"Nous demandons une révision du critère d'accessibilité, pour le fixer à une perte de 30% de chiffre d'affaires, mais aussi que le chômage partiel et les exonérations de charges doivent automatiquement activables" selon Jean-Virgile Crance (GNC) - DR
TourMaG.com - Avant d'aborder ce qu'il s'est dit durant la réunion avec Jean-Baptiste Lemoyne, quel est le moral des troupes ?
Jean-Virgile Crance : Il y a une très forte inquiétude chez nos professionnels.
D'une part décembre a été assez compliqué pour un certain nombre d'entre eux et janvier est déjà très compliqué. A cela vous ajoutez le manque de perspectives sur février et mars 2022, et le tout rend la situation assez anxiogène.
La remise du pays au télétravail est assez proche d'un confinement déguisé, en tout cas, cela a quasiment les mêmes effets sur nos entreprises.
TourMaG.com - Le télétravail est une source d'inquiétude ?
Jean-Virgile Crance : Il nous inquiète beaucoup, en effet, car il aura un effet durable sur la profession.
Les entreprises sont obligées de s'adapter à cette contrainte qui rentre de plus en plus dans les mœurs. Nous voyons au sein de nos clients des négociations sociales en cours, pour définir des conditions de télétravail au sein des sociétés.
Le télétravail s'installe durablement dans le monde de l'entreprise. L'effet est indéniable sur la mobilité des travailleurs et donc de la clientèle affaires.
Jean-Virgile Crance : Il y a une très forte inquiétude chez nos professionnels.
D'une part décembre a été assez compliqué pour un certain nombre d'entre eux et janvier est déjà très compliqué. A cela vous ajoutez le manque de perspectives sur février et mars 2022, et le tout rend la situation assez anxiogène.
La remise du pays au télétravail est assez proche d'un confinement déguisé, en tout cas, cela a quasiment les mêmes effets sur nos entreprises.
TourMaG.com - Le télétravail est une source d'inquiétude ?
Jean-Virgile Crance : Il nous inquiète beaucoup, en effet, car il aura un effet durable sur la profession.
Les entreprises sont obligées de s'adapter à cette contrainte qui rentre de plus en plus dans les mœurs. Nous voyons au sein de nos clients des négociations sociales en cours, pour définir des conditions de télétravail au sein des sociétés.
Le télétravail s'installe durablement dans le monde de l'entreprise. L'effet est indéniable sur la mobilité des travailleurs et donc de la clientèle affaires.
Coûts fixes : "Nous demandons qu'il soit activable dès une perte de 30% de chiffre d'affaires"
TourMaG.com - Justement en parlant de mesures,ce mardi 11 janvier 2022 se tenait une réunion autour de Jean-Baptiste Lemoyne. Les syndicats patronaux du secteur HCR ont été conviés. Quel message avez-vous fait passer au ministre ?
Jean-Virgile Crance : En décembre, j'avais interpelé le gouvernement, en lui demandant de réactiver les dispositifs existants.
Il ne sert à rien d'inventer de nouvelles mesures, car nous avons compris que le Gouvernement voulait nous emmener sur d'autres dispositifs, mais il suffit de remettre en route ce qui a été fait par le passé.
Nous avons aussi besoin d'être réactifs par rapport à la situation, il est important de rester sur ses bases connues.
Dans l'échange de ce matin, autour de Jean-Baptiste Lemoyne et des autres secteurs du tourisme impactés, l'enjeu pour ma part a été de faire remonter l'état de l'hôtellerie.
La situation est très contrastée avec des établissements qui ont fait une bonne année et beaucoup d'autres qui se retrouvent dans un état catastrophique, notamment dans les grandes villes.
TourMaG.com - Au-delà de cet état des lieux, qu'avez-vous demandé à Jean-Baptiste Lemoyne ?
Jean-Virgile Crance : Au début, le dispositif coûts fixes,de%20la%20perte%20d'exploitation. était actionnable dès lors que la perte du chiffre d'affaires atteignait 65%, puis Bruno Le Maire a baissé cette condition à 50%, la semaine dernière.
Nous avons, ainsi que l'ensemble des filières présentes lors de cette réunion, fourni de nombreux chiffres, pour illustrer la situation.
Nous demandons une révision du critère d'accessibilité, pour le fixer à une perte de 30% de chiffre d'affaires, afin de pouvoir accéder au dispositif des coûts fixes.
Sans coordination préalable, entre tous les participants, tout le monde est arrivé à cette même conclusion.
Jean-Virgile Crance : En décembre, j'avais interpelé le gouvernement, en lui demandant de réactiver les dispositifs existants.
Il ne sert à rien d'inventer de nouvelles mesures, car nous avons compris que le Gouvernement voulait nous emmener sur d'autres dispositifs, mais il suffit de remettre en route ce qui a été fait par le passé.
Nous avons aussi besoin d'être réactifs par rapport à la situation, il est important de rester sur ses bases connues.
Dans l'échange de ce matin, autour de Jean-Baptiste Lemoyne et des autres secteurs du tourisme impactés, l'enjeu pour ma part a été de faire remonter l'état de l'hôtellerie.
La situation est très contrastée avec des établissements qui ont fait une bonne année et beaucoup d'autres qui se retrouvent dans un état catastrophique, notamment dans les grandes villes.
TourMaG.com - Au-delà de cet état des lieux, qu'avez-vous demandé à Jean-Baptiste Lemoyne ?
Jean-Virgile Crance : Au début, le dispositif coûts fixes,de%20la%20perte%20d'exploitation. était actionnable dès lors que la perte du chiffre d'affaires atteignait 65%, puis Bruno Le Maire a baissé cette condition à 50%, la semaine dernière.
Nous avons, ainsi que l'ensemble des filières présentes lors de cette réunion, fourni de nombreux chiffres, pour illustrer la situation.
Nous demandons une révision du critère d'accessibilité, pour le fixer à une perte de 30% de chiffre d'affaires, afin de pouvoir accéder au dispositif des coûts fixes.
Sans coordination préalable, entre tous les participants, tout le monde est arrivé à cette même conclusion.
"Chômage partiel et exonérations de charges automatiquement activables"
TourMaG.com - Avez-vous demandé d'autres choses ?
Jean-Virgile Crance : Nous revendiquons pour les CHR (hôtels, cafés et restaurants, ndlr), que le chômage partiel et les exonérations de charges soient automatiquement activables pour les entreprises, sans condition de chiffre d'affaires.
Il est déjà acté que ces deux mesures sont accessibles pour les sociétés qui subissent les contraintes sanitaires, nous considérons que le télétravail est dévastateur pour le secteur. Donc, pour nous, cela justifie notre requête.
J'ai précisé à nouveau l'attention du ministre sur un autre phénomène qui va peser sur les entreprises, avec l'augmentation pharaonique des coûts liés à l'énergie.
Mes adhérents me parlent d'une hausse minimale de l'ordre de 50%.
A cela vous ajoutez, une augmentation des prix des matières premières. De façon mécanique, nous allons aussi avoir un accroissement de la masse salariale, avec l'entrée en vigueur de la nouvelle grille de salaires.
Si le Gouvernement ne fait pas le nécessaire pour répondre à nos demandes, alors il risque de perdre tout le crédit des efforts faits jusque là, en poussant les entreprises dans des situations inextricables.
Ces demandes sont limitées pour le moment aux mois de décembre et janvier.
TourMaG.com - Avez-vous parlé des PGE alors que le Gouvernement n'hésite plus à dire qu'il discute avec Bruxelles ?
Jean-Virgile Crance : Oui, j'ai aussi fait passer un message.
Bruno Le Maire s'est exprimé dernièrement sur le fait qu'il pourrait y avoir des négociations pour repousser de quelques mois le début du remboursement des PGE. Cela se fera dossier par dossier.
Et d'autre part, il est étudié un b[étalement du remboursement du PGE sur 10 ans. C'est une très bonne nouvelle,]b les discussions avec Bruxelles sont en cours pour finaliser cette modification.
Jean-Virgile Crance : Nous revendiquons pour les CHR (hôtels, cafés et restaurants, ndlr), que le chômage partiel et les exonérations de charges soient automatiquement activables pour les entreprises, sans condition de chiffre d'affaires.
Il est déjà acté que ces deux mesures sont accessibles pour les sociétés qui subissent les contraintes sanitaires, nous considérons que le télétravail est dévastateur pour le secteur. Donc, pour nous, cela justifie notre requête.
J'ai précisé à nouveau l'attention du ministre sur un autre phénomène qui va peser sur les entreprises, avec l'augmentation pharaonique des coûts liés à l'énergie.
Mes adhérents me parlent d'une hausse minimale de l'ordre de 50%.
A cela vous ajoutez, une augmentation des prix des matières premières. De façon mécanique, nous allons aussi avoir un accroissement de la masse salariale, avec l'entrée en vigueur de la nouvelle grille de salaires.
Si le Gouvernement ne fait pas le nécessaire pour répondre à nos demandes, alors il risque de perdre tout le crédit des efforts faits jusque là, en poussant les entreprises dans des situations inextricables.
Ces demandes sont limitées pour le moment aux mois de décembre et janvier.
TourMaG.com - Avez-vous parlé des PGE alors que le Gouvernement n'hésite plus à dire qu'il discute avec Bruxelles ?
Jean-Virgile Crance : Oui, j'ai aussi fait passer un message.
Bruno Le Maire s'est exprimé dernièrement sur le fait qu'il pourrait y avoir des négociations pour repousser de quelques mois le début du remboursement des PGE. Cela se fera dossier par dossier.
Et d'autre part, il est étudié un b[étalement du remboursement du PGE sur 10 ans. C'est une très bonne nouvelle,]b les discussions avec Bruxelles sont en cours pour finaliser cette modification.
"Les PGE ne doivent pas se transformer en surendettement pour les entreprises"
TourMaG.com - Malgré tout, le problème de fond est-il réglé ?
Jean-Virgile Crance : Non, nous attirons l'attention sur le revers de la médaille des PGE.
A partir du moment, où il y aura des prêts à rembourser, les entreprises seront marquées au fer rouge. Nous aimerions que si le médiateur accepte un délai de remboursement sur 10 ans, que l'entreprise ne se retrouve pas pénalisée dans sa cotation bancaire.
Les PGE ne doivent pas se transformer en surendettement pour les entreprises. Nous sommes un secteur naturellement endetté, mais qui a fortement besoin aussi de réinvestir.
Nos entreprises doivent conserver une capacité de réinvestissement pour maintenir la qualité de l'offre dans le temps. L'équation n'est pas simple.
TourMaG.com - Que vous a répondu Jean-Baptiste Lemoyne sur toutes ces demandes, alors que Bruno Le Maire semble inflexible ?
Jean-Virgile Crance : Nous l'avons trouvé très ouvert, comme à son habitude.
Je pense surtout que le gouvernement a besoin de preuves sur les situations que nous rencontrons. Il est nécessaire de faire la part des choses entre le ressenti et la réalité.
Nous avons tous fait de grandes études auprès de nos adhérents, pour donner des éléments chiffrés. Le ministère de Jean-Baptiste Lemoyne, a beaucoup de data.
Il ne fait pas de doute que le ministre va étudier de façon sérieuse, cette évolution sur le critère d'éligibilité des coûts fixes.
Nous avons bon espoir que Jean-Baptiste Lemoyne puisse faire infléchir la position de Bercy.
Jean-Virgile Crance : Non, nous attirons l'attention sur le revers de la médaille des PGE.
A partir du moment, où il y aura des prêts à rembourser, les entreprises seront marquées au fer rouge. Nous aimerions que si le médiateur accepte un délai de remboursement sur 10 ans, que l'entreprise ne se retrouve pas pénalisée dans sa cotation bancaire.
Les PGE ne doivent pas se transformer en surendettement pour les entreprises. Nous sommes un secteur naturellement endetté, mais qui a fortement besoin aussi de réinvestir.
Nos entreprises doivent conserver une capacité de réinvestissement pour maintenir la qualité de l'offre dans le temps. L'équation n'est pas simple.
TourMaG.com - Que vous a répondu Jean-Baptiste Lemoyne sur toutes ces demandes, alors que Bruno Le Maire semble inflexible ?
Jean-Virgile Crance : Nous l'avons trouvé très ouvert, comme à son habitude.
Je pense surtout que le gouvernement a besoin de preuves sur les situations que nous rencontrons. Il est nécessaire de faire la part des choses entre le ressenti et la réalité.
Nous avons tous fait de grandes études auprès de nos adhérents, pour donner des éléments chiffrés. Le ministère de Jean-Baptiste Lemoyne, a beaucoup de data.
Il ne fait pas de doute que le ministre va étudier de façon sérieuse, cette évolution sur le critère d'éligibilité des coûts fixes.
Nous avons bon espoir que Jean-Baptiste Lemoyne puisse faire infléchir la position de Bercy.
"Le nouveau classement hôtelier entre en vigueur le 1er avril, les textes doivent être publiés rapidement"
TourMaG.com - Concernant le classement des hébergements touristiques, où en sont les nouvelles règles ?
Jean-Virgile Crance : J'ai relancé Jean-Baptiste Lemoyne sur la publication des arrêtés de classement des hébergements touristiques. Le ministre les a signés en début d'année 2022.
En tant que président de la commission de classement des hébergements marchands au sein d'Atout France.
En 2021, nous avons réformé en profondeur le classement hôtelier, en y ajoutant les critères de développement durable, mais aussi en créant une nouvelle catégorie pour les Auberges de Jeunesse, permettant aussi la mutualisation de certains équipements.
Ce nouveau classement entre en vigueur le 1er avril et donc, la publication au Journal officiel doit se faire au plus vite.
J'ai aussi sollicité le ministre sur le plan de communication des métiers des cafés, hôtels, restaurants et de la filière tourisme. Jean-Baptiste Lemoyne a confirmé ce matin, qu'un budget de 5 millions d'euros a été acté pour 2022 et 5 autres millions pour 2023.
J'ai attiré son attention sur le fait que les professionnels soient associés à ce projet et que nous y travaillons le plus rapidement possible, étant donné les problématiques de personnels que nous avons.
Une réunion doit avoir lieu dans les prochains jours au sein des ministères sur ce travail de communication, nous an saurons plus très prochainement. Nous avons besoin que ce levier soit très rapidement activé !
Jean-Virgile Crance : J'ai relancé Jean-Baptiste Lemoyne sur la publication des arrêtés de classement des hébergements touristiques. Le ministre les a signés en début d'année 2022.
En tant que président de la commission de classement des hébergements marchands au sein d'Atout France.
En 2021, nous avons réformé en profondeur le classement hôtelier, en y ajoutant les critères de développement durable, mais aussi en créant une nouvelle catégorie pour les Auberges de Jeunesse, permettant aussi la mutualisation de certains équipements.
Ce nouveau classement entre en vigueur le 1er avril et donc, la publication au Journal officiel doit se faire au plus vite.
J'ai aussi sollicité le ministre sur le plan de communication des métiers des cafés, hôtels, restaurants et de la filière tourisme. Jean-Baptiste Lemoyne a confirmé ce matin, qu'un budget de 5 millions d'euros a été acté pour 2022 et 5 autres millions pour 2023.
J'ai attiré son attention sur le fait que les professionnels soient associés à ce projet et que nous y travaillons le plus rapidement possible, étant donné les problématiques de personnels que nous avons.
Une réunion doit avoir lieu dans les prochains jours au sein des ministères sur ce travail de communication, nous an saurons plus très prochainement. Nous avons besoin que ce levier soit très rapidement activé !