateurs de jets privés. "Cet Airbus A340 , souligne Guy Bigiaoui, sera équipé de seulement 100 sièges type couchettes, ce qui permet d'avoir de la place, un plafond haut, de pouvoir circuler dans l'avion et de bénéficier d'une plus grande autonomie de vol sans escale technique.

Son équipage est habitué à un service haut de gamme en gants blancs", insiste-t-il.

Toutefois, ceux qui optent pour ces croisières aériennes - toutes accompagnées par Guy Bigiaoui en personne - ont le choix entre deux formules. La formule "Club Safrans" inclut, à bord de l'avion, un service type classe Affaires et, à terre, un hébergement en cinq étoiles, la pension complète, les soirées et les spectacles. A terre toujours, le voyage se fait en groupe de 25 personnes maximum, avec un accompagnateur dédié.

Les croisières aériennes formule "Première Safrans", sont, logiquement, d'un standing supérieur. Non seulement, pour les clients, "le voyage commence dès le pas de leur porte avec un chauffeur privé, mais ils bénéficient de prestations encore supérieures", promet Guy Bigiaoui.

En découle l'arrivée à Paris la veille du grand départ, suivie d'une nuit à l'hôtel. Le lendemain, une fois à bord de l'avion, ces clients bénéficient d'un service Première classe, puis, à terre, de chambres plus grandes, de restaurants plus chics, de programmes de visites enrichis, etc.

"Pour enrichir notre offre à bord de l'avion avec une French touch, poursuit Guy Bigiaoui, nous nous sommes entourés d'experts dans le domaine du bien-être et de la gastronomie".

Ainsi, la marque Sothys offre aux passagers une trousse de produits personnalisés, avec notamment une crème anti-âge à base de safran pour les femmes ; le chef Paul Caussé élabore la carte des menus ; le Harry's Bar de Paris a concocté un cocktail signature "Safrans du Monde"; enfin, les Caves de Taillevent ont élaboré une carte de vins, spiritueux et champagne exclusive.

"A bord de l'avion, nous embarquons 712 bouteilles", précise Guy Bigiaoui. Il reprend : "des marques viennent nous chercher. Nous essaierons de développer d'autres partenariats", assure-t-il.

Ces croisières aériennes sont commercialisées 95 000€ en Club Safrans et 135 000€ en Première Safrans, pour des "réservations anticipées" jusqu'au 31 mars 2024. Après cette date, ces prix seront relevés de 5 000€.

"Nous sommes dans l'ultra-luxe, s'énorgueillit Guy Bigiaoui. Et sur ce segment-là, celui de l'ultra-luxe, nous n'avons plus de concurrent en France, assure-t-il encore.

Au lieu de proposer, comme d'habitude, une croisière aérienne, nous en proposons deux en 2024. Nous avons aussi rallongé les itinéraires à 25 jours, poursuit encore le président de Safrans du Monde. En 2025, nous proposerons également deux croisières Tour du Monde. Et nous avons ajouté une croisière aérienne dédiée à un seul continent, l'Amérique latine".

Alors que beaucoup d'opérateurs peinent encore en cette période d'après-Covid, Safrans du Monde a-t-il réellement les reins assez solides pour se lancer dans cette politique d'expansion ? "Oui, puisque, comme vous le constatez, nous opérons deux croisières dès cette année", rétorque Guy Bigiaoui, sans répondre vraiment à la question de TourMaG.

Les innovations introduites par Safrans du Monde sont le signe, selon lui, "de l'engouement pour ces croisières, en particulier aux Etats-Unis.

Sur la première croisière, qui partira en avril 2024, nous avons pour l'instant une cinquantaine de personnes. Majoritairement, ce sont des Européens, détaille-t-il. C'est également le cas pour celle qui partira en octobre 2024.

Cette année, précise encore le président de Safrans du Monde, j'ai ajouté, en sus, à notre programme, une version partielle de notre tour du monde aérien.

Ce sera un voyage de 15 jours qui permettra de découvrir Séoul, Auckland, Queenstown, Hobart, Perth avant de revenir à Paris. Les voyageurs rejoindront notre croisière aérienne après un vol en ligne régulière jusqu'à Queenstown. Pour cette offre spéciale, j'ai réservé quatre places. Le prix est de 60 000 euros".

A l'heure où les déplacements en avion font l'objet de polémiques en raison des importantes émissions en gaz à effet de serre qu'ils induisent, un boulevard s'ouvre-t-il vraiment devant les croisières aériennes ?

"Nos voyages ont une empreinte carbone, c'est vrai, reconnaît Guy Bigiaoui. Mais, avec 70 heures de vol en 25 jours, nos croisières autour du monde ont un impact moindre que si l'avion que nous affrétons à cet effet était loué par des opérateurs à la journée. Car, alors, il volerait sans doute 17 heures par jour..."

Par ailleurs, conclut-il, "nous apportons notre contribution à un développement plus durable. Au Rwanda, par exemple, nous participons au financement d'une fondation qui œuvre en faveur de la protection des gorilles. Ailleurs, nous finançons des actions en faveur de communautés villageoises".

Pour louable que soit cet engagement sur le terrain, il laisse entier les interrogations sur l'avenir à moyen terme des croisières aériennes à l'heure du "flygskam" ou "flight shaming", comme disent nos voisins suédois et anglais.

Certes, jusqu'ici, ces mouvements d'opinion n'ont pas vraiment changé les habitudes de voyager, même pas celles des jeunes, mais qu'en sera-t-il demain ?

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