"Il n'y a pas vraiment de reprise au niveau international, soit les agences de voyages et les tour-opérateurs" pense savoir Eric Drésin, le secrétaire général de l'ECTAA - DR
TourMaG.com - Dans le dernier communiqué envoyé par l'ECTAA, conjointement avec les autres associations et syndicats du Royaume-Uni, Australie ou encore USA, vous demandez que les Etats trouvent "de toute urgence" une solution pour rouvrir les frontières. A lire entre les lignes l'industrie est mal en point partout dans le monde...
Eric Drésin : La situation est à peu près la même dans toutes les régions du monde.
C'est le constat qui nous a poussés à faire une déclaration commune. A l'origine nous avons organisé un webinaire avec les différentes associations, pour échanger et revenir sur l'état de nos industries respectives.
Nous nous sommes vite rendu compte que nous étions sur la même longueur d'onde sur beaucoup de points. Nous faisons tous face à des décisions unilatérales des autorités. Elles ne sont pas coordonnées et ont un impact massif, car bien souvent elles sont radicales pour notre industrie.
Tout ceci conduit à une grande incertitude pour les opérateurs du monde entier. Nous devons absolument revenir sur une logique de coordination, le plus vite possible.
Nous ne contestons pas les prises de décisions, juste la radicalité et l'immédiateté de celles-ci.
Par exemple la recommandation du code Conseil européen d'interdire l'accès à tous les Américains à l'Europe quel que soit son état vaccinal, cette proposition n'est pas justifiée. Un Américain vacciné ne représente pas plus de risque qu'un Européen vacciné.
Les gouvernements doivent agir de manière plus mesurée.
Eric Drésin : La situation est à peu près la même dans toutes les régions du monde.
C'est le constat qui nous a poussés à faire une déclaration commune. A l'origine nous avons organisé un webinaire avec les différentes associations, pour échanger et revenir sur l'état de nos industries respectives.
Nous nous sommes vite rendu compte que nous étions sur la même longueur d'onde sur beaucoup de points. Nous faisons tous face à des décisions unilatérales des autorités. Elles ne sont pas coordonnées et ont un impact massif, car bien souvent elles sont radicales pour notre industrie.
Tout ceci conduit à une grande incertitude pour les opérateurs du monde entier. Nous devons absolument revenir sur une logique de coordination, le plus vite possible.
Nous ne contestons pas les prises de décisions, juste la radicalité et l'immédiateté de celles-ci.
Par exemple la recommandation du code Conseil européen d'interdire l'accès à tous les Américains à l'Europe quel que soit son état vaccinal, cette proposition n'est pas justifiée. Un Américain vacciné ne représente pas plus de risque qu'un Européen vacciné.
Les gouvernements doivent agir de manière plus mesurée.
Europe : "la situation est très complexe pour les agences de voyages"
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TourMaG.com - Dans ces conditions la reprise est assez faible, partout dans le monde, pour l'industrie touristique ?
Eric Drésin : Il n'y a pas vraiment de reprise au niveau international.
Nous voyons quelques bénéfices qui se dégagent sur les marchés domestiques, mais ce n'est pas le corps de métier des agences de voyages et des tour-opérateurs.
Les chiffres que nous avons en Belgique font état d'une distribution qui affiche -75% pour le Business travel et -60% pour le tourisme, lors de l'été dernier. En Allemagne ce n'est guère mieux, avec un retard de 60% par rapport à l'été 2019 aussi bien pour les agences de voyages que les tour-opérateurs.
C'est encore plus contracté pour la Suède avec -75% et des entreprises qui ont de nouveau recours au chômage partiel. Vous voyez que nous sommes encore loin de la reprise. La situation est toujours très complexe.
Pour tous les marchés, juillet a été meilleur que le mois d'août. Pour les destinations, la Grèce a réalisé un bel été comme la Croatie, se rapprochant des chiffres de 2019, environ 75%.
Je parle là d'estimations, nous n'avons pas les chiffres définitifs. L'objectif de l'industrie lors de la dernière saison estivale passée étant d'atteindre au moins les 50%, par rapport aux niveaux pré-pandémie.
Eric Drésin : Il n'y a pas vraiment de reprise au niveau international.
Nous voyons quelques bénéfices qui se dégagent sur les marchés domestiques, mais ce n'est pas le corps de métier des agences de voyages et des tour-opérateurs.
Les chiffres que nous avons en Belgique font état d'une distribution qui affiche -75% pour le Business travel et -60% pour le tourisme, lors de l'été dernier. En Allemagne ce n'est guère mieux, avec un retard de 60% par rapport à l'été 2019 aussi bien pour les agences de voyages que les tour-opérateurs.
C'est encore plus contracté pour la Suède avec -75% et des entreprises qui ont de nouveau recours au chômage partiel. Vous voyez que nous sommes encore loin de la reprise. La situation est toujours très complexe.
Pour tous les marchés, juillet a été meilleur que le mois d'août. Pour les destinations, la Grèce a réalisé un bel été comme la Croatie, se rapprochant des chiffres de 2019, environ 75%.
Je parle là d'estimations, nous n'avons pas les chiffres définitifs. L'objectif de l'industrie lors de la dernière saison estivale passée étant d'atteindre au moins les 50%, par rapport aux niveaux pré-pandémie.
"Les avoirs représentent un problème, mais ce n'est pas une urgence"
TourMaG.com - Arrivez-vous à jauger l'état de l'industrie après 18 mois de crise ?
Eric Drésin : Nous n'avons pas fait d'enquête sur le taux de fermeture des agences de voyages.
Ce que nous remontent nos adhérents, c'est que l'argent des gouvernements a permis de maintenir en vie la plupart des entreprises. Par contre, il est clair que le nombre de salariés a drastiquement baissé.
Si l'industrie est debout, elle a beaucoup moins d'employés. Nous avons enregistré quelques faillites, mais qui ne sont pas significatives de l'état de la distribution ou de la production.
J'ai eu vent de faillites aux Pays-Bas, en Belgique en Allemagne. Je ne parle pas de gros opérateurs. Dès qu'il y aura une remise en route de l'industrie et donc la fin des aides, nous observerons un ajustement du nombre d'opérateurs.
TourMaG.com - Y-a-t-il un risque systémique par rapport aux avoirs en Europe ?
Eric Drésin : La situation est très variable d'un pays à un autre.
Au printemps, l'inquiétude était réelle et forte.
Depuis les Pays-Bas ont créé un fonds pour rembourser, en Allemagne aussi. Pour la plupart des pays, nous n'avons pas eu de remontée comme quoi la gestion des avoirs serait quelque chose de financièrement délicate.
Il y a un risque potentiel, ce n'est pas évident techniquement, mais la relation entre les opérateurs et la clientèle permet de lisser les difficultés. La moitié des Etats membres ont émis des avoirs.
Sur la Belgique par exemple, il reste encore 50% des avoirs à rembourser.
Les avoirs représentent un problème, un sujet, mais ce n'est pas une urgence. Cela ne peut pas se régler au niveau européen, mais des solutions sont trouvées aussi au niveau national, par le dialogue avec les autorités.
Eric Drésin : Nous n'avons pas fait d'enquête sur le taux de fermeture des agences de voyages.
Ce que nous remontent nos adhérents, c'est que l'argent des gouvernements a permis de maintenir en vie la plupart des entreprises. Par contre, il est clair que le nombre de salariés a drastiquement baissé.
Si l'industrie est debout, elle a beaucoup moins d'employés. Nous avons enregistré quelques faillites, mais qui ne sont pas significatives de l'état de la distribution ou de la production.
J'ai eu vent de faillites aux Pays-Bas, en Belgique en Allemagne. Je ne parle pas de gros opérateurs. Dès qu'il y aura une remise en route de l'industrie et donc la fin des aides, nous observerons un ajustement du nombre d'opérateurs.
TourMaG.com - Y-a-t-il un risque systémique par rapport aux avoirs en Europe ?
Eric Drésin : La situation est très variable d'un pays à un autre.
Au printemps, l'inquiétude était réelle et forte.
Depuis les Pays-Bas ont créé un fonds pour rembourser, en Allemagne aussi. Pour la plupart des pays, nous n'avons pas eu de remontée comme quoi la gestion des avoirs serait quelque chose de financièrement délicate.
Il y a un risque potentiel, ce n'est pas évident techniquement, mais la relation entre les opérateurs et la clientèle permet de lisser les difficultés. La moitié des Etats membres ont émis des avoirs.
Sur la Belgique par exemple, il reste encore 50% des avoirs à rembourser.
Les avoirs représentent un problème, un sujet, mais ce n'est pas une urgence. Cela ne peut pas se régler au niveau européen, mais des solutions sont trouvées aussi au niveau national, par le dialogue avec les autorités.
"Il faut maintenant regarder au-delà du marché européen..."
TourMaG.com - L'urgence reste donc la réouverture des frontières ?
Eric Drésin : Surtout la coordination, des politiques nationales au niveau des restrictions des déplacements.
Il faut maintenant regarder au-delà du marché intérieur européen et recréer des conditions permettant une réouverture des frontières au niveau international.
C'est la nouvelle priorité.
Sur chaque marché, il y a une certaine cohérence, mais dès que les frontières sont dépassées, il n'y a plus aucun dialogue entre les autorités. Pour un redémarrage du voyage d'affaires, c'est un point important pour nous, il faut faciliter l'utilisation du pass sanitaire.
Un Américain doit pouvoir aller de New York à Londres, puis de Londres à Francfort, sans aucun problème, grâce à son pass sanitaire. Ensuite, la question de l'offre est aussi un sujet de préoccupation.
Elle toujours très réduite par rapport à 2019, sans parler en plus d'un taux de remplissage pas toujours bon.
TourMaG.com - Êtes-vous au courant de discussions entre l'Europe et d'autres pays, pour généraliser ou adapter le pass sanitaire, pour permettre une reprise du tourisme international ?
Eric Drésin : Nous n'avons rien entendu dans ce sens.
Nous poussons avec les autres associations et syndicats vers une coordination internationale. Je pense que l'outil mis en place en Europe n'a pas vocation a être généralisé au niveau mondial.
Par contre, il est possible que les outils régionaux, d'Europe, Asie, Amérique ou Afrique, soient compatibles entre eux. Après quand vous voyez la complexité des visas pour la libre circulation des personnes, vous imaginez facilement, que la coordination n'est pas évidente.
Eric Drésin : Surtout la coordination, des politiques nationales au niveau des restrictions des déplacements.
Il faut maintenant regarder au-delà du marché intérieur européen et recréer des conditions permettant une réouverture des frontières au niveau international.
C'est la nouvelle priorité.
Sur chaque marché, il y a une certaine cohérence, mais dès que les frontières sont dépassées, il n'y a plus aucun dialogue entre les autorités. Pour un redémarrage du voyage d'affaires, c'est un point important pour nous, il faut faciliter l'utilisation du pass sanitaire.
Un Américain doit pouvoir aller de New York à Londres, puis de Londres à Francfort, sans aucun problème, grâce à son pass sanitaire. Ensuite, la question de l'offre est aussi un sujet de préoccupation.
Elle toujours très réduite par rapport à 2019, sans parler en plus d'un taux de remplissage pas toujours bon.
TourMaG.com - Êtes-vous au courant de discussions entre l'Europe et d'autres pays, pour généraliser ou adapter le pass sanitaire, pour permettre une reprise du tourisme international ?
Eric Drésin : Nous n'avons rien entendu dans ce sens.
Nous poussons avec les autres associations et syndicats vers une coordination internationale. Je pense que l'outil mis en place en Europe n'a pas vocation a être généralisé au niveau mondial.
Par contre, il est possible que les outils régionaux, d'Europe, Asie, Amérique ou Afrique, soient compatibles entre eux. Après quand vous voyez la complexité des visas pour la libre circulation des personnes, vous imaginez facilement, que la coordination n'est pas évidente.