TourMaG.com - Comment s'annonce la saison estivale 2020 ?
Nicolas Dayot : Nous sommes partis pour sauver les meubles, si je puis dire, même si nous ne ferons pas une bonne saison.
Nous avons conscience que la crise n'est pas passée loin. Le confinement a été décrété le 15 mars, nous aurions eu des conséquences bien pires s'il avait été déclaré le 15 mai... Pour l'instant, tout n'est pas encore gagné.
Mais cette situation devrait démontrer une fois de plus, comme après les attentats de 2015 ou les Gilets Jaunes, que le tourisme domestique et les Européens de proximité vont sauver la saison.
C'est pour cela que la FNHPA (Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air, ndlr), comme d'autres acteurs, demande aux autorités à ce que le tourisme domestique soit une cible prioritaire de la stratégie de développement touristique et que les marchés de proximité qui sont pour nous - à 75% - les Britanniques, les Hollandais, les Allemands et les Belges, soient aussi une cible privilégiée car nous constatons que ce sont des marchés très résilients et solides pour la destination France.
Cette demande ne vient pas à la place des stratégies internationales, qui visent à attirer les Chinois, les Américains, etc. Mais je constate que les palaces parisiens seront vides cet été... Et je pense qu'il ne faut pas mettre tous ces œufs dans le même panier.
Par ailleurs, penser que l'économie touristique et son dynamisme ne passe que par les touristes étrangers extra-européens est sans doute bien, rémunérateur, notamment pour le tourisme de centre-ville, mais cela reste tout de même très fragile. Car dans un monde assez instable, avec des événements qui peuvent être géopolitiques, pandémiques comme actuellement, on s'aperçoit qu'à la première secousse, ils ne sont plus là.
Nicolas Dayot : Nous sommes partis pour sauver les meubles, si je puis dire, même si nous ne ferons pas une bonne saison.
Nous avons conscience que la crise n'est pas passée loin. Le confinement a été décrété le 15 mars, nous aurions eu des conséquences bien pires s'il avait été déclaré le 15 mai... Pour l'instant, tout n'est pas encore gagné.
Mais cette situation devrait démontrer une fois de plus, comme après les attentats de 2015 ou les Gilets Jaunes, que le tourisme domestique et les Européens de proximité vont sauver la saison.
C'est pour cela que la FNHPA (Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air, ndlr), comme d'autres acteurs, demande aux autorités à ce que le tourisme domestique soit une cible prioritaire de la stratégie de développement touristique et que les marchés de proximité qui sont pour nous - à 75% - les Britanniques, les Hollandais, les Allemands et les Belges, soient aussi une cible privilégiée car nous constatons que ce sont des marchés très résilients et solides pour la destination France.
Cette demande ne vient pas à la place des stratégies internationales, qui visent à attirer les Chinois, les Américains, etc. Mais je constate que les palaces parisiens seront vides cet été... Et je pense qu'il ne faut pas mettre tous ces œufs dans le même panier.
Par ailleurs, penser que l'économie touristique et son dynamisme ne passe que par les touristes étrangers extra-européens est sans doute bien, rémunérateur, notamment pour le tourisme de centre-ville, mais cela reste tout de même très fragile. Car dans un monde assez instable, avec des événements qui peuvent être géopolitiques, pandémiques comme actuellement, on s'aperçoit qu'à la première secousse, ils ne sont plus là.
"Les réservations ont fait un boom"
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TourMaG.com - Donc vous comptez sur les Français pour remplir les hébergements de plein air ?
Nicolas Dayot : Notre profession accueille déjà deux tiers de Français et un tiers d'Européens, mais majoritairement de proximité.
Notre spécialité reste le tourisme populaire et le tourisme des classes moyennes. Par exemple, 80% des fonds de la CAF qui permettent de partir en vacances vont dans les campings. Et cette année encore, nous accueillerons cette clientèle, au vu des réservations actuelles.
Mais nous observons aussi, au niveau des hébergements 4 et 5 étoiles, qu'une partie de la clientèle française qui pensait partir à l'étranger cet été va aussi aller en camping, dans des campings qui s'apparentent pratiquement à des villages clubs, avec des prestations très haut de gamme, très qualitatives pour des CSP+.
TourMaG.com - Comment évoluent justement les réservations ?
Nicolas Dayot : Pour les Français, nous étions jusqu'à mi-mai, à 80% de réservations en moins en rythme journalier par rapport à la même période en 2019.
Quelques jours après le 14 mai et l'annonce du Premier ministre disant que les Français pourraient partir en vacances en France, nous avons quasiment atteint le rythme journalier de réservations de l'an dernier à la même époque.
Et après le 28 mai et les annonces du Premier ministre sur la réouverture des campings le 2 juin, celle des piscines et la fin du rayon des 100 kilomètres, les réservations ont immédiatement explosé et nous sommes désormais en phase de rattrapage.
La semaine dernière, nous étions à +38% de réservations en moyenne par jour par rapport à la même période en 2019. Je ne sais pas encore si nous serons complets cet été, ce n'est pas certain, mais les réservations ont fait un boom.
Nicolas Dayot : Notre profession accueille déjà deux tiers de Français et un tiers d'Européens, mais majoritairement de proximité.
Notre spécialité reste le tourisme populaire et le tourisme des classes moyennes. Par exemple, 80% des fonds de la CAF qui permettent de partir en vacances vont dans les campings. Et cette année encore, nous accueillerons cette clientèle, au vu des réservations actuelles.
Mais nous observons aussi, au niveau des hébergements 4 et 5 étoiles, qu'une partie de la clientèle française qui pensait partir à l'étranger cet été va aussi aller en camping, dans des campings qui s'apparentent pratiquement à des villages clubs, avec des prestations très haut de gamme, très qualitatives pour des CSP+.
TourMaG.com - Comment évoluent justement les réservations ?
Nicolas Dayot : Pour les Français, nous étions jusqu'à mi-mai, à 80% de réservations en moins en rythme journalier par rapport à la même période en 2019.
Quelques jours après le 14 mai et l'annonce du Premier ministre disant que les Français pourraient partir en vacances en France, nous avons quasiment atteint le rythme journalier de réservations de l'an dernier à la même époque.
Et après le 28 mai et les annonces du Premier ministre sur la réouverture des campings le 2 juin, celle des piscines et la fin du rayon des 100 kilomètres, les réservations ont immédiatement explosé et nous sommes désormais en phase de rattrapage.
La semaine dernière, nous étions à +38% de réservations en moyenne par jour par rapport à la même période en 2019. Je ne sais pas encore si nous serons complets cet été, ce n'est pas certain, mais les réservations ont fait un boom.
"Le timing nous a donc, par chance, favorisés"
TourMaG.com - La saison peut être sauvée par conséquent ?
Nicolas Dayot : La haute saison pour nous s'étale de juillet à septembre.
En 2019, sur les 129 millions de nuitées touristiques enregistrées, 98 millions l'ont été en juillet, août et septembre. Et comme les prix sont plus élevés en juillet-août, cette période représente plus de 80% du chiffre d'affaires annuel, contre 10% pour le printemps.
Le timing nous a donc, par chance, favorisés. Donc si nous sauvons juillet-août, comme nous avons neutralisé les charges variables sur le printemps, nous devrions nous en sortir.
Mais cela dépend aussi d'autres variables. Je pense notamment aux campings d'Île-de-France, qui ont une proportion de clientèle étrangère beaucoup plus importante que les autres campings français, deux tiers en moyenne contre 30-32% ailleurs, et qui souffrent beaucoup.
TourMaG.com - Donc aujourd'hui, l'enjeu est de faire revenir les clientèles étrangères ?
Nicolas Dayot : Effectivement, si aujourd'hui, les réservations des Français ont très bien redémarré, les réservations des clients étrangers sont moins mauvaises qu'il y a un mois, mais c'est encore mou puisque tout le monde attendait la confirmation de la réouverture des frontières européennes.
Ce qui nous inquiète également, c'est la confirmation des réservations par ces clientèles étrangères.
Beaucoup n'ont pas annulé car ils pensent venir mais dans certains campings, les plannings sont très chargés par les réservations des étrangers, et nous espérons qu'ils n'annuleront pas en dernière minute, car ce sera très compliqué de les remplacer par des Français.
Notamment dans les campings de l'Ouest qui ont parfois 80% de Britanniques, en Ardèche et en Dordogne avec 90% de Hollandais dans certains campings. D'autant plus que souvent, ils n'ont pas de stratégie de communication envers les Français, ils ne sont pas connus et auront du mal à re-remplir.
Mais nous avons bon espoir, nous voyons que Jean-Baptiste Lemoyne se bat, il a fait la tournée de l'Europe pour dire à quel point les étrangers étaient les bienvenus en France.
Nicolas Dayot : La haute saison pour nous s'étale de juillet à septembre.
En 2019, sur les 129 millions de nuitées touristiques enregistrées, 98 millions l'ont été en juillet, août et septembre. Et comme les prix sont plus élevés en juillet-août, cette période représente plus de 80% du chiffre d'affaires annuel, contre 10% pour le printemps.
Le timing nous a donc, par chance, favorisés. Donc si nous sauvons juillet-août, comme nous avons neutralisé les charges variables sur le printemps, nous devrions nous en sortir.
Mais cela dépend aussi d'autres variables. Je pense notamment aux campings d'Île-de-France, qui ont une proportion de clientèle étrangère beaucoup plus importante que les autres campings français, deux tiers en moyenne contre 30-32% ailleurs, et qui souffrent beaucoup.
TourMaG.com - Donc aujourd'hui, l'enjeu est de faire revenir les clientèles étrangères ?
Nicolas Dayot : Effectivement, si aujourd'hui, les réservations des Français ont très bien redémarré, les réservations des clients étrangers sont moins mauvaises qu'il y a un mois, mais c'est encore mou puisque tout le monde attendait la confirmation de la réouverture des frontières européennes.
Ce qui nous inquiète également, c'est la confirmation des réservations par ces clientèles étrangères.
Beaucoup n'ont pas annulé car ils pensent venir mais dans certains campings, les plannings sont très chargés par les réservations des étrangers, et nous espérons qu'ils n'annuleront pas en dernière minute, car ce sera très compliqué de les remplacer par des Français.
Notamment dans les campings de l'Ouest qui ont parfois 80% de Britanniques, en Ardèche et en Dordogne avec 90% de Hollandais dans certains campings. D'autant plus que souvent, ils n'ont pas de stratégie de communication envers les Français, ils ne sont pas connus et auront du mal à re-remplir.
Mais nous avons bon espoir, nous voyons que Jean-Baptiste Lemoyne se bat, il a fait la tournée de l'Europe pour dire à quel point les étrangers étaient les bienvenus en France.
"Les réservations se font principalement sur le littoral et dans les départements ruraux"
TourMaG.com - Tous les campings sont aujourd'hui rouverts ?
Nicolas Dayot : Nous avons fait un sondage et 75% des campings ont rouvert la semaine du 2 juin, certains avec des retards dans l'ouverture des piscines, car les travaux ont été stoppés un temps à cause du confinement et des problèmes d'approvisionnement.
Si la première quinzaine de juin a été quasiment vide, il y a un frémissement du taux de remplissage entre le 20 et le 30 juin, notamment par les retraités.
Le mois de juillet se remplit bien, et bizarrement mieux que le mois d'août. Ce sont principalement des familles.
Nous constatons aussi que les réservations se font principalement sur le littoral, et dans les départements ruraux de l'intérieur, comme en Auvergne. Ceci semble corroborer le sentiment de certains sociologues notamment, que ces départements peu peuplés feraient l'objet d'une attractivité particulière par les Français qui veulent aller dans des endroits où il y a peu de monde.
TourMaG.com - Quels pourraient être les freins à la reprise cet été ?
Nicolas Dayot : Il y a d'une part le risque que certaines familles ne puissent pas partir en vacances parce que les congés ne leur seront finalement pas accordés comme prévu.
Et puis, il y a la crise économique qui semble arriver et qui va sans doute pousser certaines personnes à passer les vacances à la maison.
Alors, si dans les chalets, roulottes, mobil-homes, les gens réservent à l'avance, pour le reste (tente, caravanes, camping-cars), qui représentent la moitié de notre activité, nous sommes habitués à gérer de la dernière minute, nous avons beaucoup de clients de passage.
Mais cette année je pense que cette proportion de dernière minute va dépasser des records. C'est ce qui explique surement le remplissage du mois d'août actuellement.
Nicolas Dayot : Nous avons fait un sondage et 75% des campings ont rouvert la semaine du 2 juin, certains avec des retards dans l'ouverture des piscines, car les travaux ont été stoppés un temps à cause du confinement et des problèmes d'approvisionnement.
Si la première quinzaine de juin a été quasiment vide, il y a un frémissement du taux de remplissage entre le 20 et le 30 juin, notamment par les retraités.
Le mois de juillet se remplit bien, et bizarrement mieux que le mois d'août. Ce sont principalement des familles.
Nous constatons aussi que les réservations se font principalement sur le littoral, et dans les départements ruraux de l'intérieur, comme en Auvergne. Ceci semble corroborer le sentiment de certains sociologues notamment, que ces départements peu peuplés feraient l'objet d'une attractivité particulière par les Français qui veulent aller dans des endroits où il y a peu de monde.
TourMaG.com - Quels pourraient être les freins à la reprise cet été ?
Nicolas Dayot : Il y a d'une part le risque que certaines familles ne puissent pas partir en vacances parce que les congés ne leur seront finalement pas accordés comme prévu.
Et puis, il y a la crise économique qui semble arriver et qui va sans doute pousser certaines personnes à passer les vacances à la maison.
Alors, si dans les chalets, roulottes, mobil-homes, les gens réservent à l'avance, pour le reste (tente, caravanes, camping-cars), qui représentent la moitié de notre activité, nous sommes habitués à gérer de la dernière minute, nous avons beaucoup de clients de passage.
Mais cette année je pense que cette proportion de dernière minute va dépasser des records. C'est ce qui explique surement le remplissage du mois d'août actuellement.
"Le protocole devrait être validé cette semaine"
TourMaG.com - Quels protocoles sanitaires avez-vous mis en place pour accueillir les clients ? On pense notamment aux activités et aux piscines ?
Nicolas Dayot : Le protocole devrait être validé cette semaine, donc je ne peux encore vous donner tous les détails.
Nous avons travaillé dessus au sein du comité de filière tourisme, dans le cadre des travaux pilotés par Sébastien Bazin sur la partie hôtellerie/restauration, mais aussi à partir du support de l'alliance France Tourisme et nous avons surtout travaillé autour d'un tronc commun avec nos amis de l'UNAT (Union nationale des associations de tourisme et de plein air), du SNRT (Syndicat National des Résidences de Tourisme) et de l'UNAPAREL (Union Nationale des Campings et des Parcs Résidentiels de Loisirs).
En ce qui concerne les piscines, il était absolument essentiel qu'elles soient ouvertes. Nous avons réalisé un sondage récemment qui montre que sans piscine, 58% des familles remettraient en cause leurs vacances !
Depuis le 2 juin, nous sommes autorisés à toutes les ouvrir : couvertes, extérieures... Il y aura des objectifs de distanciation à respecter : espacer un peu plus les transats s'ils sont trop collés, appliquer un mode de calcul - qui n'est pas encore tranché - pour connaitre la fréquentation maximale autorisée.
Ce sera donc soit 1 client pour 4 m2 (plage + surface d'eau), soit 2 personnes pour 3 m2 de surface d'eau, qu'on appelle aussi la fréquentation maximale instantanée. Dans les deux cas, on ne sera pas loin de l'usage habituel d'une piscine, cela ne devrait pas dégrader la qualité de l'usage de la piscine.
Mais cela va nécessiter surtout un contrôle renforcé de la part des campings qui vont devoir vérifier le bon respect du protocole et de la fréquentation maximale autorisée, de la vigilance et l'embauche de personnel.
Quant aux soirées, nous pouvons en organiser, mais pas n'importe lesquelles. Les soirées dansantes seront sans doute très compliquées à organiser, la distanciation physique n'est pas assurée, nous appliquons à peu près les mêmes règles que pour les boites de nuit.
Par contre, dans le cadre d'un concert, dès lors que les personnes sont regroupées par famille autour d'une table et que les tables sont bien espacées, cela peut s'organiser.
Nous avons d'ailleurs mis en place un programme de communication, de sensibilisation, de responsabilisation dans le protocole, qui va, je pense, rester en vigueur tout l'été, même après le 10 juillet et la fin de l'état de crise sanitaire. Les règles risquent toutefois de s'assouplir.
TourMaG.com - Et quid des animations ?
Nicolas Dayot : Les programmes sont en cours de construction, mais ils seront moins axés sur des activités qui demandent un important nettoyage de matériel. Je pense notamment aux soirées loto. A la place, nous proposerons une soirée de quiz numérique.
De même, les clubs enfants sont autorisés, mais ils comprendront 10 personnes maximum, dont l'animateur et nous essaierons de limiter le matériel, car, nous avons pu le voir pour les écoles, les process de nettoyage sont assez contraignants.
TourMaG.com - Un mot sur l'emploi. Quel impact prévoyez-vous cette année avec la crise ?
Nicolas Dayot : Nous employons normalement 10 000 CDI et 40 000 CDD. Cette année, l'activité va être moindre mais les contraintes supplémentaires vont sans doute nous obliger à embaucher un peu plus, donc nous aurons peut-être presque autant de salariés que d'habitude.
Nicolas Dayot : Le protocole devrait être validé cette semaine, donc je ne peux encore vous donner tous les détails.
Nous avons travaillé dessus au sein du comité de filière tourisme, dans le cadre des travaux pilotés par Sébastien Bazin sur la partie hôtellerie/restauration, mais aussi à partir du support de l'alliance France Tourisme et nous avons surtout travaillé autour d'un tronc commun avec nos amis de l'UNAT (Union nationale des associations de tourisme et de plein air), du SNRT (Syndicat National des Résidences de Tourisme) et de l'UNAPAREL (Union Nationale des Campings et des Parcs Résidentiels de Loisirs).
En ce qui concerne les piscines, il était absolument essentiel qu'elles soient ouvertes. Nous avons réalisé un sondage récemment qui montre que sans piscine, 58% des familles remettraient en cause leurs vacances !
Depuis le 2 juin, nous sommes autorisés à toutes les ouvrir : couvertes, extérieures... Il y aura des objectifs de distanciation à respecter : espacer un peu plus les transats s'ils sont trop collés, appliquer un mode de calcul - qui n'est pas encore tranché - pour connaitre la fréquentation maximale autorisée.
Ce sera donc soit 1 client pour 4 m2 (plage + surface d'eau), soit 2 personnes pour 3 m2 de surface d'eau, qu'on appelle aussi la fréquentation maximale instantanée. Dans les deux cas, on ne sera pas loin de l'usage habituel d'une piscine, cela ne devrait pas dégrader la qualité de l'usage de la piscine.
Mais cela va nécessiter surtout un contrôle renforcé de la part des campings qui vont devoir vérifier le bon respect du protocole et de la fréquentation maximale autorisée, de la vigilance et l'embauche de personnel.
Quant aux soirées, nous pouvons en organiser, mais pas n'importe lesquelles. Les soirées dansantes seront sans doute très compliquées à organiser, la distanciation physique n'est pas assurée, nous appliquons à peu près les mêmes règles que pour les boites de nuit.
Par contre, dans le cadre d'un concert, dès lors que les personnes sont regroupées par famille autour d'une table et que les tables sont bien espacées, cela peut s'organiser.
Nous avons d'ailleurs mis en place un programme de communication, de sensibilisation, de responsabilisation dans le protocole, qui va, je pense, rester en vigueur tout l'été, même après le 10 juillet et la fin de l'état de crise sanitaire. Les règles risquent toutefois de s'assouplir.
TourMaG.com - Et quid des animations ?
Nicolas Dayot : Les programmes sont en cours de construction, mais ils seront moins axés sur des activités qui demandent un important nettoyage de matériel. Je pense notamment aux soirées loto. A la place, nous proposerons une soirée de quiz numérique.
De même, les clubs enfants sont autorisés, mais ils comprendront 10 personnes maximum, dont l'animateur et nous essaierons de limiter le matériel, car, nous avons pu le voir pour les écoles, les process de nettoyage sont assez contraignants.
TourMaG.com - Un mot sur l'emploi. Quel impact prévoyez-vous cette année avec la crise ?
Nicolas Dayot : Nous employons normalement 10 000 CDI et 40 000 CDD. Cette année, l'activité va être moindre mais les contraintes supplémentaires vont sans doute nous obliger à embaucher un peu plus, donc nous aurons peut-être presque autant de salariés que d'habitude.
"Les campings vont encore se transformer suite à la crise"
TourMaG.com - Pensez-vous que la crise Covid pourrait amener l'offre à évoluer ? Moins de réservations à la semaine, davantage de courts séjours, par exemple ?
Nicolas Dayot : Les réservations à la semaine se font sur les locations. Ce sont souvent de nouveaux campeurs et ils acceptent en général ces conditions.
Pour les emplacements de tentes, on peut louer à la nuitée sans problème, mais ce sont souvent des clients qui ont déjà fait du camping étant enfant.
Nous voyons aussi des nouvelles formes de camping en itinérance émerger, sur les bords de la Loire à vélo, le long de la Vélodyssée, où des acteurs ont investi dans des formes d'hébergements insolites pour répondre à cette demande. On le voit aussi en Ardèche avec les kayakistes.
Il y aussi de plus en plus de personnes qui louent des camping-cars pour faire de l'itinérance, ou des vans, c'est très tendance. Pour les vans, ce sont souvent des CSP+ qui cherchent des sanitaires et donc des campings avec des installations confortables pour la nuit.
On le voit, le camping est un objet souple dans son évolution, on se transforme tout le temps et beaucoup d'investissements ont été faits dans les équipements.
En 20 ans, l'industrie a triplé son chiffre d'affaires, passant de 800 millions d'euros de CA annuel à 2,8 milliards, alors que dans le même temps, nous avons perdu 1 000 campings.
Et sans doute que cette année, les campings vont encore se transformer suite à la crise. Nous verrons cela au cours de l'été, pour pouvoir intégrer au cours de l'hiver les nouvelles demandes.
TourMaG.com - Connaissez-vous la part des ventes en B2B (agences, TO, OTA...) pour l'hôtellerie de plein air ?
Nicolas Dayot : Je ne connais pas le chiffre exact, et nous avons tout de même une proportion de ventes directes très importante. Mais je dirais autour de 20% de ventes intermédiées.
TourMaG.com - Avez-vous un message à adresser aux agences de voyages qui souhaiteraient vendre la France et notamment l'hôtellerie de plein air ?
Nicolas Dayot : Il se peut que l'international soit plus rémunérateur que la France, mais l'Hexagone est une valeur sûre, elle en a encore sous le pied.
Nous en sommes convaincus dans les campings, nous qui avons encore fait exploser notre fréquentation et notre chiffre d'affaires ces vingt dernières années dans des espaces où la fréquentation touristique n'est pas la plus importante de France. Et les agences de voyages pourraient nous aider à développer ce potentiel.
D'ailleurs, il faut profiter du plan de relance tourisme et du plan européen pour réfléchir à redynamiser encore le territoire français parce que le France peut faire beaucoup plus, les campings notamment.
C'est pour cela que nous avons demandé à lever certains freins, dans le cadre des travaux de la commission réglementation et compétitivité du comité de filière tourisme.
TourMaG.com - Quels types de freins ?
Nicolas Dayot : Des freins urbanistiques et environnementaux principalement. Nous sommes bloqués dans l'aménagement des campings existants, de vieux campings qui n'ont aucune activité économique mais qui pourraient être repris par de nouveaux gestionnaires dynamiques, mais qui se retrouvent confrontés à ces freins, avec l'impossibilité par exemple de reconstruire l'accueil ou les sanitaires.
Et donc si ces freins étaient levés, si le potentiel de l'hôtellerie de plein air était mieux identifié et qu'en plus, il était mieux commercialisé - je pense aux agences de voyages - on pourrait faire encore beaucoup plus avec la France et avec l'Europe.
TourMaG.com - La France n'a donc pas fini de dévoiler tout son potentiel touristique...
Nicolas Dayot : Non et dans le cadre de la commission du tourisme durable du comité de filière tourisme, nous avons des projets pour redynamiser la destination France, notamment multiplier les petits projets d'aménagement de territoires qui n'ont pas d'activité touristique, et ce en s'appuyant sur la mise en valeur du patrimoine rural, naturel, etc.
Nous pouvons aller chercher beaucoup d’activité touristique là où nous n'en avons pas aujourd'hui.
Nous y travaillons avec Atout France, ADN Tourisme, les collectivités locales, les opérateurs privés, tous les modes d'hébergements... Il faut d'abord mettre en valeur le territoire et les activités économiques et touristiques vont naturellement se développer.
Et le Plan Marshall européen est en cela une opportunité à ne pas louper. La prochaine échéance est d'ailleurs le conseil européen, en espérant qu'il valide le plan Marshall et que la part du tourisme soit importante suite aux propositions de Thierry Breton. Ensuite, il faudra que la France soit en mesure de se positionner pour capter les budgets d'investissement qui permettront de développer son activité touristique.
C'est une approche très durable qui consiste à mieux répartir les flux dans l'espace et dans le temps sur tout le territoire et à faire profiter tous les territoires de l’activité touristique.
Il suffit de réussir à mettre en place tout cela en étant coordonné, entre le public et le privé. Et le comité de filière tourisme est en cela aussi une opportunité. Il permet de construire les projets, de coordonner les acteurs, et il est complémentaire du conseil interministériel, présidé par le Premier ministre, qui a l'outil réglementaire, pour faire bouger les lignes et flécher les financements.
Ces deux outils combinés à la manne du Plan Marshall européen peuvent nous permettre de faire un bond et d'en faire directement profiter le territoire français.
Nicolas Dayot : Les réservations à la semaine se font sur les locations. Ce sont souvent de nouveaux campeurs et ils acceptent en général ces conditions.
Pour les emplacements de tentes, on peut louer à la nuitée sans problème, mais ce sont souvent des clients qui ont déjà fait du camping étant enfant.
Nous voyons aussi des nouvelles formes de camping en itinérance émerger, sur les bords de la Loire à vélo, le long de la Vélodyssée, où des acteurs ont investi dans des formes d'hébergements insolites pour répondre à cette demande. On le voit aussi en Ardèche avec les kayakistes.
Il y aussi de plus en plus de personnes qui louent des camping-cars pour faire de l'itinérance, ou des vans, c'est très tendance. Pour les vans, ce sont souvent des CSP+ qui cherchent des sanitaires et donc des campings avec des installations confortables pour la nuit.
On le voit, le camping est un objet souple dans son évolution, on se transforme tout le temps et beaucoup d'investissements ont été faits dans les équipements.
En 20 ans, l'industrie a triplé son chiffre d'affaires, passant de 800 millions d'euros de CA annuel à 2,8 milliards, alors que dans le même temps, nous avons perdu 1 000 campings.
Et sans doute que cette année, les campings vont encore se transformer suite à la crise. Nous verrons cela au cours de l'été, pour pouvoir intégrer au cours de l'hiver les nouvelles demandes.
TourMaG.com - Connaissez-vous la part des ventes en B2B (agences, TO, OTA...) pour l'hôtellerie de plein air ?
Nicolas Dayot : Je ne connais pas le chiffre exact, et nous avons tout de même une proportion de ventes directes très importante. Mais je dirais autour de 20% de ventes intermédiées.
TourMaG.com - Avez-vous un message à adresser aux agences de voyages qui souhaiteraient vendre la France et notamment l'hôtellerie de plein air ?
Nicolas Dayot : Il se peut que l'international soit plus rémunérateur que la France, mais l'Hexagone est une valeur sûre, elle en a encore sous le pied.
Nous en sommes convaincus dans les campings, nous qui avons encore fait exploser notre fréquentation et notre chiffre d'affaires ces vingt dernières années dans des espaces où la fréquentation touristique n'est pas la plus importante de France. Et les agences de voyages pourraient nous aider à développer ce potentiel.
D'ailleurs, il faut profiter du plan de relance tourisme et du plan européen pour réfléchir à redynamiser encore le territoire français parce que le France peut faire beaucoup plus, les campings notamment.
C'est pour cela que nous avons demandé à lever certains freins, dans le cadre des travaux de la commission réglementation et compétitivité du comité de filière tourisme.
TourMaG.com - Quels types de freins ?
Nicolas Dayot : Des freins urbanistiques et environnementaux principalement. Nous sommes bloqués dans l'aménagement des campings existants, de vieux campings qui n'ont aucune activité économique mais qui pourraient être repris par de nouveaux gestionnaires dynamiques, mais qui se retrouvent confrontés à ces freins, avec l'impossibilité par exemple de reconstruire l'accueil ou les sanitaires.
Et donc si ces freins étaient levés, si le potentiel de l'hôtellerie de plein air était mieux identifié et qu'en plus, il était mieux commercialisé - je pense aux agences de voyages - on pourrait faire encore beaucoup plus avec la France et avec l'Europe.
TourMaG.com - La France n'a donc pas fini de dévoiler tout son potentiel touristique...
Nicolas Dayot : Non et dans le cadre de la commission du tourisme durable du comité de filière tourisme, nous avons des projets pour redynamiser la destination France, notamment multiplier les petits projets d'aménagement de territoires qui n'ont pas d'activité touristique, et ce en s'appuyant sur la mise en valeur du patrimoine rural, naturel, etc.
Nous pouvons aller chercher beaucoup d’activité touristique là où nous n'en avons pas aujourd'hui.
Nous y travaillons avec Atout France, ADN Tourisme, les collectivités locales, les opérateurs privés, tous les modes d'hébergements... Il faut d'abord mettre en valeur le territoire et les activités économiques et touristiques vont naturellement se développer.
Et le Plan Marshall européen est en cela une opportunité à ne pas louper. La prochaine échéance est d'ailleurs le conseil européen, en espérant qu'il valide le plan Marshall et que la part du tourisme soit importante suite aux propositions de Thierry Breton. Ensuite, il faudra que la France soit en mesure de se positionner pour capter les budgets d'investissement qui permettront de développer son activité touristique.
C'est une approche très durable qui consiste à mieux répartir les flux dans l'espace et dans le temps sur tout le territoire et à faire profiter tous les territoires de l’activité touristique.
Il suffit de réussir à mettre en place tout cela en étant coordonné, entre le public et le privé. Et le comité de filière tourisme est en cela aussi une opportunité. Il permet de construire les projets, de coordonner les acteurs, et il est complémentaire du conseil interministériel, présidé par le Premier ministre, qui a l'outil réglementaire, pour faire bouger les lignes et flécher les financements.
Ces deux outils combinés à la manne du Plan Marshall européen peuvent nous permettre de faire un bond et d'en faire directement profiter le territoire français.