Le Groupe Dubreuil a confirmé sa commande de 5 A350 qui seront livrés d'ici 2022 - Photo Air Caraïbes
TourMaG.com - La fermeture d'Orly a été un événement exceptionnel. Sa réouverture ce 26 juin 2020 est-elle quand même un signal positif pour votre Groupe ?
Marc Rochet : La fermeture d'Orly est encore dans nos mémoires. Cette fermeture est intervenue le 31 mars 2020, de manière brutale et rapide.
Elle nous a fait prendre conscience que nous étions dans une crise tout à fait hors du commun. Nous avons tous dans nos têtes des hypothèses, des scénarios de crise, de récession économique... et là, le ciel nous est tombé sur la tête !
Il a fallu, au fil des semaines, réfléchir à comment et quand redémarrer.
Fin avril, début mai, certaines voix préconisaient par voie de presse une ouverture pour fin septembre, début octobre, que Roissy était suffisant...
Je n'ai pas accepté ce pessimisme et la manière dont cela a été fait ! J'aurai préféré que le sujet soit mis sur la table. J'ai décidé d'écrire une lettre ouverte le 6 mai 2020 pour demander la réouverture d'Orly et d'y associer des confrères.
Elle a été signée par 9 compagnies. Nous avons choisi le 26 juin 2020 car c'était un vendredi. C'est aussi clairement dans la tête de nos clients la fin de l'année scolaire et le début des vacances. Nous savons que traditionnellement c'est une période où il y a des demandes de voyages importantes.
Et nous avons eu gain de cause ! Cette réouverture est un signal pour nos clients, pour l'économie française, pour les lignes domestiques, le long-courrier vers les DOM-TOM, mais aussi pour certains pays limitrophes.
Marc Rochet : La fermeture d'Orly est encore dans nos mémoires. Cette fermeture est intervenue le 31 mars 2020, de manière brutale et rapide.
Elle nous a fait prendre conscience que nous étions dans une crise tout à fait hors du commun. Nous avons tous dans nos têtes des hypothèses, des scénarios de crise, de récession économique... et là, le ciel nous est tombé sur la tête !
Il a fallu, au fil des semaines, réfléchir à comment et quand redémarrer.
Fin avril, début mai, certaines voix préconisaient par voie de presse une ouverture pour fin septembre, début octobre, que Roissy était suffisant...
Je n'ai pas accepté ce pessimisme et la manière dont cela a été fait ! J'aurai préféré que le sujet soit mis sur la table. J'ai décidé d'écrire une lettre ouverte le 6 mai 2020 pour demander la réouverture d'Orly et d'y associer des confrères.
Elle a été signée par 9 compagnies. Nous avons choisi le 26 juin 2020 car c'était un vendredi. C'est aussi clairement dans la tête de nos clients la fin de l'année scolaire et le début des vacances. Nous savons que traditionnellement c'est une période où il y a des demandes de voyages importantes.
Et nous avons eu gain de cause ! Cette réouverture est un signal pour nos clients, pour l'économie française, pour les lignes domestiques, le long-courrier vers les DOM-TOM, mais aussi pour certains pays limitrophes.
Orly : "Nous allons redémarrer avec une forme de joie et d'engagement"
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TourMaG.com - Justement ce redémarrage se fera-t-il de manière fluide ?
Marc Rochet : Nous n'avons pas trop de doutes. Les dirigeants d'ADP sont des professionnels compétents.
Orly n'a jamais vraiment fermé, il a été mis en sommeil. Pendant cette période, nous avons opéré beaucoup de vols cargo. Nous étions quasiment à un vol par jour, fin mai - début juin, essentiellement vers l'Outre-mer.
Orly a gardé sa compétence opérationnelle, grâce notamment à l'engagement de tous les intervenants : la gendarmerie, les douanes, la police, les services de l'aéroport, tout ce qui était lié à l'activité électrique, les pompiers...
Cette capacité, Aéroports de Paris et nos partenaires l'ont gardée. Nous n'allons pas redémarrer en terrain inconnu. Par ailleurs, nous avons redémarré des vols passagers depuis le 12 juin de Roissy, ce qui nous a permis de tester nos propres procédures et nos propres difficultés.
Je suis assez serein et je serai sur le terrain avec toutes nos équipes. Il y aura quelques ajustements mais cela ne sera vraiment pas un souci. Nous allons redémarrer avec une forme de joie et d'engagement.
Marc Rochet : Nous n'avons pas trop de doutes. Les dirigeants d'ADP sont des professionnels compétents.
Orly n'a jamais vraiment fermé, il a été mis en sommeil. Pendant cette période, nous avons opéré beaucoup de vols cargo. Nous étions quasiment à un vol par jour, fin mai - début juin, essentiellement vers l'Outre-mer.
Orly a gardé sa compétence opérationnelle, grâce notamment à l'engagement de tous les intervenants : la gendarmerie, les douanes, la police, les services de l'aéroport, tout ce qui était lié à l'activité électrique, les pompiers...
Cette capacité, Aéroports de Paris et nos partenaires l'ont gardée. Nous n'allons pas redémarrer en terrain inconnu. Par ailleurs, nous avons redémarré des vols passagers depuis le 12 juin de Roissy, ce qui nous a permis de tester nos propres procédures et nos propres difficultés.
Je suis assez serein et je serai sur le terrain avec toutes nos équipes. Il y aura quelques ajustements mais cela ne sera vraiment pas un souci. Nous allons redémarrer avec une forme de joie et d'engagement.
"Réduire nos coûts... ce n'est pas tabou !"
TourMaG.com - Les négociations menées avec les syndicats pour réduire les coûts étaient-elles déjà dans les tuyaux ou est-ce réellement la crise liée au covid-19 qui vous a poussés à prendre ces mesures ?
Marc Rochet : En 2019 nous avons fait une année exceptionnelle, une des meilleures années du pôle aérien du groupe Dubreuil. Nous avons également réalisé un début d'année 2020 excellent, en janvier et février.
Nous avions pris de la croissance, nous avions même racheté un avion exploité par Aigle Azur pour accompagner cette pente favorable.
Même si nous avons une image de gestionnaires assez rigoureux, nous avons toujours eu pour politique d'associer nos personnels à notre croissance soit en recrutant, en formant, en favorisant les promotions ou à travers des formules de participation, d'actionnariat...
Et puis est arrivée la crise. Il y a eu d'abord la phase "Le Ciel nous tombe sur la tête" jusqu'au 31 mars. En 10 jours, tout s'arrête. Les gens ont peur, on ne sait plus si les aéroports sont ouverts ou non... En résumé c'est une cacophonie, une pagaille permanente !
Puis une deuxième phase, entre avril et le 15 juin, que je qualifierais de sommeil. Nos avions n'opèrent plus, nous n'avons plus de recettes, mais des dépenses à assumer.
Nous décidons à ce moment-là, pour garder la technicité de l'entreprise et sa capacité d'engagement, de nous investir à fond dans les vols cargos.
L'objectif était de ne pas perdre les savoir-faire et les compétences. En sommeil forcé, vous finissez vite pas perdre la main, surtout dans nos métiers.
Pendant cette période nous avons largement communiqué, nous n'étions pas dans le déni. Nous avons envoyé pas moins de 23 notes d'informations à nos collaborateurs. Et la seule solution face à une baisse des recettes, c'était de réduire nos coûts.
"Réduire nos coûts" : ces mots ne sont pas tabous ! Dans notre pays qui est très porté sur une forme dépassée de communication sociale, cela signifie qu'on demande de faire des efforts. Et bien oui, nous demandons de faire des efforts à tout le monde.
J'avais dans cette négociation la volonté d'engager la responsabilité de tout le monde : nos personnels, nos syndicats, celle de notre groupe actionnaire, celle des dirigeants avec un programme de baisse de nos coûts de manière générale.
Nous avons, modestement, réalisé un travail de réduction de tous nos coûts. Cela nous a permis de traverser cette période de sommeil sans avoir de doute que nous allions ressortir de cette crise.
Nous sommes un Groupe robuste avec d'excellents moyens financiers. Alors bien sûr, oui nous sommes blessés financièrement, 3 mois d'arrêt ça coûte une fortune... et il fallait faire des efforts.
Marc Rochet : En 2019 nous avons fait une année exceptionnelle, une des meilleures années du pôle aérien du groupe Dubreuil. Nous avons également réalisé un début d'année 2020 excellent, en janvier et février.
Nous avions pris de la croissance, nous avions même racheté un avion exploité par Aigle Azur pour accompagner cette pente favorable.
Même si nous avons une image de gestionnaires assez rigoureux, nous avons toujours eu pour politique d'associer nos personnels à notre croissance soit en recrutant, en formant, en favorisant les promotions ou à travers des formules de participation, d'actionnariat...
Et puis est arrivée la crise. Il y a eu d'abord la phase "Le Ciel nous tombe sur la tête" jusqu'au 31 mars. En 10 jours, tout s'arrête. Les gens ont peur, on ne sait plus si les aéroports sont ouverts ou non... En résumé c'est une cacophonie, une pagaille permanente !
Puis une deuxième phase, entre avril et le 15 juin, que je qualifierais de sommeil. Nos avions n'opèrent plus, nous n'avons plus de recettes, mais des dépenses à assumer.
Nous décidons à ce moment-là, pour garder la technicité de l'entreprise et sa capacité d'engagement, de nous investir à fond dans les vols cargos.
L'objectif était de ne pas perdre les savoir-faire et les compétences. En sommeil forcé, vous finissez vite pas perdre la main, surtout dans nos métiers.
Pendant cette période nous avons largement communiqué, nous n'étions pas dans le déni. Nous avons envoyé pas moins de 23 notes d'informations à nos collaborateurs. Et la seule solution face à une baisse des recettes, c'était de réduire nos coûts.
"Réduire nos coûts" : ces mots ne sont pas tabous ! Dans notre pays qui est très porté sur une forme dépassée de communication sociale, cela signifie qu'on demande de faire des efforts. Et bien oui, nous demandons de faire des efforts à tout le monde.
J'avais dans cette négociation la volonté d'engager la responsabilité de tout le monde : nos personnels, nos syndicats, celle de notre groupe actionnaire, celle des dirigeants avec un programme de baisse de nos coûts de manière générale.
Nous avons, modestement, réalisé un travail de réduction de tous nos coûts. Cela nous a permis de traverser cette période de sommeil sans avoir de doute que nous allions ressortir de cette crise.
Nous sommes un Groupe robuste avec d'excellents moyens financiers. Alors bien sûr, oui nous sommes blessés financièrement, 3 mois d'arrêt ça coûte une fortune... et il fallait faire des efforts.
"Réduction de la masse salariale pour deux ans de 9,8%"
TourMaG.com - Quelles sont les mesures phares de ce plan d'économie ?
Marc Rochet : Nous avons revu tout notre système opérationnel. Nous avons aussi mis au sol, en stockage prolongé, tous les appareils les moins performants.
Cela concerne 6 A330, des bons avions mais de la génération précédente, pour Air Caraïbes et French Bee et clairement ils ne revoleront pas tout de suite.
Et puis dans la phase de re-décollage, nous nous sommes dits que nous utiliserons uniquement les A350 soit ceux d'Air Caraïbes, soit ceux de French Bee.
Enfin il y a eu les discussions sociales grâce aux équipes qui se sont beaucoup engagées, grâce au sens de la responsabilité de nos syndicats, je le dis avec beaucoup de clarté et je le salue.
Nous avons profité des ordonnances Macron de 2017 à travers le dispositif APC (accord de performance collective) pour obtenir une réduction de la masse salariale pour deux ans de 9,8%. En contre-partie nous avons pris l'engagement de garder tous nos personnels pendant 2 ans, et de repartir vers la croissance en confirmant nos commandes d'appareils.
Cette réduction de la masse salariale ne s'applique pas de la même manière chez Air Caraïbes et chez French Bee. En fonction des compagnies, les efforts demandés concernent le 13e mois, les RTT, les heures de nuits... Nous avons tout mis sur la table en totale transparence, avec pour objectif de boucler les négociations en un mois.
Nous avons commencé les discussions le 1er mai et nous avons terminé le 2 juin !
Et ces mesures s'appliquent intégralement à toutes les catégories de l'entreprise y compris les dirigeants. Et les plus gros salaires donnent un peu plus que les bas salaires.
Marc Rochet : Nous avons revu tout notre système opérationnel. Nous avons aussi mis au sol, en stockage prolongé, tous les appareils les moins performants.
Cela concerne 6 A330, des bons avions mais de la génération précédente, pour Air Caraïbes et French Bee et clairement ils ne revoleront pas tout de suite.
Et puis dans la phase de re-décollage, nous nous sommes dits que nous utiliserons uniquement les A350 soit ceux d'Air Caraïbes, soit ceux de French Bee.
Enfin il y a eu les discussions sociales grâce aux équipes qui se sont beaucoup engagées, grâce au sens de la responsabilité de nos syndicats, je le dis avec beaucoup de clarté et je le salue.
Nous avons profité des ordonnances Macron de 2017 à travers le dispositif APC (accord de performance collective) pour obtenir une réduction de la masse salariale pour deux ans de 9,8%. En contre-partie nous avons pris l'engagement de garder tous nos personnels pendant 2 ans, et de repartir vers la croissance en confirmant nos commandes d'appareils.
Cette réduction de la masse salariale ne s'applique pas de la même manière chez Air Caraïbes et chez French Bee. En fonction des compagnies, les efforts demandés concernent le 13e mois, les RTT, les heures de nuits... Nous avons tout mis sur la table en totale transparence, avec pour objectif de boucler les négociations en un mois.
Nous avons commencé les discussions le 1er mai et nous avons terminé le 2 juin !
Et ces mesures s'appliquent intégralement à toutes les catégories de l'entreprise y compris les dirigeants. Et les plus gros salaires donnent un peu plus que les bas salaires.
Livraison des 5 A350 : "Nous avons fait glisser le calendrier"
TourMaG.com - Vous venez d'évoquer les commandes d'A350, 5 appareils sont dans les tuyaux avez-vous revu le calendrier de livraison ?
Marc Rochet : Actuellement notre flotte dispose de 7 A350, 4 chez Air Caraïbes et 3 chez French Bee. Nous sommes vraiment très satisfaits de cet appareil. Il est d'une exceptionnelle qualité à la fois en termes d'ergonomie, de confort et de consommation de carburant.
Nous en sommes très contents et nos clients aussi. Nous le voyons clairement dans les carnets de réservations, l'A350 se remplit plus facilement.
Nous avons confirmé notre commande ferme pour ces 5 appareils. Nous avons simplement fait glisser les calendriers. Nous devions en recevoir un pour French Bee ces jours-ci que nous avons décalé à fin août.
Nous en recevrons 2 en 2021 et 2 autres en 2022. Selon les cas nous avons décalé les livraisons entre zéro et 6 mois de retard. Mais nous avons les moyens financiers d'assumer ces commandes.
Marc Rochet : Actuellement notre flotte dispose de 7 A350, 4 chez Air Caraïbes et 3 chez French Bee. Nous sommes vraiment très satisfaits de cet appareil. Il est d'une exceptionnelle qualité à la fois en termes d'ergonomie, de confort et de consommation de carburant.
Nous en sommes très contents et nos clients aussi. Nous le voyons clairement dans les carnets de réservations, l'A350 se remplit plus facilement.
Nous avons confirmé notre commande ferme pour ces 5 appareils. Nous avons simplement fait glisser les calendriers. Nous devions en recevoir un pour French Bee ces jours-ci que nous avons décalé à fin août.
Nous en recevrons 2 en 2021 et 2 autres en 2022. Selon les cas nous avons décalé les livraisons entre zéro et 6 mois de retard. Mais nous avons les moyens financiers d'assumer ces commandes.
"Nous redémarrons à 55% de notre activité de l'année dernière"
TourMaG.com - Actuellement que représente le niveau d'activité des compagnies du groupe Dubreuil ?
Marc Rochet : Pour donner un ordre d'idée nous redémarrons actuellement à 55% de notre activité de l'année dernière. Nous tablons sur 75-80% à la fin de l'année 2020.
Nous sommes sur des routes qui font partie des premières à repartir : les Antilles, La Réunion, Tahiti... Les mouvements de fonctionnaires : profs, gendarmes..., les près de 12 000 étudiants domiens en Métropole qui vont vouloir rentrer chez eux, les familles qui vont vouloir se retrouver... tout ceci va générer du trafic.
Clairement nos routes sont quand même moins touchées que par exemple une ligne telle que Paris-Tokyo !
Par contre, certaines resterons fermées : Cuba, la République Dominicaine... Nous ne savons pas où nous en sommes sur la Guyane, la situation sanitaire y est quand même très préoccupante.
Nous avons quelques vols dont un de fret ce 26 juin 2020, hautement prioritaire pour assister tous les moyens hospitaliers et médicaux sur place.
Marc Rochet : Pour donner un ordre d'idée nous redémarrons actuellement à 55% de notre activité de l'année dernière. Nous tablons sur 75-80% à la fin de l'année 2020.
Nous sommes sur des routes qui font partie des premières à repartir : les Antilles, La Réunion, Tahiti... Les mouvements de fonctionnaires : profs, gendarmes..., les près de 12 000 étudiants domiens en Métropole qui vont vouloir rentrer chez eux, les familles qui vont vouloir se retrouver... tout ceci va générer du trafic.
Clairement nos routes sont quand même moins touchées que par exemple une ligne telle que Paris-Tokyo !
Par contre, certaines resterons fermées : Cuba, la République Dominicaine... Nous ne savons pas où nous en sommes sur la Guyane, la situation sanitaire y est quand même très préoccupante.
Nous avons quelques vols dont un de fret ce 26 juin 2020, hautement prioritaire pour assister tous les moyens hospitaliers et médicaux sur place.
"Un nombre satisfaisant de nouvelles ventes tous les matins. "
TourMaG.com - Quid des réservations, sont-elles reparties ?
Marc Rochet : Le Premier Ministre et le Président de la République sont d'excellents vendeurs pour Air Caraïbes et French Bee (rires). Généralement lorsqu'ils prennent la parole, le lendemain, nous avons enregistré beaucoup de ventes !
Les annonces "les Français pourront partir en vacances en France et dans les Dom-Tom" ont eu un impact dans les carnets de commandes.
Nous avons aujourd'hui sur ces routes, celles qui sont ouvertes, le même niveau de ventes que celui de l'année dernière. En revanche, nous avons perdu deux mois que pour l'instant nous ne rattrapons pas.
Aujourd'hui, nous avons un nombre satisfaisant de nouvelles réservations tous les matins. Nous avons également beaucoup de reports, et décalages de voyages. Mais le solde net est très positif.
TourMaG.com - Avez-vous mis en place des procédures particulières pour accueillir ou vérifier les passagers qui ont effectué des tests PCR avant le départ pour éviter la quarantaine à l'arrivée ?
Marc Rochet : Nous appliquons tout le volet réglementaire : le nettoyage des avions, les règles EASA (Agence européenne de la sécurité aérienne) qui impose le port du masque etc. Nous collons à 100% à cela, mais ce n'est pas suffisant.
Je pense que le test PCR est une bonne chose et permet d'avoir une idée claire. Nous avons énormément communiqué sur les tests 72H avant le départ.
Le test coûte 54€ et est intégralement remboursé sur prescription d'une ordonnance ou présentation d'un billet d'avion. Ce qui est une très bonne mesure.
SMS, site web, opération de phoning... nous avons mis des moyens pour dire à nos passagers : "testez-vous, cela facilite l'arrivée sur place à l'aéroport, et surtout vous échapperez à la quatorzaine".
A Paris-CDG nous avons eu des vols pour lesquels jusqu'à 70% des passagers avaient effectué le test. A l'embarquement pour gagner du temps nous séparons les files : les personnes testées et non testées.
Demain nous démarrons à notre initiative, des tests à Orly pour les passagers et qui recevront le résultat à leur arrivée sur le mobile. Nous sommes clairement engagés sur le terrain et c'est aussi une façon de protéger les territoires.
Marc Rochet : Le Premier Ministre et le Président de la République sont d'excellents vendeurs pour Air Caraïbes et French Bee (rires). Généralement lorsqu'ils prennent la parole, le lendemain, nous avons enregistré beaucoup de ventes !
Les annonces "les Français pourront partir en vacances en France et dans les Dom-Tom" ont eu un impact dans les carnets de commandes.
Nous avons aujourd'hui sur ces routes, celles qui sont ouvertes, le même niveau de ventes que celui de l'année dernière. En revanche, nous avons perdu deux mois que pour l'instant nous ne rattrapons pas.
Aujourd'hui, nous avons un nombre satisfaisant de nouvelles réservations tous les matins. Nous avons également beaucoup de reports, et décalages de voyages. Mais le solde net est très positif.
TourMaG.com - Avez-vous mis en place des procédures particulières pour accueillir ou vérifier les passagers qui ont effectué des tests PCR avant le départ pour éviter la quarantaine à l'arrivée ?
Marc Rochet : Nous appliquons tout le volet réglementaire : le nettoyage des avions, les règles EASA (Agence européenne de la sécurité aérienne) qui impose le port du masque etc. Nous collons à 100% à cela, mais ce n'est pas suffisant.
Je pense que le test PCR est une bonne chose et permet d'avoir une idée claire. Nous avons énormément communiqué sur les tests 72H avant le départ.
Le test coûte 54€ et est intégralement remboursé sur prescription d'une ordonnance ou présentation d'un billet d'avion. Ce qui est une très bonne mesure.
SMS, site web, opération de phoning... nous avons mis des moyens pour dire à nos passagers : "testez-vous, cela facilite l'arrivée sur place à l'aéroport, et surtout vous échapperez à la quatorzaine".
A Paris-CDG nous avons eu des vols pour lesquels jusqu'à 70% des passagers avaient effectué le test. A l'embarquement pour gagner du temps nous séparons les files : les personnes testées et non testées.
Demain nous démarrons à notre initiative, des tests à Orly pour les passagers et qui recevront le résultat à leur arrivée sur le mobile. Nous sommes clairement engagés sur le terrain et c'est aussi une façon de protéger les territoires.
"Le voyage d'affaires, rayé de la carte pour un bon bout temps..."
TourMaG.com - Cette crise fera t-elle surgir des opportunités ? Corsair cherche actuellement des actionnaires, pourriez-vous être intéressés ?
Marc Rochet : Je vais vous répondre de manière générale sans citer la compagnie que vous venez de nommer.
La culture du Groupe Dubreuil est d’être des entrepreneurs. Nous ne sommes pas là pour gérer une boîte de l'Etat, pour gérer un système fonctionnarial, avec tout le respect que j'ai pour les fonctionnaires, nous ne sommes pas là pour vivre avec des pertes répétitives... Nous sommes des entrepreneurs c'est à dire que nous travaillons pour avoir des clients satisfaits et être dans la croissance.
Nous sommes optimistes même si les temps vont être très durs. Nous y croyons. Je suis convaincu qu'il y aura des rebonds.
Le voyage d'affaires va être rayé de la carte pour un bon bout temps, les entreprises ne veulent pas que les collaborateurs se déplacent, elles ont peur et puis il y a le développement époustouflant de tous les moyens de communication pendant la crise : Zoom, Google Meet...
Le trafic affaires c'est 15% du trafic mondial, le reste c'est du trafic familial, affinitaire, touristique... et je suis convaincu qu'il va reprendre son essor.
Le monde d'après ce n'est pas le monde d'avant. Le monde d'après : c'est "tout le monde va devoir faire des efforts", c'est fatigant de travailler pendant les crises... Mais plus vous faites d'efforts, plus vous aurez besoin de repos.
Je ne suis pas inquiet sur la reprise de ces trafics là, je suis même optimiste. Je m'attend à un rebond, comment ? Je ne sais pas mais ça va rebondir.
Quant à un rachat d'une autre entreprise, clairement je n'en vois pas le moindre intérêt. Nous l'avons vécu dans l'histoire Aigle Azur et XL. Si une entreprise est en défaillance c'est qu'elle a des coûts supérieurs à ses revenus, qu'elle a sous-estimé ses recettes et qu'elle est passée à côté de ses coûts.
Les entreprises en difficulté ne sont pas des entreprises saines, c'est peut-être triste à dire, c'est peut-être un peu trop rigoureux mais c'est la vérité. Quand vous reprenez une entreprise en difficulté, vous vous collez toutes ses difficultés sur le dos.
Moi j'en ai assez des miennes pour vouloir en chercher d'autres. Nous ne sommes pas du tout intéressés à la reprise de quelques sociétés que soit. Non je ne reprendrai pas les difficultés des autres entreprises. Que chacun assume ses responsabilités.
Nous avons assumé les nôtres avec nos personnels et nos syndicats. Je ne fais aucun jugement mais je constate que nous sommes les seuls à avoir effectué des accord APC. Alors bien sûr ce n'est pas facile de négocier pendant un mois et de demander de faire des efforts au personnel... même si en face nous avons pris des engagements.
Personne d'autres dans l'aérien ne l'a fait. Quand vous pensez qu'on se traîne avec des articles de l'aviation civile qui datent de 1954 et que nous sommes en 2020... tous ces problèmes nous les assumons et nous les traitons... Si certains veulent les repousser à la nuit des temps, c'est leur problème, mais nous n'irons pas à leur secours.
Marc Rochet : Je vais vous répondre de manière générale sans citer la compagnie que vous venez de nommer.
La culture du Groupe Dubreuil est d’être des entrepreneurs. Nous ne sommes pas là pour gérer une boîte de l'Etat, pour gérer un système fonctionnarial, avec tout le respect que j'ai pour les fonctionnaires, nous ne sommes pas là pour vivre avec des pertes répétitives... Nous sommes des entrepreneurs c'est à dire que nous travaillons pour avoir des clients satisfaits et être dans la croissance.
Nous sommes optimistes même si les temps vont être très durs. Nous y croyons. Je suis convaincu qu'il y aura des rebonds.
Le voyage d'affaires va être rayé de la carte pour un bon bout temps, les entreprises ne veulent pas que les collaborateurs se déplacent, elles ont peur et puis il y a le développement époustouflant de tous les moyens de communication pendant la crise : Zoom, Google Meet...
Le trafic affaires c'est 15% du trafic mondial, le reste c'est du trafic familial, affinitaire, touristique... et je suis convaincu qu'il va reprendre son essor.
Le monde d'après ce n'est pas le monde d'avant. Le monde d'après : c'est "tout le monde va devoir faire des efforts", c'est fatigant de travailler pendant les crises... Mais plus vous faites d'efforts, plus vous aurez besoin de repos.
Je ne suis pas inquiet sur la reprise de ces trafics là, je suis même optimiste. Je m'attend à un rebond, comment ? Je ne sais pas mais ça va rebondir.
Quant à un rachat d'une autre entreprise, clairement je n'en vois pas le moindre intérêt. Nous l'avons vécu dans l'histoire Aigle Azur et XL. Si une entreprise est en défaillance c'est qu'elle a des coûts supérieurs à ses revenus, qu'elle a sous-estimé ses recettes et qu'elle est passée à côté de ses coûts.
Les entreprises en difficulté ne sont pas des entreprises saines, c'est peut-être triste à dire, c'est peut-être un peu trop rigoureux mais c'est la vérité. Quand vous reprenez une entreprise en difficulté, vous vous collez toutes ses difficultés sur le dos.
Moi j'en ai assez des miennes pour vouloir en chercher d'autres. Nous ne sommes pas du tout intéressés à la reprise de quelques sociétés que soit. Non je ne reprendrai pas les difficultés des autres entreprises. Que chacun assume ses responsabilités.
Nous avons assumé les nôtres avec nos personnels et nos syndicats. Je ne fais aucun jugement mais je constate que nous sommes les seuls à avoir effectué des accord APC. Alors bien sûr ce n'est pas facile de négocier pendant un mois et de demander de faire des efforts au personnel... même si en face nous avons pris des engagements.
Personne d'autres dans l'aérien ne l'a fait. Quand vous pensez qu'on se traîne avec des articles de l'aviation civile qui datent de 1954 et que nous sommes en 2020... tous ces problèmes nous les assumons et nous les traitons... Si certains veulent les repousser à la nuit des temps, c'est leur problème, mais nous n'irons pas à leur secours.
"Air France n'est pas un fleuron..."
TourMaG.com - Quel regard portez-vous sur les aides qu'Air France a reçu. En 2017 lors du congrès des Entreprises du Voyage à Lille, vous aviez déclaré "Nous avons besoin d'une Air France forte", est ce toujours le cas lire ?
Marc Rochet : Je suis ancien cadre d'Air Inter, UTA, Air France. J'ai de bons souvenirs de mes passages dans ces compagnies qui ont donné lieu à la création d'Air France. Dans ce groupe il y a des compétences, des savoir-faire, il y a une image et un réseau extraordinaire.
Que peut-on espérer mieux que le nom d'Air France, la compétence et l'engagement de ses personnels, de son réseau... ?
En revanche c'est une entreprise comme d'autres qui a été très lente à s'adapter, qui refuse même parfois de s'adapter et qui a des organisations - je n'ai pas à en juger - extrêmement compliquées : Transavia, Hop, Air France... la Corse pas la Corse...
Personnellement je ne comprends pas. C'est une entreprises qui quelque-part est beaucoup trop dans ses immobilismes, des immobilismes qui ne sont pas recadrés par l'Etat mais qui sont consolidés par l'Etat.
La dernière aide d'Air France - 7 milliards d'euros - qui est quand même colossale, vient encore avec l'argent public, des contribuables... faire dire on va sauver, aider, "un fleuron" comme l'a dit un certain ministre...
Mais Air France n'est pas un fleuron ! Elle a tout pour en être un, mais ce n'est pas un fleuron. Alors est-ce que cet argent permettra de la transformer ? Est ce qu'il sera bien utilisé pour modifier l'entreprise et la rendre effectivement un fleuron ?
Je formule des vœux pour cela. Je le souhaite...
Je suis un concurrent d'Air France. Nous ne nous faisons pas de cadeau. Mais j'ai tout intérêt à ce qu'Air France se porte bien. Au moins cela nous donne la notion de challenge. C'est comme dans le commerce, lorsque les opérateurs sont bons, cela oblige tout le monde à être bons !
Je souhaite qu'Air France réussisse pleinement et qu'elle ne soit pas hyper protégée par des règles du passé.
Marc Rochet : Je suis ancien cadre d'Air Inter, UTA, Air France. J'ai de bons souvenirs de mes passages dans ces compagnies qui ont donné lieu à la création d'Air France. Dans ce groupe il y a des compétences, des savoir-faire, il y a une image et un réseau extraordinaire.
Que peut-on espérer mieux que le nom d'Air France, la compétence et l'engagement de ses personnels, de son réseau... ?
En revanche c'est une entreprise comme d'autres qui a été très lente à s'adapter, qui refuse même parfois de s'adapter et qui a des organisations - je n'ai pas à en juger - extrêmement compliquées : Transavia, Hop, Air France... la Corse pas la Corse...
Personnellement je ne comprends pas. C'est une entreprises qui quelque-part est beaucoup trop dans ses immobilismes, des immobilismes qui ne sont pas recadrés par l'Etat mais qui sont consolidés par l'Etat.
La dernière aide d'Air France - 7 milliards d'euros - qui est quand même colossale, vient encore avec l'argent public, des contribuables... faire dire on va sauver, aider, "un fleuron" comme l'a dit un certain ministre...
Mais Air France n'est pas un fleuron ! Elle a tout pour en être un, mais ce n'est pas un fleuron. Alors est-ce que cet argent permettra de la transformer ? Est ce qu'il sera bien utilisé pour modifier l'entreprise et la rendre effectivement un fleuron ?
Je formule des vœux pour cela. Je le souhaite...
Je suis un concurrent d'Air France. Nous ne nous faisons pas de cadeau. Mais j'ai tout intérêt à ce qu'Air France se porte bien. Au moins cela nous donne la notion de challenge. C'est comme dans le commerce, lorsque les opérateurs sont bons, cela oblige tout le monde à être bons !
Je souhaite qu'Air France réussisse pleinement et qu'elle ne soit pas hyper protégée par des règles du passé.
"2020 ne sera pas une bonne année sur le réseau régional"
French Bee : "Nous avions des projets sur New York. Nous surveillons de très près cette destination, cela va dépendre également de l'administration américaine... Nous avons pour l'instant du mal à y voir clair." - Photo French Bee
TourMaG.com - Avez-vous procédé à des ajustements de lignes sur le réseau domestique dans les Caraïbes ?
Marc Rochet : Sur le réseau régional nous avons 3 ATR. Nous n'avons pas relancé l'ensemble du réseau. Nous avons rouvert Fort-de-France, Point-à-Pitre, Saint-Matin. En revanche nous n'avons pas rouvert Sainte-Lucie qui n'a pas les mêmes règles sanitaires qu'en France, ni la République Dominicaine, que ce soit sur le réseau régional ou long-courrier.
Nous sommes en reprise. L'activité représente 50% de celle de l'année dernière et nous n'avons pas repris les lignes touristiques. Notre concurrent sur place a aussi repris son activité.
2020 ne sera pas une bonne année non plus sur le réseau régional.
Ces départements ont un besoin fondamental de liaisons. On s'y réengage aussi car ce sont nos racines. On ne s'appelle pas Air Caraïbes pour rien. 60% de nos effectifs sont d'origine domienne. On n'envisage même pas de pas être présent.
TourMaG.com - Allez-vous garder le rythme d'une ouverture de ligne par an pour French Bee ?
Marc Rochet : Nous recevons un nouvel avion fin août, il va bien falloir ouvrir une ligne quelque-part. Nous avions des projets sur New York. Nous surveillons de très près cette destination, cela va dépendre également de l'administration américaine... Nous avons pour l'instant du mal à y voir clair.
Après nous ouvrirons d'autres lignes fin 2021, début 2022, nous n'avons pas encore arrêté nos choix, car la situation à la fois concurrentielle, des trafics, de reprise post-crise, nous ne la connaissons pas. Pour l'instant nous n'avons pas pris de décision.
Marc Rochet : Sur le réseau régional nous avons 3 ATR. Nous n'avons pas relancé l'ensemble du réseau. Nous avons rouvert Fort-de-France, Point-à-Pitre, Saint-Matin. En revanche nous n'avons pas rouvert Sainte-Lucie qui n'a pas les mêmes règles sanitaires qu'en France, ni la République Dominicaine, que ce soit sur le réseau régional ou long-courrier.
Nous sommes en reprise. L'activité représente 50% de celle de l'année dernière et nous n'avons pas repris les lignes touristiques. Notre concurrent sur place a aussi repris son activité.
2020 ne sera pas une bonne année non plus sur le réseau régional.
Ces départements ont un besoin fondamental de liaisons. On s'y réengage aussi car ce sont nos racines. On ne s'appelle pas Air Caraïbes pour rien. 60% de nos effectifs sont d'origine domienne. On n'envisage même pas de pas être présent.
TourMaG.com - Allez-vous garder le rythme d'une ouverture de ligne par an pour French Bee ?
Marc Rochet : Nous recevons un nouvel avion fin août, il va bien falloir ouvrir une ligne quelque-part. Nous avions des projets sur New York. Nous surveillons de très près cette destination, cela va dépendre également de l'administration américaine... Nous avons pour l'instant du mal à y voir clair.
Après nous ouvrirons d'autres lignes fin 2021, début 2022, nous n'avons pas encore arrêté nos choix, car la situation à la fois concurrentielle, des trafics, de reprise post-crise, nous ne la connaissons pas. Pour l'instant nous n'avons pas pris de décision.
Remboursements :"je m'excuse auprès de nos clients"
TourMaG.com - Avez-vous un message particulier concernant la cacophonie des remboursements et des avoirs des billets non volés en raison du COVID-19 ?
Marc Rochet : Nous remboursons depuis plusieurs semaines, mais nous avons accéléré depuis le 1er juin. Je voudrais profiter de la parole que vous me donnez pour m'expliquer un peu plus largement sur ce sujet.
Toute cette problématique a été mal gérée. Nous ferons un débriefing de la crise. Il y a de notre responsabilité, il y a eu des aspects ingérables et puis il y a eu des positions politiques et européennes qui ont amené à une situation qui n'est pas satisfaisante.
Le seul message que je veux faire passer c'est : je m'en excuse auprès de nos clients tant ceux d'Air Caraïbes que ceux de French Bee.
Comme je vous l'expliquais, le ciel nous est tombé sur la tête. Nous n'étions pas prêts pour gérer cela : pour résumer, les appels aux call centers ont été multipliés par 10 et les moyens de ces mêmes call centers divisés par deux.
Pourquoi ? Car le virus a tapé partout, dans nos call centers en propre ou à l'étranger. Par exemple à Madagascar, un couvre-feu drastique a été imposé, qui ne permettait pas au personnel de venir travailler.
Par ailleurs l'industrie touristique a été beaucoup plus efficace que nous, dans un contexte réglementaire et législatif différent. Je salue leur efficacité, et l'intervention de Jean-Pierre Mas (Président des Entreprises du voyage ndlr), du SETO, de Jean-François Rial (PDG de Voyageurs du Monde ndlr)... avec l'ordonnance.
Nous avons imaginé que nous étions dans le même type de schéma... force est de constater que les autorités françaises n'ont pris aucune disposition de ce genre, car il y au-dessus une réglementation européenne.
Marc Rochet : Nous remboursons depuis plusieurs semaines, mais nous avons accéléré depuis le 1er juin. Je voudrais profiter de la parole que vous me donnez pour m'expliquer un peu plus largement sur ce sujet.
Toute cette problématique a été mal gérée. Nous ferons un débriefing de la crise. Il y a de notre responsabilité, il y a eu des aspects ingérables et puis il y a eu des positions politiques et européennes qui ont amené à une situation qui n'est pas satisfaisante.
Le seul message que je veux faire passer c'est : je m'en excuse auprès de nos clients tant ceux d'Air Caraïbes que ceux de French Bee.
Comme je vous l'expliquais, le ciel nous est tombé sur la tête. Nous n'étions pas prêts pour gérer cela : pour résumer, les appels aux call centers ont été multipliés par 10 et les moyens de ces mêmes call centers divisés par deux.
Pourquoi ? Car le virus a tapé partout, dans nos call centers en propre ou à l'étranger. Par exemple à Madagascar, un couvre-feu drastique a été imposé, qui ne permettait pas au personnel de venir travailler.
Par ailleurs l'industrie touristique a été beaucoup plus efficace que nous, dans un contexte réglementaire et législatif différent. Je salue leur efficacité, et l'intervention de Jean-Pierre Mas (Président des Entreprises du voyage ndlr), du SETO, de Jean-François Rial (PDG de Voyageurs du Monde ndlr)... avec l'ordonnance.
Nous avons imaginé que nous étions dans le même type de schéma... force est de constater que les autorités françaises n'ont pris aucune disposition de ce genre, car il y au-dessus une réglementation européenne.
"L'Europe est complètement désordonnée..."
Notre secteur demi-frère, le tourisme, obtient 18 mois d'avoir, nous on obtient rien du tout. Et puis dans tout ça l'Europe est complètement désordonnée.
Le règlement européen 261/2004 qui au passage a déjà plus de 20 ans d'ancienneté prévoit qu'en cas d'annulation le client doit être remboursé en 7 jours.
Ce texte a été écrit et designé pour des situations standards. Sauf que là nous sommes dans une situation exceptionnelle. Nous ne demandions pas à l'Europe d'annuler le règlement 261/2004 mais simplement de l'adapter.
La Commission européenne n'aurait en rien perdu de sa légitimité en disant : "écoutez c'est 7 jours d'habitude, mais étant donné les circonstances ce n'est pas 7 jours mais 3 mois... 2 mois...."
Ce résultat c'est le blocage de la Commission européenne, ils n'ont rien adapté. Alors il y a des sujets où ils n'ont pas eu le choix comme pour les slots... Pourquoi on gèle les slots pendant l'été et pourquoi on n'applique pas différemment le 261/2004... alors là personne ne sait répondre.
Nous avons perdu cette cohérence et donné aux clients des messages illisibles et donc ingérables... Notre délai de remboursement est encore de 3 à 4 semaines. Nous allons essayer de le réduire. Nous avons une pression de personnes exigeantes, et de cas particuliers que nous essayons de traiter en priorité.
Les demandes ne continuent pas d'exploser, et certains se disent qu'ils ont plutôt intérêt avec un billet acheté pour le mois d'avril, de l'utiliser cet été.
Car ,comme toutes les compagnies, nous avons été souples sur les possibilités de reports. En résumé, il faudra tirer des enseignements de tout cela et j'espère que tout le monde aura la volonté de se remettre en question lorsqu'il y a des crises qui sortent de l'ordinaire.
Le règlement européen 261/2004 qui au passage a déjà plus de 20 ans d'ancienneté prévoit qu'en cas d'annulation le client doit être remboursé en 7 jours.
Ce texte a été écrit et designé pour des situations standards. Sauf que là nous sommes dans une situation exceptionnelle. Nous ne demandions pas à l'Europe d'annuler le règlement 261/2004 mais simplement de l'adapter.
La Commission européenne n'aurait en rien perdu de sa légitimité en disant : "écoutez c'est 7 jours d'habitude, mais étant donné les circonstances ce n'est pas 7 jours mais 3 mois... 2 mois...."
Ce résultat c'est le blocage de la Commission européenne, ils n'ont rien adapté. Alors il y a des sujets où ils n'ont pas eu le choix comme pour les slots... Pourquoi on gèle les slots pendant l'été et pourquoi on n'applique pas différemment le 261/2004... alors là personne ne sait répondre.
Nous avons perdu cette cohérence et donné aux clients des messages illisibles et donc ingérables... Notre délai de remboursement est encore de 3 à 4 semaines. Nous allons essayer de le réduire. Nous avons une pression de personnes exigeantes, et de cas particuliers que nous essayons de traiter en priorité.
Les demandes ne continuent pas d'exploser, et certains se disent qu'ils ont plutôt intérêt avec un billet acheté pour le mois d'avril, de l'utiliser cet été.
Car ,comme toutes les compagnies, nous avons été souples sur les possibilités de reports. En résumé, il faudra tirer des enseignements de tout cela et j'espère que tout le monde aura la volonté de se remettre en question lorsqu'il y a des crises qui sortent de l'ordinaire.
"On se dirige vers une baisse du billet d'avion..."
TourMaG.com - Pensez-vous qu'on se dirige vers une hausse du prix du billet d'avion ?
Marc Rochet : Non on se dirige vers une baisse du billet d'avion, avec une telle offre et une telle obligation à remplir les avions... les billets vont baisser. Il n'y a pas de doute. Cela va stimuler un peu la demande.
Je suis confiant sur la capacité de rebond de la clientèle affinaire, loisirs, et VFR (Visiting Friends and Relatives) qui est notre coeur de cible. Et bien sûr je formule des vœux pour qu'il n'y ait pas une nouvelle crise.
Marc Rochet : Non on se dirige vers une baisse du billet d'avion, avec une telle offre et une telle obligation à remplir les avions... les billets vont baisser. Il n'y a pas de doute. Cela va stimuler un peu la demande.
Je suis confiant sur la capacité de rebond de la clientèle affinaire, loisirs, et VFR (Visiting Friends and Relatives) qui est notre coeur de cible. Et bien sûr je formule des vœux pour qu'il n'y ait pas une nouvelle crise.