Bon an mal an, la France accueille 75 millions de visiteurs ce qui la place bien au premier rang mondial, devant l’Espagne, les Etats-Unis et la Chine.
Notre patrimoine historique, nos musées, nos richesses naturelles et nos traditions, nos manoirs et châteaux, cathédrales et chapelles, plages et sommets enneigés s’offrent sans compter aux visiteurs. Ajoutons notre gastronomie, nos festivals, nos parcs d’attractions, nos spectacles… La panoplie est infinie. Elle justifie sans conteste le succès.
Bon an mal an, la France accueille 75 millions de visiteurs ce qui la place bien au premier rang mondial, devant l’Espagne, les Etats-Unis et la Chine. On s’en réjouit, même s’il faut mettre un bémol : en terme de trafic, elle n’arrive qu’en troisième position, loin derrière les Etats-Unis, juste derrière l’Espagne.
Peau de chagrin pour les agences de voyages.
En 2004, l’hôtellerie française, toutes catégories confondues, enregistrait environ 1,5 milliard de nuitées dont 66 % utilisées par les Français et 34 % par les touristes étrangers. Le montant des recettes était de l’ordre de 105,9 milliards d’euros dépensés à 60 % par les Français. On le voit, 1e marché est considérable, les recettes aussi. Et c’est là que le bât blesse : ce marché « franco-français » échappe aux agences de voyages.
En 2004, 8,4 % seulement de Français partaient en vacances dans l’Hexagone en utilisant les services des agences de voyages traditionnelles. L’immense majorité du public réserve directement auprès d’un prestataire, par le biais d’associations, d’offices de tourisme, de syndicats d’initiatives ou se lance dans la réalisation de son propre package dynamique. (Sources Direction du Tourisme et Sofres).
La France est programmée sur brochures par une vingtaine de producteurs, spécialistes et généralistes, sans compter les réseaux qui à l’instar de Selectour ou Afat, éditent leurs propres catalogues et les autocaristes qui, implantés dans les régions, revendent des excursions à la journée. La part la plus significative de ce marché est réalisée par la grande distribution, Carrefour, Leclerc, Auchan, qui se sont accaparés avec un succès certain, de ce créneau.
Leclerc Voyages s’est développé avec, à l’origine, une production entièrement consacrée à la France. Au fil des ans, les clients Leclerc ont pris et gardé le réflexe. Voyages Leclerc à Levallois-Perret, dans la périphérie parisienne, évalue à près de 35 % le trafic réalisé par la production France.
"Les Français partent en vacances en France..."
"Quand il y a des problèmes à l’international, quand les clients sont inquiets, quand ils ont peur de prendre l’avion, quand ils craignent les attentats, quand ils veulent voyager dans un contexte sécuritaire, nous souffrons aussi, mais moins que les autres" reconnaît le chef d’agence.
On l’a vu, les Français partent en vacances en France et même en tenant compte des résidences secondaires et des séjours dans la famille, le potentiel est énorme. On le sait, la France n’est pas a priori bon marché. Elle ne brade pas ses prix et peut laisser des marges confortables. De leur côté les agences de voyages, défaitistes, délaissent le produit.
C’est comme un rendez-vous manqué. "Un marché important est laissé en jachère par les agences souvent au prétexte d’une trop faible valeur ajoutée alors qu’elles pourraient s’emparer de cette manne" nous écrivait récemment Francis Legros relançant ainsi le débat. Le vice-président du Snav regrette que le réflexe en agence consiste davantage à interroger un office de tourisme qu’un confrère d’agence réceptive.
Quant à la rémunération, il fait valoir que bien souvent, la vente d’un séjour de découverte en France est plus rémunérateur qu’un voyage "outgoing" dégriffé.Alors, d’où vient le malaise ? Pour Francis Legros, il viendrait "d’un manque de temps en agence, d’un manque d’informations, d’un manque de curiosité des agents de voyages, d’un manque d’intérêt des médias français du tourisme pour leur propre pays, d’un manque d’envie, tout simplement". Il ne critique pas. Il constate.
Un package sinon rien
Le consommateur utilise l’agence de voyages pour un produit fini qu’il aura du mal à composer individuellement. Il préfère n’avoir qu’un seul interlocuteur qui vendra "clefs en mains" le transport, le séjour avec ou sans les repas et quelques visites ou excursions. Il se laisse séduire par des formules innovantes telle la formule du "coffret cadeau" lancée récemment par Sélectour qui offre une escapade gourmande, un baptême de l’air ou une "nuit au château".
Il privilégie les producteurs qui déclinent des gammes thématiques et, forcément, font valoir une valeur ajoutée.L’immobilier de loisir, le locatif "service compris" à la montagne l’hiver et en bordure de mer l’été, les cures de remise en forme avec "thalasso" ou "balnéo" sont, avec Disneyland Paris, les produits les plus revendus par les agences de voyages.
A ces grands classiques il convient d’ajouter les niches, les stages sportifs (golf, tennis, spéléologie, randonnée…), les voyages pour seniors, handicapés, familles monoparentales et autres célibataires...
Lundi - 2e VOLET DE L'ENQUETE DE MICHELE SANI
Bon an mal an, la France accueille 75 millions de visiteurs ce qui la place bien au premier rang mondial, devant l’Espagne, les Etats-Unis et la Chine. On s’en réjouit, même s’il faut mettre un bémol : en terme de trafic, elle n’arrive qu’en troisième position, loin derrière les Etats-Unis, juste derrière l’Espagne.
Peau de chagrin pour les agences de voyages.
En 2004, l’hôtellerie française, toutes catégories confondues, enregistrait environ 1,5 milliard de nuitées dont 66 % utilisées par les Français et 34 % par les touristes étrangers. Le montant des recettes était de l’ordre de 105,9 milliards d’euros dépensés à 60 % par les Français. On le voit, 1e marché est considérable, les recettes aussi. Et c’est là que le bât blesse : ce marché « franco-français » échappe aux agences de voyages.
En 2004, 8,4 % seulement de Français partaient en vacances dans l’Hexagone en utilisant les services des agences de voyages traditionnelles. L’immense majorité du public réserve directement auprès d’un prestataire, par le biais d’associations, d’offices de tourisme, de syndicats d’initiatives ou se lance dans la réalisation de son propre package dynamique. (Sources Direction du Tourisme et Sofres).
La France est programmée sur brochures par une vingtaine de producteurs, spécialistes et généralistes, sans compter les réseaux qui à l’instar de Selectour ou Afat, éditent leurs propres catalogues et les autocaristes qui, implantés dans les régions, revendent des excursions à la journée. La part la plus significative de ce marché est réalisée par la grande distribution, Carrefour, Leclerc, Auchan, qui se sont accaparés avec un succès certain, de ce créneau.
Leclerc Voyages s’est développé avec, à l’origine, une production entièrement consacrée à la France. Au fil des ans, les clients Leclerc ont pris et gardé le réflexe. Voyages Leclerc à Levallois-Perret, dans la périphérie parisienne, évalue à près de 35 % le trafic réalisé par la production France.
"Les Français partent en vacances en France..."
"Quand il y a des problèmes à l’international, quand les clients sont inquiets, quand ils ont peur de prendre l’avion, quand ils craignent les attentats, quand ils veulent voyager dans un contexte sécuritaire, nous souffrons aussi, mais moins que les autres" reconnaît le chef d’agence.
On l’a vu, les Français partent en vacances en France et même en tenant compte des résidences secondaires et des séjours dans la famille, le potentiel est énorme. On le sait, la France n’est pas a priori bon marché. Elle ne brade pas ses prix et peut laisser des marges confortables. De leur côté les agences de voyages, défaitistes, délaissent le produit.
C’est comme un rendez-vous manqué. "Un marché important est laissé en jachère par les agences souvent au prétexte d’une trop faible valeur ajoutée alors qu’elles pourraient s’emparer de cette manne" nous écrivait récemment Francis Legros relançant ainsi le débat. Le vice-président du Snav regrette que le réflexe en agence consiste davantage à interroger un office de tourisme qu’un confrère d’agence réceptive.
Quant à la rémunération, il fait valoir que bien souvent, la vente d’un séjour de découverte en France est plus rémunérateur qu’un voyage "outgoing" dégriffé.Alors, d’où vient le malaise ? Pour Francis Legros, il viendrait "d’un manque de temps en agence, d’un manque d’informations, d’un manque de curiosité des agents de voyages, d’un manque d’intérêt des médias français du tourisme pour leur propre pays, d’un manque d’envie, tout simplement". Il ne critique pas. Il constate.
Un package sinon rien
Le consommateur utilise l’agence de voyages pour un produit fini qu’il aura du mal à composer individuellement. Il préfère n’avoir qu’un seul interlocuteur qui vendra "clefs en mains" le transport, le séjour avec ou sans les repas et quelques visites ou excursions. Il se laisse séduire par des formules innovantes telle la formule du "coffret cadeau" lancée récemment par Sélectour qui offre une escapade gourmande, un baptême de l’air ou une "nuit au château".
Il privilégie les producteurs qui déclinent des gammes thématiques et, forcément, font valoir une valeur ajoutée.L’immobilier de loisir, le locatif "service compris" à la montagne l’hiver et en bordure de mer l’été, les cures de remise en forme avec "thalasso" ou "balnéo" sont, avec Disneyland Paris, les produits les plus revendus par les agences de voyages.
A ces grands classiques il convient d’ajouter les niches, les stages sportifs (golf, tennis, spéléologie, randonnée…), les voyages pour seniors, handicapés, familles monoparentales et autres célibataires...
Lundi - 2e VOLET DE L'ENQUETE DE MICHELE SANI
Les sites les plus visités en France
En millions de visiteurs | |||
2002 |
2003 |
2004 |
|
Disneyland Paris |
13,1 |
12,4 |
12,4 |
Musée du Louvre |
5,7 |
5,7 |
6,6 |
Tour Eiffel |
6,2 |
5,9 |
6,2 |
Centre Georges Pompidou |
5,5 |
5,3 |
5,4 |
Château de Versailles |
3,0 |
2,9 |
3,3 |
Cité des Sciences de la Villette |
2,6 |
2,9 |
2,8 |
Musée d'Orsay |
2,1 |
1,8 |
2,6 |
Musée National d'art moderne (centre Pompidou) |
2,5 |
2,3 |
2,6 |
Parc Astérix de Plailly |
1,8 |
1,8 |
1,8 |
Parc Futuroscope de Poitiers |
1,6 |
1,2 |
1,4 |
Parc zoologique de Lille |
1,5 |
1,5 |
1,2 |
Arc de triomphe de Paris |
1,3 |
1,2 |
1,2 |
Le Puy du Fou |
1,1 |
1,1 |
1,1 |
Abbaye du Mont Saint-Michel |
1,1 |
1,1 |
1,1 |
Source : ministère des Transports, de l'Équipement, du Tourisme et de la Mer, direction du Tourisme.