European Stars, un des fleurons de la flotte engloutie dans la faillite
TourMaG.com - Combien vous a coûté la faillite de Festival ?
Pierre-Yves CANTON : "Festival me doit 40.000 Euros ! Une somme énorme mais au regard de certains créanciers français qui m'ont contacté et qui se trouvent dans la même situation, mon cas est loin d'être la plus grosse perte. Pour certains ce sont 50.000, 200.000 voir 400.000 Euros qui ce sont volatilisés quelques parts entre la Suisse, Chypre, Le Luxembourg ou je ne sais quel paradis fiscal."
T.M.com - Que reprochez-vous à la Compagnie dans cette faillite ?
PYC : "Le plus difficile à accepter est certainement la poursuite d'activité de l'ancien dirigeant. Il est actuellement libre et les rumeurs laissent penser à son implication dans le rachat de l'ex-Flamenco, qui opère actuellement sous forme de charter en Espagne. Il semblerait d'autre part que son titre d'Ambassadeur ne lui ai toujours pas été retiré. Une protection qui lui donne une totale immunité."
T.M.com - Ce n'est pas la première fois et malheureusement la dernière que des dirigeants de société en faillite se conduisent comme des voyous ?
PYC : "Non bien sûr mais les professionnels du tourisme français ne sont pas au courant de la manière dont cette faillite s'est déroulée ; il n'est pas pensable et possible qu'aucune autorité compétente professionnelle ou association n'ait au moins essayé de réagir après de tels dommages causés !
Je crains qu'au-delà de la banqueroute de Festival, tout un système ne soit directement impliqué. Les organismes de crédit, par exemple, qui ont monté le dossier alambiqué du financement des navires. Une des banques française dont le slogan était "le bon sens près de chez vous", a financé pratiquement sans limites la compagnie de croisières.
Quelles sont les sanctions aujourd'hui ? Bien au contraire le même processus de financement en faveur d'un chantier naval en difficultés financières s'engage à nouveau avec un nouvel opérateur italien. Pourquoi personne ne crie au scandale ?"
T.M.com - Vous pensez que les autorités françaises ont étouffé l'affaire ?
PYC : "Je pense que le gouvernement français a une forte motivation à maintenir en activité, à n'importe quel coût, un groupe industriel national, probablement pour maintenir la paix sociale avec les syndicats malgré des comptes déficitaires plutôt précaires, sans bien ouvrir les yeux. Peut-être est-ce pour préserver la "grandeur française" que l'on préfère couvrir le gouffre financier du groupe."
T.M.com - Qu'est-ce qui vous révolte le plus ?
PYC : "Certainement le sentiment d'avoir été pris en otage dans une faillite manœuvrée par le responsable de la société, qui s'était programmé '"un homme avec une vision !"'. Il avait probablement tout prévu et organisé à l'avance. Comme cette nomination d'ambassadeur quelques mois avant la saisie de ces navires.
Par le biais d'un jeu de sociétés internationales complexe il a réussi a dissimuler des pertes abyssales jusqu'au dernier moment. Mais en définitive, ceux qui payent sont toujours les mêmes : les employés de la société, les fournisseurs et agences de voyages"
T.M.com - Quelles leçons tirer de cette faillite ?
PYC : "Je crains que la faillite de Festival Croisières ne reste pas un cas isolé. Personne aujourd'hui ne semble vraiment concerné pour organiser des parades ? Ce sont les contribuables qui en paieront le prix, soit plus de 700 millions d'Euro de dettes.
Nous sommes, comme d'habitude, les seules à devoir nous acquitter de nos responsabilités alors que les vrais responsables ne sont absolument pas inquiétés. Ce monde n'est pas vraiment un exemple pour nos enfants."
T.M.com - Et maintenant qu'allez-vous faire ?
PYC : "Un journaliste d'investigation m'a contacté pour mieux comprendre cette nébuleuse et j'invite toute personne susceptible de me donner toute informations à ce sujet ou qui ont été victimes de la faillite Festival, de me contacter par email à thecruisecie@libello.com."
Propos recueillis par Jean-François GOURDON - jeanfrancois.gourdon@tourmag.com
Pierre-Yves CANTON : "Festival me doit 40.000 Euros ! Une somme énorme mais au regard de certains créanciers français qui m'ont contacté et qui se trouvent dans la même situation, mon cas est loin d'être la plus grosse perte. Pour certains ce sont 50.000, 200.000 voir 400.000 Euros qui ce sont volatilisés quelques parts entre la Suisse, Chypre, Le Luxembourg ou je ne sais quel paradis fiscal."
T.M.com - Que reprochez-vous à la Compagnie dans cette faillite ?
PYC : "Le plus difficile à accepter est certainement la poursuite d'activité de l'ancien dirigeant. Il est actuellement libre et les rumeurs laissent penser à son implication dans le rachat de l'ex-Flamenco, qui opère actuellement sous forme de charter en Espagne. Il semblerait d'autre part que son titre d'Ambassadeur ne lui ai toujours pas été retiré. Une protection qui lui donne une totale immunité."
T.M.com - Ce n'est pas la première fois et malheureusement la dernière que des dirigeants de société en faillite se conduisent comme des voyous ?
PYC : "Non bien sûr mais les professionnels du tourisme français ne sont pas au courant de la manière dont cette faillite s'est déroulée ; il n'est pas pensable et possible qu'aucune autorité compétente professionnelle ou association n'ait au moins essayé de réagir après de tels dommages causés !
Je crains qu'au-delà de la banqueroute de Festival, tout un système ne soit directement impliqué. Les organismes de crédit, par exemple, qui ont monté le dossier alambiqué du financement des navires. Une des banques française dont le slogan était "le bon sens près de chez vous", a financé pratiquement sans limites la compagnie de croisières.
Quelles sont les sanctions aujourd'hui ? Bien au contraire le même processus de financement en faveur d'un chantier naval en difficultés financières s'engage à nouveau avec un nouvel opérateur italien. Pourquoi personne ne crie au scandale ?"
T.M.com - Vous pensez que les autorités françaises ont étouffé l'affaire ?
PYC : "Je pense que le gouvernement français a une forte motivation à maintenir en activité, à n'importe quel coût, un groupe industriel national, probablement pour maintenir la paix sociale avec les syndicats malgré des comptes déficitaires plutôt précaires, sans bien ouvrir les yeux. Peut-être est-ce pour préserver la "grandeur française" que l'on préfère couvrir le gouffre financier du groupe."
T.M.com - Qu'est-ce qui vous révolte le plus ?
PYC : "Certainement le sentiment d'avoir été pris en otage dans une faillite manœuvrée par le responsable de la société, qui s'était programmé '"un homme avec une vision !"'. Il avait probablement tout prévu et organisé à l'avance. Comme cette nomination d'ambassadeur quelques mois avant la saisie de ces navires.
Par le biais d'un jeu de sociétés internationales complexe il a réussi a dissimuler des pertes abyssales jusqu'au dernier moment. Mais en définitive, ceux qui payent sont toujours les mêmes : les employés de la société, les fournisseurs et agences de voyages"
T.M.com - Quelles leçons tirer de cette faillite ?
PYC : "Je crains que la faillite de Festival Croisières ne reste pas un cas isolé. Personne aujourd'hui ne semble vraiment concerné pour organiser des parades ? Ce sont les contribuables qui en paieront le prix, soit plus de 700 millions d'Euro de dettes.
Nous sommes, comme d'habitude, les seules à devoir nous acquitter de nos responsabilités alors que les vrais responsables ne sont absolument pas inquiétés. Ce monde n'est pas vraiment un exemple pour nos enfants."
T.M.com - Et maintenant qu'allez-vous faire ?
PYC : "Un journaliste d'investigation m'a contacté pour mieux comprendre cette nébuleuse et j'invite toute personne susceptible de me donner toute informations à ce sujet ou qui ont été victimes de la faillite Festival, de me contacter par email à thecruisecie@libello.com."
Propos recueillis par Jean-François GOURDON - jeanfrancois.gourdon@tourmag.com