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Futuroscopie - Vitesse, lenteur, passé, futur... 8 portraits de voyageurs🔑

Qui sont vos clients ? Une nouvelle série de Futuroscopie. Episode 2


Partir constitue indiscutablement un voyage dans l’espace mais aussi dans le temps. Surtout à une époque comme la nôtre où la vitesse du déplacement parvient à abolir les distances. Mais, le temps constitue aussi et surtout un élément indissociable de notre relation à l’existence. En cela, il obéit à la fois à des diktats culturels et des composantes d’ordre individuel. Voici 8 portraits…


Rédigé par le Mercredi 8 Juin 2022

le voyageur individualiste par exemple : Le touriste, vacancier ou voyageur, conçoit donc de moins en moins de se soumettre à des rythmes collectifs d'un groupe -depositphotos.com Auteur usamedeniz
le voyageur individualiste par exemple : Le touriste, vacancier ou voyageur, conçoit donc de moins en moins de se soumettre à des rythmes collectifs d'un groupe -depositphotos.com Auteur usamedeniz
Un Chinois par exemple n’a pas les mêmes contraintes ou repères temporels qu’un Sénégalais, qu’un Espagnol ou qu’un Suisse.

Si ce dernier utilise des plannings et des agendas pour gérer non seulement sa journée mais aussi ses mois à venir, il n’en va pas de même du Latin ou de l’Indien, dont la perception du temps est un peu plus élastique.

Ceux qui ont déjà attendu un train sur un quai de gare indien auront certainement pris la mesure de cette élasticité. L’Indien a du temps une conception cyclique de l’existence, alors que pour l’Occidental, la conception du temps est linéaire ou séquentielle.

On considère donc le temps comme une entité unique et tangible, qu’il est possible de planifier, contrôler, gaspiller et gagner, raison pour laquelle un manque de ponctualité peut être un facteur d’irritation. En fait, le temps perdu ne revient pas. Ce qui n’est pas le cas pour l’Indien pour lequel la roue de la vie tourne et le temps avec elle.

Autre conception comparable du temps, celle des Africains qui ne sont pas encore contaminés par le mode de vie occidentale et savent prendre le temps de vivre, tout en sachant également ne pas dissocier temps personnel de temps professionnel.

Pour les Latino Américains, en particulier les Mexicains, « il y a plus de temps que de vie », une autre conception encore indiquant à quel point notre course pour ne pas perdre de temps est inutile puisque le temps est infini et que la vie ne l’est pas...

La question du temps se conçoit également à travers la problématique du langage. En effet, les règles de grammaire commandent nos manières respectives de découper la réalité. Autrement dit, l’architecture de nos langues influe sur notre manière de raisonner et de percevoir le temps.

« En fonction des langues, nous recourons ou non aux conjugaisons des verbes, à l’emploi de formes passées ou de formes futures ».

Par exemple, la langue française opère une distinction très nette entre le passé, le présent et le futur, et privilégie donc la chronologie. A l’inverse, le mandarin qui ne conjugue pas, ne donne pas à opposer des temps. Il en résulte une vision du temps cyclique.


1. Le voyageur individualiste : une temporalité individuelle

Premier point, nos sociétés occidentales sont passées d’une conception et d’un usage collectif du temps à un usage individualisé.

Le touriste, vacancier ou voyageur, conçoit donc de moins en moins de se soumettre à des rythmes collectifs imposés par un groupe. Il entend reprendre en main la gestion de son temps et cherche au contraire à jouir du maximum de liberté et d’indépendance en « faisant ce qu’il veut quand il veut, quand il veut ».

Au fur et à mesure que les sociétés progressent, cette tendance à s’affranchir du temps collectif et à désynchroniser ses actions, se généralise. Notamment durant le temps libre où la flexibilité et la souplesse deviennent la règle.

Typologies concernées : Toutes les catégories de population sont concernées par l’individualisation des temporalités : hommes ou femmes, jeunes ou moins jeunes.

Il semblerait simplement que les catégories les plus éduquées et aisées sont les plus revendicatives sur ce plan. Certaines nationalités aussi, affichent encore un besoin de se « lier » aux temporalités du groupe à l’occasion d’un circuit ou séjour touristique. Elles proviennent de pays nouvellement acquis au tourisme.

Offres touristiques favorites : Plus que jamais, des offres sur mesure, à la carte, individuelles, que le voyageur se construit de façon autonome.

2. Le voyageur pressé : une forme d’hystérie

Ce voyageur appartient à une catégorie très courante. Il a beau disposer de temps, il ne peut s’empêcher de surveiller les aiguilles de sa montre. Engagé dans une course contre le temps, il limite tous les moments consacrés à son voyage.

En amont, il limite donc sa recherche d’informations et ses réservations sur Internet ou en agence. Il prend d’ailleurs souvent ses décisions à la va-vite, quitte à les regretter car cet impatient ne lit pas forcément avec attention ses documents de voyages et ses contrats.

Il consacre également peu de temps à la préparation de ses bagages, donc oublie parfois l’essentiel. Et, une fois parti, il se lève tôt, se couche souvent tard, suit un emploi du temps très rempli et ne peut s’empêcher de s’impatienter au moindre retard. Dès l’aéroport ou la gare, il trépigne devant les tableaux de départ.

Au restaurant, il ne supporte ni d’attendre un plat, ni d’attendre son addition. Même scénario à la réception d’un hôtel ou au guichet d’un musée ou d’un téléski. Évidemment, cet impatient continuellement sous tension, dans sa version pathologique, se montre volontiers irascible avec ceux qui ne s’adaptent pas à son rythme. Il contribue donc à tendre l’atmosphère partout où il passe, d’autant qu’il n’hésite pas à jouer des coudes pour gagner quelques places dans une file d’attente.

Mais, sa vie est une telle course qu’il privilégie tous les gadgets lui permettant de gagner du temps : notamment les sites web simples et fonctionnels lui permettant en quelques clics de faire le choix d’un restaurant, d’un hôtel ou d’un billet d’avion.

Typologies concernées : Ce profil se retrouve dans toutes les générations, à tous âges mais sans doute est-il plus nombreux parmi les enfants qui n’ont pas la même motricité que les adultes et se montrent volontiers pressés ainsi que parmi la population active, disposant d’un temps de vacances limité. Les tempéraments stressés sont les plus concernés par cette exigence de rapidité.

Offres touristiques favorites :  : Déplacements individuels. Vols et trajets directs. Gares et aéroports proches. Réservations à l’avance de toutes les prestations : hôtel ou activités de loisirs.Tourisme urbain, circuits, séjours multi activités, combinés sports et culture... Outils technologiques : applis et sites de réservation très performants, permettant de gagner du temps.

3. Le voyageur lent : il prend le temps de vivre

Au contraire, certains touristes pratiquent la lenteur. Soit par disposition naturelle, soit par choix délibéré. Dans le premier cas, la lenteur dans sa version maximale, constitue un handicap. Elle retarde, elle freine, elle limite et finit parfois par enrayer l’action du touriste lent qui prend tellement son temps qu’il ne consomme qu’une partie des activités qu’on lui propose.

Nuisible à lui-même, le touriste lent l’est pour les autres. Il peut en effet facilement se révéler un fardeau quand il voyage en groupe et en famille.

Mais, à l’heure où le tourbillon de la vie moderne n’en finit pas de causer des pathologies graves, la lenteur a été réhabilitée et connaît ses heures de gloire. On en fait tellement l’éloge que certains touristes réagissent et privilégient des comportements ralentis dans des espaces temps augmentés.

À la vitesse, ils préfèrent la lenteur. Lenteur du choix tout d’abord. On mûrit un projet, on hésite, on choisit enfin et on le prépare donc avec un maximum de soin et de lenteur de l’exécution : on part longtemps, on se déplace avec des modes de circulation douce : train, vélo, bateau.

Typologies concernées : Les retraités de tous âges. Les career-breakers qui souhaitent décompresser pendant cette période exceptionnelle de rupture professionnelle. Les routards, authentiques ou faux, qui veulent prendre leur temps. Les tempéraments hédonistes qui recherchent le plaisir de voyager sur un mode non contraignant.

Offres touristiques favorites :  : Toutes les offres conviennent à ces touristes, à l’exception des voyages en groupes de style marathonien qu’ils ne vont pas pouvoir et vouloir suivre et qu’ils vont forcément retarder. Les séjours individuels leur conviennent nettement mieux, en solos ou en compagnie réduite.

4. Le voyageur répétitif : l’habitude comme guide

La routine constitue bel et bien une utilisation spécifique du temps. Au lieu de considérer que le temps à venir est porteur de nouveauté, on préfère l’arrimer solidement au passé, en lui contestant la moindre possibilité d’innover.

On répète donc les gestes, les pratiques et les comportements d’hier plutôt que d’en inventer de nouveaux. On parodie inlassablement les vacances et les voyages dont on a l’habitude. On choisit inexorablement la même location, dans la même station.

On fréquente les mêmes restaurants et les mêmes copains, on pratique les mêmes activités de loisirs... Et, c’est seulement dans un scénario répétitif que l’on se sent en sécurité.

Pire ! Certains poussent leur exigence de routine à un tel niveau qu’ils vont jusqu’à transporter sur leurs lieux de vacances des objets appartenant à leur quotidien.

Typologies concernées : Des tempéraments plutôt conservateurs, frileux, dénués de fantaisie, fragiles... que l’on retrouve dans les milieux sociaux les moins favorisés.

Ces individus se retrouvent parmi toutes les générations, mais surtout les plus âgées.

Offres touristiques favorites  : Location ou hôtel, de préférence dans leur région d’origine, proches du domicile.

5. Le voyageur dans l’histoire : il voyage dans le passé ou dans le futur ?

Dans le rapport que l’on entretient avec le temps, se mêlent également des éléments culturels liés à l’histoire. Le temps peut se vivre plutôt au passé, au présent ou au futur.

Le déplacement et le séjour touristique obéissent aux mêmes règles. Certains touristes et vacanciers se montrent de fervents amateurs de passé quand d’autres privilégient le contemporain, voire le futur, alors que d’autres encore dosent leurs préférences entre hier et demain.

Ces relations à la dimension historique du temps, impliquent des goûts et des pratiques spécifiques. Certains privilégient les visites de musées et monuments historiques, voire préhistoriques, quand d’autres éprouvent une véritable curiosité pour les architectures contemporaines, les musées et les événements consacrés au présent et pourquoi pas au futur.

Même réflexe par rapport aux hébergements : entre un hôtel design, au mobilier minimaliste, truffé d’écrans plats et de technologie, ils sont nombreux à opter pour les ambiances cossues d’une hôtellerie de charme nichée dans des bâtiments anciens ou pour des palaces à la décoration baroque, constellée de dorures et fioritures d’un autre âge.

Typologies concernées : Le rapport à l’histoire n’est pas lié à l’âge, ni à la génération, quoique les plus âgés aient tendance à se montrer plus curieux et plus amateurs de passé.

Le niveau d’éducation est en revanche déterminant. Plus on est éduqué, plus on souhaite découvrir l’histoire d’une destination, notamment à travers ses composantes culturelles.

Les clientèles internationales enfin sont plus attachées au passé qu’au présent dans la mesure où l’information dont elles disposent, via les sites Internet et brochures diverses, est une information plus historique qu’actuelle, évoquant la tradition au détriment des modes nouvelles.

Offres touristiques favorites  : les destinations offrant un important patrimoine historique ou contemporain à visiter.

6. Le voyageur nostalgique : il regrette le monde d’hier

C’est un voyageur qui a connu un autre temps, un autre monde et qui a tendance à le regretter. Il a surtout connu les destinations touristiques telles qu’elles étaient avant que le tourisme de masse ne les dénature.

Il affiche donc résolument une attitude de désaveu teinté de reproches envers lui-même.

Certains nostalgiques accentuent en effet leur rejet du tourisme tel qu’il est pratiqué aujourd’hui par leur incapacité à avoir lutté, quand il en était encore temps, contre la mondialisation, l’uniformisation et l’accélération du monde.

À un constat désabusé s’ajoute, parfois, une autocritique et par la même occasion le refus de continuer à voyager dans un monde dans lequel ils ne se reconnaissent plus.

Typologies concernées : La nostalgie pousse surtout dans le cœur de la génération du baby-boom mais aussi dans celle de la génération X qui commence déjà à regretter les voyages de son enfance et sa jeunesse.

Offres touristiques favorites : Les destinations ayant échappé à la dégradation liée à l’industrialisation du monde sont souvent des territoires de l’arrière pays au détriment du littoral, les villages au détriment des centres villes des capitales ou de nouvelles destinations comme Dubaï et Shanghai et tant d’autres.

7. Le voyageur deux en un : il télétravaille

Nous ne pouvons terminer un inventaire sur ce sujet sans évoquer cette nouveauté que constitue, dans les sociétés occidentales surtout, le mélange de plus en plus courant entre temps privé et temps de travail.

Grâce aux prouesses du Web et d’un ordinateur portable, une catégorie de voyageurs peut en effet travailler en voyageant ou voyager en travaillant.

Et cela, à une seule condition : le bon fonctionnement d’une connexion Internet ! De plus en plus répandu, le télétravail est bel et bien devenu un moyen efficace de combiner une activité professionnelle et touristique à la fois, qui devrait encore progresser à l’avenir.

On peut également évoquer, dans cette catégorie, la population souvent jeune appelée à faire des stages à l’étranger qui consacre tout son temps libre à faire du tourisme. Eux-aussi à leur façon mélangent travail et tourisme.

Typologies concernées : Les « solos » et autres individus déchargés de liens familiaux. Les jeunes de la Génération Y et bientôt de la Génération Z qui aspirent à de nouvelles façons de travailler, moins contraignantes et plus indépendantes.
- Les expatriés sont aussi à ranger dans cette catégorie ainsi que les étudiants séjournant à l’étranger. - Des professionnels du domaine de la communication, informatique, services...

Offres touristiques favorites  : Pour les uns, des destinations faciles d’accès, des locations de longue durée... Pour les autres, des offres tout compris pour de petites durées.

8. Le néophyte : il part pour la première fois

Enfin, on a tendance à oublier qu’une partie de la population mondiale et nationale n’a jamais pris de vacances, ni fait de tourisme... Pour la plupart des terriens , prendre l’avion tient de l’aventure.

Partant pour la première fois, cette population affiche des comportements maladroits, craintifs, hésitants, nécessitant une assistance particulière, voire un accompagnement. Repérables partout, ces touristes peuvent surtout être handicapés par des problèmes de langues et questions pratiques.

Certes, nombreux sont ceux qui apprennent vite et s’adaptent à leur nouvel environnement avec facilité. Ce sont les plus jeunes.

Mais parfois, le décalage social reste vivace et contribue grandement aux difficultés des néophytes que l’on ne doit pas confondre avec des « primo arrivants ».

Typologies concernées : Les personnes issues de milieux modestes. Des ruraux, des personnes âgées, des ressortissants de pays émergents.

Offres touristiques favorites : Des séjours très encadrés, en formules tout compris, dans des environnements faciles à appréhender, ne nécessitant aucune préparation spécifique.

Retrouvez tous les articles de la série Futuroscopie "Qui sont vos clients ?"

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com

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