Laurent Demaret, Executive Vice President Global Sales & Marketing Neo Technology Group : "les déplacements reprennent, c’est en moyenne 75% par rapport à 2019, 125% en ce qui concerne Neo."
TourMag.com - Comment Neo Technology Group (ex-KDS) peut aider les entreprises à se décarboner ?
Laurent Demaret Déjà, nous sommes en train de passer de la simple notion de responsabilité éthique à quelque chose qui devient beaucoup plus engageant, notamment pour les grandes entreprises. Et, en face, c’est tout un écosystème qui prend aujourd’hui des engagements pour permettre aux entreprises de réduire leurs émissions. KDS avait lancé cette dynamique il y a déjà 10 ans.
Dans notre outil, on proposait alors trois modes de résultat : l’option la plus rapide, la moins chère ou la plus économe en termes de CO2. On nous a dit « on ne s’en servira pas ». C’est donc sous l’impulsion du marché, à l’époque, que nous avons retiré l’option « Green ».
Nous avons une certaine responsabilité puisque l’on fait voyager des personnes, mais ce n’est pas le voyage le problème mais l’émission de CO2. On doit se demander comment les fait-on voyager et pour quelle émission, voire budget, de CO2.
En effet, au même titre que l’on devrait tous avoir des budgets financiers, il nous semble naturel à l’avenir d’inclure un budget CO2 ainsi qu’un budget permettant d’évaluer le « bien-être » du voyageur – est-ce que l’on fait voyager les collaborateurs dans de bonnes conditions.
Que sommes-nous capables d’apporter à un utilisateur pour qu’il puisse faire ses choix ? Et notamment quelle information lui est fournie sur l’impact carbone de son déplacement ?
Jusqu’à récemment, on s’appuyait sur trois normes, l’anglaise DEFRA, la française ADEME et l’américaine EPA, toutes basées sur la distance parcourue. Bien qu’aucun client ne s’accorde à utiliser la même norme. Nous avons recherché les normes les plus abouties voire proposer des combinatoires entre celles qui monitorent bien un aspect mais moins bien un autre.
Laurent Demaret Déjà, nous sommes en train de passer de la simple notion de responsabilité éthique à quelque chose qui devient beaucoup plus engageant, notamment pour les grandes entreprises. Et, en face, c’est tout un écosystème qui prend aujourd’hui des engagements pour permettre aux entreprises de réduire leurs émissions. KDS avait lancé cette dynamique il y a déjà 10 ans.
Dans notre outil, on proposait alors trois modes de résultat : l’option la plus rapide, la moins chère ou la plus économe en termes de CO2. On nous a dit « on ne s’en servira pas ». C’est donc sous l’impulsion du marché, à l’époque, que nous avons retiré l’option « Green ».
Nous avons une certaine responsabilité puisque l’on fait voyager des personnes, mais ce n’est pas le voyage le problème mais l’émission de CO2. On doit se demander comment les fait-on voyager et pour quelle émission, voire budget, de CO2.
En effet, au même titre que l’on devrait tous avoir des budgets financiers, il nous semble naturel à l’avenir d’inclure un budget CO2 ainsi qu’un budget permettant d’évaluer le « bien-être » du voyageur – est-ce que l’on fait voyager les collaborateurs dans de bonnes conditions.
Que sommes-nous capables d’apporter à un utilisateur pour qu’il puisse faire ses choix ? Et notamment quelle information lui est fournie sur l’impact carbone de son déplacement ?
Jusqu’à récemment, on s’appuyait sur trois normes, l’anglaise DEFRA, la française ADEME et l’américaine EPA, toutes basées sur la distance parcourue. Bien qu’aucun client ne s’accorde à utiliser la même norme. Nous avons recherché les normes les plus abouties voire proposer des combinatoires entre celles qui monitorent bien un aspect mais moins bien un autre.
Un partenariat avec Choose pour mieux calculer les émissions de CO2
C’est pourquoi nous venons d’intégrer dans notre dernière version de Neo trois nouvelles méthodologies de calcul : ICAO, IATA RP 1726 et IATA CO2 Connect. Elles vont plus loin dans le calcul, en se basant sur la consommation réelle en kérosène, selon la route, le type d’appareil, le taux de remplissage sur la compagnie réservée….
Pour ce faire, Neo est connecté, via API, à la plateforme de notre nouveau partenaire Choose qui nous renvoie les informations de manière dynamique, pour un affichage contextualisé et pertinent.
Nos clients peuvent ainsi utiliser la norme ICAO pour l’aérien et conserver ADEME pour le rail. De plus, avec la NDC, nous sommes capables de mettre en avant les offres SAF,on n’a pas encore trouvé meilleur moyen pour décarboner le transport aérien !
Aujourd’hui, les moteurs des nouveaux appareils acceptent ce carburant et, à terme, nous irons plus loin en incluant un critère de recherche « je veux un vol SAF ».
Il sera aussi possible de réserver un billet dont le tarif intègrera la contribution au SAF, ce qui sera à créditer à l’action de l’entreprise. Nous croyons en cette approche, elle est techniquement accessible et notre maison mère, AmexGBT, avec ses partenaires, ont lancé Avelia, une plateforme reposant sur des technologies blockchain permettant la redistribution d'1 million de gallons SAF à ses clients désireux de décarboner leur voyage.
Pour ce faire, Neo est connecté, via API, à la plateforme de notre nouveau partenaire Choose qui nous renvoie les informations de manière dynamique, pour un affichage contextualisé et pertinent.
Nos clients peuvent ainsi utiliser la norme ICAO pour l’aérien et conserver ADEME pour le rail. De plus, avec la NDC, nous sommes capables de mettre en avant les offres SAF,on n’a pas encore trouvé meilleur moyen pour décarboner le transport aérien !
Aujourd’hui, les moteurs des nouveaux appareils acceptent ce carburant et, à terme, nous irons plus loin en incluant un critère de recherche « je veux un vol SAF ».
Il sera aussi possible de réserver un billet dont le tarif intègrera la contribution au SAF, ce qui sera à créditer à l’action de l’entreprise. Nous croyons en cette approche, elle est techniquement accessible et notre maison mère, AmexGBT, avec ses partenaires, ont lancé Avelia, une plateforme reposant sur des technologies blockchain permettant la redistribution d'1 million de gallons SAF à ses clients désireux de décarboner leur voyage.
Tout ou presque est configurable avec Neo
TourMag.com - Toutes ces informations ont pour objectif d’orienter le choix des clients ?
Laurent Demaret : On peut orienter le client principalement vers le train. C’est relativement important car avec la prise de conscience des employés, nous commençons à avoir des demandes que nous n’aurions pas imaginés.
Par exemple, sur Paris-Milan ou Paris-Madrid : pourquoi ne pas voyager de nuit ? Cela reste encore anecdotique dans le Business Travel car certains tiennent à leurs Miles, mais on voit ce genre de comportements individuels arriver et nous sommes aussi capable de le paramétrer pour nos clients qui veulent orienter le voyageur.
TourMag.com - Et la question du prix : imaginons que l’avion soit moins cher sur un trajet que le train ?
Laurent Demaret : C’est à la discrétion de l’entreprise. On peut avoir une politique voyage qui dit : si jamais le voyage en train est inférieur à trois heures, privilégier le train mais si le tarif est supérieur à 25% à celui de l’avion, alors vous pouvez prendre l’option de votre choix. Tout ou presque est configurable avec Neo.
Nous avons fait une enquête auprès 1.200 directeurs financiers, nous avons été surpris de noter que 65% d’entre eux étaient favorables à payer plus cher le prix du voyage s’il était décarboné. Aujourd’hui, les bonus de certains travel managers sont indexés à la diminution de l’empreinte carbone qu’ils sont capables de générer.
Laurent Demaret : On peut orienter le client principalement vers le train. C’est relativement important car avec la prise de conscience des employés, nous commençons à avoir des demandes que nous n’aurions pas imaginés.
Par exemple, sur Paris-Milan ou Paris-Madrid : pourquoi ne pas voyager de nuit ? Cela reste encore anecdotique dans le Business Travel car certains tiennent à leurs Miles, mais on voit ce genre de comportements individuels arriver et nous sommes aussi capable de le paramétrer pour nos clients qui veulent orienter le voyageur.
TourMag.com - Et la question du prix : imaginons que l’avion soit moins cher sur un trajet que le train ?
Laurent Demaret : C’est à la discrétion de l’entreprise. On peut avoir une politique voyage qui dit : si jamais le voyage en train est inférieur à trois heures, privilégier le train mais si le tarif est supérieur à 25% à celui de l’avion, alors vous pouvez prendre l’option de votre choix. Tout ou presque est configurable avec Neo.
Nous avons fait une enquête auprès 1.200 directeurs financiers, nous avons été surpris de noter que 65% d’entre eux étaient favorables à payer plus cher le prix du voyage s’il était décarboné. Aujourd’hui, les bonus de certains travel managers sont indexés à la diminution de l’empreinte carbone qu’ils sont capables de générer.
L'attachement hôtel augemente significativement
TourMag.com - Une agence de voyages pourrait-elle aller jusqu’à proposer de ne pas faire le déplacement ?
Laurent Demaret : Les agences de voyages ont su se réinventer à plusieurs reprises depuis leurs créations et accompagner leurs clients dans leurs transformations afin d’être de vrais partenaires à valeur ajoutée.
Lire aussi : Décarbonation voyage d’affaires : "les entreprises ont déjà des marges de manœuvre"
Alors pourquoi ne pas proposer une visioconférence ou tout autre alternative ? Dès lors où le business model est revu et est cohérent par rapport au service proposé tout est envisageable.
Néanmoins, pour le moment, nous constatons que les déplacements reprennent, c’est en moyenne 75% par rapport à 2019, 125% en ce qui concerne Neo. C’est tout simplement difficile dans notre économie de faire du business sans voyager.
TourMag.com - L’expérience voyage de l’utilisateur se rapproche-t-elle de celle du voyageur loisir ?
Laurent Demaret : Dans le privé, on évolue dans un monde sans contraintes, la décision finale nous appartient. Je suis responsable de mon budget. L’expérience digitale n’est pas la même pour le voyageur d’affaires mais nous sommes arrivés néanmoins à un niveau très satisfaisant voire aussi abouti que pour le loisir.
Par exemple, nous affichons aujourd’hui, pour les hôtels, un maximum d’information utiles, sur les services inclus mais aussi évaluation et avis des voyageurs.
Pour l’aérien, on se rapproche vraiment d’une réservation très BtoC, que l’on a porté au niveau de l’hôtel. On voit d’ailleurs un « attachement hôtel » augmenter significativement.
La prochaine étape, pour avoir un ensemble cohérent, c’est de s’attaquer au train et à la voiture.
Pour les notes de frais et la dématérialisation des reçus, nous en sommes tous plus ou moins au même point ; conformes depuis longtemps avec la règlementation française, nous nous adaptons, certification après certification, aux normes et certification européennes qui diffèrent selon les pays mais qui restent l’élément clef pour pouvoir opérer dans ces pays avec une expérience et un processus totalement dématérialisés.
A ce jour, notre plus grand client utilise Neo Travel & Expense dans près de 100 pays.
Laurent Demaret : Les agences de voyages ont su se réinventer à plusieurs reprises depuis leurs créations et accompagner leurs clients dans leurs transformations afin d’être de vrais partenaires à valeur ajoutée.
Lire aussi : Décarbonation voyage d’affaires : "les entreprises ont déjà des marges de manœuvre"
Alors pourquoi ne pas proposer une visioconférence ou tout autre alternative ? Dès lors où le business model est revu et est cohérent par rapport au service proposé tout est envisageable.
Néanmoins, pour le moment, nous constatons que les déplacements reprennent, c’est en moyenne 75% par rapport à 2019, 125% en ce qui concerne Neo. C’est tout simplement difficile dans notre économie de faire du business sans voyager.
TourMag.com - L’expérience voyage de l’utilisateur se rapproche-t-elle de celle du voyageur loisir ?
Laurent Demaret : Dans le privé, on évolue dans un monde sans contraintes, la décision finale nous appartient. Je suis responsable de mon budget. L’expérience digitale n’est pas la même pour le voyageur d’affaires mais nous sommes arrivés néanmoins à un niveau très satisfaisant voire aussi abouti que pour le loisir.
Par exemple, nous affichons aujourd’hui, pour les hôtels, un maximum d’information utiles, sur les services inclus mais aussi évaluation et avis des voyageurs.
Pour l’aérien, on se rapproche vraiment d’une réservation très BtoC, que l’on a porté au niveau de l’hôtel. On voit d’ailleurs un « attachement hôtel » augmenter significativement.
La prochaine étape, pour avoir un ensemble cohérent, c’est de s’attaquer au train et à la voiture.
Pour les notes de frais et la dématérialisation des reçus, nous en sommes tous plus ou moins au même point ; conformes depuis longtemps avec la règlementation française, nous nous adaptons, certification après certification, aux normes et certification européennes qui diffèrent selon les pays mais qui restent l’élément clef pour pouvoir opérer dans ces pays avec une expérience et un processus totalement dématérialisés.
A ce jour, notre plus grand client utilise Neo Travel & Expense dans près de 100 pays.