Gay pride : En France, il faudra attendre le 4 avril 1981 pour voir s’envoler le premier cortège de marcheurs et marcheuses gay auquel ont participé 10.000 personnes - Depositphotos.com, Auteur marcbruxelle
En marketing, on appelle ce groupe : un marché ou une cible. En sociologie, il s’agit tout simplement d’un groupe humain qui, à travers les âges, a eu du mal à faire prendre en compte sa singularité.
Malgré l’avènement de l’ère des « coming out » dans le monde occidental, on estime encore à environ 60 sur 193*, le nombre de pays pénalisant la population gay !
A l’inverse, une centaine de destinations tolèrent la communauté LGBTQ+ et au contraire l’encouragent à venir la visiter. Des villes comme Nice ou Paris en France mais également Marseille, Montpellier, Lyon, Rennes, Toulouse, Lille… ont une attitude libérale caractérisée par l’existence d’hôtels, discothèques, clubs de sports, salles de bien-être ouvertes, voire spécialisées sur cette clientèle.
Des quartiers entiers font même aujourd’hui partie des grilles touristiques urbaines traduites par le label « Gay friendly » dont la notoriété va crescendo.
Malgré l’avènement de l’ère des « coming out » dans le monde occidental, on estime encore à environ 60 sur 193*, le nombre de pays pénalisant la population gay !
A l’inverse, une centaine de destinations tolèrent la communauté LGBTQ+ et au contraire l’encouragent à venir la visiter. Des villes comme Nice ou Paris en France mais également Marseille, Montpellier, Lyon, Rennes, Toulouse, Lille… ont une attitude libérale caractérisée par l’existence d’hôtels, discothèques, clubs de sports, salles de bien-être ouvertes, voire spécialisées sur cette clientèle.
Des quartiers entiers font même aujourd’hui partie des grilles touristiques urbaines traduites par le label « Gay friendly » dont la notoriété va crescendo.
Les populations gay et lesbiennes dans le monde
Sur un plan quantitatif, notons que, malgré l’impossibilité d’avoir des statistiques très fines, quelques grandes enquêtes permettent de déterminer le pourcentage de cette population.
En France, Ipsos l’estime à 3%. En revanche, selon les chiffres publiés par Statista : en 2024, ils seraient plutôt 7%. Soit le pourcentage moyen relevé dans les 43 pays où a été réalisée une enquête de grande envergure entre avril 2023 et mars 2024.
A lire aussi : Comment les touristes LGBT+ se cachent pour mieux voyager
Mais, en tête, on trouve des pays comme les Philippines, les USA et Israël où ce pourcentage passe à 10%. Soit l’équivalent du Canada et de la Thaïlande suivis par la Suède, le Brésil et l’Australie qui affichent 9% de population LGBTQ+.
En revanche, la Corée du Sud, la Roumanie, la Hongrie, la Pologne, des pays où l’homosexualité est pénalisée, voire interdite, comptent moins de 5% d’homosexuels, hommes et femmes.
Autres indications, aux USA par exemple, 20 % de la génération Z sont identifiés comme LGBTQ+ contre 11% des Millenials et 5% des boomers.
En France, Ipsos l’estime à 3%. En revanche, selon les chiffres publiés par Statista : en 2024, ils seraient plutôt 7%. Soit le pourcentage moyen relevé dans les 43 pays où a été réalisée une enquête de grande envergure entre avril 2023 et mars 2024.
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Mais, en tête, on trouve des pays comme les Philippines, les USA et Israël où ce pourcentage passe à 10%. Soit l’équivalent du Canada et de la Thaïlande suivis par la Suède, le Brésil et l’Australie qui affichent 9% de population LGBTQ+.
En revanche, la Corée du Sud, la Roumanie, la Hongrie, la Pologne, des pays où l’homosexualité est pénalisée, voire interdite, comptent moins de 5% d’homosexuels, hommes et femmes.
Autres indications, aux USA par exemple, 20 % de la génération Z sont identifiés comme LGBTQ+ contre 11% des Millenials et 5% des boomers.
*Intolérance, pénalisation, discours haineux : la dure réalité des chiffres
• En 2023, les relations homosexuelles sont toujours illégales dans plus de 60 pays. Et depuis mai 2023, date à laquelle l'Ouganda a promulgué l'une des lois les plus répressives au monde : être homosexuel est passible de la peine de mort dans douze pays du monde : l'Afghanistan, l'Arabie saoudite, le Brunei, les Émirats arabes unis, l'Iran, la Mauritanie, le Nigeria (dans certaines régions seulement), l'Ouganda, le Pakistan, le Qatar, la Somalie et le Yémen.
•D'après le dernier rapport du projet Transrespect versus Transphobia Worldwide (TvT), les meurtres de 320 personnes trans et non-binaires ont été recensés dans le monde entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre 2023. Si ce chiffre est effrayant, il se situe probablement en dessous de la réalité : il ne prend en effet en compte que les cas signalés dans les pays dotés de solides réseaux d'organisations LGBTQ+, de sorte que de nombreux cas ne sont probablement pas comptabilisés.
• Le Brésil est de loin le pays ayant signalé le plus grand nombre de meurtres de personnes transgenres et non-binaires au niveau mondial, avec 100 cas.
• Enfin, 67 % des personnes interrogées dans le cadre d’une enquête Ipsos/Unesco sur le sujet (réalisée dans 16 pays), disaient y être exposés régulièrement. Un tiers a même estimé que les personnes appartenant à la communauté LGBTQ+ étaient les principales victimes de discours haineux ; les minorités ethniques et raciales arrivaient en seconde position (28 %), tandis que les femmes occupaient la troisième position (18 %).
• En 2023, les relations homosexuelles sont toujours illégales dans plus de 60 pays. Et depuis mai 2023, date à laquelle l'Ouganda a promulgué l'une des lois les plus répressives au monde : être homosexuel est passible de la peine de mort dans douze pays du monde : l'Afghanistan, l'Arabie saoudite, le Brunei, les Émirats arabes unis, l'Iran, la Mauritanie, le Nigeria (dans certaines régions seulement), l'Ouganda, le Pakistan, le Qatar, la Somalie et le Yémen.
•D'après le dernier rapport du projet Transrespect versus Transphobia Worldwide (TvT), les meurtres de 320 personnes trans et non-binaires ont été recensés dans le monde entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre 2023. Si ce chiffre est effrayant, il se situe probablement en dessous de la réalité : il ne prend en effet en compte que les cas signalés dans les pays dotés de solides réseaux d'organisations LGBTQ+, de sorte que de nombreux cas ne sont probablement pas comptabilisés.
• Le Brésil est de loin le pays ayant signalé le plus grand nombre de meurtres de personnes transgenres et non-binaires au niveau mondial, avec 100 cas.
• Enfin, 67 % des personnes interrogées dans le cadre d’une enquête Ipsos/Unesco sur le sujet (réalisée dans 16 pays), disaient y être exposés régulièrement. Un tiers a même estimé que les personnes appartenant à la communauté LGBTQ+ étaient les principales victimes de discours haineux ; les minorités ethniques et raciales arrivaient en seconde position (28 %), tandis que les femmes occupaient la troisième position (18 %).
Gay pride, les marches de libertés : une origine new yorkaise
Pour en revenir à la dimension touristique du tourisme gay, elle se manifeste comme déjà dit, par la multiplication de lieux dédiés mais aussi par ces immenses marches des fiertés qui, durant le mois de juin, font une partie de l’attractivité touristique d’une destination.
Née en 1969, de la révolte de jeunes activistes contre l’establishment new yorkais qui voyait d’un très mauvais œil cette population se libérer en affichant ses différences sexuelles, le militantisme gay est sorti de ses gonds au cours d’émeutes violentes dans le club de Stonewall, le Stonewall Inn. Lequel a été désigné comme monument national en 2016, par le président Obama.
Lire aussi : Les îles Canaries renforcent leur positionnement de destination gay friendly
Protégé par la Mafia qui sentait l’opportunité d’arrondir ses recettes, ce mouvement a, dès l’année suivante, galvanisé la communauté homosexuelle dans le monde et contribué à initier les premières actions hors-les-murs, reprises l’année suivante dans d’autres villes, en particulier San Francisco où le quartier de Castro devenait la plaque tournante de la libération homosexuelle, Chicago, Londres et le Royaume Uni… puis le Canada, les pays scandinaves etc.
En France, il faudra attendre le 4 avril 1981 pour voir s’envoler le premier cortège de marcheurs et marcheuses gay auquel ont participé 10.000 personnes avant une soirée de gala animée par la chanteuse Juliette Greco, et un bal jusqu’à l’aube. Et cela, malgré la persistance dans la loi française de dispositions infamantes faisant de l’homosexualité un « fléau social » !
« Le ton était désormais donné : pour faire entendre ses revendications, le militantisme homo passerait par la fête » écrivait le magazine Têtu.
Au fur et à mesure, se sont donc joints au mouvement : Los Angeles, Sydney, Rio, San Paolo, San Francisco, Tel Aviv, Jérusalem, Amsterdam (premier pays à avoir légalisé le mariage gay en 2001), Madrid qui revendique 2 millions de participants, Berlin qui combine une techno parade et rassemble 1 million de personnes, et même Taipei où hébergements et restaurants jouent à fond cette carte touristique.
A Paris, la marche LGBTQ+ s’élancera le 29 juin, à 13 heures et devrait attirer une nouvelle fois environ un demi-million de marcheurs et marcheuses. Mais, les chars en moins, écologie oblige !
Née en 1969, de la révolte de jeunes activistes contre l’establishment new yorkais qui voyait d’un très mauvais œil cette population se libérer en affichant ses différences sexuelles, le militantisme gay est sorti de ses gonds au cours d’émeutes violentes dans le club de Stonewall, le Stonewall Inn. Lequel a été désigné comme monument national en 2016, par le président Obama.
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Protégé par la Mafia qui sentait l’opportunité d’arrondir ses recettes, ce mouvement a, dès l’année suivante, galvanisé la communauté homosexuelle dans le monde et contribué à initier les premières actions hors-les-murs, reprises l’année suivante dans d’autres villes, en particulier San Francisco où le quartier de Castro devenait la plaque tournante de la libération homosexuelle, Chicago, Londres et le Royaume Uni… puis le Canada, les pays scandinaves etc.
En France, il faudra attendre le 4 avril 1981 pour voir s’envoler le premier cortège de marcheurs et marcheuses gay auquel ont participé 10.000 personnes avant une soirée de gala animée par la chanteuse Juliette Greco, et un bal jusqu’à l’aube. Et cela, malgré la persistance dans la loi française de dispositions infamantes faisant de l’homosexualité un « fléau social » !
« Le ton était désormais donné : pour faire entendre ses revendications, le militantisme homo passerait par la fête » écrivait le magazine Têtu.
Au fur et à mesure, se sont donc joints au mouvement : Los Angeles, Sydney, Rio, San Paolo, San Francisco, Tel Aviv, Jérusalem, Amsterdam (premier pays à avoir légalisé le mariage gay en 2001), Madrid qui revendique 2 millions de participants, Berlin qui combine une techno parade et rassemble 1 million de personnes, et même Taipei où hébergements et restaurants jouent à fond cette carte touristique.
A Paris, la marche LGBTQ+ s’élancera le 29 juin, à 13 heures et devrait attirer une nouvelle fois environ un demi-million de marcheurs et marcheuses. Mais, les chars en moins, écologie oblige !
Les retombées touristiques garanties
Enfin, pour en revenir à l’aspect marketing, sachez que, par exemple, la Gay pride de Bruxelles qui a eu lieu le 18 mai a été suivie par 250 000 marcheurs.
D’où un impact économique de l’ordre de 20 millions de dollars, selon les chiffres communiqués lors du LGBTQ+ tourism summit qui a eu lieu dans la capitale belge, à partir des données collectées par le Data Appeal Company. Un institut qui analyse des données dans 180 pays sur 250 millions de sites.
Plus précisément : restaurants et bars ont représenté 66% des dépenses, suivies par les transports estimés à 22%.
12% des dépenses ont aussi été affectées au logement, démontrant si besoin en était, que ce genre d’événement fait surtout l’objet d’excursions mais aussi de séjours chez l’habitant. Enfin, en termes de perception, l’événement belge a recueilli une note de 77 sur 100, soit 10 points de plus que la moyenne nationale.
Si bien que démonstration est faite que l’activisme mixé de festivité et de transgression est souvent payant pour le tourisme. Pourvu que la cause défendue soit juste…
D’où un impact économique de l’ordre de 20 millions de dollars, selon les chiffres communiqués lors du LGBTQ+ tourism summit qui a eu lieu dans la capitale belge, à partir des données collectées par le Data Appeal Company. Un institut qui analyse des données dans 180 pays sur 250 millions de sites.
Plus précisément : restaurants et bars ont représenté 66% des dépenses, suivies par les transports estimés à 22%.
12% des dépenses ont aussi été affectées au logement, démontrant si besoin en était, que ce genre d’événement fait surtout l’objet d’excursions mais aussi de séjours chez l’habitant. Enfin, en termes de perception, l’événement belge a recueilli une note de 77 sur 100, soit 10 points de plus que la moyenne nationale.
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Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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