"Sur 3 ans je vous le dis, l'objectif est même de gagner de l'argent, pas simplement l'équilibre économique" selon Pascal de Izaguirre le PDG de Corsair - Crédit photo : Corsair
TourMaG.com - Depuis quelques semaines, le voyage se libère. Est-ce que cela se ressent dans les chiffres de Corsair ?
Pascal de Izaguirre : Il y a très clairement une reprise des réservations, depuis que le gouvernement a annoncé le déconfinement pour la métropole et dévoilé le calendrier pour les DROM (nouvelle appellation des DOM-TOM).
C'est reparti notamment pour les acteurs du web et d'une façon moindre pour les agences de voyages physiques, d'autant que certaines sont encore fermées.
Si l'évolution des ventes est positive, je dois souligner que nous ne rattraperons jamais le retard accumulé pour l'été à venir. C'est trop tard, surtout qu'il reste des restrictions, puis les conditions de voyages vers les DROM (ex DOM-TOM) ont été dévoilées très tardivement.
TourMaG.com - Ces restrictions, sur les DOM, sont encore selon vous trop importantes pour sauver l'été à venir ?
Pascal de Izaguirre : Oui, le problème étant qu'il reste encore beaucoup trop de restrictions. Prenez le cas de la Réunion, où les freins sont nombreux, puisque même les vaccinés doivent s'auto-isoler, une mesure que je ne comprends pas.
Concernant la Guadeloupe et la Martinique, les non vaccinés doivent s'isoler par eux-mêmes. Les autorités nous disent que ce n'est que du déclaratif, mais c'est assez dissuasif pour de nombreuses personnes.
Si les annonces vont dans le bon sens, nous ne pouvons pas dire qu'il y ait encore une grande liberté dans le voyage, les contraintes sont importantes.
Pascal de Izaguirre : Il y a très clairement une reprise des réservations, depuis que le gouvernement a annoncé le déconfinement pour la métropole et dévoilé le calendrier pour les DROM (nouvelle appellation des DOM-TOM).
C'est reparti notamment pour les acteurs du web et d'une façon moindre pour les agences de voyages physiques, d'autant que certaines sont encore fermées.
Si l'évolution des ventes est positive, je dois souligner que nous ne rattraperons jamais le retard accumulé pour l'été à venir. C'est trop tard, surtout qu'il reste des restrictions, puis les conditions de voyages vers les DROM (ex DOM-TOM) ont été dévoilées très tardivement.
TourMaG.com - Ces restrictions, sur les DOM, sont encore selon vous trop importantes pour sauver l'été à venir ?
Pascal de Izaguirre : Oui, le problème étant qu'il reste encore beaucoup trop de restrictions. Prenez le cas de la Réunion, où les freins sont nombreux, puisque même les vaccinés doivent s'auto-isoler, une mesure que je ne comprends pas.
Concernant la Guadeloupe et la Martinique, les non vaccinés doivent s'isoler par eux-mêmes. Les autorités nous disent que ce n'est que du déclaratif, mais c'est assez dissuasif pour de nombreuses personnes.
Si les annonces vont dans le bon sens, nous ne pouvons pas dire qu'il y ait encore une grande liberté dans le voyage, les contraintes sont importantes.
Pass sanitaire : "si nous ne l'avons pas, nous ne repartirons pas !"
TourMaG.com - Pour Corsair, l'été pourrait être moins bon que le précédent selon vous ?
Pascal de Izaguirre : Je n'en sais rien encore, mais il ne sera pas aussi bon qu'escompté. Cela ne vaut pas seulement pour Corsair, c'est le cas pour tous les acteurs de l'aérien.
Nous faisons du yo-yo depuis l'année dernière, avec un nouveau confinement en novembre, puis une reprise pour les fêtes de fin d'année, des ventes qui partaient très bien en février et depuis nous sommes dans une phase de chute du trafic.
Si vous regardez les destinations que nous desservons, le Canada reste fermé, l'Île Maurice aussi, les incertitudes et les restrictions sont encore très importantes.
TourMaG.com - S'il y a des assouplissements, le flou est toujours pesant dans l'aérien et le voyage. Êtes-vous inquiet qu'un tel brouillard persiste après 16 mois de crise ?
Pascal de Izaguirre : Bien sûr, mais je reste optimiste.
Ce qui me rassure, c'est que nous avons bouclé notre plan de financement en fin d'année dernière, nous permettant de passer la crise avec une certaine sérénité. Nous gardons le cap sur le maintien et la modernisation de la flotte.
Nous avons pris possession de 2 Airbus A330 Neo, nous gardons espoir. Après le plus difficile dans tout cela, c'est que nous faisons du pilotage à vue, car nous manquons d'un calendrier avec une visibilité, nous devons tout ajuster au dernier moment.
Toutefois, les progrès de la vaccination me rendent optimiste. La vaccination est la clé de cette crise, elle nous permettra de libérer le transport aérien.
Si la vaccination progresse en France métropolitaine, elle doit le faire aussi dans les DROM (ex DOM-TOM) et dans les autres pays, elle est la meilleure garantie pour retrouver une vie normale.
TourMaG.com - Le pass sanitaire doit lui aussi entrer en application dans quelques jours, est-ce un frein ?
Pascal de Izaguirre : Je suis extrêmement favorable et partisan, si nous n'avons pas cet outil, nous ne repartirons pas.
Nous avons beaucoup souffert de la volatilité et de l'hétérogénéité des mesures entre les pays. Le transport aérien est une activité normée au niveau international, nous avons donc besoin d'un standard international pour nous permettre de repartir.
Je demande la généralisation du pass sanitaire le plus rapidement possible. Honnêtement, je pense que ce pass sanitaire sera pérennisé, nous ne reviendrons pas en arrière.
Tout d'abord, car nous ne sommes pas sortis de cette crise, puis nous devrons peut être nous faire vacciner régulièrement et nous ne sommes pas à l'abri d'autres pandémies.
C'est un très bon système qu'il faut le pérenniser.
Pascal de Izaguirre : Je n'en sais rien encore, mais il ne sera pas aussi bon qu'escompté. Cela ne vaut pas seulement pour Corsair, c'est le cas pour tous les acteurs de l'aérien.
Nous faisons du yo-yo depuis l'année dernière, avec un nouveau confinement en novembre, puis une reprise pour les fêtes de fin d'année, des ventes qui partaient très bien en février et depuis nous sommes dans une phase de chute du trafic.
Si vous regardez les destinations que nous desservons, le Canada reste fermé, l'Île Maurice aussi, les incertitudes et les restrictions sont encore très importantes.
TourMaG.com - S'il y a des assouplissements, le flou est toujours pesant dans l'aérien et le voyage. Êtes-vous inquiet qu'un tel brouillard persiste après 16 mois de crise ?
Pascal de Izaguirre : Bien sûr, mais je reste optimiste.
Ce qui me rassure, c'est que nous avons bouclé notre plan de financement en fin d'année dernière, nous permettant de passer la crise avec une certaine sérénité. Nous gardons le cap sur le maintien et la modernisation de la flotte.
Nous avons pris possession de 2 Airbus A330 Neo, nous gardons espoir. Après le plus difficile dans tout cela, c'est que nous faisons du pilotage à vue, car nous manquons d'un calendrier avec une visibilité, nous devons tout ajuster au dernier moment.
Toutefois, les progrès de la vaccination me rendent optimiste. La vaccination est la clé de cette crise, elle nous permettra de libérer le transport aérien.
Si la vaccination progresse en France métropolitaine, elle doit le faire aussi dans les DROM (ex DOM-TOM) et dans les autres pays, elle est la meilleure garantie pour retrouver une vie normale.
TourMaG.com - Le pass sanitaire doit lui aussi entrer en application dans quelques jours, est-ce un frein ?
Pascal de Izaguirre : Je suis extrêmement favorable et partisan, si nous n'avons pas cet outil, nous ne repartirons pas.
Nous avons beaucoup souffert de la volatilité et de l'hétérogénéité des mesures entre les pays. Le transport aérien est une activité normée au niveau international, nous avons donc besoin d'un standard international pour nous permettre de repartir.
Je demande la généralisation du pass sanitaire le plus rapidement possible. Honnêtement, je pense que ce pass sanitaire sera pérennisé, nous ne reviendrons pas en arrière.
Tout d'abord, car nous ne sommes pas sortis de cette crise, puis nous devrons peut être nous faire vacciner régulièrement et nous ne sommes pas à l'abri d'autres pandémies.
C'est un très bon système qu'il faut le pérenniser.
Rep Dom : "si nous avons d'autres opportunités, nous les saisirons"
TourMaG.com - Le coronavirus a apporté une plus grande flexibilité dans les réservations touristiques, notamment l'aérien. Pensez-vous que cela restera à l'avenir ?
Pascal de Izaguirre : Dans l'état actuel des choses, je ne pense pas que cela sera pérenne, car nous avons pris des mesures exceptionnelles, dans un contexte qui l'était tout autant.
Je pense néanmoins qu'à l'avenir, il en restera quelque chose, comme plus de souplesse. Je fais partie des gens qui pensent que cette crise va apporter des changements structurels, que ce soit pour le business et dans le comportement des consommateurs.
Un des éléments que je trouve le plus important dans ce que nous avons vécu, c'est de voir ce qu'elle modifiera dans le cours des choses. Pour la flexibilité et la souplesse, il restera quelque chose, car il est très difficile de revenir en arrière.
TourMaG.com - L'aérien ressortira fortement chamboulé par la crise, mais pensez-vous que le business-modèle va évoluer ?
Pascal de Izaguirre : Il n'existe pas un business-modèle unique, mais je pense que le trafic affaires ne va pas partir rapidement et il ne sera jamais aux niveaux constatés par le passé.
Ainsi les compagnies qui ont misé sur le busines travel auront quelques soucis à ce faire, car les entreprises ont fait des économies en diminuant les voyages, puis tout le monde s'est organisé pou vivre sans transport aérien durant cette crise. Si rien ne remplace le contact, beaucoup de choses peuvent être supplantées par les visioconférences.
Dans le tourisme ce qui va redémarrer le plus fort, c'est le loisir et le trafic affinitaire, voyez même dans cette clientèle : est-ce que les hôtels clubs, les croisières, les voyageurs en groupe auront le même succès qu'auparavant ? Je pense que les flux touristiques seront modifiés, les gens apprennent à passer leurs vacances autrement.
Ce qui me parait clair, pour les compagnies aériennes, c'est que la nécessité de contrôler les coûts est une évidence. L'intensité concurrentielle ne va pas diminuer bien au contraire, l'avenir des hubs pose aussi des questions, etc. Les conséquences sont importantes.
TourMaG.com - Corsair s'affiche comme une compagnie spécialiste des DOM, il y avait une rumeur insistante sur la desserte de Punta Cana (République Dominicaine) dès cet été, est-ce confirmé ?
Pascal de Izaguirre : Tout d'abord, nous ne sommes pas spécialistes des DOM, nous voulons être la compagnie de référence sur ces territoires, mais pas être exclusivement présents sur les DOM.
Nous sommes présents sur la Côte d'Ivoire, si nous pouvons nous développer sur l'Afrique, nous le ferons. Nous restons présents sur le Canada durant l'été, si nous avons d'autres opportunités sur des lignes internationales, nous les saisirons.
Après concernant la République Dominicaine, nous n'avons jamais eu l'intention de desservir Punta Cana cet été. J'ai entendu cela, mais nous avons la flotte que nous avons et avec celle-ci, nous pouvons desservir un nombre réduit de destinations.
Nous avons un programme assez musclé sur les Antilles et la Réunion, cela ne nous laissera pas la possibilité d'ouvrir des destinations autres.
Pascal de Izaguirre : Dans l'état actuel des choses, je ne pense pas que cela sera pérenne, car nous avons pris des mesures exceptionnelles, dans un contexte qui l'était tout autant.
Je pense néanmoins qu'à l'avenir, il en restera quelque chose, comme plus de souplesse. Je fais partie des gens qui pensent que cette crise va apporter des changements structurels, que ce soit pour le business et dans le comportement des consommateurs.
Un des éléments que je trouve le plus important dans ce que nous avons vécu, c'est de voir ce qu'elle modifiera dans le cours des choses. Pour la flexibilité et la souplesse, il restera quelque chose, car il est très difficile de revenir en arrière.
TourMaG.com - L'aérien ressortira fortement chamboulé par la crise, mais pensez-vous que le business-modèle va évoluer ?
Pascal de Izaguirre : Il n'existe pas un business-modèle unique, mais je pense que le trafic affaires ne va pas partir rapidement et il ne sera jamais aux niveaux constatés par le passé.
Ainsi les compagnies qui ont misé sur le busines travel auront quelques soucis à ce faire, car les entreprises ont fait des économies en diminuant les voyages, puis tout le monde s'est organisé pou vivre sans transport aérien durant cette crise. Si rien ne remplace le contact, beaucoup de choses peuvent être supplantées par les visioconférences.
Dans le tourisme ce qui va redémarrer le plus fort, c'est le loisir et le trafic affinitaire, voyez même dans cette clientèle : est-ce que les hôtels clubs, les croisières, les voyageurs en groupe auront le même succès qu'auparavant ? Je pense que les flux touristiques seront modifiés, les gens apprennent à passer leurs vacances autrement.
Ce qui me parait clair, pour les compagnies aériennes, c'est que la nécessité de contrôler les coûts est une évidence. L'intensité concurrentielle ne va pas diminuer bien au contraire, l'avenir des hubs pose aussi des questions, etc. Les conséquences sont importantes.
TourMaG.com - Corsair s'affiche comme une compagnie spécialiste des DOM, il y avait une rumeur insistante sur la desserte de Punta Cana (République Dominicaine) dès cet été, est-ce confirmé ?
Pascal de Izaguirre : Tout d'abord, nous ne sommes pas spécialistes des DOM, nous voulons être la compagnie de référence sur ces territoires, mais pas être exclusivement présents sur les DOM.
Nous sommes présents sur la Côte d'Ivoire, si nous pouvons nous développer sur l'Afrique, nous le ferons. Nous restons présents sur le Canada durant l'été, si nous avons d'autres opportunités sur des lignes internationales, nous les saisirons.
Après concernant la République Dominicaine, nous n'avons jamais eu l'intention de desservir Punta Cana cet été. J'ai entendu cela, mais nous avons la flotte que nous avons et avec celle-ci, nous pouvons desservir un nombre réduit de destinations.
Nous avons un programme assez musclé sur les Antilles et la Réunion, cela ne nous laissera pas la possibilité d'ouvrir des destinations autres.
L'exercice 2021 de Corsair : "ce sera encore une année de très lourdes pertes"
TourMaG.com - Si ce n'est les Antilles et la Réunion, Corsair ne cherche pas à développer son réseau ?
Pascal de Izaguirre : Vous savez que nous ouvrons Lyon, Marseille vers la Réunion cet été, puis Mayotte 4 fois par semaine. Le démarrage des réservations pour les départs depuis ces aéroports est très bon, nous sommes très satisfaits.
A priori, nous ne sommes pas du tout inquiets pour ces lignes. Nous avons prévu une programmation quotidienne vers Abidjan, pour la Réunion, nous avons prévu jusqu'à 12 vols par semaine, pour Pointe à Pitre 14 vols hebdomadaires et un peu moins pour Fort-de-France.
Je ne dis pas que nous n'avons pas d'autres projets, mais il est encore trop tôt pour les dévoiler.
TourMaG.com - Quand vous dites d'autres projets vous parlez de destinations ou de développer les départs depuis la province ? Puisque nous savons que vous regardez fortement pour des départs depuis Nantes.
Pascal de Izaguirre : Nous sommes sur divers projets, mais je ne peux pas vous les préciser encore.
Pour l'instant notre priorité reste la saison estivale. Ça reste une éventualité, mais cela dépend des discussions avec les aéroports.
TourMaG.com - Une fois que les Français pourront se rendre aux USA, la desserte de New York sera maintenue ?
Pascal de Izaguirre : Ce n'est pas encore à l'ordre du jour, puis il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau. Nous devons rester très agiles et opportunistes. Je suis à l'affût et à l'écoute.
Ce qui m'intéresse, c'est de gagner de l'argent. Dans une telle crise qui n'est pas terminée, nous devons être opportunistes.
TourMaG.com - Mi-février, Monsieur Vial Collet, actionnaire de Corsair et président du conseil de surveillance de OMRP, nous rapportait que Corsair perdait 600 000 euros par jour (Monsieur Vial Collet nous précise que la compagnie n'a perdu au maximum 250 000 euros par jour, ndlr). Est-ce que les finances se sont redressées et à quoi ressemblera l'exercice 2021 ?
Pascal de Izaguirre : Je vous le dis honnêtement, nous n'avons jamais perdu cette somme. Dans toute l'histoire de Corsair, pas un seul mois, nous avons perdu 18 millions d'euros.
La réalité est bien moindre, après 2021 restera comme une année de perte, mais ce n'est pas propre à Corsair. Vous le voyez bien, nous sommes en sous-régime et activité très fortement contrainte, depuis le début de l'exercice (octobre 2020).
Ce sera une année de très lourdes pertes, mais il est encore trop tôt pour jauger du niveau, car tout repose sur l'été à venir. Il ne sera pas celui que nous attendions, mais il peut vite évoluer dans un sens ou un autre.
Pour l'instant, je ne peux pas me prononcer, mais ce qui est clair, c'est que nous aurons encore une année de fortes pertes.
TourMaG.com - Face à une reprise très lente, l'Etat doit-il aller plus loin pour sauver et aider les compagnies françaises ?
Pascal de Izaguirre : Déjà il y a eu une très bonne décision, avec la prorogation de l'activité partielle, jusqu'à la fin du mois d'octobre.
Après personne n'avait anticipé les motifs impérieux pour les DROM (ex DOM-TOM) qui se traduisent par de lourdes pertes, donc il ne serait pas anormal que l'Etat cherche à compenser les secteurs impactés par les mesures.
Le gouvernement a fait le pari de soutenir l'économie pour éviter les faillites et les plans de licenciements économiques, il a été au rendez-vous. Nous n'avons pas eu de don de l'Etat, mais des prêts à rembourser, tout comme il n'est pas actionnaire de Corsair.
Pascal de Izaguirre : Vous savez que nous ouvrons Lyon, Marseille vers la Réunion cet été, puis Mayotte 4 fois par semaine. Le démarrage des réservations pour les départs depuis ces aéroports est très bon, nous sommes très satisfaits.
A priori, nous ne sommes pas du tout inquiets pour ces lignes. Nous avons prévu une programmation quotidienne vers Abidjan, pour la Réunion, nous avons prévu jusqu'à 12 vols par semaine, pour Pointe à Pitre 14 vols hebdomadaires et un peu moins pour Fort-de-France.
Je ne dis pas que nous n'avons pas d'autres projets, mais il est encore trop tôt pour les dévoiler.
TourMaG.com - Quand vous dites d'autres projets vous parlez de destinations ou de développer les départs depuis la province ? Puisque nous savons que vous regardez fortement pour des départs depuis Nantes.
Pascal de Izaguirre : Nous sommes sur divers projets, mais je ne peux pas vous les préciser encore.
Pour l'instant notre priorité reste la saison estivale. Ça reste une éventualité, mais cela dépend des discussions avec les aéroports.
TourMaG.com - Une fois que les Français pourront se rendre aux USA, la desserte de New York sera maintenue ?
Pascal de Izaguirre : Ce n'est pas encore à l'ordre du jour, puis il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau. Nous devons rester très agiles et opportunistes. Je suis à l'affût et à l'écoute.
Ce qui m'intéresse, c'est de gagner de l'argent. Dans une telle crise qui n'est pas terminée, nous devons être opportunistes.
TourMaG.com - Mi-février, Monsieur Vial Collet, actionnaire de Corsair et président du conseil de surveillance de OMRP, nous rapportait que Corsair perdait 600 000 euros par jour (Monsieur Vial Collet nous précise que la compagnie n'a perdu au maximum 250 000 euros par jour, ndlr). Est-ce que les finances se sont redressées et à quoi ressemblera l'exercice 2021 ?
Pascal de Izaguirre : Je vous le dis honnêtement, nous n'avons jamais perdu cette somme. Dans toute l'histoire de Corsair, pas un seul mois, nous avons perdu 18 millions d'euros.
La réalité est bien moindre, après 2021 restera comme une année de perte, mais ce n'est pas propre à Corsair. Vous le voyez bien, nous sommes en sous-régime et activité très fortement contrainte, depuis le début de l'exercice (octobre 2020).
Ce sera une année de très lourdes pertes, mais il est encore trop tôt pour jauger du niveau, car tout repose sur l'été à venir. Il ne sera pas celui que nous attendions, mais il peut vite évoluer dans un sens ou un autre.
Pour l'instant, je ne peux pas me prononcer, mais ce qui est clair, c'est que nous aurons encore une année de fortes pertes.
TourMaG.com - Face à une reprise très lente, l'Etat doit-il aller plus loin pour sauver et aider les compagnies françaises ?
Pascal de Izaguirre : Déjà il y a eu une très bonne décision, avec la prorogation de l'activité partielle, jusqu'à la fin du mois d'octobre.
Après personne n'avait anticipé les motifs impérieux pour les DROM (ex DOM-TOM) qui se traduisent par de lourdes pertes, donc il ne serait pas anormal que l'Etat cherche à compenser les secteurs impactés par les mesures.
Le gouvernement a fait le pari de soutenir l'économie pour éviter les faillites et les plans de licenciements économiques, il a été au rendez-vous. Nous n'avons pas eu de don de l'Etat, mais des prêts à rembourser, tout comme il n'est pas actionnaire de Corsair.
Corsair : "Si jamais tout va bien [...] nous penserons à augmenter la flotte"
TourMaG.com - Avant la crise, vous avez fait des efforts sur le numérique, est-ce que vous allez poursuivre votre développement dans ce sens ?
Pascal de Izaguirre : Nous n'avons jamais mis l'accent sur le tout numérique, mais y être plus performants.
J'ai une ligne de conduite très claire : nous ne voulons pas être tout web et numérique. Pour Corsair, il serait totalement illusoire de l'être. Nous sommes une petite compagnie aérienne, nous avons besoin des autres.
Même les grosses compagnies ont dû mal à imposer leurs stratégies aux autres acteurs, nous avons besoin de tout le monde des groupistes aux tour-opérateurs. Notre site web ne sera jamais suffisant, car nous n'avons pas une marque comme easyjet.
De plus, il faut savoir que dans les départements d'outre-mer, la pénétration du web est encore faible, la distribution est encore traditionnelle. Nous sommes dans une optique collaborative et partenariale.
Nous avons besoin de construire des partenariats sur le long terme, avec des grands acteurs du tourisme, que ce soit les tour-opérateurs, les croisiéristes et les réseaux de distribution.
TourMaG.com - Alors qu'Air France donne l'impression de délaisser ses lignes vers les DOM en y attribuant des vieux avions, pensez-vous que votre flotte récente constitue un argument de poids pour prendre des parts de marché ? 9 avions est-ce suffisant pour atteindre une taille critique ?
Pascal de Izaguirre : Notre flotte est un des atouts clés de Corsair.
Je suis allé aux Antilles et à la Réunon, je peux vous dire que nous faisons un tabac. D'autant plus que nous communiquons beaucoup dessus, alors que le secteur est en pleine sinistrose et que personne ne parle.
C'est aussi un élément de compétitivité, car le coût au siège est très inférieur aux avions précédents. Vous avez aussi raison par rapport à Air France qui ne met pas ses meilleurs avions, préférant les réserver pour des lignes que la compagnie estime plus prestigieuses.
Le fait d'avoir reçu 2 avions, puis le 3e pour la fin du mois de juin, le 4e pour décembre 2021 et le 5e en avril 2022, avoir une flotte avec un âge moyen de 5 ans, j'estime que sur le marché, Corsair sera ce qu'il se fait de mieux.
Après concernant la taille critique, je ne sais pas comment la quantifier, mais c'est une taille notable. Si jamais tout va bien, que Corsair affiche une belle forme, alors nous entamerons une nouvelle étape et nous penserons à augmenter la flotte.
TourMaG.com - Sur vos destinations, notamment les Antilles, la concurrence a baissé, en raison de faillites de concurrents et de l'abandon de lignes. Craignez-vous l'arrivée de nouveaux acteurs, avec des tarifs plus agressifs ?
Pascal de Izaguirre : Pour l'instant je trouve que l'intensité concurrentielle est très forte, sur la Réunion nous sommes 4, dont une low-cost.
Concernant les Antilles, nous sommes actuellement 3 compagnies, avec une concurrence féroce. Elle l'est par l'ampleur du programme de vols, par la guerre tarifaire. Les DOM sont parmi les destinations les moins chères du marché.
Nous avons vu ce qu'ont donné les derniers nouveaux entrants, avec les cas XL Airways, Level ou encore Norwegian. Il faut avoir les épaules assez solides, car il y a sur ces lignes des compagnies très bien installées.
Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de nouvelle compagnie, franchement pour arriver sur ce marché, il est nécessaire de réaliser un investissement conséquent.
Pascal de Izaguirre : Nous n'avons jamais mis l'accent sur le tout numérique, mais y être plus performants.
J'ai une ligne de conduite très claire : nous ne voulons pas être tout web et numérique. Pour Corsair, il serait totalement illusoire de l'être. Nous sommes une petite compagnie aérienne, nous avons besoin des autres.
Même les grosses compagnies ont dû mal à imposer leurs stratégies aux autres acteurs, nous avons besoin de tout le monde des groupistes aux tour-opérateurs. Notre site web ne sera jamais suffisant, car nous n'avons pas une marque comme easyjet.
De plus, il faut savoir que dans les départements d'outre-mer, la pénétration du web est encore faible, la distribution est encore traditionnelle. Nous sommes dans une optique collaborative et partenariale.
Nous avons besoin de construire des partenariats sur le long terme, avec des grands acteurs du tourisme, que ce soit les tour-opérateurs, les croisiéristes et les réseaux de distribution.
TourMaG.com - Alors qu'Air France donne l'impression de délaisser ses lignes vers les DOM en y attribuant des vieux avions, pensez-vous que votre flotte récente constitue un argument de poids pour prendre des parts de marché ? 9 avions est-ce suffisant pour atteindre une taille critique ?
Pascal de Izaguirre : Notre flotte est un des atouts clés de Corsair.
Je suis allé aux Antilles et à la Réunon, je peux vous dire que nous faisons un tabac. D'autant plus que nous communiquons beaucoup dessus, alors que le secteur est en pleine sinistrose et que personne ne parle.
C'est aussi un élément de compétitivité, car le coût au siège est très inférieur aux avions précédents. Vous avez aussi raison par rapport à Air France qui ne met pas ses meilleurs avions, préférant les réserver pour des lignes que la compagnie estime plus prestigieuses.
Le fait d'avoir reçu 2 avions, puis le 3e pour la fin du mois de juin, le 4e pour décembre 2021 et le 5e en avril 2022, avoir une flotte avec un âge moyen de 5 ans, j'estime que sur le marché, Corsair sera ce qu'il se fait de mieux.
Après concernant la taille critique, je ne sais pas comment la quantifier, mais c'est une taille notable. Si jamais tout va bien, que Corsair affiche une belle forme, alors nous entamerons une nouvelle étape et nous penserons à augmenter la flotte.
TourMaG.com - Sur vos destinations, notamment les Antilles, la concurrence a baissé, en raison de faillites de concurrents et de l'abandon de lignes. Craignez-vous l'arrivée de nouveaux acteurs, avec des tarifs plus agressifs ?
Pascal de Izaguirre : Pour l'instant je trouve que l'intensité concurrentielle est très forte, sur la Réunion nous sommes 4, dont une low-cost.
Concernant les Antilles, nous sommes actuellement 3 compagnies, avec une concurrence féroce. Elle l'est par l'ampleur du programme de vols, par la guerre tarifaire. Les DOM sont parmi les destinations les moins chères du marché.
Nous avons vu ce qu'ont donné les derniers nouveaux entrants, avec les cas XL Airways, Level ou encore Norwegian. Il faut avoir les épaules assez solides, car il y a sur ces lignes des compagnies très bien installées.
Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de nouvelle compagnie, franchement pour arriver sur ce marché, il est nécessaire de réaliser un investissement conséquent.
Corsair : "sur 3 ans je vous le dis, l'objectif est même de gagner de l'argent"
TourMaG.com - L'un de vos principaux actionnaires, Patrick Vial-Collet a été clair, en disant que dans 3 ans, les propriétaires feront le point sur les résultats de Corsair. L'objectif est d'atteindre d'ici là l'équilibre ?
Pascal de Izaguirre : Sur 3 ans je vous le dis, l'objectif est même de gagner de l'argent, pas simplement l'équilibre économique.
Je pars du principe qu'une compagnie qui perd de l'argent n'a aucune viabilité à terme, elle est condamnée à mourir. Nous devons vite retrouver l'équilibre et devenir profitables. C'est indispensable.
Nous avons fait des efforts considérables en interne ce qui à ma connaissance n'a jamais été fait dans une autre compagnie, en tout cas en France. Nous avons dénoncé et renégocié tous les accords avec notre personnel navigant, donc 134 accords.
Nous avons revu à la baisse les conditions de rémunérations du personnel navigant, nous avons externalisé l'escale d'Orly et du personnel dans les escales d'Outre-Mer, nous avons fait un plan social pour une partie des pilotes et du personnel au sol.
Autant vous dire que notre point mort a été sacrément abaissé, nous avons établi une compétitivité de façon structurelle. Après nous devons remporter le succès commercial.
Nous avons la volonté de nous renforcer sur les départements d'outre-mer en ayant au moins un vol quotidien en basse saison et jusqu'à 2 vols par jour en haute saison. Nous avons tous les atouts pour réussir.
TourMaG.com - Pour en finir avec les destinations, la Guyane était en discussion, mais la région est encore assez faiblement touristique. Où en êtes-vous ?
Pascal de Izaguirre : Nous sommes intéressés et nous ne pouvons pas exclure que la desserte la Guyane.
Malheureusement ça fait quelques décennies que je suis dans le transport aérien, mais je n'ai pas encore trouvé de destination simple.
Alors la Guyane n'est pas une destination loisir, mais affinitaire, ce qui est dans l'ADN de Corsair. Il suffit de regarder notre réseau du Canada à la Côte d'Ivoire.
Nous allons avoir 9 avions d'ici la fin de l'année, cela nous permettra sans doute d'ouvrir une ou deux destinations, mais nous devrons le faire à bon escient.
TourMaG.com - Avez-vous un message à adresser à nos lecteurs ?
Pascal de Izaguirre : Il faut dire aux agents de voyages que je les aime, mais surtout que Corsair est sauvée.
Il n'y a plus d'inquiétude sur la pérennité et l'avenir de Corsair. Nous avons ce qu'il faut pour traverser toute la crise et la preuve, c'est que nous avons maintenu le cap sur le renouvellement de la flotte.
Je le dis, j'ai besoin des agents de voyages et je compte sur eux. Et comme nous sommes petits, nous voulons jouer sur la qualité de la relation et la réactivité. Je ne prétends pas tout bien faire, mais je veux prétendre corriger nos erreurs et nos fautes, pour répondre aux attentes de tous.
Pascal de Izaguirre : Sur 3 ans je vous le dis, l'objectif est même de gagner de l'argent, pas simplement l'équilibre économique.
Je pars du principe qu'une compagnie qui perd de l'argent n'a aucune viabilité à terme, elle est condamnée à mourir. Nous devons vite retrouver l'équilibre et devenir profitables. C'est indispensable.
Nous avons fait des efforts considérables en interne ce qui à ma connaissance n'a jamais été fait dans une autre compagnie, en tout cas en France. Nous avons dénoncé et renégocié tous les accords avec notre personnel navigant, donc 134 accords.
Nous avons revu à la baisse les conditions de rémunérations du personnel navigant, nous avons externalisé l'escale d'Orly et du personnel dans les escales d'Outre-Mer, nous avons fait un plan social pour une partie des pilotes et du personnel au sol.
Autant vous dire que notre point mort a été sacrément abaissé, nous avons établi une compétitivité de façon structurelle. Après nous devons remporter le succès commercial.
Nous avons la volonté de nous renforcer sur les départements d'outre-mer en ayant au moins un vol quotidien en basse saison et jusqu'à 2 vols par jour en haute saison. Nous avons tous les atouts pour réussir.
TourMaG.com - Pour en finir avec les destinations, la Guyane était en discussion, mais la région est encore assez faiblement touristique. Où en êtes-vous ?
Pascal de Izaguirre : Nous sommes intéressés et nous ne pouvons pas exclure que la desserte la Guyane.
Malheureusement ça fait quelques décennies que je suis dans le transport aérien, mais je n'ai pas encore trouvé de destination simple.
Alors la Guyane n'est pas une destination loisir, mais affinitaire, ce qui est dans l'ADN de Corsair. Il suffit de regarder notre réseau du Canada à la Côte d'Ivoire.
Nous allons avoir 9 avions d'ici la fin de l'année, cela nous permettra sans doute d'ouvrir une ou deux destinations, mais nous devrons le faire à bon escient.
TourMaG.com - Avez-vous un message à adresser à nos lecteurs ?
Pascal de Izaguirre : Il faut dire aux agents de voyages que je les aime, mais surtout que Corsair est sauvée.
Il n'y a plus d'inquiétude sur la pérennité et l'avenir de Corsair. Nous avons ce qu'il faut pour traverser toute la crise et la preuve, c'est que nous avons maintenu le cap sur le renouvellement de la flotte.
Je le dis, j'ai besoin des agents de voyages et je compte sur eux. Et comme nous sommes petits, nous voulons jouer sur la qualité de la relation et la réactivité. Je ne prétends pas tout bien faire, mais je veux prétendre corriger nos erreurs et nos fautes, pour répondre aux attentes de tous.