Que l’on travaille dans un open-space, une usine ou un commerce, le bruit est partout, souvent intolérable et il affecte à la fois la santé physique et la santé mentale - DR : DepositPhotos.com
Simple posture d’une société de plus en plus exigeante ?
Non, les répercussions de l’excès de bruit sur la santé sont avérées. Dans les espaces de loisirs, elles sont intolérables. Le secteur touristique a une cause à défendre d’urgence, si nos cafés veulent garder leurs clients.
On ne pourra pas dire que l’on ne savait pas. Les études et différents travaux de recherche sur les effets nocifs du bruit sont légion. Quel que soit le pays et quel que soit le secteur.
Certes, il apparaît que les nuisances causées par les transports arrivent largement en tête des problèmes traités. Sous la pression des riverains, on le sait, les aéroports ont donc du prendre des mesures tandis que les barrières anti bruit ont fait leur apparition.
Non, les répercussions de l’excès de bruit sur la santé sont avérées. Dans les espaces de loisirs, elles sont intolérables. Le secteur touristique a une cause à défendre d’urgence, si nos cafés veulent garder leurs clients.
On ne pourra pas dire que l’on ne savait pas. Les études et différents travaux de recherche sur les effets nocifs du bruit sont légion. Quel que soit le pays et quel que soit le secteur.
Certes, il apparaît que les nuisances causées par les transports arrivent largement en tête des problèmes traités. Sous la pression des riverains, on le sait, les aéroports ont donc du prendre des mesures tandis que les barrières anti bruit ont fait leur apparition.
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Restaurants, cafés, brasseries : le niveau sonore intérieur sur la sellette
le long de certaines voies de circulation ferrée et routière. Dans le secteur industriel, très polluant, des efforts sont également faits. Reste le problème douloureux de l’habitat, le plus souvent non ou mal insonorisé, victime permanente des nuisances liées au voisinage.
Reste aussi le phénomène non moins douloureux de l’inconfort acoustique en milieu professionnel. Que l’on travaille dans un open-space, une usine ou un commerce, le bruit est partout, souvent intolérable et il affecte à la fois la santé physique et la santé mentale.
En effet, les dommages sur l’audition ne sont pas les seuls. On sait aujourd’hui que l’hyper tension peut être générée par des niveaux exagérés de bruit. Certaines maladies et attaques cardiaques sont aussi liées aux excès sonores.
Quant au stress et à la dépression, ils sont courants parmi les individus sur exposés au bruit. L’oreille humaine tolère jusqu’à 130 décibels (soit le bruit d’un avion au décollage) - et tous les sons situés au-dessus de ce niveau sont très douloureux et peuvent être dangereux. Autour de 160 dB, les tympans peuvent éclater. Pour la musique, la limite de nocivité est aussi de 85 dB.
Dans un monde de plus en plus urbain donc de plus en plus sonore, si ce sont toujours la qualité du repas et celle du service qui font la renommée d’un lieu de restauration, il apparaît que le confort sonore joue de plus en plus dans l’appréciation portée par les clients.
Reste aussi le phénomène non moins douloureux de l’inconfort acoustique en milieu professionnel. Que l’on travaille dans un open-space, une usine ou un commerce, le bruit est partout, souvent intolérable et il affecte à la fois la santé physique et la santé mentale.
En effet, les dommages sur l’audition ne sont pas les seuls. On sait aujourd’hui que l’hyper tension peut être générée par des niveaux exagérés de bruit. Certaines maladies et attaques cardiaques sont aussi liées aux excès sonores.
Quant au stress et à la dépression, ils sont courants parmi les individus sur exposés au bruit. L’oreille humaine tolère jusqu’à 130 décibels (soit le bruit d’un avion au décollage) - et tous les sons situés au-dessus de ce niveau sont très douloureux et peuvent être dangereux. Autour de 160 dB, les tympans peuvent éclater. Pour la musique, la limite de nocivité est aussi de 85 dB.
Dans un monde de plus en plus urbain donc de plus en plus sonore, si ce sont toujours la qualité du repas et celle du service qui font la renommée d’un lieu de restauration, il apparaît que le confort sonore joue de plus en plus dans l’appréciation portée par les clients.
Uun restaurant trop bruyant est un mauvais restaurant
Ainsi, selon une étude d’Opinion Way, 20 % des Français affirment qu’un restaurant trop bruyant est un mauvais restaurant, 92 % se disent gênés par le bruit et affirment avoir des difficultés à suivre leurs conversations.
Dans certains établissements situés le long de grandes artères où la circulation automobile trés dense est entrecoupée des sifflements des sirènes et des vrombissements des moteurs de motos, la situation est particulièrement navrante.
Pour autant, cela n’empêche pas, les radios de déverser des décibels supplémentaires de musique dans les oreilles des consommateurs. Inaudible et inutile, cette surenchère musicale à laquelle se livrent les cafés et brasseries, surtout en fin d’après midi, sous prétexte de “créer de l’ambiance” et de fidéliser leur clientèle, atteint des proportions d’autant plus dangereuses que les clients de ces lieux sont jeunes et vivent une grande partie de leur vie avec des écouteurs dans les oreilles.
Les machines à café, la vaisselle jetée sans ménagement sur les comptoirs, les bacs à glaçons, le ton des voix qui montent sous l’effet parfois de l’alcool et surtout du tintamarre ambiant ne font rien pour améliorer le confort des lieux, souvent fréquentés par une clientèle touristique en quête de détente.
D’autant qu’il est de plus en plus habituel de serrer tables et chaises à des fins évidentes de rendement et de laisser votre voisin suivre la totalité de votre conversation, dans le plus grand inconfort.
Un environnement dégradé épinglé par les guides touristiques Pour les acousticiens, si la qualité de l’environnement sonore dans ces établissements s’est dégradée, la cause principale en est l’utilisation croissante de matériaux très réverbérants, notamment les vitres, les carrelages et faïences, le plâtre et le béton ciré...
Le pire étant les miroirs largement utilisés en décoration et les vitres dépourvues de tentures, amplement ouvertes sur la rue, qui renvoient le son sans modération sur les clients. Et pourtant, il existe des miroirs acoustiques moins réverbérants. Évidentes, les causes ne sont pas combattues pour autant.
Très nombreux sont les exploitants qui refusent les solutions d’insonorisation proposées par les architectes. Pour eux, le problème n’existe pas. Et, les clients sensibles aux bruits ont le choix d’aller ailleurs. Certes ! Pourtant, la dépense n’est pas excessive par rapport à l’ensemble des travaux entrepris.
Souvent, celle-ci ne représente qu’un supplément de quelques pourcents, alors que le bénéfice pour la clientèle serait énorme. On estime les travaux entre 100 et 200 euros le mètre carré.
A croire que la culture client n’est pas encore entrée dans les mœurs de certains qui, pire, se déculpabilisent en prétendant ne pas entendre les sons que génère leur établissement.
Dans certains établissements situés le long de grandes artères où la circulation automobile trés dense est entrecoupée des sifflements des sirènes et des vrombissements des moteurs de motos, la situation est particulièrement navrante.
Pour autant, cela n’empêche pas, les radios de déverser des décibels supplémentaires de musique dans les oreilles des consommateurs. Inaudible et inutile, cette surenchère musicale à laquelle se livrent les cafés et brasseries, surtout en fin d’après midi, sous prétexte de “créer de l’ambiance” et de fidéliser leur clientèle, atteint des proportions d’autant plus dangereuses que les clients de ces lieux sont jeunes et vivent une grande partie de leur vie avec des écouteurs dans les oreilles.
Les machines à café, la vaisselle jetée sans ménagement sur les comptoirs, les bacs à glaçons, le ton des voix qui montent sous l’effet parfois de l’alcool et surtout du tintamarre ambiant ne font rien pour améliorer le confort des lieux, souvent fréquentés par une clientèle touristique en quête de détente.
D’autant qu’il est de plus en plus habituel de serrer tables et chaises à des fins évidentes de rendement et de laisser votre voisin suivre la totalité de votre conversation, dans le plus grand inconfort.
Un environnement dégradé épinglé par les guides touristiques Pour les acousticiens, si la qualité de l’environnement sonore dans ces établissements s’est dégradée, la cause principale en est l’utilisation croissante de matériaux très réverbérants, notamment les vitres, les carrelages et faïences, le plâtre et le béton ciré...
Le pire étant les miroirs largement utilisés en décoration et les vitres dépourvues de tentures, amplement ouvertes sur la rue, qui renvoient le son sans modération sur les clients. Et pourtant, il existe des miroirs acoustiques moins réverbérants. Évidentes, les causes ne sont pas combattues pour autant.
Très nombreux sont les exploitants qui refusent les solutions d’insonorisation proposées par les architectes. Pour eux, le problème n’existe pas. Et, les clients sensibles aux bruits ont le choix d’aller ailleurs. Certes ! Pourtant, la dépense n’est pas excessive par rapport à l’ensemble des travaux entrepris.
Souvent, celle-ci ne représente qu’un supplément de quelques pourcents, alors que le bénéfice pour la clientèle serait énorme. On estime les travaux entre 100 et 200 euros le mètre carré.
A croire que la culture client n’est pas encore entrée dans les mœurs de certains qui, pire, se déculpabilisent en prétendant ne pas entendre les sons que génère leur établissement.
LaFourchette note les niveaux sonores
Et, pourtant, leur personnel en est la première victime. Accident du travail ? Dans certains cas extrêmes, le diagnostic médical est sans appel. Il nécessite repos et arrêt de travail.
Pour engager une bataille qui s’annonce serrée, les guides gastronomiques et sites Internet comme LaFourchette ont inclus à la liste de leurs critères une indication du niveau de bruit allant de « très calme » à « très bruyant ».
Une excellente initiative qui devrait être suivie par tous les critiques gastronomiques et éditeurs de guides de restauration. En effet, à l’heure où les opérateurs touristiques tremblent devant les notations négatives, ils pourraient bien se mobiliser un peu plus efficacement.
Bien entendu, dans le domaine sonore, les appréciations restent subjectives tant que ne seront pas mis en place des dispositifs de mesure, simples d’utilisation.
Quelques tentatives ont été faites par des fabricants d’applis. Mais, les résultats sont pour le moment décevants car les particuliers ne sont pas encore conscients des dangers encourus.
► De son côté, notons la brochure publiée par le CidB (Centre d’information et de défense contre le Bruit) qui vise à donner des solutions simples pour rendre les espaces de restauration plus confortables pour les consommateurs comme pour les employés. Elle est disponible sur demande auprès du CidB
► Autre initiative, celle de l’Afnor qui travaille à l’élaboration d’une norme sur la qualité sonore dans les restaurants. Les nuisances vers l’extérieur sont mieux combattues.
Dans le domaine des établissements musicaux, les nuisances sonores sont mieux combattues. La réglementation étant dans ce cas celle des relations avec le voisinage. En cas de plaintes, les mairies interviennent et cherchent le compromis.
Pour engager une bataille qui s’annonce serrée, les guides gastronomiques et sites Internet comme LaFourchette ont inclus à la liste de leurs critères une indication du niveau de bruit allant de « très calme » à « très bruyant ».
Une excellente initiative qui devrait être suivie par tous les critiques gastronomiques et éditeurs de guides de restauration. En effet, à l’heure où les opérateurs touristiques tremblent devant les notations négatives, ils pourraient bien se mobiliser un peu plus efficacement.
Bien entendu, dans le domaine sonore, les appréciations restent subjectives tant que ne seront pas mis en place des dispositifs de mesure, simples d’utilisation.
Quelques tentatives ont été faites par des fabricants d’applis. Mais, les résultats sont pour le moment décevants car les particuliers ne sont pas encore conscients des dangers encourus.
► De son côté, notons la brochure publiée par le CidB (Centre d’information et de défense contre le Bruit) qui vise à donner des solutions simples pour rendre les espaces de restauration plus confortables pour les consommateurs comme pour les employés. Elle est disponible sur demande auprès du CidB
► Autre initiative, celle de l’Afnor qui travaille à l’élaboration d’une norme sur la qualité sonore dans les restaurants. Les nuisances vers l’extérieur sont mieux combattues.
Dans le domaine des établissements musicaux, les nuisances sonores sont mieux combattues. La réglementation étant dans ce cas celle des relations avec le voisinage. En cas de plaintes, les mairies interviennent et cherchent le compromis.
Un problème de santé publique
Certes, la démarche est délicate de la part des maires censés d’une part préserver la tranquillité de leurs administrés et d’autre part animer leur ville. Mais, on finit pas arriver à « s’entendre » grâce à des efforts en termes d’aménagement d’une part et en baissant le son d’autre part.
Pour épargner les usagers, notons également que les experts recommandent l’installation dans les salles de musique d’un système «d’affichage en continu des niveaux sonores» pour que chacun « puisse connaître son niveau d’exposition et de risque potentiel ».
Ils préconisent également de rendre obligatoire l’installation de « zones de récupération auditive ».
Selon le baromètre Qalitel/Ipsos réalisé en 2018, au sein de l’agglomération parisienne, le bruit apparaît comme le premier critère insatisfaisant dans les logements : 38% sont insatisfaits de l’isolation acoustique de leur logement.
Selon l’enquête de Bruitparif réalisée par le Credoc en 2017, i[76 % des Franciliens se déclarent préoccupés par le bruit et un Francilien sur trois considère même qu’il fait partie des inconvénients principaux liés à l’Île-de- France.
Les nuisances sonores sont aussi perçues comme une atteinte forte à l’intimité. Et la part des personnes dont la santé a déjà été affectée par le bruit est considérable, puisque 41 % des Franciliens ont déjà connu des troubles de cet ordre. Les nuisances sonores sont responsables de 10 000 morts prématurées par an dans les pays membres de l’U.E. ( Sources Eurostat).]i
Pour épargner les usagers, notons également que les experts recommandent l’installation dans les salles de musique d’un système «d’affichage en continu des niveaux sonores» pour que chacun « puisse connaître son niveau d’exposition et de risque potentiel ».
Ils préconisent également de rendre obligatoire l’installation de « zones de récupération auditive ».
Selon le baromètre Qalitel/Ipsos réalisé en 2018, au sein de l’agglomération parisienne, le bruit apparaît comme le premier critère insatisfaisant dans les logements : 38% sont insatisfaits de l’isolation acoustique de leur logement.
Selon l’enquête de Bruitparif réalisée par le Credoc en 2017, i[76 % des Franciliens se déclarent préoccupés par le bruit et un Francilien sur trois considère même qu’il fait partie des inconvénients principaux liés à l’Île-de- France.
Les nuisances sonores sont aussi perçues comme une atteinte forte à l’intimité. Et la part des personnes dont la santé a déjà été affectée par le bruit est considérable, puisque 41 % des Franciliens ont déjà connu des troubles de cet ordre. Les nuisances sonores sont responsables de 10 000 morts prématurées par an dans les pays membres de l’U.E. ( Sources Eurostat).]i
Taux de décibels acceptables
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45 dB (A) Intensité normale de la voix humaine
50 dB (A) Bureau calme / rue résidentielle
55 dB (A) Conversation normale / restaurant très calme
60 dB (A) Rue animée / restaurant calme
70 dB (A) Téléviseur en fonctionnement normal
75 dB (A) Rue Ă fort trafic / restaurant bruyant
80 dB (A) Intérieur du métro / restaurant très bruyant
100 dB (A) Marteau-piqueur
102 dB (A) Concert sonorisé / discothèque
55 dB (A) Conversation normale / restaurant très calme
60 dB (A) Rue animée / restaurant calme
70 dB (A) Téléviseur en fonctionnement normal
75 dB (A) Rue Ă fort trafic / restaurant bruyant
80 dB (A) Intérieur du métro / restaurant très bruyant
100 dB (A) Marteau-piqueur
102 dB (A) Concert sonorisé / discothèque
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité et décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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