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Enquête CDMV : le tourisme attire toujours, mais les frustrations demeurent...

Plus de 1 000 réponses à l'enquête sur les salaires du CDMV


Que pensent les salariés du tourisme de leur niveau de rémunération et de leurs conditions de travail ? Dans un contexte post-pandémique et clairement inflationniste, le Collectif de Défense des Métiers du Voyage (CDMV) a mené l'enquête durant deux mois, avec le soutien du Helpdesk Officiel des Pros du Tourisme et en partenariat avec TourMaG.com. Avec plus de 1 000 réponses, nous vous livrons aujourd'hui les tendances les plus marquantes qui ressortent de ce sondage.


Rédigé par le Lundi 25 Septembre 2023

JC Franchomme : "La perception qu'ont les professionnels de leur métier n'est pas si morose, même si, en regardant la globalité de l'enquête, nous nous rendons compte que les collaborateurs ne sont pas non plus totalement épanouis" - DR : DepositPhotos.com, VitalikRadko
JC Franchomme : "La perception qu'ont les professionnels de leur métier n'est pas si morose, même si, en regardant la globalité de l'enquête, nous nous rendons compte que les collaborateurs ne sont pas non plus totalement épanouis" - DR : DepositPhotos.com, VitalikRadko
Le secteur du tourisme a-t-il toujours la cote ?

Fortement impacté durant la pandémie de Covid-19, il a vu peu à peu ses rangs désertés par une partie des professionnels, au profit d'autres secteurs : banque, immobilier, assurances, etc.

On lui reproche notamment d'être peu rémunérateur vis-à-vis du niveau de responsabilités qui pèse sur les épaules des agents de voyages, des tour-opérateurs ou encore des autocaristes. Mais qu'en est-il réellement dans les entreprises ?

Si les organisations patronales, comme les Entreprises du Voyage (EDV) ou le Syndicat des Entreprises du Tour Operating (SETO), disposent de données, les salariés ne sont que rarement interrogés sur leurs conditions de rémunération, de travail ou encore sur la perception qu'ils ont de leur métier.

Voilà pourquoi, le 20 juillet dernier, le Collectif de Défense des Métiers du Voyage (CDMV) lançait, avec le soutien du Helpdesk Officiel des Pros du Tourisme et en partenariat avec TourMaG.com, une grande enquête à destination des professionnels du tourisme.

Parmi les 4 500 membres du CDMV, les 6 500 du Helpdesk et les milliers de lecteurs de TourMaG.com, un peu plus de 1 000 personnes ont joué le jeu et se sont saisis de leur fiche de paie pour nous permettre de vous livrer aujourd'hui, cette photographie du marché de l'emploi.

Mais avant de vous dévoiler les principales tendances, notez bien dans votre agenda que le CDMV et TourMaG.com participeront à la conférence « Attractivité des métiers : un enjeu vital » animée par François-Xavier Izenic, lors du salon IFTM Top Resa à Paris.

Rendez-vous le jeudi 5 octobre 2023, de 10h à 11h dans la salle Arena by Jordan Tourism Board, pour écouter les interventions de Valérie Dufour, responsable de la rubrique Emploi de TourMaG.com et Jean-Charles Franchomme, co-fondateur du CDMV, avec également Jean-Baptiste Tréboul, directeur de la publication Revue Espaces Tourisme et Loisirs.

Une majorité des professionnels se disent "heureux de travailler dans le tourisme", mais...

Commençons sur une note positive ! A la question « Êtes-vous toujours aussi heureux de travailler dans le tourisme ? » et sur une échelle de 1 à 10 - 1 signifiant « absolument pas » et 10 « complètement » - 12,6% des professionnels interrogés se déclarent totalement heureux dans leur travail.

Plus de 60% des répondants ont ainsi exprimé un avis plutôt positif (entre 6 et 10). « Avec ces résultats, nous constatons que la situation n'est pas aussi dramatique que l'on pourrait le laisser entendre, commente Jean-Charles Franchomme, le président du CDMV.

Finalement, la perception qu'ont les professionnels de leur métier n'est pas si morose, même si, en regardant la globalité de l'enquête, nous nous rendons compte que les collaborateurs ne sont pas non plus totalement épanouis.

En effet, le métier d'agent de voyages est difficile. Le rapport entre salaire / avantages / pénibilité du travail / responsabilité de plein droit / pression psychologique et morale, et le niveau de connaissances et de compétences requis peut le rendre frustrant.

En effet, on demande à l'agent de voyages d’être au courant de tout : formalités, actualités des destinations, presque jusqu'à la couleur de la moquette de la chambre d'hôtel, alors que bien souvent, on ne lui donne pas les moyens de se rendre dans les endroits qu'il vend via des famtrips, soit parce qu'il ne gagne pas assez d'argent pour s'y rendre lors de ses congés personnels. »


« Avec les événements climatiques, épidémies, guerres, crises économiques et sociales, l'inflation, la pénurie de personnel, l'augmentation des compétences exigées par les clients de plus en plus avertis et procéduriers, les professionnels du tourisme ont de plus en plus de stress et responsabilités et davantage de travail.

Ils méritent d'avoir une rémunération à la hauteur de leurs compétences et de leur charge de travail
 », rebondit, à ce sujet, Valérie Dufour, la responsable de la rubrique Emploi de TourMaG.com.

Les salaires augmentent peu

Autre résultat marquant : 54,6% des personnes interrogées déclarent que leur salaire n'est pas augmenté régulièrement avant la pandémie de Covid-19 (hors prime d'ancienneté), contre 31,3% qui bénéficiaient d'une augmentation occasionnelle et moins de 10% d'une augmentation tous les ans.

Idem au cours des 12 derniers mois : 62,5% des répondants n'ont pas été augmentés (hors prime d'ancienneté, réévaluation des salaires minima ou autres avantages), contre 36,4% qui ont bénéficié d'une augmentation. Pourtant, 50% des sondés affirment avoir parlé à leur responsable ou directeur d'une potentielle augmentation au cours des 12 derniers mois.

Seuls 23,2% des professionnels indiquent que leur direction a évoqué une augmentation des salaires au cours des 12 derniers mois. « On se rend bien compte que les salaires n'ont pas été très augmentés, alors que de nombreux TO, compagnies aériennes et même agences de voyages, annoncent avoir atteint à nouveau les niveaux de vente de 2019 », souligne Jean-Charles Franchomme.

« C'est également ce que je peux entendre de la part de candidats à l'emploi ou de salariés que j'ai en ligne, précise Valérie Dufour. Ils ont de plus en plus de responsabilités, de stress, avec des salaires qui évoluent peu ou pas à la hauteur de leur charge de travail, stress et responsabilités.

Dans un marché de l'emploi en tension, certains changent de société pour obtenir un meilleur salaire, car certains employeurs sont prêts à payer plus pour avoir les compétences qui leur manquent et avoir les meilleurs chez eux, surtout dans le voyage haut de gamme...
 ».

La frontière entre les Groupes est mince...

Parmi les plus de 1 000 professionnels du tourisme ayant répondu à cette enquête, moins de 5% font partie des Groupes A et G, comme définis par la Convention collective nationale de travail du personnel des agences de voyages et de tourisme, et près de 10% (9,5%) sont dans la catégorie B.

La majeure partie des répondants se situent donc dans les catégories C (18,6%), D (25,2%), E (21,9%) et F (17,2%).

Côté salaires, 28% des participants déclarent avoir un salaire au dessus de leur catégorie, tandis que 14,1% déclarent être en dessous de leur catégorie. Enfin, 57,3% sont "dans les clous", leur salaire correspond à leur catégorie.

Reste que peu importe le Groupe dans lequel ils se trouvent, les répondants sont une majorité à estimer qu'ils effectuent davantage de taches et de responsabilités que ce qui est défini pour leur Groupe dans la Convention collective.

Une majorité des répondants estime ainsi qu'ils devraient être dans des catégories supérieures. « Les frontières sont tellement minces entre les différents Groupes, constate Jean-Charles Franchomme, mais surtout je pense qu'il est difficile pour un agent de voyages qui prend en charge son client de A à Z, de s'empêcher de franchir ces frontières.

Je m'explique : un vendeur de pulls, une fois que sa journée est terminée, va rentrer chez lui et pouvoir passer à autre chose. Un conseiller voyages, lui, se sent responsable en permanence de son client. Il pourra difficilement ne pas y prêter attention si son avion est annulé ou si une guerre se déclare alors qu'il est sur place... »

Les salariés préfèrent les avantages … financiers

Hors salaires et prime d'ancienneté, les salariés ont été amenés à répondre sur les avantages dont ils disposent et ceux qu'ils aimeraient avoir.

Et figurez-vous que 16,1% des sondés déclarent ne bénéficier d'aucun autre avantage financier.

Si plus de la moitié des répondants (52,7%) bénéficient de titres restaurants, l'avantage n°1 reste le 13e mois (27,2% déclarent en bénéficier).

41,2% des sondés touchent également des primes sur les ventes et des commissions, tandis que 23,9% bénéficient d'une prime d'intéressement et 14,3% d'une participation.

Parmi les autres avantages cités : le remboursement partiel du transport ((28%) la prime de fin d'année (14,7%), la prime transport (4, 3%) et les chèques vacances (3,9%).

Par ailleurs, 55,3% des professionnels ont estimé que la mutuelle de leur entreprise leur offrait une bonne couverture.

Ces réponses montrent que pour une grande majorité des pros du tourisme, les avantages financiers (13e mois, primes sur les ventes, intéressement) sont plus importants que d'autres avantages (voiture de fonction, éductours, tarifs préférentiels, etc.).

Dans les annonces d'emploi qu'elle traite quotidiennement, Valérie Dufour ne note pas une forte évolution des avantages proposée aux candidats.

Néanmoins, « je commence à voir ces nouveaux avantages chez certains voyagistes et agences qui font du haut de gamme : participation et intéressement, avec variable collective selon les résultats de l'entreprise, pouvant aller jusqu’à 3 mois de salaire brut chez Comptoir des Voyages, par exemple.

Ou bien l'entreprise va proposer de la prévoyance en plus de la mutuelle ; des prix réduits sur les voyages. Cela peut aussi être des avantages divers avec le CSE, comme des cours de sport ou des massages sur l’heure du déjeuner, des week-ends, des tarifs préférentiels pour divers événements et le cinéma, etc.
 ».

Le télétravail, une demande en forte hausse

Autre avantage très demandé par les salariés et de plus en plus proposé par certaines entreprises : le télétravail, qui peut offrir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

Dans l'enquête, plus de 40% des personnes interrogées en bénéficient (43,9%). « Beaucoup de candidats souhaitent télétravailler et n'être présents dans l'entreprise qu'un à deux jours par semaine. D'autres, qui ont déménagé en province en raison de l'inflation et d'une meilleure qualité de vie, veulent même télétravailler à 100% », commente Valérie Dufour.

Dans les annonces d'emploi, une partie des recruteurs en propose désormais. « Le matériel informatique et le téléphone portable sont fournis et l’employeur prend en charge le forfait Internet à hauteur de 50% », ajoute notre experte.

Pour Jean-Charles Franchomme, cette évolution est inévitable. « On parle désormais de l'hybridation de l'agence de voyages, souligne-t-il. Et je pense que nous allons vers un modèle « phygital » où l'agent de voyages va pouvoir effectuer une partie de son travail depuis chez lui.

Car c'est un fait : l'agent de voyages souffre d'un déficit d'image et les horaires d'ouverture des agences traditionnelles ne sont plus adaptés aux habitudes de vie de nos clients. Il faut des horaires plus flexibles et des conseillers voyages plus présents sur Internet et sur les réseaux sociaux
 ».

« Les agences de voyages commencent à s'ouvrir à l'hybridation avec 1 à 2 jours de télétravail maximum pour les salariés, surtout ceux qui sont expérimentés et autonomes », précise Valérie Dufour.

Des pros du tourisme pas au courant de leurs droits

Dernier point révélateur de cette enquête : près de la moitié des professionnels interrogés déclarent ne pas être au courant de certains droits concernant leurs conditions de travail ou leur rémunération.

Près de 55% d'entre eux ignorent ou ne se préoccupent pas du calcul de leur prime d'ancienneté ou de celui de leur retraite, pour près de 45% d’entre eux. Idem (40%) pour le calcul de l'indemnité de chômage.

Sur 600 réponses à la question « Voyez-vous un avantage à votre CSE ? », 35,6% des répondants n'y voient aucun. La preuve certainement qu'il y a encore des efforts à faire en matière de communication et d'information de ce côté-là....

Quelques données sur l'enquête :

Sur les 1 028 répondants à l'enquête, réalisée entre le 20 juillet et le 20 septembre 2023 :

- 87,2% des personnes interrogées sont des femmes

- 47% travaillent dans un réseau de distribution, 27% dans une agence unidépendante, 19% pour un tour-opérateur

- Près de 20% (19,6%) des personnes interrogées travaillent dans une entreprise de plus de 200 salariés ; 12,5% dans une société embauchant entre 100 et 200 salariés. De l'autre côté, près de 13% (12,9%) des répondants travaillent dans une entreprise de moins de 3 salariés et 16,1% dans une société de 3 à 5 salariés.

- 22,3% des répondants habitent en Île-de-France, 11,8% en Auvergne-Rhône Alpes, 10,4% en Occitanie, 9,8% en Provence-Alpes-Côte-d'Azur et 8,1% en Pays de la Loire.

- 28,4% des répondants ont déclaré que leur agence se situe dans une agglomération de plus de 500 000 habitants ; tandis que près d'un quart (24,9%) ont indiqué que leur agence est implantée dans une agglomération de 50 000 à 100 000 habitants.

- Parmi les plus de 1 000 professionnels du tourisme ayant répondu à cette enquête, moins de 5% font partie des catégories A et G, comme définies par la Convention collective nationale de travail du personnel des agences de voyages et de tourisme, et près de 10% (9,5%) sont dans la catégorie B. La majeure partie des répondants se situent donc dans les catégories C (18,6%), D (25,2%), E (21,9%) et F (17,2%).


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