TourMaG.com - Quel est l’état actuel de l’emploi dans le tourisme ?
Valérie Dufour : Si l’on se penche sur le début de l’année 2016, la situation du marché de l’emploi dans le tourisme s’améliore.
Sur la base des données de sept sites d’emploi, le baromètre de l’emploi dans le tourisme (BET) édité par TourMaG.com* montre en effet que le nombre
d’offres augmente : plus de 20% d’annonces en plus par rapport au 1er trimestre 2015.
Le secteur avec le plus d’embauches au 1er trimestre 2016 par rapport au 1er trimestre 2015 est l’hôtellerie-restauration (21%), suivi des agences de voyages (15%), des tour-opérateurs (15%), de l’institutionnel (14%), du réceptif (14%) ou encore des agences en ligne (7%).
Mais la hausse des annonces sur nos sites ne veut pas forcément dire qu’il y a en ce moment plus de postes à pourvoir.
Je dirais plutôt que les recruteurs délaissent, à notre profit, le site de Pôle Emploi devenu trop contraignant et pas assez efficace en termes de retombées de candidatures qualifiées.
Valérie Dufour : Si l’on se penche sur le début de l’année 2016, la situation du marché de l’emploi dans le tourisme s’améliore.
Sur la base des données de sept sites d’emploi, le baromètre de l’emploi dans le tourisme (BET) édité par TourMaG.com* montre en effet que le nombre
d’offres augmente : plus de 20% d’annonces en plus par rapport au 1er trimestre 2015.
Le secteur avec le plus d’embauches au 1er trimestre 2016 par rapport au 1er trimestre 2015 est l’hôtellerie-restauration (21%), suivi des agences de voyages (15%), des tour-opérateurs (15%), de l’institutionnel (14%), du réceptif (14%) ou encore des agences en ligne (7%).
Mais la hausse des annonces sur nos sites ne veut pas forcément dire qu’il y a en ce moment plus de postes à pourvoir.
Je dirais plutôt que les recruteurs délaissent, à notre profit, le site de Pôle Emploi devenu trop contraignant et pas assez efficace en termes de retombées de candidatures qualifiées.
TourMaG.com - Ces tendances se retrouvent-elles dans les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ?
V.D. : Les données de l’Insee corroborent effectivement ces tendances. Le nombre d’offres d’emploi a plus que doublé dans tous les secteurs par rapport au 1er trimestre 2015, soit une hausse de 104% environ. 30 640 postes étaient à pourvoir au premier trimestre 2016**.
En revanche, par rapport à notre BET, on note une différence sur certains secteurs qui ont le plus recrutés au 1er trimestre 2016 : l’hôtellerie restauration (94%), certes là aussi majoritaire, mais suivi du réceptif (3%), des loueurs de voiture (1 %) et des agences de voyages (1%).
TourMaG.com - Quelle tendance se dégage du côté des personnes qui recherchent un emploi ?
V.D. : Les candidats se disent mal orientés et mal conseillés, voire désemparés, du côté des jeunes comme des seniors ; ils se sentent mis de côté sur le motif qu’ils ne sont pas assez expérimentés ou bien trop expérimentés !
Les meilleurs quittent le pays ou le secteur qui ne les attire plus. Ce sont les échos que je perçois.
Selon l’Insee, on observe une légère baisse du nombre de demandeurs d’emploi dans tous les secteurs sur le 1er trimestre 2016 par rapport au 1er trimestre 2015 auprès des tour-opérateurs (- 4,95%), des agences de voyages (- 1,98%), du transport aérien (- 1,74%), du réceptif (- 1,69%) hormis dans le Mice (+ 10,3 %), l’hôtellerie-restauration (+ 1,4%) et chez les loueurs de voiture (+ 2,4%).
Début 2016, 276 497 personnes recherchaient une place**.
V.D. : Les données de l’Insee corroborent effectivement ces tendances. Le nombre d’offres d’emploi a plus que doublé dans tous les secteurs par rapport au 1er trimestre 2015, soit une hausse de 104% environ. 30 640 postes étaient à pourvoir au premier trimestre 2016**.
En revanche, par rapport à notre BET, on note une différence sur certains secteurs qui ont le plus recrutés au 1er trimestre 2016 : l’hôtellerie restauration (94%), certes là aussi majoritaire, mais suivi du réceptif (3%), des loueurs de voiture (1 %) et des agences de voyages (1%).
TourMaG.com - Quelle tendance se dégage du côté des personnes qui recherchent un emploi ?
V.D. : Les candidats se disent mal orientés et mal conseillés, voire désemparés, du côté des jeunes comme des seniors ; ils se sentent mis de côté sur le motif qu’ils ne sont pas assez expérimentés ou bien trop expérimentés !
Les meilleurs quittent le pays ou le secteur qui ne les attire plus. Ce sont les échos que je perçois.
Selon l’Insee, on observe une légère baisse du nombre de demandeurs d’emploi dans tous les secteurs sur le 1er trimestre 2016 par rapport au 1er trimestre 2015 auprès des tour-opérateurs (- 4,95%), des agences de voyages (- 1,98%), du transport aérien (- 1,74%), du réceptif (- 1,69%) hormis dans le Mice (+ 10,3 %), l’hôtellerie-restauration (+ 1,4%) et chez les loueurs de voiture (+ 2,4%).
Début 2016, 276 497 personnes recherchaient une place**.
TourMaG.com - Quels types de contrat sont proposés par les recruteurs ?
V.D. : Étant donné que déposer une annonce est payante sur les sites d’emploi, les employeurs privilégient les offres de CDI qui sont donc majoritaires (58% en moyenne).
Pour autant, on note une baisse de ces contrats au profit des CDD.
En revanche, les données Insee montrent, au 1er trimestre 2016, plus d’offres d’emploi en CDD (40%), suivis des CDI (33%) et des emplois saisonniers (23%).
TourMaG.com - Les profils expérimentés paraissent les plus recherchés...
V.D. : Oui, depuis trois ans, les départs à la retraite sont nombreux et des postes, surtout de cadres, sont à pourvoir. Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et les grèves, le marché s’est bouché, il y a eu moins de turn-over dans les entreprises, mais il semble se débloquer depuis mai.
Parmi les profils demandés figurent des conseillers voyages expérimentés, des techniciens de saisie et back-office, des conseillers spécialistes de destinations, des chefs de produit (Asie, Amérique du Nord, Océan Indien...), des responsables d’agence, de l’e-commerce, du marketing digital, des forfaitistes et des commerciaux groupes.
Très peu d’annonces concernent en revanche les juniors, sauf pour des agents de réservation. Le secteur où les jeunes diplômés sont les plus accueillis reste l’hôtellerie-restauration.
V.D. : Étant donné que déposer une annonce est payante sur les sites d’emploi, les employeurs privilégient les offres de CDI qui sont donc majoritaires (58% en moyenne).
Pour autant, on note une baisse de ces contrats au profit des CDD.
En revanche, les données Insee montrent, au 1er trimestre 2016, plus d’offres d’emploi en CDD (40%), suivis des CDI (33%) et des emplois saisonniers (23%).
TourMaG.com - Les profils expérimentés paraissent les plus recherchés...
V.D. : Oui, depuis trois ans, les départs à la retraite sont nombreux et des postes, surtout de cadres, sont à pourvoir. Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et les grèves, le marché s’est bouché, il y a eu moins de turn-over dans les entreprises, mais il semble se débloquer depuis mai.
Parmi les profils demandés figurent des conseillers voyages expérimentés, des techniciens de saisie et back-office, des conseillers spécialistes de destinations, des chefs de produit (Asie, Amérique du Nord, Océan Indien...), des responsables d’agence, de l’e-commerce, du marketing digital, des forfaitistes et des commerciaux groupes.
Très peu d’annonces concernent en revanche les juniors, sauf pour des agents de réservation. Le secteur où les jeunes diplômés sont les plus accueillis reste l’hôtellerie-restauration.
TourMaG.com - Les prises de poste sont donc reparties à la hausse ?
V.D. : Non, c’est malheureusement loin d’être le cas. Il faut dire que beaucoup de recruteurs abaissent les salaires et augmentent fortement leurs exigences face à l’émergence de nouvelles pratiques, mais aussi de nouveaux modes de consommation du tourisme.
L’employé modèle se doit d’être compétent, bilingue ou trilingue, polyvalent, commercial, concepteur de voyages et un pro des nouvelles technologies ! Tout cela pour 1500 € bruts par mois.
Et de préférence, il ne démarre pas sa carrière ni n’affiche d’interruption professionnelle (pour un année sabbatique ou un congé de maternité, par exemple). Ce qui fait qu’on ne donne pas suffisamment leurs chances aux jeunes, même s’ils sont issus d’école de commerce : ils sont souvent considérés comme trop prétentieux au niveau du salaire, des conditions de travail.
On leur reproche aussi d’être trop nomades et impatients dans leur évolution professionnelle. Leur niveau de culture générale a baissé, d’après beaucoup de recruteurs, et les formations ne leur inculquent pas toujours les connaissances nécessaires pour travailler dans le secteur.
TourMaG.com - Et quelles sont les exigences des candidats ?
V.D. : Du côté des seniors, ils veulent être payés à la hauteur de leur expérience professionnelle, mais ils ne se sont pas toujours adaptés à l’évolution des métiers, notamment pour ce qui concerne le numérique.
On leur demande de concevoir, de vendre et de mettre en ligne : s’ils ne se sont pas formés au cours de leur carrière, ils ne vont pas pouvoir réaliser toutes ces tâches.
Quant aux jeunes, ils refusent de travailler au Smic, encore moins le soir ou le week-end. Ils sont également de plus en plus nombreux à vouloir un poste dans leur ville d’origine ou de fin d’études, notamment parce qu’il peut financièrement être risqué de venir faire une période d’essai à Paris ou sur la Côte d’Azur où le coût de la vie est, on le sait, très élevé.
Enfin, les jeunes souhaitent rapidement gravir les échelons, ce qui n’est pas toujours bien vu...
Qu’ils soient expérimentés ou débutants, les candidats sont également de plus en plus nombreux à se positionner en indépendants, pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée.
V.D. : Non, c’est malheureusement loin d’être le cas. Il faut dire que beaucoup de recruteurs abaissent les salaires et augmentent fortement leurs exigences face à l’émergence de nouvelles pratiques, mais aussi de nouveaux modes de consommation du tourisme.
L’employé modèle se doit d’être compétent, bilingue ou trilingue, polyvalent, commercial, concepteur de voyages et un pro des nouvelles technologies ! Tout cela pour 1500 € bruts par mois.
Et de préférence, il ne démarre pas sa carrière ni n’affiche d’interruption professionnelle (pour un année sabbatique ou un congé de maternité, par exemple). Ce qui fait qu’on ne donne pas suffisamment leurs chances aux jeunes, même s’ils sont issus d’école de commerce : ils sont souvent considérés comme trop prétentieux au niveau du salaire, des conditions de travail.
On leur reproche aussi d’être trop nomades et impatients dans leur évolution professionnelle. Leur niveau de culture générale a baissé, d’après beaucoup de recruteurs, et les formations ne leur inculquent pas toujours les connaissances nécessaires pour travailler dans le secteur.
TourMaG.com - Et quelles sont les exigences des candidats ?
V.D. : Du côté des seniors, ils veulent être payés à la hauteur de leur expérience professionnelle, mais ils ne se sont pas toujours adaptés à l’évolution des métiers, notamment pour ce qui concerne le numérique.
On leur demande de concevoir, de vendre et de mettre en ligne : s’ils ne se sont pas formés au cours de leur carrière, ils ne vont pas pouvoir réaliser toutes ces tâches.
Quant aux jeunes, ils refusent de travailler au Smic, encore moins le soir ou le week-end. Ils sont également de plus en plus nombreux à vouloir un poste dans leur ville d’origine ou de fin d’études, notamment parce qu’il peut financièrement être risqué de venir faire une période d’essai à Paris ou sur la Côte d’Azur où le coût de la vie est, on le sait, très élevé.
Enfin, les jeunes souhaitent rapidement gravir les échelons, ce qui n’est pas toujours bien vu...
Qu’ils soient expérimentés ou débutants, les candidats sont également de plus en plus nombreux à se positionner en indépendants, pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée.
TourMaG.com - Les seniors doivent s’adapter, mais les jeunes ne sortent-ils pas justement des études ?
V.D. : Si, mais il persiste une forte inadéquation selon les domaines d’activités entre la formation et les besoins réels. Il est impératif, par exemple, d’augmenter les heures de formation au niveau de la pratique des GDS, tels qu’Amadeus, mais aussi Sabre et Galileo qui sont de plus en plus utilisés.
J’observe une pénurie de billettistes affaires formés sur Galileo et Sabre, par exemple.
Au niveau du commercial, les compétences de techniques de vente sont également à améliorer car beaucoup, en sortant de l’école, ne savent pas ou ont peur de vendre les produits.
Au niveau de la maîtrise du web et des réseaux sociaux, pour la mise en ligne et la promotion des produits, les jeunes apparaissent insuffisamment
formés.
Bien qu’ils soient nés avec la technologie, ils ne savent pas à titre professionnel bien utiliser les réseaux sociaux. Il faut donc globalement renforcer l’adéquation dans l’offre et la demande de services et cela passe par la formation.
V.D. : Si, mais il persiste une forte inadéquation selon les domaines d’activités entre la formation et les besoins réels. Il est impératif, par exemple, d’augmenter les heures de formation au niveau de la pratique des GDS, tels qu’Amadeus, mais aussi Sabre et Galileo qui sont de plus en plus utilisés.
J’observe une pénurie de billettistes affaires formés sur Galileo et Sabre, par exemple.
Au niveau du commercial, les compétences de techniques de vente sont également à améliorer car beaucoup, en sortant de l’école, ne savent pas ou ont peur de vendre les produits.
Au niveau de la maîtrise du web et des réseaux sociaux, pour la mise en ligne et la promotion des produits, les jeunes apparaissent insuffisamment
formés.
Bien qu’ils soient nés avec la technologie, ils ne savent pas à titre professionnel bien utiliser les réseaux sociaux. Il faut donc globalement renforcer l’adéquation dans l’offre et la demande de services et cela passe par la formation.
* Le baromètre emploi dans le tourisme (BET) est un outil de mesure unique qui recouvre la quasi-totalité des secteurs du tourisme.
Il s’appuie sur les outils statistiques de Pôle Emploi, de l’Insee et sur l’analyse d’annonces publiées sur sept sites (TourMaG.com, Le Quotidien du Tourisme, Tour Hebdo avec le site Pros-du-Tourisme, L’Écho Touristique, Emplois-espaces.com, Apec.fr, Monster.fr).
Le but final est d’obtenir un état des lieux du marché de l’emploi dans le tourisme.
Le BET, édité par TourMaG.com, est parrainé par l’APST, le SNAV et le SETO.
** Ce nombre englobe les offres d’emploi des secteurs suivants : agences de voyages, voyagistes, réceptif, Mice, transport aérien, hôtellerie-restauration, loueurs de voiture, autocaristes.
Il s’appuie sur les outils statistiques de Pôle Emploi, de l’Insee et sur l’analyse d’annonces publiées sur sept sites (TourMaG.com, Le Quotidien du Tourisme, Tour Hebdo avec le site Pros-du-Tourisme, L’Écho Touristique, Emplois-espaces.com, Apec.fr, Monster.fr).
Le but final est d’obtenir un état des lieux du marché de l’emploi dans le tourisme.
Le BET, édité par TourMaG.com, est parrainé par l’APST, le SNAV et le SETO.
** Ce nombre englobe les offres d’emploi des secteurs suivants : agences de voyages, voyagistes, réceptif, Mice, transport aérien, hôtellerie-restauration, loueurs de voiture, autocaristes.
#Tourisme du Futur, notre édition spéciale IFTM TOP Resa
TourMaG.com a publié une édition spéciale "papier" dans le cadre de l'IFTM-Top Resa 2016.
Ce magazine au contenu exclusif a été édité à 3 000 exemplaires.
Pour ceux qui n'auraient pas eu la chance de tenir entre leurs mains cette édition "collector", vous pouvez vous rattraper en accédant à la version digitale en cliquant ici !
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