Cette année sera surtout marquée par l’irruption d’un véhicule lui aussi presqu’aussi vieux que le tourisme : le « van » qui n’est d’autre que le recyclage du Combi des années soixante, à la carrosserie psychédélique, et des camping-cars - Depositphotos.com a35mmporhora
Je ne sais pas vous ? Mais moi, je suis inondée de mails m’informant de la création de nouveaux itinéraires en montagne, campagne, en France, à l’étranger présentant tous une caractéristique : ils parviennent à faire rêver.
Plus que les années précédentes, pour satisfaire de puissantes envies d’évasion, les territoires ont mis en scène l’ensemble de leurs richesses touristiques à travers des circuits originaux, favorisant grands espaces ou petites routes, chemins, villages, patrimoine alternatif. Et c’est une excellente initiative.
Le TER aussi, remis en selle par des régions comme l’Aquitaine, propose son programme de déplacements entrecoupés de haltes dans des gares minuscules. La micro aventure, un nouveau terme séduisant pour l’esprit, est pleine de bonnes idées et toutes les chances de conquérir les adeptes d’un tourisme décalé.
Mais, cette année sera surtout marquée par l’irruption d’un véhicule lui aussi presqu’aussi vieux que le tourisme : le « van » qui n’est d’autre que le recyclage du Combi des années soixante, à la carrosserie psychédélique, et des camping-cars.
Les loueurs se multiplient, les sites internet comme Vanlifemag.fr ou park4night.com, becombi.com aussi. Avec une ambition : attirer vers des voyages idéalisés une clientèle de « vanlifers » désireuse de transporter sa maison sur le dos, d’échapper à la foule et de découvrir des sites préservés.
Un peu d’écologie, beaucoup de liberté, une forte touche d’aventure, quelques contraintes tout de même (on ne pose pas son van où l’on veut) et le rêve de vacances différentes, conformes aux images mythiques d’évasion que chacun porte en lui, déroule son iconographie largement dominée par celles de la « route » et des « chemins » qui se sont construits au fil de l’histoire humaine et que nous portons toujours en nous.
Plus que les années précédentes, pour satisfaire de puissantes envies d’évasion, les territoires ont mis en scène l’ensemble de leurs richesses touristiques à travers des circuits originaux, favorisant grands espaces ou petites routes, chemins, villages, patrimoine alternatif. Et c’est une excellente initiative.
Le TER aussi, remis en selle par des régions comme l’Aquitaine, propose son programme de déplacements entrecoupés de haltes dans des gares minuscules. La micro aventure, un nouveau terme séduisant pour l’esprit, est pleine de bonnes idées et toutes les chances de conquérir les adeptes d’un tourisme décalé.
Mais, cette année sera surtout marquée par l’irruption d’un véhicule lui aussi presqu’aussi vieux que le tourisme : le « van » qui n’est d’autre que le recyclage du Combi des années soixante, à la carrosserie psychédélique, et des camping-cars.
Les loueurs se multiplient, les sites internet comme Vanlifemag.fr ou park4night.com, becombi.com aussi. Avec une ambition : attirer vers des voyages idéalisés une clientèle de « vanlifers » désireuse de transporter sa maison sur le dos, d’échapper à la foule et de découvrir des sites préservés.
Un peu d’écologie, beaucoup de liberté, une forte touche d’aventure, quelques contraintes tout de même (on ne pose pas son van où l’on veut) et le rêve de vacances différentes, conformes aux images mythiques d’évasion que chacun porte en lui, déroule son iconographie largement dominée par celles de la « route » et des « chemins » qui se sont construits au fil de l’histoire humaine et que nous portons toujours en nous.
Retour sur la fabrique d’ images
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Mais, pourquoi ce succès indéfectible de la route ? Retour en arrière : Avant d’être sédentaire, l’homme était nomade. Chasseur, cueilleur, il a eu pour compagne des chemins sauvages dans lesquels il a coulé ses pas.
Toujours présente dans les esprits, cette représentation s’accompagne de quantités d’autres voies de communication qui, à travers les siècles, ont permis le déplacement, souvent le commerce, le pèlerinage, les conquêtes, les batailles, l’exploration... Puis, avec le développement de l’automobile, l’image de la route est entrée dans une autre ère et une autre culture : hospitalière, pacifique, curieuse, elle s’est métamorphosée en des kilomètres de bitume déroulés entre les villes, rejoignant les régions, sautant les frontières.
Elle a surtout permis aux hommes de communiquer, de se connaître et a généré une nouvelle géographie physique et temporelle. Avec la route et la motorisation, la notion de distance a évolué, la notion de temps également. Il convient par la même occasion de signaler que la route motorisée ne s’est pas développée toute seule.
Elle a entraîné la construction de bon nombre de métiers indispensables à son fonctionnement, allant du gendarme à l’ingénieur des ponts et chaussées. Elle a aussi été à l’origine de nouveaux établissements comme les Motels, les Restauroutes, les parkings, les Drive In, les aires de repos, et les stations services...
Lesquels ont contribué à consolider une véritable mythologie contemporaine fortement influencée par les architectes et artistes nord américains. Le cinéma surtout a amplement contribué à conforter le mythe de la route avec des films comme « Easy Rider » (Denis Hopper) et, quantité de « road movies » comme « New York-Miami » (F. Capra), « Les raisins de la colère » (J. Ford), « Bagdad Café », « Paris-Texas » (Wim Wenders), « Macadam Cowboy » (J. Schlesinger) dans lesquels ces routes devenaient synonymes de liberté, de rébellion, de contre culture.
Il faut reconnaître qu’elles ont porté l’un des mouvements sociétaux les plus importants du siècle passé : le mouvement de la Beat Generation suivi par le mouvement « hippie » qui, dans ses déclinaisons, a donné naissance aux générations de Routards et aux globe-trotters qui sillonnent toujours la planète et alimentent l’illusion qu’une aventure est encore possible.
Quelques mots encore sur les routes mythiques : celles de la Soie à la Route des Indes en passant par la Nationale 7 ou la légendaire Road 66, les autoroutes, les routes à deux voies, les motorways, les autopistas ou les Panaméricaines et autres Transsahariennes…
Enfin, la route permis de partir en vacances et de développer un tourisme itinérant capable de faire visiter plusieurs sites en quelques heures. Et, n’a-t-elle pas aussi généré quantité de routes thématiques comme les Routes du vin, les Routes des églises romanes, les Routes de Fontaines... etc. ?
Lesquelles fournissent au tourisme des opportunités promotionnelles jamais démenties.
Toujours présente dans les esprits, cette représentation s’accompagne de quantités d’autres voies de communication qui, à travers les siècles, ont permis le déplacement, souvent le commerce, le pèlerinage, les conquêtes, les batailles, l’exploration... Puis, avec le développement de l’automobile, l’image de la route est entrée dans une autre ère et une autre culture : hospitalière, pacifique, curieuse, elle s’est métamorphosée en des kilomètres de bitume déroulés entre les villes, rejoignant les régions, sautant les frontières.
Elle a surtout permis aux hommes de communiquer, de se connaître et a généré une nouvelle géographie physique et temporelle. Avec la route et la motorisation, la notion de distance a évolué, la notion de temps également. Il convient par la même occasion de signaler que la route motorisée ne s’est pas développée toute seule.
Elle a entraîné la construction de bon nombre de métiers indispensables à son fonctionnement, allant du gendarme à l’ingénieur des ponts et chaussées. Elle a aussi été à l’origine de nouveaux établissements comme les Motels, les Restauroutes, les parkings, les Drive In, les aires de repos, et les stations services...
Lesquels ont contribué à consolider une véritable mythologie contemporaine fortement influencée par les architectes et artistes nord américains. Le cinéma surtout a amplement contribué à conforter le mythe de la route avec des films comme « Easy Rider » (Denis Hopper) et, quantité de « road movies » comme « New York-Miami » (F. Capra), « Les raisins de la colère » (J. Ford), « Bagdad Café », « Paris-Texas » (Wim Wenders), « Macadam Cowboy » (J. Schlesinger) dans lesquels ces routes devenaient synonymes de liberté, de rébellion, de contre culture.
Il faut reconnaître qu’elles ont porté l’un des mouvements sociétaux les plus importants du siècle passé : le mouvement de la Beat Generation suivi par le mouvement « hippie » qui, dans ses déclinaisons, a donné naissance aux générations de Routards et aux globe-trotters qui sillonnent toujours la planète et alimentent l’illusion qu’une aventure est encore possible.
Quelques mots encore sur les routes mythiques : celles de la Soie à la Route des Indes en passant par la Nationale 7 ou la légendaire Road 66, les autoroutes, les routes à deux voies, les motorways, les autopistas ou les Panaméricaines et autres Transsahariennes…
Enfin, la route permis de partir en vacances et de développer un tourisme itinérant capable de faire visiter plusieurs sites en quelques heures. Et, n’a-t-elle pas aussi généré quantité de routes thématiques comme les Routes du vin, les Routes des églises romanes, les Routes de Fontaines... etc. ?
Lesquelles fournissent au tourisme des opportunités promotionnelles jamais démenties.
Un symbolisme d’hier à aujourd’hui : du chemin à la route
Si l’on se penche maintenant sur le symbolisme de la route, à ses origines, il est particulièrement riche mais il est d’abord occupé par le symbolisme des chemins qui représentent le passage d’un point à un autre et surtout un nouveau désir, une espérance, et une quête.
La quête de l’être en particulier est inhérente à l’image du chemin qui devient à l’occasion le parcours initiatique, le cheminement intérieur, le parcours spirituel. Le Christ ne disait-il pas : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean XIV, 6) ?
Mais attention, le chemin peut être infini, truffé de pièges et d’obstacles. L’on peut s’y perdre d’autant plus facilement qu’il est multiple avec ses carrefours (les croisées) mis sous la protection d’Hermès, le dieu voyageur qui augure des changements à venir, le dieu médiateur qui établit le lien entre deux mondes.
La quête de l’être en particulier est inhérente à l’image du chemin qui devient à l’occasion le parcours initiatique, le cheminement intérieur, le parcours spirituel. Le Christ ne disait-il pas : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean XIV, 6) ?
Mais attention, le chemin peut être infini, truffé de pièges et d’obstacles. L’on peut s’y perdre d’autant plus facilement qu’il est multiple avec ses carrefours (les croisées) mis sous la protection d’Hermès, le dieu voyageur qui augure des changements à venir, le dieu médiateur qui établit le lien entre deux mondes.
Quelle route pour le futur ?
… Enrichie par tant de récits et d’images, il est clair que l’imaginaire de la route constitue la pierre la plus solide et indestructible de l’imaginaire touristique. En sera-t-il toujours ainsi dans le futur ? Alors que bon nombre d’imaginaires se déconstruisent, miné par les accidents, la pollution, les embouteillages aux abords des grandes villes, l’imaginaire de la route n’est probablement pas menacé.
Tout d’abord, elles sont de meilleure qualité, puis la technologie sécurise les trajets.
Avec un simple Smartphone, on peut être dépanné, orienté, guidé vers hôtels, routes, postes de police, restaurants... ou tout simplement vers des routes secondaires considérées comme plus esthétiques donc touristiques.
De plus, la route porte toujours en elle la magie du départ et de l’évasion, car elle transportera longtemps encore d’autres véhicules comme le vélo qui opère un grand retour (+10% de pratiquants cette année), la moto, l’autocar qui redevient populaire, ces véhicules hybrides dont nous avons parlé plus haut et surtout, surtout l’automobile qui, malgré un affaiblissement de sa fonction ostentatoire et l’augmentation des partisans de la valeur d’usage (auto partage, co voiturage) restera dans sa diversité, le principal véhicule des voyageurs et des vacanciers. Une fois électrifiée bien-sûr.
… Alors que les mots changent, que les images évoluent, preuve est de nouveau faite de la solidité des fondamentaux de l’offre touristique.
Tout d’abord, elles sont de meilleure qualité, puis la technologie sécurise les trajets.
Avec un simple Smartphone, on peut être dépanné, orienté, guidé vers hôtels, routes, postes de police, restaurants... ou tout simplement vers des routes secondaires considérées comme plus esthétiques donc touristiques.
De plus, la route porte toujours en elle la magie du départ et de l’évasion, car elle transportera longtemps encore d’autres véhicules comme le vélo qui opère un grand retour (+10% de pratiquants cette année), la moto, l’autocar qui redevient populaire, ces véhicules hybrides dont nous avons parlé plus haut et surtout, surtout l’automobile qui, malgré un affaiblissement de sa fonction ostentatoire et l’augmentation des partisans de la valeur d’usage (auto partage, co voiturage) restera dans sa diversité, le principal véhicule des voyageurs et des vacanciers. Une fois électrifiée bien-sûr.
… Alors que les mots changent, que les images évoluent, preuve est de nouveau faite de la solidité des fondamentaux de l’offre touristique.