Glamping : l'hôtellerie de plein air monte en gamme mais peine à séduire les agences

Cabanes dans les arbres, fastueuses tentes lodge, yourtes au fond d'un pré. Les modes d'hébergement de l'hôtellerie de plein air ont aujourd'hui profondément évolué.

Plus confortable, plus insolite mais aussi plus luxueux, le camping est devenu glamour, il est devenu glamping.

Ce terme marketing plébiscité par les journalistes et publicitaires n'est pas toujours apprécié chez les professionnels.

"C'est un mot horrible" déplore Jérôme Faucheur, le directeur commercial de Homair. "Il a cependant le mérite de faire parler de ces nouveaux produits".

Le glamping renvoie tout d'abord à l'univers du luxe. Grâce au nouveau classement hôtelier, les campings ont droit à leur 5e étoile.

On compte désormais 35 750 emplacements classés dans cette catégorie selon la FNHPA.

Les établissements 4 et 5 étoiles enregistrent un taux d'occupation plus élevé à 45,4% et leur fréquentation est en progression de 10,2% en 2011.

Avec ses nombreuses prestations, telles que la demi-pension ou le spa, le glamping s'apparente plus au bungalows du Club Med qu'aux tentes des Flots Bleus.

Les tarifs sont également en rapport, avec des semaines pouvant grimper jusqu'à 2000 euros.

"Ces produits pourraient intéresser les TO de luxe à la recherche pour d'hébergements qui sortent de l'ordinaire" assure Roxane Chatel, la directrice commerciale et marketing de Camping Avenue.

La chaîne de camping Les Castels s'inscrit totalement dans cette tendance. "Nous touchons une clientèle qui allait autrefois à l'hôtel et qui apprécie aujourd'hui tous les services que nous proposons" explique Maud le Men, responsable communication.

Les Castels espèrent devenir la première chaîne de camping 5 étoiles de France. Aujourd'hui, la clientèle nationale représente 30% des réservations, en nette progression depuis 2008. Le panier moyen sur le site internet en 2011 s'établit à 681 euros.

Le groupe Homair spécialisé dans les mobil-home, vient quant à lui de segmenter son offre pour mettre en valeur ses établissements plus haut de gamme, appelés Club Premium.

"C'est un segment qui cartonne où les gens réservent deux mois plus tôt que les autres sites" assure Jérôme Faucheur, le directeur marketing.

Pour certains, faire du glamping c'est retrouver l'essence même de la nature. Les citadins stressés veulent se retrouver au milieu d'une pinède ou perché à la cime d'un chêne.

Le réseau Cabane en l'Air répond parfaitement à ces attentes. "C'est bien plus qu'un phénomène de mode" analyse Valérie Kugler, la responsable communication du réseau qui compte aujourd'hui 200 cabanes qui fête ses dix ans. 13280 nuits ont été réservées en 2010 et 19 009 en 2011.

"On nous a d'ailleurs beaucoup copié avec environ 400 cabanes construites en France aujourd'hui". Elle a été sollicité par des professionnels du tourisme pour des partenariats mais refuse de travailler avec eux.

"Nos cabanes se vendent très bien pendant les vacances d'été et nous n'avons pas assez d'offres pour contenter toutes les demandes".

Même constat chez Un Lit au Pré, un concept de séjours à la ferme dans de luxueuses tentes. Ici aussi nul besoin de publicité pour ces hébergements complets plusieurs mois à l'avance.

Aucune réservation sur-mesure n'est possible et les tarifs varient de 300 euros le week-end à 900 la semaine.

Huttopia est l'un des pionniers dans ce domaine du camping nature. Il attire de nombreux clients qui n'avaient encore jamais testé ce type d'hébergement.

Comme pour les autres acteurs, la plupart des réservations s'effectuent en direct. Mais la cofondatrice n'exclue pas un partenariat avec des agences.

"Si on nous propose de vendre les ailes de saisons, nous pourrions être intéressés et verser des commissions " assure Céline Bossanne.

Jérôme Faucheur approuve également cette idée. "Les agences ont une carte à jouer pour nous aider en basse-saison."

Mais aujourd'hui, bien peu se sont positionnées sur ce marché. Pourtant, avec 1 Français sur 3 qui a testé le camping au cours des 5 dernières années, le potentiel est énorme.

Reste à convaincre les vendeurs de s'intéresser aux produits.