Cyril Darbier : "Les nouveaux seniors sont une clientèle friande de connaissances et de culture. Elle souhaite construire ses propres circuits à son rythme et considère a priori le voyage en groupe comme une contrainte. Les jeunes retraités sont individualistes. A nous de les convaincre pour une première expérience. Alors il reviendront". - Photo DR FNTV
TourMaG.com - Que représente la part tourisme dans l’activité des autocaristes français ?
Cyril Darbier : En tenant compte du nombre de véhicules dédiés au tourisme - soit 15 000 sur un total de 70 000 - et du kilométrage effectué, nous évaluons la part tourisme entre 20 et 25% de l’activité globale des autocaristes.
La part « tourisme » varie énormément car elle est liée à de nombreux facteurs.
TourMaG.com - Quels sont ces facteurs de différenciation ?
C.D. : La part tourisme dépend pour beaucoup de la zone géographique d’implantation de l’entreprise.
La forte fréquentation touristique comme l’Ile-de-France, la Côte d’Azur, la région lyonnaise, l’activité liée aux excursions, aux visites panoramiques, aux dessertes d’aéroport ou aux congrès est plus importante qu’en zones rurales où les lignes régulières et les transports scolaires sont pertinents.
L’autocar a ses pics saisonniers avec, par exemple le transport des skieurs aux stations d’hiver ou la desserte des plages en été.
Il a des pics événementiels, à l’exemple de la Coupe du Monde de Rugby en Angleterre, de l’Exposition Universelle de Milan ou du bi-centenaire de la Bataille de Waterloo qui vont générer du trafic en 2015.
Certains autocaristes ont fait de la « croisière touristique » leur activité principale. A travers leur agence de voyages, ils organisent et vendent des circuits touristiques d’une semaine et plus en France et à l’étranger.
Cyril Darbier : En tenant compte du nombre de véhicules dédiés au tourisme - soit 15 000 sur un total de 70 000 - et du kilométrage effectué, nous évaluons la part tourisme entre 20 et 25% de l’activité globale des autocaristes.
La part « tourisme » varie énormément car elle est liée à de nombreux facteurs.
TourMaG.com - Quels sont ces facteurs de différenciation ?
C.D. : La part tourisme dépend pour beaucoup de la zone géographique d’implantation de l’entreprise.
La forte fréquentation touristique comme l’Ile-de-France, la Côte d’Azur, la région lyonnaise, l’activité liée aux excursions, aux visites panoramiques, aux dessertes d’aéroport ou aux congrès est plus importante qu’en zones rurales où les lignes régulières et les transports scolaires sont pertinents.
L’autocar a ses pics saisonniers avec, par exemple le transport des skieurs aux stations d’hiver ou la desserte des plages en été.
Il a des pics événementiels, à l’exemple de la Coupe du Monde de Rugby en Angleterre, de l’Exposition Universelle de Milan ou du bi-centenaire de la Bataille de Waterloo qui vont générer du trafic en 2015.
Certains autocaristes ont fait de la « croisière touristique » leur activité principale. A travers leur agence de voyages, ils organisent et vendent des circuits touristiques d’une semaine et plus en France et à l’étranger.
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TourMaG.com - Comment définissez-vous votre métier d’autocariste ?
C.D. : C’est un métier vivant qui, du transport scolaire au grand tourisme, assure des solutions de transports utiles à tous. Nous apparaissons quand on a besoin de nous et disparaissons ensuite. Nous sommes adaptables et rapidement mobilisables.
Nous sommes un outil de partage convivial avec de nombreux atouts sécuritaires et écologiques.
Nous sommes un outil pédagogique qui offre une vision panoramique sur le monde, une vision commentée par des guides, des conférenciers, des interprètes, avec vidéo et DVD.
Nous sommes un outil de fidélisation. Et il ne faut pas sous-estimer le rôle du chauffeur qui est un ambassadeur de premier choix. C’est lui qui rassure, qui coordonne, qui impose le rythme pour que le programme soit respecté.
TourMaG.com - Quel autocariste êtes-vous ?
C.D. : J’ai repris l’affaire familiale implantée à Montargis dans la région Centre-Val de Loire. Nous avons une quarantaine d’autocars et une activité très diversifiée avec une société sœur, l’agence de voyages qui a trois points de ventes.
Je peux vous dire que c’est un métier de passion. Il faut avoir la foi.
C.D. : C’est un métier vivant qui, du transport scolaire au grand tourisme, assure des solutions de transports utiles à tous. Nous apparaissons quand on a besoin de nous et disparaissons ensuite. Nous sommes adaptables et rapidement mobilisables.
Nous sommes un outil de partage convivial avec de nombreux atouts sécuritaires et écologiques.
Nous sommes un outil pédagogique qui offre une vision panoramique sur le monde, une vision commentée par des guides, des conférenciers, des interprètes, avec vidéo et DVD.
Nous sommes un outil de fidélisation. Et il ne faut pas sous-estimer le rôle du chauffeur qui est un ambassadeur de premier choix. C’est lui qui rassure, qui coordonne, qui impose le rythme pour que le programme soit respecté.
TourMaG.com - Quel autocariste êtes-vous ?
C.D. : J’ai repris l’affaire familiale implantée à Montargis dans la région Centre-Val de Loire. Nous avons une quarantaine d’autocars et une activité très diversifiée avec une société sœur, l’agence de voyages qui a trois points de ventes.
Je peux vous dire que c’est un métier de passion. Il faut avoir la foi.
« Les autocars ne représentent que 0,3% du trafic parisien »
TourMaG.com - Comment les rapports évoluent-ils entre les autocaristes et la mairie de Paris, « la ville la plus visitée du monde » ?
C.D. : Paris et ses parkings insuffisants, ses interdits sont une constante, un sujet récurrent. Nous cherchons des solutions pour respecter les promesses de campagne de Anne Hidalgo la maire de Paris.
1 000 autocars en moyenne circulent chaque jour dans Paris avec des pics à 1 200, 1 300, le plus important étant en juin. Les autocars sont de grosses machines très visibles.
On les accuse de prendre trop de place, de créer des embouteillages alors que ce sont souvent les voitures mal garées qui gênent notre circulation.
Les autocars ne représentent que 0,3% du trafic global parisien ! L’autocar n’est pas un problème mais une solution ! On nous fait trop souvent de faux procès.
A Paris, nos confrères étrangers occupent massivement le terrain. Certains ont des comportements déviants, occupent des stationnements sauvages… Leurs verbalisations ne sont pas suivies d’effet par la Préfecture de Police.
Nous voyons une quasi impunité ce qui est loin d’être notre cas. Il y a déséquilibre. La part des autocars français diminue sur le marché de Paris et sa région.
(Chaque année, la capitale accueille plus de 27 millions de touristes dont 18 millions d'étrangers. 69 % des autocars circulant dans Paris sont dédiés au tourisme, 14 % aux lignes touristiques régulières, 12 % aux lignes aéroportuaires. 46 %, près de la moitié, des cars ayant souscrit un abonnement de stationnement sont immatriculés à l’étranger : 18,7 % pays du Sud, 15,8 % pays du Nord, 9,2 % pays de l’Est. En 2013 la ville de Paris accordait 636 places de parking. Source Mairie de Paris. Ndlr).
C.D. : Paris et ses parkings insuffisants, ses interdits sont une constante, un sujet récurrent. Nous cherchons des solutions pour respecter les promesses de campagne de Anne Hidalgo la maire de Paris.
1 000 autocars en moyenne circulent chaque jour dans Paris avec des pics à 1 200, 1 300, le plus important étant en juin. Les autocars sont de grosses machines très visibles.
On les accuse de prendre trop de place, de créer des embouteillages alors que ce sont souvent les voitures mal garées qui gênent notre circulation.
Les autocars ne représentent que 0,3% du trafic global parisien ! L’autocar n’est pas un problème mais une solution ! On nous fait trop souvent de faux procès.
A Paris, nos confrères étrangers occupent massivement le terrain. Certains ont des comportements déviants, occupent des stationnements sauvages… Leurs verbalisations ne sont pas suivies d’effet par la Préfecture de Police.
Nous voyons une quasi impunité ce qui est loin d’être notre cas. Il y a déséquilibre. La part des autocars français diminue sur le marché de Paris et sa région.
(Chaque année, la capitale accueille plus de 27 millions de touristes dont 18 millions d'étrangers. 69 % des autocars circulant dans Paris sont dédiés au tourisme, 14 % aux lignes touristiques régulières, 12 % aux lignes aéroportuaires. 46 %, près de la moitié, des cars ayant souscrit un abonnement de stationnement sont immatriculés à l’étranger : 18,7 % pays du Sud, 15,8 % pays du Nord, 9,2 % pays de l’Est. En 2013 la ville de Paris accordait 636 places de parking. Source Mairie de Paris. Ndlr).
« Ethylotests anti-démarrage obligatoires à partir du 15 septembre 2015 »
TourMaG.com - Que répondez-vous quand on soulève les sujets écologie et sécurité ?
C.D. : Les normes imposées nous incitent à avoir du matériel récent. De leur côté les motoristes améliorent sans cesse la qualité des moteurs. Nous en avons assez d’être les boucs émissaires.
Un autocar qui transporte une quarantaine de personnes représente 30 moteurs de voitures ! L’autocar répond aux exigences de développement durable. Nous sommes engagés dans le processus de diminution des émissions de CO2.
L’amélioration de la sécurité est également le fruit du travail des constructeurs. Nos autocars soumis à des contrôles réguliers respectent des normes rigoureuses.
En septembre 2015, tous les cars devront être équipés d’éthylotests anti-démarrage et de ceintures de sécurité. Ce qui n’est pas le cas pour les autres sociétés de transports de voyageurs et des taxis.
TourMaG.com - Comment le tourisme en autocar évolue-t-il ?
C.D. : Disons d’abord que, pour s’adresser au marché du tourisme, les autocaristes ont évolué. Ils investissent dans des véhicules qui, au-delà des normes sécuritaires et écologiques, privilégient le confort à bord. Les passagers « tourisme » rajeunissent.
Les seniors « 1ère génération » choisissaient de voyager dans une ambiance cocon, sans avoir à conduire, voulaient vivre, manger et boire convenablement.
Ils sont petit à petit remplacés par les nouveaux seniors que sont les jeunes retraités. Il s’agit d’une clientèle friande de connaissances et de culture.
Elle souhaite construire ses propres circuits à son rythme et considère a priori le voyage en groupe comme une contrainte. Les jeunes retraités sont individualistes.
A nous de les convaincre pour une première expérience. Alors ils reviendront.
Avec les comités d’entreprises nous avons d’importants marchés de colonies de vacances. Dans les entreprises, l’individualisme prend aussi le pas.
Les salariés s’inscrivent, en individuel, à tour de rôle. Il me semble qu’ils privilégient le circuit, le programme, leur date de départ plutôt que le fait de voyager entre collègues. Le principe de la clientèle individuelle regroupée se développe.
TourMaG.com - Quels sont les best sellers tourisme d’un autocariste ?
C.D. : Les grands classiques comme les marchés de Noël, les carnavals, la fête de la Lumière à Lyon depuis 2 ou 3 ans.
Le Tyrol est toujours très demandé. La Costa Brava revient fort avec des tarifs promotionnels. L’augmentation des tarifs de péages italiens font chuter Venise.
C.D. : Les normes imposées nous incitent à avoir du matériel récent. De leur côté les motoristes améliorent sans cesse la qualité des moteurs. Nous en avons assez d’être les boucs émissaires.
Un autocar qui transporte une quarantaine de personnes représente 30 moteurs de voitures ! L’autocar répond aux exigences de développement durable. Nous sommes engagés dans le processus de diminution des émissions de CO2.
L’amélioration de la sécurité est également le fruit du travail des constructeurs. Nos autocars soumis à des contrôles réguliers respectent des normes rigoureuses.
En septembre 2015, tous les cars devront être équipés d’éthylotests anti-démarrage et de ceintures de sécurité. Ce qui n’est pas le cas pour les autres sociétés de transports de voyageurs et des taxis.
TourMaG.com - Comment le tourisme en autocar évolue-t-il ?
C.D. : Disons d’abord que, pour s’adresser au marché du tourisme, les autocaristes ont évolué. Ils investissent dans des véhicules qui, au-delà des normes sécuritaires et écologiques, privilégient le confort à bord. Les passagers « tourisme » rajeunissent.
Les seniors « 1ère génération » choisissaient de voyager dans une ambiance cocon, sans avoir à conduire, voulaient vivre, manger et boire convenablement.
Ils sont petit à petit remplacés par les nouveaux seniors que sont les jeunes retraités. Il s’agit d’une clientèle friande de connaissances et de culture.
Elle souhaite construire ses propres circuits à son rythme et considère a priori le voyage en groupe comme une contrainte. Les jeunes retraités sont individualistes.
A nous de les convaincre pour une première expérience. Alors ils reviendront.
Avec les comités d’entreprises nous avons d’importants marchés de colonies de vacances. Dans les entreprises, l’individualisme prend aussi le pas.
Les salariés s’inscrivent, en individuel, à tour de rôle. Il me semble qu’ils privilégient le circuit, le programme, leur date de départ plutôt que le fait de voyager entre collègues. Le principe de la clientèle individuelle regroupée se développe.
TourMaG.com - Quels sont les best sellers tourisme d’un autocariste ?
C.D. : Les grands classiques comme les marchés de Noël, les carnavals, la fête de la Lumière à Lyon depuis 2 ou 3 ans.
Le Tyrol est toujours très demandé. La Costa Brava revient fort avec des tarifs promotionnels. L’augmentation des tarifs de péages italiens font chuter Venise.
Sous l’égide de la FNTV (1), interlocuteur incontournable des pouvoirs publics, les autocaristes ont tous les profils. Ils s’adaptent à toutes les demandes et à tous les publics. Ils répondent aux appels d’offres émanant des secteurs publics et privés.
Ils répondent aux demandes des collectivités locales, des organisateurs de manifestations ponctuelles, des opérateurs de voyages, des comités d’entreprises, clubs, associations etc. Ils assurent les lignes régulières et le transport occasionnel.
Certains choisissent les marchés conventionnés par l’Etat. D’autres se consacrent au tourisme. Beaucoup diversifient leurs activités.
La part qui revient aux excursions, à l’événementiel et aux circuits touristiques varie en fonction des implantations géographiques, du marché, des possibilités d’ investissements. (Le coût d’un véhicule peut varier de 200 000 à 500 000 euros !).
En France, quelles que soient leurs secteurs d’activités, les transporteurs de voyageurs exercent dans un cadre réglementaire imposé par le législateur.
Ils ont à gérer un ensemble d’obligations contraignantes en matière de sécurité, de respect de l’environnement, de conditions d’accueil du public, de conditions de travail du personnel en général, des chauffeurs en particulier.
La France impose en effet aux autocaristes français les normes les plus contraignantes d’Europe. Cela se traduit par des coûts de fonctionnement supérieurs à leurs confrères européens et, de fait, des distorsions de concurrence.
(1) Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (3 000 entreprises - 87 000 salariés).
Ils répondent aux demandes des collectivités locales, des organisateurs de manifestations ponctuelles, des opérateurs de voyages, des comités d’entreprises, clubs, associations etc. Ils assurent les lignes régulières et le transport occasionnel.
Certains choisissent les marchés conventionnés par l’Etat. D’autres se consacrent au tourisme. Beaucoup diversifient leurs activités.
La part qui revient aux excursions, à l’événementiel et aux circuits touristiques varie en fonction des implantations géographiques, du marché, des possibilités d’ investissements. (Le coût d’un véhicule peut varier de 200 000 à 500 000 euros !).
En France, quelles que soient leurs secteurs d’activités, les transporteurs de voyageurs exercent dans un cadre réglementaire imposé par le législateur.
Ils ont à gérer un ensemble d’obligations contraignantes en matière de sécurité, de respect de l’environnement, de conditions d’accueil du public, de conditions de travail du personnel en général, des chauffeurs en particulier.
La France impose en effet aux autocaristes français les normes les plus contraignantes d’Europe. Cela se traduit par des coûts de fonctionnement supérieurs à leurs confrères européens et, de fait, des distorsions de concurrence.
(1) Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (3 000 entreprises - 87 000 salariés).