Le point économique
Depuis plus de quinze ans, les banques centrales nous ont habitué à un pilotage fin de la politique monétaire reposant sur une canalisation précise des anticipations des opérateurs de marché (le forward guidance). C’est désormais fini. Il va falloir naviguer à vue. La raison ? L’horizon économique et financier s’est très nettement complexifié en l’espace de quelques semaines.
La croissance économique montre des signes d’essoufflement, l’inflation ne chute pas assez rapidement (en février elle était à 8,5% en variation annuelle en zone euro) et on ajoute à cela les déboires du secteur bancaire (faillite de trois banques américaines positionnées sur des niches de marché et renouveau des inquiétudes à propos de la santé de Crédit Suisse).
En toute objectivité, étant donné le contexte inhabituellement compliqué, toute prévision formulée aujourd’hui a de fortes chances d’être invalidée demain. C’est pourquoi, après avoir augmenté son taux de dépôt de 50 points de base, comme prévu, la BCE s’est abstenue de prendre un engagement sur l’amplitude des prochaines hausses de taux à venir.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’exercice auquel était confronté Christine Lagarde n’était pas facile. Elle s’en est plutôt bien sortie. Cela a permis de stabiliser un peu l’EUR/USD qui a connu une très forte volatilité la semaine dernière (range de fluctuations de plus de 200 points).
Outre-Atlantique, l’inflation est aussi au cœur de l’attention. L’indice des prix à la consommation (IPC) a chuté de 0,4 point à 6% en variation annuelle. C’est le plus bas niveau depuis septembre 2021. En revanche, l’inflation sous-jacente (qui exclut les éléments les plus volatils) ne reflue pas vraiment (baisse de seulement 0,1 point à 5,5% en variation annuelle).
C’est justement l’inflation sous-jacente qui est surveillée de près par les banquiers centraux car elle est plus représentative de la réalité et de la persistance des pressions inflationnistes. Du côté de l’emploi, il n’y a pas de changement notable.
La dynamique reste favorable. Les revendications hebdomadaires au chômage, qui ont été publiées jeudi dernier, sont ressorties inférieures aux attentes à 192 000 contre un chiffre prévu par le consensus à 205 000.
En Asie, les nouvelles commandes de machines ont fortement rebondi en janvier au Japon (+4,5% en variation annuelle et +9,5% en variation mensuelle). C’est assez inattendu. Cet indicateur est important (il est souvent utilisé par les économistes) car il sert de baromètre du commerce international.
Les données du mois de janvier sont en contradiction avec d’autres statistiques portant sur le commerce international (qui a plutôt tendance à ralentir). Il faudra certainement attendre encore quelques mois afin d’y voir plus clair.
Le point technique
C’est évidemment inhabituel. L’euro a surtout perdu du terrain face au yen japonais qui a retrouvé son statut de valeur refuge privilégiée en période d’incertitude (baisse de la paire EUR/JPY de 1,26% en une semaine). En revanche, après des pertes importantes, l’euro a repris du terrain face au dollar américain.
Mais le rebond de fin de semaine dernière est fragile. Il y a encore beaucoup d’incertitude entourant la situation sur le front bancaire et la réaction possible des acteurs de marché.
|
SUPPORTS HEBDO |
RESISTANCES HEBDO |
||
|
S1 |
S2 |
R1 |
R2 |
EUR/USD |
1,0511 |
1,0391 |
1,0755 |
1,0840 |
EUR/GBP |
0,8698 |
0,8635 |
0,8925 |
0,9007 |
EUR/CAD |
1,4343 |
1,4070 |
1,4879 |
1,5150 |
EUR/JPY |
138,44 |
135,50 |
141,70 |
144,35 |
Les annonces à suivre
Aux Etats-Unis, le marché est partagé sur l’ampleur de la hausse des taux qui sera annoncée ce mercredi. Les pressions inflationnistes sont toujours élevées. Cela plaide en faveur d’une hausse de 50 points de base. En même temps, les difficultés d’une partie du secteur bancaire invitent à la prudence et à une hausse d’ampleur moindre (25 points de base).
Dans tous les cas, la décision de la Réserve Fédérale américaine (Fed) sera certainement critiquée par les acteurs de marché. Il faut s’attendre à un regain de volatilité sur les paires en USD et en particulier sur l’EUR/USD mercredi soir.
Pensez à adopter la bonne stratégie de couverture si vous êtes exposé. Enfin, l’incertitude est aussi présente concernant la décision que pourrait prendre la Banque d’Angleterre ce jeudi. La majorité des acteurs du marché anticipe une hausse de 25 points de base mais une minorité prévoit plutôt une pause de politique monétaire. C’est certainement prématuré, selon nous. Cette semaine va être agitée. C’est certain.
Nous en profitons pour vous annoncer un élargissement de nos capacités en devises. Dix-huit nouvelles devises d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie sont désormais traitables à l’achat ET à la vente avec des cours de change très favorables. Si vous avez des besoins en paiement et/ou en remontée de revenus dans ces devises, prenez contact avec notre salle de marché.
Nous ne manquerons pas de vous faire partager l’actualité de ces devises dans notre bulletin hebdomadaire, lorsque c’est pertinent.
Jour |
Heure |
Pays |
Indicateur |
A quoi s’attendre ? |
Impact |
21/03 |
11:00 |
Zone euro |
Indice ZEW du sentiment économique en Allemagne (Mars) |
Repli à 22,0 contre 28,1 en février. |
Moyen |
22/03 |
08:00 |
Royaume-Uni |
Indice des prix à la consommation (Février) |
Consensus à 10,3% contre 10,1% en janvier |
Elevé |
22/03 |
19:00 |
Etats-Unis |
Réunion de la banque centrale |
Le marché est partagé entre une hausse de 25 points de base ou de 50 points de base. |
Elevé |
23/03 |
09:30 |
Suisse |
Réunion de la banque centrale |
Hausse prévue de 50 points de base du taux directeur principal. |
Elevé |
23/03 |
13:00 |
Royaume-Uni |
Réunion de la banque centrale |
Hausse attendue de 25 points de base du taux directeur. |
Elevé |
Mondial Change accompagne notamment de nombreux acteurs du tourismes, agences de voyages, groupistes, tour-opérateurs, réceptifs...
www.mondialchange.com
Contact : hubert@mondialchange.com