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Futuroscopie - Santé, entre tradition "New Age" et well-tech 🔑

Le décryptage de Josette Sicsic (Futuroscopie)


Pour la quarante-deuxième année, le salon des Thermalies avec 250 exposants a reflété à la fois le dynamisme du secteur, tant privé que public mais aussi maintes nouveautés. Il confirmait également, si besoin en était, que la quête de santé reste une tendance majeure, tant sur le plan de l’offre que sur celui de la demande et qu’il n’est guère de risques que cela cesse. Mais très éclectique, la quête de santé peut louvoyer entre tradition et « well tech » en passant par un brin de « new-age » et d’ « anti-âge ».


Rédigé par le Jeudi 1 Février 2024

Les thérapies venues de la « Well-tech » pourraient se révéler les plus efficaces et les plus populaires - Depositphotos.com Auteur megija
Les thérapies venues de la « Well-tech » pourraient se révéler les plus efficaces et les plus populaires - Depositphotos.com Auteur megija
Premiers contacts avec le Salon : deux bonnes sœurs sous pavillon italien, portant robes et voiles vendent onguents, crèmes, huiles essentielles issues de leur monastère toscan.

Autour de leurs petites fioles, beaucoup de monde. Il est vrai que l’image n’est pas habituelle dans un salon consacré à la santé par l’eau.

A quelques mètres, autre surprise, le stand de la marque Sublio.com propose pour sa part de faire tester les performances de l’eau ionisée grâce à un appareil très « design » inventé et breveté par un individu passionné par les bienfaits des eaux de montagnes corses qui a cherché à les reproduite.

Pour 150 000 euros environ pour un spa hôtelier, on peut revenir d’un séjour de vacances avec la peau du visage et des mains lissée et déridée. Autre escale insolite, une démonstratrice de crèmes miracles composées de bave d’escargots.

Lire aussi : Futuroscopie : le thermalisme à l'heure du renouveau 🔑


On appelle cela l'hélicithérapie, c’est Mademoiselle Agathe qui est aux commandes et on lui promet un grand avenir. Comme on en promet aux cosmétiques à base de caviar proposés par la Tunisie ou aux soins d’ « Alpinothérapie ».

Proposée à l’Alpe d’Huez par l’hôtel de Grandes Rousses, cette nouvelle thérapie qui entend rivaliser avec la thalassothérapie puise dans les ressources magiques de la montagne, celles capables de détendre et apaiser soit celles de sept éléments fondamentaux : l’eau, le climat, l’altitude, le froid, la lumière, les plantes et les minéraux.

Encore quelques pas et un stand de luminothérapie m’invite à goûter aux traitements de rajeunissement exceptionnels proposés par cette technologie : un coffret à 1500 euros que l’on peut utiliser à volonté depuis sa salle de bains pour atténuer rides, contours du visage et autres disgrâces liées au vieillissement. A moins qu’un petit tour de cryothérapie nous remette sur pied …

… Tout cela pour dire qu’au salon des Thermalies, le grand public auquel il est destiné, a largement de quoi être surpris et éventuellement conquis par une série de nouveautés issues d’une technologie de plus en plus sophistiquée qui challenge indiscutablement les produits et soins traditionnels et qui opposent donc deux catégories de clientèles : ceux qui se méfient de la nouveauté technologique et ceux qui, au contraire constituent une avant-garde séduite par le progrès technique. Donc, celui à la Elon Musk qui, cette semaine, annonçait être autorisé à réaliser premier implant cérébral sur un humain !

De quoi augmenter la puissance du cerveau et celles de membres ou organes plus ou moins paralysées !

* Un peu plus d’un cinquième (21 %) des touristes dans le monde voyagent pour des raisons de santé ou de bien-être selon l’étude sur les tendances en matière de voyage réalisée en 2022 par le réseau d’agences de voyages de luxe Virtuoso, en collaboration avec YouGov. Un chiffre qui devrait avoir cru en 2023 puisque 29 % des voyageurs se disaient intéressés par cette forme de tourisme à l’avenir.

Sports, femmes et ménopause

Outre ces nouveautés dont quelques-unes seulement survivront et deviendront main-stream, il est clair que bon nombre des prestations proposées aux Thermalies appartiennent toujours à la tradition du tourisme de santé. Avec deux secteurs toujours rivaux : le thermalisme qui connait des hauts et des bas et la thalassothérapie qui connaît en France depuis quelque 60 ans un essor contrôlé mais sait se renouveler.

Comment ? Avec des offres sportives, comme à Val André ou Quiberon. Avec des cures post cancer comme à Cabourg ou Saint-Malo. Avec des soins exclusivement pour femmes, autour de la ménopause comme au Biarritz Thalmar ou Emeria Dinard. Car, cibler les femmes est devenue une tendance « mainstream ».

Ce qui n’est pas plus mal car, malgré l’arrivée d’une clientèle masculine, la population féminine dotée de revenus élevés, reste le cœur de cible du tourisme de santé tandis que les cures de minceur semblent légèrement en recul.

Quant au tourisme de beauté qui permet de rester beau le plus longtemps possible, il constitue un diktat très contemporain pour une clientèle de plus en plus jeune qui n’hésite pas à s’offrir des séances en spa hôtelier quand elles n’ont pas les moyens de s’offrir des cures qui en France restent coûteuses.

Le succès de la démarche holistique

Parmi les tendances devenues aussi complétement « mainstream », quelques mots sur les soins holistiques. C’est-à-dire ceux qui prennent en compte la santé du corps et celle de l’esprit et conjuguent des soins avec activités physiques diverses, individuelles et collectives. Ainsi, le Relais Thalasso de Perros-Guirec propose une cure intitulée « Pause Corps et âme ».

Tandis que le groupe Valdys offre un programme intitulé « Visage, Corps & Esprit ». La tendance était là depuis plusieurs décennies mais restait marginale et exploitée surtout dans des stages « new-age » flirtant pour leur part avec les traditions extrêmes orientales dispensées par toutes sortes d’opérateurs, souvent des associations ou des salles de sport et de remise en forme.

Développée aujourd’hui en thalassothérapie mais aussi dans de nombreux termes comme celui de Digne-les-Bains ou ceux de Saujon, cette vocation holistique est devenue tellement incontournable que nombre d’établissements s’adjoignent les services de psychologues et « coaches » divers spécialisés dans des disciplines aussi variées que la méditation, la marche tibétaine, le taï chi etc.

Et rappelons aussi que c’est le positionnement du tout premier « Purist Retreat & Spa » du groupe Accor à Trouville qui a ouvert en décembre dernier.

Well-tech : de l’« anti-âge » à la longévité

Mais, s’il est bien une offre en plein essor, c’est celle concernant la possibilité de vieillir en bonne santé. Doublée de soins relaxants, de soins de beauté, d’un programme d’activités physiques et parfois spirituelles ainsi que de soins purement médicaux liés aux eaux et autres boues, les thérapies « anti-âge » sont simplement en train d’évoluer vers une sémantique plus positive.

La longévité constitue en effet une démarche positive alors que l’anti-âge appartient à un langage défensif. Pour Thierry Piolatto, fondateur du magazine et site Anti-age-magazine.com
qui a su anticiper la tendance, la différence est éloquente.

Elle remet la « longévité » dans un processus médical classique et non pas dans un registre d’interdits difficiles à suivre. Très répandue aux USA, la cure de longévité est donc promise à un avenir d’autant plus radieux que les populations occidentales vieillissantes auront de plus en plus besoin de ralentir le rythme du vieillissement et de faire reculer les handicaps.

Mais, selon lui, c’est bien les thérapies venues de la « Well-tech » qui se révéleront les plus efficaces et populaires. Pour les plus riches bien-sûr. Et non pas les « blue zones » affirme-t-il en manière de boutade ! …En attendant, le champ reste ouvert pour toutes sortes de disciplines, thérapies, soins, traitements, cures… qui sauront donner l’illusion de dispenser du bien-être…

A lire aussi : La montée en puissance des territoires thérapeutiques : les blues zones pour l’exemple

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com

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