FUTUROSCOPIE - La course au durable : Only Lyon pour l’exemple 🔑

Il y a 20 ans, toutes les métropoles rêvaient de devenir Barcelone ou Bilbao.

L’heure était aux paillettes des stratégies d’image et à la compétition sur le plan de l’animation. On rêvait de s’offrir un musée Guggenheim et de déployer des « nuits blanches » et autres festivités…

Les temps changent. Prenons le cas de Lyon.

Après avoir été classée « Capitale européenne du « smart tourism » en 2019, grâce à ses actions en matière de digitalisation, durabilité, accessibilité, héritage culturel, la ville poursuit sa success-story touristique en prenant la tête du classement du GDS-Index 2021 en France.

Entrée dans ce programme d’amélioration des performances du tourisme d’affaires particulièrement sévère*, la capitale des Gaules se veut désormais une destination de référence en matière de tourisme responsable et a déployé des efforts considérables pour mériter ce rang.

D’ailleurs sa note a progressé de 42%. Ce qui la place sur le classement générale juste derrière Goteborg (Suède) et Copenhague.

Mais, qui dit tourisme durable dit stratégie durable exhaustive.

Il convient donc de rappeler que la municipalité lyonnaise n’a eu de cesse, depuis plusieurs années, que d’intensifier les chantiers capables d’améliorer la qualité de vie de ses habitants.

Aménagement des quais, développement des mobilités douces, intensification de la végétalisation (création de 5 nouveaux parcs) , plan lumière, plan d’accessibilité, plan climat permettant à la ville d’atteindre la neutralité carbone selon la méthode du label européen Cit’ergie, délivré par l’ADEME, city-cards donnant accès à des activités culturelles gratuites à la population, gestion des déchets, alimentation en circuits courts dans la restauration collective…

Peu à peu, la deuxième ville de France a bel et bien pris et gardé le cap d’une politique environnementale irréprochable. Ce qui constitue la seule base sur laquelle peuvent se greffer des stratégies de tourisme responsable.

En effet, Nantes peut également présenter des chantiers comparables. Tout comme La Rochelle ou Bordeaux, Grenoble et tant d’autres.

D’ailleurs, lors du dernier Forum des Projets Urbains qui s’est déroulé à Paris en novembre dernier, une table ronde a voulu aller encore plus loin sur le sujet, en débattant sur « L’aménagement de la ville du bien-être », tant pour sa population endogène que pour sa population exogène.

« Le bien être passe par l’apaisement de nos villes avec entre autres un partage plus équitable des espaces publics », a déclaré le maire de Bordeaux Pierre Humic.

Sur ce sujet intarissable, revenons à Lyon où l’OT et la métropole ont élaboré le premier Schéma de Développement du Tourisme Responsable qui leur servira de feuille de route pour les 5 prochaines années.

Lyon c’est plus de 38 380 emplois, 5 280 restaurants, 364 hôtels & résidences et 7 000 lieux culturels (2e ville culturelle de France).

Résultat de longs mois de concertation, ce schéma aura à ses commandes Virginie Carton, la nouvelle directrice de l’OT (depuis 17 ans dans la maison à un autre poste) qui ne lésinera pas sur les efforts.

D’ores et déjà, un département de l’Office du tourisme a été créé avec pour mission d’accompagner les professionnels à parfaire la durabilité de leur offre.

D’une part en développant des formations. D’autre part en les aidant à mettre en place les politiques leur permettant de décrocher les labels éco responsables qui seront de plus en plus importants pour les clientèles futures.

Objectif : 50 nouveaux labels tous les ans.

Clientèles attendues ? Françaises, européennes, lointaines et de proximité mais avec un diktat : les inciter à séjourner plus longtemps dans la ville tout en rayonnant dans les alentours.

Avec quels atouts ? Gastronomie, musées, art de vivre mais aussi congrès car Lyon aura réussi la performance de se hisser en deuxième place des destinations de congrès en France.

Pour l’OT, il s’agira aussi d’intensifier la mobilisation du personnel sur ces thèmes afin de maintenir des actions ayant déjà porté leurs fruits et afin d’en inventer de nouvelles.

De plus, notons que ONLYLYON Tourisme et Congrès s’est également engagé dans un processus d’obtention des labellisations LUCIE (RSE) et de la norme ISO 20121 visant à manager des événements responsables.

Alors que l’on prévoit un événement autour de l’eau, on devrait aussi maintenir la dynamique des « Lyon City Helpers » qui assurent un pré-accueil sur les sites touristiques stratégiques auprès des habitants de l’agglomération et des visiteurs nationaux auxquels est distribuée la Charte de bonnes pratiques pour la visite des sites historiques….

Sans compter que les visiteurs de la ville bénéficieront aussi longtemps que nécessaire de la Charte sérénité dont le logo garantit des prestataires respectueux des protocoles sanitaires.

Bien armée, engagée, décidée à jouer à fond la carte du tourisme durable, Lyon a donc fait les choses dans l’ordre et peut d’ores et déjà constituer un nouvel exemple de la dynamique durable en cours dans de nombreuses villes et territoires sur laquelle nous reviendrons.

Au même moment, Grenoble reçoit le titre de capitale verte 2022.

Choisie parmi 18 villes afin d'incarner le projet urbain européen en 2022, Grenoble a devancé Turin, Tallinn et Dijon, grâce au caractère transversal et pionnier de ses actions en faveur de la transition écologique.

Elle est la deuxième ville française à recevoir ce prix après Nantes en 2013, et succède à Lahti en Finlande, lauréate en 2021.

Le GDS Index est l’indice annuel mondial de référence pour le tourisme responsable.

Ce dernier rassemble plus de 80 villes désireuses de proposer un tourisme d’affaires et de loisirs durable.

Le classement GDS Index permet d’évaluer concrètement l’ensemble des actions mises en place par une ville.

Il est déterminé (note sur 100) par les réponses à 150 questions réparties en 4 thématiques principales : environnement, social, acteurs de la destination, organisme en charge du développement touristique.

Lesquelles sont segmentées en sous catégories concernant autant la qualité de l’eau, que la parité, que l’éducation, que la réduction de la pauvreté, que le bien-être…

Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

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